Un nouvel article de François Dubet

Plus d'informations
07 Mar 2013 08:51 - 01 Sep 2013 14:53 #4264 par Loys

A lire dans la revue "Projet" : "Le néolibéralisme, bouc émissaire du malaise scolaire" (5/3/13)

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Dernière édition: 01 Sep 2013 14:53 par Loys.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
07 Mar 2013 08:51 #4265 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
05 Mai 2013 16:56 - 18 Mai 2013 12:30 #5706 par archeboc
Je suis en train de lire : L’école des chances, François Dubet, Seuil, La République des idées, 96 pages, 2004.



Ce livre est à la fois stimulant sur le plan intellectuel, problématique quant aux présupposés qui le sous-tendent, et intéressant comme source primaire pour tracer l'histoire récente de l'éducation en France. En particulier, je me demande si ce n'est pas dans ce livre que prend sa source l'idée du socle commun de compétence. Qui pourrait répondre à cette question ?

Ci-dessous, quelques recensions, réflexions et commentaires autour du livre.
    *
www.cahiers-pedagogiques.com/L-ecole-des-chances
* www.cahiers-pedagogiques.com/L-e ... ou-comment
* www.ac-nancy-metz.fr/pres-etab/c ... _Dubet.htm
* www.scienceshumaines.com/l-ecole ... _4529.html
* www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html
* www.cnam.fr/servlet/com.univ.col ... 5877017956
* ses.ens-lyon.fr/l-ecole-des-chan ... 25713.kjsp


Et surtout :
www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 146_1_3099
Ce dernier article, cosigné Dubet et Duru-Bellat, peut-être lu comme un fondement théorique du livre. Au vu de sa conclusion mi-chèvre mi chou, on peut aussi y lire une forme d'incapacité perplexe des auteurs à définir des proposition concrètes pour améliorer l'équité de l'école.
Dernière édition: 18 Mai 2013 12:30 par Loys.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
05 Mai 2013 22:48 #5728 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'école des chances - François Dubet
J'y songeais depuis le début mais ce serait peut-être l'occasion d'ouvrir une section consacrée à des comptes-rendus de lectures.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
18 Mai 2013 15:47 - 01 Sep 2013 14:53 #5758 par Loys
A lire dans "La Tribune" du 13/05/13 ce long entretien : "François Dubet : « L'école est en péril »"

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Dernière édition: 01 Sep 2013 14:53 par Loys.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
18 Mai 2013 15:54 #5759 par Loys
Commentaires à venir.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
31 Aoû 2013 21:46 - 31 Aoû 2013 21:46 #7280 par Loys
A lire dans "Le Monde" du 31/08/13 : "La crise scolaire est politique" , entretien avec François Dubet

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Dernière édition: 31 Aoû 2013 21:46 par Loys.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
31 Aoû 2013 22:51 - 01 Sep 2013 09:22 #7281 par Loys

La crise scolaire est politique
Le système scolaire français est plus que jamais en crise. L'école républicaine, coincée entre le corporatisme enseignant et le manque de volonté politique pour la réformer, n'a pas réussi à niveler les inégalités sociales.

Ainsi résumé, le "corporatisme enseignant" est coupable de tous les maux de l'école. Est-ce bien nécessaire d'aller plus loin ?

C'est tout l'enjeu de la "refondation de l'école" engagée par le gouvernement.

C'est sûr qu'avec la stratégie pour le numérique et les rythmes scolaires on va refonder tout ça vite fait. :cheers:

Longtemps, les Français ont été persuadés d'avoir l'un des meilleurs systèmes scolaires au monde. Depuis une trentaine d'années, pas un rapport qui ne souligne, sous un aspect ou un autre, la crise de l'école. Partagez-vous ce diagnostic global ?

Et éventuellement une partie de la responsabilité morale ? :spider:

Il faut se méfier des comparaisons internationales qui classent les sociétés et leurs institutions comme des entreprises plus ou moins performantes. Les systèmes éducatifs sont enchâssés dans des cultures et des histoires nationales et l'on ne peut imaginer de transférer un système scolaire comme on transfère une technologie.

Justement l'école est de plus en plus conçue comme un lieu de technologie ! :santa:

Mais il n'est pas nécessaire d'être fétichiste des enquêtes internationales pour voir que l'école française se heurte à de sérieuses difficultés.

La Cour des comptes serait-elle "fétichiste" ? :transpi:

Dans quels domaines ?
D'abord, en France comme partout, les inégalités scolaires reproduisent les inégalités sociales, mais cette reproduction est chez nous particulièrement intense. Alors que des sociétés plus inégalitaires que la nôtre le sont moins en termes scolaires, en France l'amplitude des inégalités scolaires mesurée par les performances des élèves est plus grande que ne l'impliquerait la seule amplitude des inégalités sociales. L'école accentue donc la reproduction des inégalités sociales. Cela affecte, évidemment, le niveau moyen des élèves puisque le taux de ceux qui sont faibles est très important.

C'est bizarre car jamais l'école n'a été aussi démocratique. :devil:

Ensuite, il existe un problème de relations entre la formation et l'emploi. Malthusienne, l'école républicaine distribuait peu de diplômes, ce qui les rendait efficaces tout en ne pénalisant guère ceux qui en étaient dépourvus. Aujourd'hui, les diplômes sont indispensables à tous, mais ils ont une utilité des plus variables, laissant de côté les dizaines de milliers d'élèves qui en sont privés. L'école n'est donc pas utile à tous alors que les diplômes sont essentiels à l'entrée dans la vie professionnelle.

A lire M. Dubet, on croirait qu'il regrette un âge d'or du diplôme. :papy:

Enfin, pour reprendre le mot du sociologue Emile Durkheim (1857-1917), l'école républicaine avait une dimension "morale", elle voulait émanciper les individus et construire un lien social, faire des citoyens. Or, nous avons de plus en plus de mal à définir ce projet éducatif et toutes les enquêtes internationales montrent que les élèves français sont particulièrement défiants, stressés, pessimistes, dépourvus de confiance en eux et en les autres.

Particulièrement stressés et même proches du suicide ! :doc:

Tout se passe comme si l'école n'était devenue qu'un vaste système de concurrence entre les élèves et entre leurs familles, comme si elle ne parvenait plus à savoir quel type d'individu elle veut promouvoir au-delà d'un succès scolaire fatalement inégal.

N'y a-t-il pas des nouveaux pédagogues pour revendiquer que l'école soir enfin à l'image de la société ?

Ces constats sont particulièrement douloureux dans un pays qui a toujours pensé que l'école républicaine devait rendre meilleurs les individus et la société en promouvant l'égalité, le développement économique et la citoyenneté.

"Promouvoir le développement économique", c'est "rendre meilleurs les individus" ? :scratch:

Depuis quatre décennies, l'école a pourtant connu une démocratisation spectaculaire, du lycée puis de l'université. N'est-ce pas un indéniable progrès social ?

Il faudrait savoir...

Comme la plupart des pays comparables, la France a choisi, au prix d'un effort important, la massification scolaire dans les années 1960, puis dans les années 1980. L'accès au lycée et aux études supérieures s'est sensiblement ouvert, mais les inégalités se sont déplacées à l'intérieur de l'école.

Le lycée "s'est sensiblement ouvert" : c'est peu de le dire puisque nous sommes entrés dans l'ère du lycée pour tous. Les inégalités se sont moins "déplacés" que "creusées" à un niveau égal.

Tout s'est passé comme si nous avions voulu transformer l'école sans véritablement la réformer, sans comprendre que la massification induisait un changement de nature de l'école. Par exemple, nous avons créé le collège unique en 1975 sur le modèle du premier cycle du lycée "bourgeois", ne répondant pas ainsi aux besoins des élèves venus des classes populaires.

Comprendre donc que la massification doit se faire par le bas. Que M. Dubet se rassure : c'est ce qui s'est produit ! :doc:

Nous avons maintenu, voire accentué, les hiérarchies scolaires conduisant à une orientation par l'échec, alors qu'il aurait fallu diversifier les modalités de formation et permettre aux élèves de mieux circuler dans le système.

Avec un pourcentage d'une génération obtenant le Bac qui a triplé en trois décennies, on se demande à quoi ressemble "l’orientation par l'échec"... :scratch:

Nous n'avons pas compris que dans un système de masse le métier d'enseignant devait changer de nature et nous avons cru que le niveau académique des maîtres suffisait à en garantir la compétence pédagogique.

En toute logique c'est pour cela qu'ont été créés les IUFM il y a un quart de siècle. :doc:

L'appel à l'autonomie des établissements n'a pas changé le mode d'affectation des enseignants et l'autonomie est plus une incantation qu'une pratique.

Une affectation nationale et républicaine, c'est d'un désuet. Sur l'autonomie, François Dubet rejoint la Cour des comptes, qui se préoccupe moins de pédagogie en vérité que d'économie.

Non seulement les clivages entre les grandes écoles et les universités, entre l'enseignement professionnel et les formations générales n'ont pas été mis en cause, mais ils ont même été renforcés.

Le problème n'est pas le clivage, mais la fermeture de l'enseignement général et des grandes écoles à certains publics en raison du naufrage de l'école dans le primaire et le secondaire.

Autrement dit, la démocratisation n'a pas corrigé la stratification élitiste ?

:santa:

Le système scolaire français est resté fortement inégalitaire et commandé par l'élitisme de l'école républicaine : l'idéal élitiste détermine toutes les pratiques, y compris celles des filières et des établissements qui n'accéderont jamais à l'élite, y compris celle des classes enfantines où les notes se portent bien.

Évaluer un travail par une note, c'est donc élitiste ? :shock:

Au bout du compte, l'école française s'est transformée tout en maintenant les structures et les pratiques dont on pensait qu'elles en avaient fait sa grandeur passée.

En toute imposture, bien sûr. Un Camus ne vaut rien, par exemple.

Les enseignants ont le sentiment d'être épuisés par des réformes qui ne changent rien de fondamental pendant que leur métier est de plus en plus difficile ;

Par des réformes qui détruisent petit à petit l'école, plutôt.

les parents pensent que le système est de plus en plus complexe et incompréhensible ;

Un comble pour une école supposée plus démocratique.

l'école transfère une partie de ses difficultés vers une foule de "dispositifs" mis en œuvre par les mairies, les départements et les régions, sans que rien ne change "au fond" dans l'école elle-même.

Mais au fait, qui réclame plus d'"autonomie" ? :scratch:

Quels sont les symptômes de cette désillusion ?
Les Français ont appris, à l'école, que la République avait été faite par l'école et ils attendent toujours de l'école une fonction de salut. L'école républicaine ne doit pas être seulement une bonne école, elle doit "sauver" la société. Les déceptions sont donc très profondes.

Quels naïfs, aussi !

La première crise est celle de la justice scolaire. Chacun découvre que le passage de l'élitisme républicain réservé à quelques-uns à l'égalité des chances offerte à tous a été un leurre. Ce sont presque toujours les mêmes qui réussissent et presque toujours les mêmes qui échouent.

Non, c'est pire avec la démocratisation mais il ne faut pas le dire.

Les familles s'efforcent de choisir les meilleures filières et les meilleurs établissements en jouant sur le "marché scolaire" public et privé ;

Même dans le Parti socialiste, c'est dire...

elles savent bien que l'école donne plus à ceux qui ont déjà plus.

Il y a quand même de grands efforts pour ne donner plus rien à personne. :doc:

Les écarts de performance entre les établissements se creusent et bien des élèves décrochent parce qu'ils pensent ne plus avoir d'avenir à l'école...

Au contraire, tous les établissements deviennent bons ! :doc:

L'école qui devait unifier la nation est perçue parfois comme l'institution qui divise et sépare les individus en fonction de leur mérite et, au-delà, de leur naissance.

Avec plus d'autonomie tout irait mieux. :doc:

Et, comme l'économie n'absorbe plus tous les jeunes, il est alors facile d'accuser l'école de tous les maux.

Eh oui, l'égalité des chances s'arrête juste à la sortie de l'école : c'est tout de même bête.

L'école connaît aussi une crise d'efficacité pédagogique. Si les performances scolaires des élèves semblent avoir augmenté durant les années de massification, ce n'est plus le cas depuis une dizaine d'années, depuis que nous avons atteint l'étiage de la massification.

Les comparaison internationales n'existent véritablement que depuis 2000. Et jusqu'à 2009 les résultats de la France ont baissé de 1,5% (avec 7% de professeurs en moins dans le secondaire et 12% d'élèves en plus qu'au niveau Bac). Sûrement un problème d'"efficacité pédagogique"... :roll:
Au fait M. Dubet ne dit rien sur l'extraordinaire progression du nombre de bacheliers et des mentions au baccalauréat en France... Comment les "performances scolaires des élèves peuvent-elles baisser ? :scratch:

C'est sur ce point que les comparaisons internationales sont particulièrement pénibles pour la France. L'école ne serait efficace que pour les bons élèves et ceux qui sont destinés à l'être.

C'est-à-dire pour les 76,7% qui ont obtenu leur Bac en 2012. Une minorité ridicule...

Il semble clair que les agendas scolaires, le mode d'organisation du travail scolaire, la qualité de la formation des maîtres, la difficulté d'individualiser le travail des élèves peuvent être mis en cause puisque des pays qui connaissent les mêmes difficultés sociales que les nôtres ont de meilleurs résultats scolaires.

Rien sur la baisse drastique du nombre d'enseignants et le taux d'encadrement, le plus bas de l'OCDE, donc ?

Dans tous les cas, le passage à un véritable modèle de formation professionnelle des enseignants est un impératif.

Qu'est-ce qui se passait donc dans les IUFM ? :scratch:

La troisième crise est une crise d'utilité. La France industrielle avait construit un idéal "adéquationniste" des relations entre le diplôme et l'emploi ; la croissance économique des "trente glorieuses" avait validé ce modèle. Or il ne vaut plus que pour les filières sélectives. A l'exception de l'élite scolaire, l'orientation se fait essentiellement de manière négative.

Les Bacs professionnels (je veux dire professionnalisants, l'exception des Bacs Pro tertiaires) sont donc une filière "sélective" et ses élèves font partie de "l'élite scolaire" ?

A l'arrivée, un étudiant sur deux travaille dans un domaine qui n'a pas de lien avec sa formation ; les étudiants français sont, et de loin, les plus pessimistes d'Europe ; inquiets et déçus, ils se sentent toujours menacés d'être déclassés.

Parce que la plupart des métiers ne requièrent pas de formation supérieure, mais une bonne formation secondaire, et que faire croire le contraire est un monstrueux leurre de la démocratisation ? :fur

En dépit d'innombrables "réformes", les responsables politiques semblent impuissants à surmonter cette crise. Comment expliquez-vous cette paralysie du politique ?
Une grande part du blocage vient de ce que le monde scolaire ne discute qu'avec lui-même dans un système de négociation interne à l'école.

Pas avec les enseignants, en tout cas. :evil:

On peut le comprendre, puisque aucune réforme ne peut se passer de l'assentiment des enseignants.

Ah bon ? J'aurais pourtant beaucoup d'exemples de réformes faisant fi de toute consultation et de tout assentiment... :devil:

Mais cela pose problème, car le produit de ce jeu est nécessairement conservateur : chaque corps, chaque discipline, chaque corporation, chaque élément du système craint de perdre sa position si les règles du jeu changent. Par exemple, toucher aux filières, c'est toucher aux heures et aux disciplines auxquelles chaque professeur est très fortement identifié.

La réforme du lycée professionnel est pourtant passée comme une lettre à la poste.

Dans ce jeu, il va de soi depuis trente ans qu'un certain nombre de questions sont tenues pour des casus belli : la définition des services, la nature des concours de recrutement, le mode d'évaluation des enseignants, leur mode d'affectation dans les établissements, la sélection à l'université, la nature du bac...

Quelle sélection à l'université ? :shock:
François Dubet a signé le rapport de la Cour des comptes ? :shock:

Tout l'art du ministre consiste alors à changer les choses sans toucher à ces verrous idéologiques et pratiques, ce qui limite singulièrement son action. Aujourd'hui, les organisations enseignantes combinent souvent un certain radicalisme idéologique et un conservatisme professionnel assumé, comme l'a montré le conflit sur les rythmes scolaires, dont le dossier semblait pourtant faire consensus.

Un sacré consensus, effectivement, qui montre que le MEN s'assoit sur l'assentiment des enseignants. Et un bel exemple de la logique de réforme permanente, puisqu'il y a cinq ans seulement le même ministère prônait des rythmes scolaires exactement inverses. :x

Pourtant, si ce système de négociation interne au ministère est particulièrement conservateur...

La preuve que non puisqu'il a décidé de la réforme des rythmes scolaires... :roll:

...rien ne prouve que tous les enseignants le soient ; beaucoup d'entre eux voudraient changer l'école et un ministre devrait trouver le moyen de ne pas les décourager.

Parce que l'école n'a pas assez changé ? :shock:

Ce "conservatisme" du système est-il seul en cause ?
Non. Car ces blocages internes sont d'autant plus rigides que les ministres ne parviennent pas à mobiliser de fortes ressources politiques extérieures au système.

Drôle de façon d'arriver au consensus. :shock:

Ils ne parviennent pas à s'appuyer sur des mouvements d'opinion, sur des forces sociales et sur des citoyens qui rappelleraient que l'école appartient à tous et pas seulement à ses professionnels.

Un bel exemple de cynisme anti-enseignants, lesquels pourtant font rarement grève pour leur salaire, mais pour leurs convictions scolaires, d'où leur paupérisation consternante.

Ce silence tient pour une part au fait que les injustices scolaires que chacun dénonce ne sont pas défavorables à une partie importante de la population. Qui prendrait le risque, à droite et à gauche, de supprimer les classes préparatoires qui assurent la reproduction rigide des élites ? Qui prendrait le risque de "déshabiller" un peu les lycées pour mieux "habiller" l'école élémentaire ?

Si seulement ce n'était qu'une question de moyens... Évaluer les réformes pédagogiques mises en place depuis deux décennies ou renoncer au lycée pour tous ou à l'objectif de 50% d'une génération obtenant une licence pourrait être un début de solution.

Dans une société où chacun a le sentiment que son destin et celui de ses enfants se jouent à l'école, le poids politique des bénéficiaires du système scolaire est bien plus important que leur seul poids démographique. On peut admettre que l'école fonctionne mal, mais il serait plus encore dangereux d'en changer les règles tant qu'elle a le pouvoir de distribuer les individus dans les diverses positions sociales.

Elle ne distribue plus rien, c'est précisément ce que disait François Dubet au début de cet entretien. :scratch:

Ce phénomène pèse d'autant plus que la parole de ceux qui ont échoué à l'école n'est ni légitime ni entendue.

Il faut dire qu'échouer à l'école aujourd'hui relève de la gageure. :transpi:

Qui plaidera jamais pour les élèves qui apprennent mal, pour ceux qui s'intéressent si peu à l'école qu'elle ne sait pas où les mettre ?

Les élèves en situation de décrochage sont moins en moins nombreux, environ 60.000 chaque année.

Pour ceux dont on pense qu'ils sont les responsables de leurs échecs ?

L'appartenance à un milieu défavorisé n'interdit pas de réussir pour peu que la famille fasse confiance à l'école et s'investisse dans l'éducation de ses enfants.

Comment en sortir ?
La crise scolaire française est fondamentalement politique. Mais la faiblesse politique dépend moins des conservatismes corporatistes que de la difficulté proprement politique de faire de l'éducation un problème politique et social essentiel. Il appartient aux partis de rompre avec la nostalgie d'un âge d'or qui n'a pas existé ;

Et concrètement ça donne quoi ?

il leur appartient d'expliquer et d'expliquer encore que l'avenir d'une société, et pas seulement celui de chacun de nous, se joue dans le système éducatif.

Voilà qui nous avance bien.

Il appartient aux dirigeants politiques de produire une offre politique, d'animer le débat public et parlementaire sur les questions d'éducation ; sans cela, il y a peu de chances que les blocages soient levés et qu'une légitimité démocratique puisse demain s'opposer à la légitimité corporatiste.

Comprendre que les convictions scolaires qui animent les enseignants sont anti-démocratiques. C'est toujours aimable.
Dernière édition: 01 Sep 2013 09:22 par Loys.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
01 Sep 2013 14:24 #7289 par Loys
C'est la rentrée et les sempiternels donneurs de leçons sur l'école sont de sortie.
Nouvel entretien de François Dubet dans le "Nouvel Obs'" du 01/09/13 : "Si l'on ne fait rien, l'école fonctionnera comme un marché" .

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
01 Sep 2013 14:48 #7290 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Propulsé par Kunena