"Lycée professionnel : l'école de l'absence ?" (Café pédagogique)

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25 Fév 2015 15:05 - 25 Fév 2015 15:31 #13303 par JCP
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Dernière édition: 25 Fév 2015 15:31 par Loys.

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25 Fév 2015 15:20 - 25 Fév 2015 23:48 #13304 par JCP
LA CRITIQUE EST FACILE, L'ART EST DIFFICILE.
Que constate ce monsieur Longhi ?
Qu'il y a un fort taux d'absentéisme en LP... C'est vrai, je le confirme de par mon expérience, en particulier en milieu urbain et dans des sections d'enseignement peu attractives.
À quoi attribue-t-il ce fait ?
En gros, à la violence institutionnelle et au manque de bienveillance dont fait preuve le LP. Par exemple, des emplois du temps mal construits décourageraient les élèves de venir en cours... Ainsi, ces pauvres enfants seraient les victimes d'une "maltraitance scolaire structurelle"... "Fautif", l'absentéiste chronique serait condamné à "expier" son manque d'assiduité... Étrange terminologie religieuse, sauf à considérer l'école comme une église autoritaire et culpabilisante. Passons.
Et si on essayait d'être moins caricatural et consternant, pour ne pas dire "c..." tout court ?
Bref, si on sortait des clichés et autres idées préconçues de sociologues de salon et d'experts en chambre pour examiner la réalité crue, telle qu'elle est, avec ses tenants et aboutissants.
L'absentéisme est particulièrement fort dans des sections peu attractives, celles du tertiaires par exemple. Ces sections (GA et vente) sont pléthoriques en France, car elles ne sont pas trop coûteuses en équipement (pour les Régions qui les financent) et qu'elles occupent donc et forment à moindre frais des élèves en masse. De sorte que de nombreux élèves se retrouvent affectées dans ces formations,qu'ils l'aient vraiment choisi ou non, parce qu'il y a de la place disponible.
Est-ce à dire que trop d'élèves ont été mal orientés, et se désintéressent donc de leur formation ?... Admettons.
Lorsque vous avez affaire à des jeunes filles qui rêvent d'être chanteuses de télé-réalité et des garçons qui s'imaginent en nouveau Zidane... Bref, quand vous avez des jeunes qui veulent devenir des "stars" pour gagner beaucoup d'argent et pouvoir consommer donc exister (puisque l'avoir prime sur l'être, dans notre société de consommation), vers quoi les orientez-vous ?...
Admettons encore que certains élèves puissent être mieux orientés... Si tant est qu'ils aient le niveau requis. Car on n'intègre pas certaines formations seulement parce qu'on le désire. Encore faut-il en avoir les capacités, surtout lorsque ce sont des filières à effectifs réduits. Il y a des LP d'excellence, mais ce sont des LP dans des secteurs de niche, où l'emploi existe à la sortie. Et ces LP sont sélectifs, forcément, car le taux de pression à l'entrée y est élevé. Et l'absentéisme est plus réduit dans ces établissements, car la motivation des élèves existe : ils savent que leur formation débouchera sur un travail. Ainsi, le seul LP public de France dédié à la lunetterie, à Morez dans le Jura, n'a ni problèmes de recrutement, ni soucis d'absentéisme...
En effet, le problème majeur du LP, c'est qu'à la sortie, l'emploi ne suit pas.
"Au total, fin décembre 2014, le nombre de demandeurs d'emploi de catégories A, B, C s'établit à 5 218 200 en métropole (5 521 200 Dom compris). Ce nombre est en hausse de 0,8% sur un mois (+41 900) et de 6,4% sur un an (+311 900)." Dont 800 000 jeunes de moins de 25 ans. (Source JDN)
Sans l'appel d'air que constitue la possibilité de trouver un emploi sûr à la sortie, comment motiver des jeunes ?
Il y a là un problème économique et social que l'école ne peut résorber. Quoi qu'elle fasse.
Monsieur Longhi peut toujours s'amuser à bousculer les emplois du temps pour complaire aux élèves, ça ne changera rien à la réalité sociale. C'est un cautère sur une jambe de bois. Et c'est surtout se saisir du problème par le mauvais bout.
Ce monsieur Longhi le fait-il par ignorance ou hypocrisie ?... Je ne sais, mais ça m'énerve !
Je pourrais aussi parler à l'envi du déficit d'encadrement éducatif et du laisser-aller parental qui expliquent aussi l'absentéisme. Ainsi, pour avoir travaillé longtemps en LP urbain classé ZEP et en LP rural, je note que l'absentéisme est plus élevé à la ville qu'à la campagne. Constat empirique : il me semble donc que la vigilance éducative des parents est plus forte chez les ruraux que chez les urbains. Une suggestion : ne devrait-on pas, comme le préconisait (prétendument) Alphone Allais, envisager de "déplacer les villes à la campagne" ?
Quant à la bienveillance dont le LP ferait défaut selon ce monsieur Longhi, qu'il vienne donc constater par lui-même si c'est le cas... Je me souviens encore de ces élèves de T BAC PRO secrétariat auxquelles je téléphonais tous les matins pour les réveiller et qu'elles viennent en cours... Peut-on se montrer plus bienveillant sans verser dans la démagogie ?... Et n'est-ce pas déjà trop si l'on veut former des adultes autonomes et responsables ?...
Bref, j'ignore qui est ce monsieur Longhi. Je ne suis pas un expert patenté du CP. Je n'ai que 25 ans d'expérience en LP à lui opposer en guise d'expertise. Mais je suis écoeuré par la bêtise et la démagogie de ses propos.
C'était mon coup de gueule du jour ! :fur
Dernière édition: 25 Fév 2015 23:48 par Loys.

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25 Fév 2015 23:53 - 25 Fév 2015 23:57 #13308 par Loys
Il y a des "pédagogues" dont l'activité essentielle, face à la difficulté scolaire, est de mettre la tête sous l'eau de ceux qui l'affrontent au quotidien.
Rappelons que pour M. Longhi "la plupart des projets d’établissements et des règlements intérieurs sont des œuvres de tératologie" (sic). Pour mémoire Gilbert Longhi est un ancien proviseur du lycée autogéré Jean-Lurçat à Paris. Il est chargé de cours et chercheur associé en sciences de l’éducation à l’université de Paris X et préside l’observatoire déontologique de l’enseignement.

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Dernière édition: 25 Fév 2015 23:57 par Loys.

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