Article "Copies non conformes"

Je ne sais pas éditer mes propres messages... Veuillez accepter mes plus plates excuses pour les nombreuses fautes de frappe qui maculent mon post...

castor écrit: Lorsqu'un enfant s'inscrit en Latin, une des questions de ses parents est [...]

N'y a-t-il pas un biais dans l’échantillon des enfants apprenant le latin ? Je crois savoir que le latin est une discipline supplémentaire, qui vient s'ajouter à d'autres options et non pas s'y substituer. Aussi le latin a l'image d'avoir une certaine difficulté. C'est pourquoi déjà le latin me semble réservé à des élèves ayant peu de difficultés ou alors déjà poussés et suivis par leur parents.

castor écrit: ma réponse est invariablement que l'aide du parent n'est pas de jouer au professeur, mais [...]

Certes, mais que faire quand l'enfant vient voir le parent car il ne comprend pas l'exercice ? Ne comprend pas le texte à analyser ? Même si ce n'est pas le rôle du parent, qui d'autre est là pour cela ? Les professeurs particuliers ?

L'accroissement toujours important des professeurs particuliers, creusant encore d'avantage la différence entre l'élève qui n'a pas compris et l'élève qui a compris avec son professeur particulier, est tout de même un signe que les devoirs après l'école n'ont pas une vocation d'être seulement supervisés.

Frist, Un parent ne peut pas et ne doit pas être un professeur. Il est là pour veiller à ce que son enfant travaille régulièrement et cette bonne habitude doit être prise le plus tôt possible, en primaire (où il est d'ailleurs facile de contrôler la qualité du travail) :

- vérifier que le travail est fait convenablement (pour autant qu'on puisse en juger, bien sûr).
- veiller à ce que les conditions pour travailler soient remplies pour l'enfant : consacrer un peu de temps chaque jour, être au calme, ne pas être soumis à des distractions.
- vérifier que le carnet et les devoirs sont signés et que les classeurs ou cahiers sont bien tenus.
- assister aux réunions, rencontrer régulièrement les professeurs et suivre leurs conseils.

Rien de plus !

Quel parent extraordinaire serait d'ailleurs capable d'aider son enfant dans toutes les matières en Première ou en Terminale ? Et pourtant il n'est pas envisageable de supprimer le travail à la maison, non ?

Quand aux professeurs particuliers, rassurez-vous, ils sont souvent contre-productifs.

castor écrit: Je ne sais pas éditer mes propres messages... Veuillez accepter mes plus plates excuses pour les nombreuses fautes de frappe qui maculent mon post...

Vous devez pouvoir éditer à présent. Sinon contactez-moi.

Je répète :
Certes, mais que faire quand l'enfant vient voir le parent car il ne comprend pas l'exercice ? Ne comprend pas le texte à analyser ? Même si ce n'est pas le rôle du parent, qui d'autre est là pour cela ?

Quel parent extraordinaire serait d'ailleurs capable d'aider son enfant dans toutes les matières en Première ou en Terminale ? Et pourtant il n'est pas envisageable de supprimer le travail à la maison, non ?

Je n'ai pas l'impression que les éventuelles polémiques autour des devoirs à la maison concernent le lycéens qui préparent le bac.

De toute manière il existe des parents qui vont pouvoir aider l'enfant même en études supérieures dans certains domaines, et d'autres non. Et donc un environnement social propice à la réussite ou neutre.

Un professeur ne donne pas à ses élèves des exercices hors de portée : l'exercice est en principe le prolongement du cours, son application directe. Le travail à la maison constitue généralement la partie la plus simple et la plus répétitive de l'apprentissage. Les leçons bien apprises sont la première chose à laquelle doit veiller un parent : il doit assurer au fond, et quand c'est nécessaire seulement, un rôle de répétiteur.

Si l'élève rencontre un problème, celui-ci ne vient pas de la difficulté de l'exercice. Mais d'un défaut d'explication occasionnel du professeur, d'un manque d'attention de l'élève, ou le plus souvent de lacunes accumulées.

Notez par ailleurs que, même au collège, la complexité des nouveaux programmes depuis vingt ans (je songe principalement au français) rend beaucoup plus difficile l'aide parentale... Même pour les parents des milieux favorisés.

Lacunes accumulées, complexité des programmes : voici plutôt les problèmes auxquels il est urgent de s'attaquer. Mais, pour plus de clarté, vous devriez ouvrir un topic sur le travail à la maison, Frist.

Frist écrit: Je citais dans un autre sujet le dossier de courrier international " Éducation : les recettes qui marchent ailleurs ". Un des exemples pris est l'emploi du travail de groupe dès le plus jeune âge. Souvent les mots les plus efficaces pour expliquer sont ceux des camarades qui ont compris. Et donner des travaux dont chaque partie doit être réalisée par un élève différent empêche l'élève brillant de faire le rouleau compresseur qui a fini 2 heures avant les autres, et inversement pour le cancre.

Avec cette méthode, pas forcément besoin de réclamer un prof par élève, tout en gardant une éducation efficace.

Bien entendu, je ne parlais pas de réclamer un prof par élève. Mais reconnaissons que dès le plus jeune âge, plus les classes sont chargées, et plus la difficulter d'arriver à se concentrer est grande, le chahut est plus vite arrivé... et le professeur, aussi intéressant et doué pour tenir sa classe soit-il, aura plus de difficultés à faire avancer une classe en surnombre qu'un petit groupe. Mais je suis d'accord sur le fait que comme vous le dites, les mots les plus efficaces pour expliquer sont ceux des camarades qui ont compris, je n'irais peut-être pas jusqu'à dire souvent, mais en tout cas au moins parfois !

Frist écrit: Quand tes parents ne parlent pas français, ou ne savent pas faire une analyse grammaticale, car même s'ils font des discours tous les jours, connaitre la différence entre le déterminant et la conjonction, ce n'est pas forcément ce qui est retenu par tout le monde des années après avoir quitter la salle de classe.

Quand tes parents travaillent et rentrent pour faire à manger, se reposer d'une journée de travail et de trois heures de transport, ont-ils la capacité de suivre les devoir de leurs enfants. Peut-être pour un enfant, mais pour leurs deux ou trois enfants ?

C'est à cause de ce genre de différence qu'un enfant de famille aisée va s'épanouir plus facilement.

Ah oui bien sur, je ne dis pas que les parents doivent faire les professeurs. D'autres l'ont dit bien mieux que moi déjà, les parents sont là pour vérifier que les devoirs ont été fait, établir un cadre de travail idéal... Si les leçons/exercices ne sont pas compris(es) - et ce sont les devoirs qui permettront de s'en rendre compte au lieu d'attendre l'examen - , il faut aller poser des questions au professeur le lendemain, ce n'est pas le rôle des parents de tout connaître. Et, pour terminer sur ce sujet car on s'éloigne un peu des "copies non conformes", je me base sur ma propre expérience où nous étions 3 enfants, nos parents n'avaient évidemment pas la possibilité de faire nos devoirs pour nous ! Mais ils surveillaient de près le cahier de texte et l'organisation (et l'anticipation) des devoirs. Et si un devoir compliqué se présentait tel une analyse de texte - lequel n'est jamais donné à faire du jour au lendemain par le professeur - ils nous conseillaient fortement en cas de problème de compréhension d'aller poser des questions au professeur (que je vois mal refuser d'aider un élève ne comprenant pas l'énoncé), et de passer quelques temps au CDI afin d'y chercher des informations si besoin. Leur rôle n'est donc pas de remplacer le professeur. Un parent n'ayant jamais fait d'étude, travaillant dur toute la journée et ne parlant même pas le français, pourra aider son enfant en lui apprenant à travailler, s'organiser, se concentrer...

Heureusement qu'il n'y a pas que les enfants de familles aisées qui peuvent réussir leurs études !

Dans mes années de ZEP j'ai invariablement constaté que les élèves qui réussissent - souvent brillamment - sont des enfants dont les parents font confiance à l'institution scolaire et s'investissent dans leur rôle de parents (présence systématique aux réunions, signatures dans le carnet et sur les devoirs, priorité donnée au travail scolaire à la maison etc.).

Au sujet du travail à la maison en primaire, il y a une portion du spectacle de Franck Lepage sur l'éducation qui en parle.

Les directives de l'administration interdisent le travail écrit. C'est pourtant le travail le moins clivant d'un point de vue social. En effet, même une mère totalement analphabète peut vérifier que les lignes d'écriture sont faites. Pour le travail sans écriture, en revanche (typiquement l'apprentissage d'une leçon) les hétérogénéités culturelles jouent à fond en faveur des détenteurs du capital intellectuel.

Loys écrit: Tous les enfants d'une classe d'âge savaient lire et écrire à la fin du primaire. Cf les copies non conformes en fin de 3e aujourd'hui.

La grand-mère de ma femme a enseigné entre les années 1920 et 1970. En primaire, avant 45, elle avait des classes de 50-60 élèves, et en fin de CP, il n'y avait pas la moitié des enfants qui savaient lire et écrire.

Archeboc.

archeboc écrit:

Loys écrit: Tous les enfants d'une classe d'âge savaient lire et écrire à la fin du primaire. Cf les copies non conformes en fin de 3e aujourd'hui.

La grand-mère de ma femme a enseigné entre les années 1920 et 1970. En primaire, avant 45, elle avait des classes de 50-60 élèves, et en fin de CP, il n'y avait pas la moitié des enfants qui savaient lire et écrire.

Archeboc.

C'est cette moitié qui allait à la guerre et qui se faisait massacrer, et donc toute la classe d'âge savait lire

...

Ah zut, on parle de la classe d'âge à la fin du primaire. Bon ben faudra trouver une autre explication.