"Le texto à l’école : une plaie ou un outil communicationnel et présentiel fantastique" (EducaVox)

Plus d'informations
25 Fév 2013 10:47 #4109 par Loys
A lire impérativement sur "EducaVox" cet article indispensable : "Le texto à l’école : une plaie ou un outil communicationnel et présentiel fantastique" (25/02/13)


Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
27 Fév 2013 16:24 #4181 par Loys

Le texto à l’école : une plaie ou un outil communicationnel et présentiel fantastique

Laissez-moi deviner... :scratch:

Joli, l'"outil présentiel"...

Les jeunes utilisent beaucoup le texto dans leurs échanges entre eux (1).

83 fois par jour en moyenne.

Tous les jours, peut-on les observer en train de manipuler cette option de leur téléphone à la cafétéria, dans le bus à leur retour de l’école, ou encore à la maison.

Ou pendant les cours.

Bref, ils en font un usage régulier pour communiquer.

Communiquer quoi, ça par contre, on s'en moque. Nous sommes dans une société de la communication intransitive.

Par ailleurs, nous nous rendons compte que cet engouement peut se répandre à d’autres générations (2).

Ce mouvement n'a pas particulièrement été initié par les jeunes.

Des parents, encore peu nombreux (3 et 4), l’emploient aussi pour joindre presqu’immédiatement un adolescent, privilégiant même ce moyen à la conversation téléphonique. Ce faisant, l’adulte peut ainsi apprendre de nouvelles stratégies de communication en se les appropriant pour ses propres échanges non seulement avec les jeunes mais aussi avec d’autres adultes.

:D

Les auteurs de l'article découvrent les textos, ou quoi ?

D’une certaine manière, nous y percevons un transfert hiérarchique de savoir-faire qui s’effectue des jeunes aux adultes...

Ben voyons, du Michel Serres dans le texte.... Et quel savoir-faire ! :mrgreen:

... à l’inverse du processus de transmission habituel du savoir

Parce qu'apprendre à envoyer un texto c'est comparable avec n'importe quel savoir scolaire, c'est une évidence.

...et croyons qu’il serait avantageux d’exploiter cette situation pour établir des liens interculturels et intergénérationnels entre des étudiants de cégep ou d’université et une clientèle immigrante en milieu scolaire (5). Cela permettrait de meilleures relations entre ces groupes, favoriserait les liens les unissant et augmenterait la qualité de leurs apprentissages.

Comme c'est beau et plein de bonne volonté.

Pour y arriver, il nous faudra d’abord trouver une place positive au texto dans le débat qui fait rage actuellement en éducation...

Il faudrait peut-être rappeler pourquoi.

...en misant notamment sur son utilité comme moyen de communication multifonctionnel et comme outil téléprésence, pour ensuite penser à des socles pédagogiques pour le développement de scénarios efficaces.

Mais qu'est-ce que c'est que ce jargon techno-pédagogique complètement vide ?

1 - La place utile du texto en éducation

Je connaissais "en Avignon" mais pas "en éducation". :mrgreen:

Un débat de société fait rage concernant l’usage du téléphone cellulaire et le texto dans les écoles, des penseurs le considérant même comme une véritable plaie ;

Quels vieux réacs ! heureusement que le conditionnel montre à quel point ce n'est pas le cas.

Il s’agirait entre autres d’une source de distraction et d’encouragement au plagiat, pour ne nommer que ces deux maux (6 et 7).

N'importe quoi ! Alors que les élèves cherchent simplement à établir des "liens interculturels et intergénérationnels".

Dans les salles de classe, les professeurs limitent ou interdisent grandement l’usage du téléphone cellulaire.

C'est honteux !

Ont-ils peur de cet outil qui plaît tellement à leurs étudiants ?

Ils ont forcément peur, ces rétrogrades. Ça ne peut pas être une pensée rationnelle fondée sur une expérience de la réalité.

Y voient-ils à tort un instrument qui ferait concurrence à leur enseignement et aux techniques privilégiées présentement ?

:lol:

Il est vrai que le message texte a ses limites. Que ce soit par les codes employés ou encore par la qualité du français utilisé qui contient beaucoup de fautes ; le média favorise-t-il une moindre qualité du français ?

On douterait presque.

Certains allèguent, au contraire, qu’il s’agit d’un langage qui mérite d’être mieux compris, qualifié même de créatif, intuitif, spontané et fédérateur, [et] créateur de lien social (8 et 9).

Il faudrait même l'étudier en classe.

Un fait demeure ; c’est un moyen de communication largement utilisé chez les jeunes et il pourrait y avoir un intérêt pour les enseignants d’essayer de créer des ponts avec eux en y intégrant le texto dans leurs méthodes d’enseignement. Encore faut-il comprendre sur quelles bases. De prime abord, nous voyons deux caractéristiques pédagogiquement intéressantes : le texto comme moyen de communication multifonctionnel et comme outil de téléprésence.

Allons, créons des ponts.

1.1 Un moyen de communication multifonctionnel

Afin de nous doter d’une meilleure perception des possibilités éducatives du texto, nous avons procédé à l’analyse de deux séries de deux cents échanges de messages, la première impliquant un parent et son ado et la seconde deux adultes, suivant en ce sens le processus de transfert des savoir-faire mentionné au début du présent article.

Mais d'où sort cette idée absurde d'un transfert des savoir-faire ? :shock:

Avec cette analyse, nous voulions faire émerger un début de typologie, pouvant guider le développement de scénarios pédagogiques d’intégration du texto. Voici le résultat de notre travail.

1.1.1 Première analyse : Échanges de textos entre un parent et un ado de douze ans

L’analyse des échanges a permis de dégager les catégories et sous -catégories suivantes :

Social / Interpersonnel : salutation, jeu et taquinerie, rassurance, voire même de sécurité (précision sur l’endroit où le jeune se trouve), conseil, conversation et discussion ;
Utilitaire : expression de besoins, demande de services ou d’autorisation ;
Journalisme ou témoignage : témoignage in vivo sur un événement, explications sur les activités en cours, précisions sur des faits ;
Organisation du travail : avis sur des retards, fixation de rendez-vous (date et lieu), description de tâche, rappel d’obligations importantes, directives, organisation d’une rencontre ;
Maitrise de l’outil : tests techniques, validations, emploi et explications sur le code SMS ;
Enseignement ou apprentissage : explication de concepts ou d’idées, demandes d’explications ;

L'explication de concepts par textos concurrence dangereusement la classe. :transpi:

1.1.2 Deuxième analyse : Échanges entre deux adultes en milieu professionnel

À notre grand étonnement, nous en sommes arrivés à l’établissement des mêmes catégories et à quelques variantes en ce qui concerne les sous-catégories ou éléments. Par exemple, plusieurs échanges entre adultes ont porté sur les obligations familiales dans la catégorie Social/ Interpersonnel.

Incroyable ! Quelle découverte fabuleuse !

Les échanges entre adultes, dans notre analyse, se distinguent toutefois par le respect d’une plus large variété de sous-catégories ou d’éléments reliés à l’organisation du travail et à l’enseignement ou apprentissage.

À la totalité des sous-catégories dégagées de l’analyse précédente, s’ajoutent les points suivants, vraisemblablement dus à un contexte particulier :

Organisation du travail : bilan de réunion, informations et explications détaillées sur un dossier,
Enseignement ou apprentissage : leçon et précisions sur une matière, procédures détaillées, notes diverses.

Vraisemblablement, oui.

Bien que non-exhaustive, notre plongeon dans les échanges nous permet de constater que l’usage du texto répond, étonnamment peut-être, à des besoins communicationnels réels...

Le téléphone sert à... communiquer ! Une étude qui mérite le Nobel.

...et multifonctionnels, qu’il peut servir de manière utile à des fins de télétravail, ce qui en fait un instrument intéressant au service de la pédagogie de projet. Nous avons même été intrigués, non pas par son usage social, mais par son rôle dans l’expression de témoignages journalistiques.

:scratch:

1.2 Le texto comme outil de téléprésence

C’est qu’en plus du rôle multifonctionnel du texto sur le plan de la communication, nous croyons que l’engouement qu’il exerce chez ses utilisateurs, jeunes et moins jeunes, repose surtout sur des bases affectives : le téléphone représente l’opportunité du maintien de contact avec ses proches. Rappelons que, contrairement à l’appel téléphonique, plusieurs compagnies de téléphonie offrent un forfait de base incluant le texto illimité ; ce qui est un atout à considérer pour assurer par ce média la téléprésence entre les utilisateurs. Bien sûr, il n’est pas question ici des murs de téléprésence ou des shows holographiques (10 et 11) à grand déploiement, mais plutôt d’une présence sensible, mobile et régulière qui permet d’étendre l’expression de la créativité partout où l’on va (12).

:scratch:

2- Des bases de scénarios pédagogiques employant le texto

Voici quelques bases pédagogiques qui nous permettraient d’élaborer des scénarios exploitant plus spécifiquement la valeur communicationnelle et présentielle du texto.

2.1 L’harmonisation des cultures étudiants - enseignants

Nous ne saurions nier les difficultés occasionnées par l’usage de la téléphonie cellulaire, et principalement du texto, dans les écoles secondaires (13 et 14) et des conséquences parfois désastreuses sur les résultats scolaires de certains élèves.

Ah... Mais comment est-ce possible ?

En ce sens, nous sommes attentifs aux arguments des détracteurs de ce moyen de communication. Nous croyons toutefois que des exceptions aux interdits et à la confiscation du téléphone cellulaire pourraient être acceptées en vue de faciliter un certain dialogue intergénérationnel et l’harmonisation des cultures étudiants – enseignants. Dans le cadre d’une activité sur l’étude de la langue, par exemple, des élèves pourraient être amenés à réaliser un tableau explicatif portant sur les codes SMS les plus fréquemment employés et des termes faisant partie de leur vocabulaire générationnel : vagg, ditch, toaser, etc. (15)

Pour ce faire, en quoi les téléphones seraient-ils nécessaires ?

Peut-être en arriverions-nous graduellement à une réforme scolaire efficace tenant compte de la base dans une démarche de responsabilisation de l’élève et de démocratisation des processus éducatifs.

En bref, faire admettre les portables en classe. Il est évident qu'un élève responsabilisé n'est plus le même.

2.2 Nomadisme pédagogique, réalité augmentée, texto et téléphonie

En français langue seconde (FLS) auprès d’adultes, le problème diffère dans la mesure où, selon notre expérience, le téléphone cellulaire est souvent spontanément utilisé à des fins d’apprentissage : dictionnaire, grammaire ou conjugateur virtuel ; outil de recherche d’informations dans Internet, prise de photos de tableaux explicatifs présentés par le professeur, enregistrement sonore ou vidéo d’une leçon de cours, etc. ; bref il transforme littéralement la classe en laboratoire nomade et multimédia et munit l’étudiant de véritables podcasts adaptés à ses besoins (16 et 17).

J'ignorais qu'on pouvait être "muni de podcasts".

De nouveau, la collaboration des étudiants pourrait être sollicitée en vue d’assurer un partage de tels artéfacts dans une communauté virtuelle ou le développement d’une formation en ligne. Nous reviendrons éventuellement sur ce genre de possibilités.

Ouahhh... des "artefacts" : c'est tout de suite plus intelligent !

Si on parle plus spécifiquement d’un scénario d’intégration pédagogique du texto inspiré du nomadisme pédagogique en FLS (18), on pourrait aussi donner l’exemple d’un rallye collaboratif (19) où deux groupes font une visite dans le Vieux-Montréal. L’un des groupes pourrait visiter la Basilique Notre-Dame tandis que l’autre groupe visiterait le château Ramezay. Les deux classes auraient un questionnaire auquel les étudiants devraient répondre et pourraient se communiquer les informations respectives qu’ils auraient recueillies. L’exercice permettrait de faire deux sorties en une, en ce qu’elle donnerait accès à de l’information sur deux sorties simultanément. Les données recueillies pourraient servir à l’élaboration d’une production orale ou d’une production écrite.

Encore une fois, en quoi le téléphone est-il nécessaire à ce genre d'activités ? Et quel intérêt de visiter deux choses à la fois, une réellement et une virtuellement ? :scratch:

Dans ce genre de scénarios, on pourrait éventuellement utiliser la réalité augmentée (20 et 21), comme cela est disponible à Paris (22) en complément à cette activité de rallye pour obtenir des informations complémentaires et procéder à la prise de photos et de vidéos, rendant l’expérience éducative plus riche.

Ce n'est plus de textos dont il est ici question mais de smartphones.

2.3 Parent du microblogue et du clavardage

À l’instar du microblogue (23), les échanges de textos semblent favoriser la concision et forcer les locuteurs à se rendre droit au but.

Ce serait plutôt le microblogue qui serait parent du texto...

La concision et la pertinence : deux qualités que l'on peut observer quand on a quelque chose à dire.

Dans un esprit comparable à celui de la twittolittérature (24)...

Je croyais qu'on disait "twittérature".

...cela peut générer une littérature singulière, composée de courtes phrases articulées selon des notions de langue étudiées.

Une littérature composé de textos ! Quel génie !

Inspirée aussi du clavardage (qui fera l’objet d’un autre article), nous pourrions amener des étudiants à forer un sujet de recherche dans une perspective de coconstruction des savoirs...

La "coconstruction" est bien sur impossible sans textos.

...ou encore à participer à la rédaction d’histoires croisées, particulièrement si le texto est jumelé à d’autres applications comme la prise de photos ou le tournage d’extraits vidéos (25).

Le texto, nouvel outil de rédaction : il fallait y penser !

Conclusion

Tel que mentionné dans cet article, le texto est largement répandu chez les jeunes. Dans ce contexte, il serait avantageux que les adultes l’exploitent également, ne serait-ce que pour établir un pont générationnel. Dans l’état actuel, l’outil constituerait davantage une plaie, selon plusieurs intervenants intéressés à l’éducation, ce qui est peut-être dû à une méconnaissance de son potentiel pédagogique. Nous espérons avoir ouvert des pistes de solution en faisant émerger la valeur non équivoque du texto comme outil de communication multifonctionnel et de téléprésence. Nous pensons qu’il s’agitlà de dimensions à exploiter dans l’élaboration de scénarios pédagogiques. Il serait intéressant de procéder à l’analyse de conversations entre jeunes pour mesurer la portée naturelle du texto et découvrir de quelle manière l’adulte pourrait s’introduire dans ce type d’échanges.

Là par exemple; la concision serait le bienvenue. :mrgreen:

Personnellement, nous savons que le texto, contrairement à l’appel téléphonique, constitue un outil privilégié de type juste assez / à temps (26) pour communiquer avec les jeunes.

:scratch:

Il est à espérer que plus d’adultes en comprennent les avantages, dans la mesure où il ne s’agit que d’un outil.

Car le téléphone portable et le textos sont des outils qui ont été pensés pour l'enseignement, comme les manuels.

À l’instar des TICÉ (27), comme tout outil, son impact dépend de l’usage qui en est fait.

Nul doute que les élèves - devenus magiquement responsables - en feront un bon usage s'il est autorisé en classe.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Propulsé par Kunena