"La révolution numérique de l'éducation a-t-elle eu lieu ?" (France Culture)

Plus d'informations
30 Nov 2012 16:12 #2079 par Loys
A écouter sur France Culture, l'émission "Science publique" de Michel Alberganti du 30/11/12 consacrée à cette question : "La révolution numérique de l'éducation a-t-elle eu lieu ?"

www.laviemoderne.net/images/audio/201211...a-t-elle-eu-lieu.mp3

Cinq invités :
  • Alexandre Acou, professeur des écoles en CM2, prof de la @Classe_Acou dans le quartier chinois de Paris.
  • Paul Mathias, inspecteur général de l'éducation nationale, doyen du groupe de philosophie
  • Olivier Perlo, vice-président de l'Université de Reims Champagne-Ardenne, délégué à l'Université Numérique et ancien directeur-adjoint de l'IUFM de Champagne.
  • Serge Pilicer, président-Fondateur des Assises du Numérique
  • François Taddéi, généticien, directeur de recherche à l’Inserm et membre du Haut Conseil à l’Education

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
02 Déc 2012 12:26 #2095 par Loys
Le choix des invités comme la formulation du thème retenu ne laissent malheureusement rien présager de bon quant au caractère contradictoire de l'émission : contrairement à ce qui est annoncé, il n'y aura guère de "débat". :evil:

Parler de "révolution numérique" nous renvoie évidemment à l'injonction de modernité habituelle, les sceptiques comme moi étant par conséquent de vilains "contre-révolutionnaires". :twisted:

La question elle-même renvoie à cette obsession du retard : "La révolution numérique a-t-elle eu lieu ?"

Michel Alberganti écrit: De la craie à la tablette...


Toujours les mêmes clichés et les mêmes stéréotypes : comme si la tablette allait un jour apporter une révolution dans l'enseignement. Paradoxalement Michel Alberganti se réfère ensuite au projet des "bureaux écrans multitouch Star Trek" (sic), déjà dépassés par les tablettes donc, bureaux dont la mise en place dans les classes en Grande-Bretagne amélioreraient grandement les résultats scolaires des élèves en maths (voir cet article de Michel Alberganti sur "Slate" ). En France, Ludovia fait la promotion du mobilier Steel Case .

Où en est donc le système éducatif français, dans cette révolution annoncée ? Comment la France peut-elle se retrouver distancée dans la plupart des classements internationaux du niveau scolaire des élèves ?

Avec cette question il est évident que le numérique a à voir avec ce retard (très discutable par ailleurs).

Pourquoi les multiples expérimentations concluantes de nouvelles pédagogies exploitant les nouvelles technologies ne parviennent-elles pas à la généralisation ?

Bienvenue dans la pensée unique : pourtant il existe de nombreux doutes... mais non circulez : il n'y a rien à voir. Nous sommes donc bien dans un certain scientisme, le numérisme, qui suppose que l'apport du numérique ne peut être que positif et doit être généralisé dans l'urgence.

Quels sont les points de blocage qui pénalisent ainsi la France ?

Quel raccourci de pensée ! Comme si l'éventuel retard de la France avait à voir avec la généralisation du numérique ! :fur

François Taddéi écrit: L'un des endroits qui a le moins changé, c'est la salle de classe

Toujours cette obsession de l'adéquation nécessaire entre l'école et le monde extérieur. Comme si l''école n'était pas le lieu de l'altérité et de la permanence.

Pourtant les informations sont beaucoup plus abondantes qu'au XIXe siècle, où elles étaient limitantes.

Et dans les bibliothèques publiques et les CDI des collèges et lycées du XXe siècle, les informations étaient "limitantes" ? Encore le mythe éternel du savoir enfin rendu disponible par Internet, alors qu'il l'est depuis longtemps. Son accessibilité accrue ne change au fond pas grand chose.

On ne peut pas former nos enfants aux métiers de demain mais on peut les former à une capacité à s'adapter à un environnement changeant.

Parce que les générations précédentes n'en ont pas été capables ? :fur

La culture scolaire traditionnelle a au contraire fait la démonstration de sa pertinence puisqu'elle permet à n'importe quel adulte d'aujourd'hui d'appréhender le web !

Serge Pilicer souligne que ces outils permettent de communiquer mais occasionnent une diminution de la connaissance de l'autre, de l'être humain.

Paul Mathias, inspecteur général, déplore le retard de certaines académies mais se félicite du mouvement d'ensemble pour "aller de l'avant". L'animateur s'étonne de ces disparités qui lui semblent inconcevables et s'interroge sur les éventuelles réticences des recteurs. Dénégation de Paul Mathias.

Alexandre Acou écrit: Twitter est un outil, pas un objectif en soi. Les objectifs eux sont bien d'ordre pédagogique. Le premier grand objectif, c'est de donner envie, de donner du sens à l'écrit puisque ce sont des écrits qui vont être lus et à travers ça de travailler le français, et en premier l'orthographe, mais la syntaxe également, la conjugaison, la grammaire. Et le deuxième objectif, qui est peut-être tout aussi important, c'est de travailler ces nouvelles compétences : comment j'utilise cette masse de savoir, cette masse d'informations. Alors à mon échelle de CM2, ça va être de leur faire apprendre à avoir une attitude responsable sur Internet, dans un domaine qui est public, ou semi-public, en tout cas quelque chose qui est partagé, qui est visible, savoir ce qu'on peut en faire et ce qu'on ne peut pas en faire, ce qu'on doit en faire, ce qu'on ne doit pas en faire.

Ce n'est donc qu'un outil : nous reviendrons sur cette précaution oratoire comme sur la notion d'Internet responsable. On voit mal en quoi cet outil apporte un progrès décisif dans les objectifs pédagogiques : ces progrès ne sont en tout cas pas évoqués. En admettant que Twitter permette de travailler le français, en quoi permet -il de le travailler mieux ?

L'animateur interroge les limites de Twitter "contre-exemple total de l'éducation à l'écrit, une forme dégradée et très critiquée".

Alexandre Acou écrit: Je réponds très souvent et très simplement qu'il y a des livres très dégradants, qu'on peut trouver tout et n'importe quoi dans les livres

Une réponse sans rapport avec l'objection... On ne parle pas de contenu mais de contenant. Et ne parlons pas de ce relativisme consternant : il y a de mauvais livres donc on peut consulter Internet.

Qui plus est : dans une classe, il n'y a pas de mauvais livres. :fur

Alexandre Acou concède ensuite que Twitter ne peut être utile pour les travaux longs. On voit que le numérique, résumé de façon aberrante dans une classe à un réseau commercial comme Twitter, n'est guère susceptible d'apporter de progrès sur les exercices les plus complexes, comme l'écriture de plus de 140 caractères. Sans parler du fait que la plupart des tweets ne sont pas rédigés sous forme de phrases. Et sans parler de tous les autres problèmes de Twitter (réseau commercial, illusion narcissique, exposition de la vie privée, addiction aux écrans etc.).

Paul Mathias vient à son secours en défendant l'écriture concise "qui peut être de qualité".

Paul Mathias écrit: On oublie trop souvent que pour Twitter, il faut écrire. Et écrire en soi est une pratique parfaitement noble.

Il faudrait que M. Mathias lise plus souvent des tweets d'élèves et même de certains adultes ... :spider:

Olivier Perlo constate (avec des nuances) le passage de l'université au numérique mais déplore le retard du primaire et du secondaire, en se référant à l'étude Profetic .

Olivier Perlo écrit: seulement entre 40 et 50% des enseignants créent des séances où les élèves vont utiliser les TIC. Donc on peut se dire qu'il y a encore un certain nombre de progrès à faire pour généraliser ces bonnes pratiques, ce spratiques innovantes.

En quoi sont-elles "bonnes" ? On ne se pose évidemment pas la question. Et on constate surtout que cet outil est ici présenté comme un outil qu'il faut absolument imposer aux enseignants. L'outil devient le l'enjeu. :twisted:

Il est ensuite question de la formation (initiale et continue) des enseignants, du retard des IUFM et du C2i2e depuis 2004.

Michel Alberganti revient sur le "blocage quelque part". Pour François Taddéi, il est difficile d'enseigner différemment de la façon qu'on a appris. Les enseignants, selon lui, ont besoin d'un temps d'adaptation : mais il faut lui répondre que ce temps ne pourra jamais être adapté lui-même à la course des nouvelles technologies ! L'école sera toujours en retard. Et ce n'est pas grave !

Paul Mathias écrit: Nos humanités, c'étaient Plutarque et les Vies parallèles en 1880-90. Qu'est-ce que c'est qu'un homme cultivé, qu'un humaniste au milieu du XIXe siècle ?

Ça ne peut pas être un lecteur de Plutarque ? Quelle était l'actualité d'un moraliste de l'antiquité en 1880-90 ? Les humanités seraient quelque chose de relatif à chaque époque ? :scratch:

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
03 Déc 2012 17:11 #2103 par Loys

Paul Mathias écrit: Qu'est-ce que c'est que savoir ? Qu'est-ce que c'est que manipuler des savoirs ? Qu'est-ce que c'est que faire la synthèse des savoirs ? Nous ne sommes plus à l'âge de la synthèse en trois pages, nous sommes à un âge où les synthèses se font sur écran, se font par des liens html, se font par des tweets, par des balises, etc.

Encore le discours millénariste avec le nouvel "âge" qui est le nôtre. M. Mathias nous présente une vision très confuse du savoir et de la synthèse. Et quel rapport entre une balise et un tweet ? :scratch:

A 22'07 Serge Pilicer explique "la règle des dix" :

Serge Pilicer écrit: On parle globalement aujourd'hui de 2.000 enseignants/professeurs qui se seraient réellement en France approprié le numérique ; on parle de 200.000 enfants qui tweetent, on parle de deux millions d'enfants qui ont un profil Facebook. Cette règle des dix montre bien que les usages évoluent beaucoup plus rapidement que les process et les méthodologies mais qui sont très difficiles de l'éducation. Je crois que l'enjeu, c'est la formation des enseignants beaucoup plus que l'accompagnement des élèves.

Règle des cents ou des mille, plutôt...

Le raccourci est saisissant : "Tweeter" ou "avoir un profil Facebook" = s'approprier le numérique ! :shock:

L'opposition est ici consternante. Son but : montrer que les enseignants sont forcément en retard et n'évoluent pas aussi vite que les élèves. Ce qui est complètement faux : avec 26 millions de profils Facebook en France, il y a des chances pour qu'il y ait plus de 2.000 professeurs concernés. C'est l'utilisation en classe que veut maladroitement désigner M. Pilicer : si la plupart des professeurs n'utilise pas la numérique, ce n'est pas par retard ou incompétence. C'est surtout parce qu'ils mesurent bien à quels points ces supposés outils peuvent aussi être contreproductifs ou n'être que des effets de mode qui n'ont pas leur place à l'école.

Olivier Perlo rappelle à 23'05 que la technologie évolue à une vitesse impossible à suivre et que les outils sont déjà dépassés quand ils entrent dans l'école : ce que je ne cesse de rappeler ici ! Pour lui, il faut s'attacher aux bonnes pratiques plus qu'aux outils. Alexandre Acou explique qu'il abandonnera Twitter quand Twitter n'existera plus "dans trois ans". :shock:

Alexandre Acou écrit: Moi j'ai une pratique très professionnelle, d'ailleurs que professionnelle sur mon compte Twitter, c'est-à-dire que je suis un professeur des écoles sur Twitter, pas autre chose.

Autant dire que c'est un usage de Twitter qui n'a strictement aucun rapport avec la réalité des usages de Twitter...

M. Acou évoque ensuite ses échanges pédagogiques sur Twitter, confondant quelque peu l'usage qu'il fait de l'outil et l'usage qu'il en propose à ses élèves. François Taddéi célèbre le partage sur Internet, "marque du numérique".

François Taddéi écrit: Les enseignants qui savent non seulement faire ça à leur niveau entre eux, apprendre avec leurs pairs, mais aussi faire ça dans leurs classes, c'est-à-dire permettre aux enfants d'aujourd'hui d'apprendre les uns des autres, de co-construire des connaissances, de se rendre compte des limites de ce qu'on peut trouver sur Internet mais également des potentialités...

Encore ce discours pédago-constructiviste où le parallélisme est établi entre apprenants adultes et apprenants enfants mis au même niveau, avec une petite précaution oratoire pour faire bonne mesure. L'enfant acteur de son propre savoir.

A propos de Vikidia :

François Taddéi écrit: Les élèves se rendent compte qu'il peut y avoir des erreurs sur Internet, y compris sur des pages de dictionnaires, et peuvent contribuer à les améliorer et donc ils développent au passage un esprit critique, mais un esprit critique constructif. [...] Ils contribuent à un éco-système de connaissances dans lequel les progrès de chacun aident tous à progresser.

Quel monde meilleur est devant nous ! :transpi:

Paul Mathias écrit: Une échelle du savoir et de l'ignorance est ébranlée, c'est un fait. Traditionnellement le maître, professeur était le savant devant qui l'élève d'abord un peu ignorant, ensuite un peu moins, apprenait des contenus de connaissance.

Quelle vision désespérante de l'enseignement, réduit à des "contenus" qu'il suffirait d'uploader dans les élèves. :evil: M. Mathias n'a pas lu mon article : "Je google donc je sais" .

Paul Mathias écrit: Avec le numérique et ses usages la position de savant et la position d'ignorant ne sont plus les mêmes dans tous les domaines.

M. Mathias, sans doute conscient de l'énormité de ce qu'il vient de proférer, restreint ensuite sa déclaration aux "usages du numérique proprement dit", ce qui change quelque peu les choses... Et est tout à fait contestable : il suffit d'en faire l'expérience comme enseignant. Les élèves ne sont pas une génération numérique, au sens où ils auraient une maîtrise approfondie et technique du numérique.

M. Mathias vante ensuite "la collaboration, la coopération, la co-production" : il pense sans doute aux devoirs échangés sur Facebook ! :mrgreen:

Paul Mathias écrit: C'est quelque chose d'assez fascinant, c'est très intéressant du point de vue des évaluateurs, des décideurs c'est beaucoup dire, de ceux qui infléchissent les politiques d'éducation : cette position d'ignorance dans laquelle nous sommes est vraiment très stimulante.

Eh bien... :shock:

A 30'00 M. Alberganti revient sur la classe Star Trek, parlant de "mouvement brownien". François Taddéi précise qu'il s'agit plutôt de jazz, "de l'improvisation dans un cadre". La liberté motiverait les élèves, parlant de publications scientifiques à l'âge de huit ans : la science est un jeu. "La science, c'est cool et fun." M. Taddéi donne l'exemple d'une mère d'enfant malade devenue scientifique avec des publications. "L'accès aux épaules de géant s'est démocratisé."

M. Alberganti parle de perte de repère pour les enseignants, devenus simples "chefs d'équipe".

M. Perlo confirme et donne l'exemple d'un amphithéâtre où les étudiants vérifient les propos du professeur sur Internet.

Olivier Perlo écrit: Nous ne sommes pas, les enseignants, seuls à posséder ce savoir. Le savoir est partagé, il peut être à vérifier, à synthétiser, à argumenter, à critiquer etc. Il n'empêche que nous devons, nous, plus apporter à nos étudiants la capacité d'un esprit de synthèse, d'un esprit critique, plus que d'être capable de réciter le dernier théorème nécessaire pour un bon usage d'un algorithme.

Pourquoi parler d'"étudiants", et non pas d'élèves. Pourquoi sans cesse cette confusion grave ? Et depuis quand l'esprit de synthèse s'oppose à des connaissances bien acquises ? Au contraire, l'un procède bien de l'autre. Comment pourrait-on synthétiser ce que l'on ne connaît pas ?

Le débat change ensuite à 36'09 :

Michel Alberganti écrit: On a entendu parler, on entend parler régulièrement en fait parce que ça fait l’actualité,de questions de copier-coller, qui sont un peu le symbole de ce que le numérique a ouvert comme nouvelles portes qui n’étaient pas accessibles auparavant et de ces logiciels qui, semblent-ils, deviennent une activité en eux-mêmes de détection de ces copier-coller pour que les professeurs puissent conserver une maîtrise de ce qu’il se passe sous leurs yeux provenant de leurs élèves. Paul Mathias, est-ce que cela vous paraît être, je ne sais pas, un objectif véritablement souhaitable que de dépenser autant d’énergie pour détecter le copier-coller ?

Curieuse question, qui induit une réponse démissionnaire...

Paul Mathias écrit: Je trouve que la problématique du copier-coller n’est pas très très intéressante, je crois que nous avons inventé de nouvelles manières d’enseigner, de nouvelles manières d’être en classe, de nouvelles manières de parler à nos élèves. La problématique du copier-coller, c’est la problématique du plagiat, c’est une problématique sur laquelle il faut passer, sur laquelle il faut rester je veux dire, qu’il faut essayer de traiter. Je ne pense pas que l’essentiel de nos préoccupations soit là. Le côté de l’invention, le côté d’un nouveau monde du numérique est un côté beaucoup plus attrayant, beaucoup plus étonnant et fécond, que celui de la police des dissertations.

Quel désaveu des enseignants...

On comprend que la problématique du cipier-coller soit jugée "pas très intéressante", et loin de "l'essentiel des préoccupations" de notre inspecteur général, au sens : elle contrevient totalement à la belle idée d'un numérique parfait, d'un "nouveau monde" plein de promesses forcément positives. Mes élèves ont copié-collé un site de corrigé sans rien comprendre ni au texte à commenter ni au corrigé mais c'est là qu'est l'avenir.

Et pendant qu'on y est, parlons d'"invention" quand il ne s'agit que copie, comme si la dissertation n'était, elle, qu'un vulgaire exercice de copie : on n'est pas à un paradoxe près ! :fur

Ce relativisme moral de M. Mathias, "doyen du groupe de philosophie", est à la fois grave et terriblement inquiétant pour l'institution : copier-coller serait une "nouvelle manière d'enseigner". Et veiller à ce que les élèves pensent par eux-mêmes, c'est exercer la "police des dissertations". M. Mathias donne l'impression de vouloir emboîter le pas de Michel Serres : vive le jeunisme !

L'animateur ne s'y trompe pas à 37'42 :

Michel Alberganti écrit: Merci, c'est bien que vous fassiez ce point : dans la bouche de l'inspection générale, c'est tout à fait intéressant.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
03 Déc 2012 22:16 #2107 par Loys
M. Mathias se sent obligé de justifier que l'inspection générale travaille activement à ces "nouvelles méthodes".

Vibrant plaidoyer de M. Taddéi pour le décloisonnement, cette vieille lune des nouvelles pédagogies. L'approche disciplinaire est comparé à l'aveuglement des prisonniers de la caverne de Platon et une étude de Berkeley est citée :

François Taddéi écrit: Les enfants de 0 à 6 ans sont déjà des scientifiques [...] en utilisant des statistiques bayésiennes qui sont les formes les plus abouties de statistiques que les chercheurs ont fini développer, et qu'ils font ça de manière intuitive [...] Les enfants sont capables de choses exceptionnelles.


Retour à Alexandre Acou, considéré comme "praticien" : que vous manque-t-il, demande M. Alberganti ? "Un manque de confiance d'en haut" répond-il. C'est vrai qu'on sent bien l'opposition d'un inspecteur général et d'un membre du Haut conseil à l’Éducation ici présents. :roll:

Et c'est vrai que Twitter, c'est du numérique profond... et qui soulève bien quelques petits problèmes qu'heureusement personne n'a l'indélicatesse de soulever au cours de ce débat.

Olivier Perlo écrit: Si on accepte préalablement qu'on peut apprendre des élèves, on peut accepter que le collaboratif, le co-working se fait beaucoup plus facilement.

Vous reprendrez bien un peu de constructivisme ? Avec le numérique, les nouvelles pédagogies - dont l'échec est aujourd'hui effroyable - retrouvent une nouvelle jeunesse !

M. Mathias est désolé d'entendre que les corps d'inspection puissent susciter de la crainte, de la défiance [vis à vis du numérique]. Plaidoyer pour l'expérimentation.

François Taddéi, décidément tout-terrain, dénonce le principe des "inspections" en France et revient sur le supérieur.

François Taddéi écrit: On innove dans nos recherches, pas forcément dans nos pratiques pédagogiques. [...] Notre mission désormais est de former ceux qui veulent inventer de nouvelles manières d'apprendre, de nouvelles manières d'enseigner, de nouvelles manières de faire de la recherche, de nouvelles manières d'apprendre par la recherche, d'enseigner par la recherche, de faire de la recherche sur l'apprendre, de faire de la recherche sur comment enseigner.


A 51'20 il invite ensuite enseignants, parents, spécialistes de technologies...

François Taddéi écrit: Ils peuvent se retrouver et ensemble co-construire ensemble des projets pour faire en sorte que les innovations ponctuelles comme la classe Twitter puisse s'intégrer à d'autres dimensions. Il y a par exemple en ce moment des expérimentations où on peut apprendre le programme d'algèbre du collège en trois heures dans un jeu. Alors si on commence à reprendre l'ensemble de toutes ces petites briques, on peut les assembler et réellement permettre à l'école de rentrer dans le XXIe siècle et d'intégrer l'ensemble des dimensions au service des apprenants qui doivent avoir appris à apprendre et à s'adapter à un monde qui est en accélération constante.


La classe Twitter, c'est ça l'"innovation pédagogique" ? :pendu:

Alexandre Acou déplore l'interdiction d'une classe Twitter . Un vrai drame pour la technologie et la modernité... Alexandre Acou réclame un symbole fort venant d'en haut. M Mathias le rassure en lui disant que le Ministre de l’Éducation est "très très versé dans le numérique".

Le "débat" s'achève ou presque sur cette perspective radieuse.

Quand France Culture fait désespérer de la transmission de la culture...

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Propulsé par Kunena