"Ecole numérique : "n'oublions pas la formation des cadres de l'enseignement !" (VousNousIls)

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06 Jan 2013 12:48 #3003 par Loys
A lire sur "VousNousIls" cet entretien du 6/01/13 avec Nora Machuré, vice-présidente de l'Association Française des Acteurs de l’Éducation (AFAE) : "Ecole numérique : "n'oublions pas la formation des cadres de l'enseignement !"


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06 Jan 2013 13:12 - 01 Mar 2014 18:54 #3005 par Loys

La stra­té­gie pour le numé­rique à l'école vous paraît-elle effi­cace pour per­mettre à la France de rat­tra­per son retard en la matière ?[/i]
Elle a le mérite d'exister ! L'entrée est inté­res­sante car elle mêle un volet tech­nique et un volet for­ma­tion. Vincent Peillon s'engage non seule­ment sur le rac­cor­de­ment des zones rurales au très haut débit et les équi­pe­ments, tels que les tablettes et les tableaux numé­riques, mais aussi sur la péda­go­gie et la for­ma­tion des ensei­gnants. Je suis d'autant plus satis­faite qu'il y a un affi­chage poli­tique et un enga­ge­ment de l'Etat fort. Ce n'était pas le cas des pré­cé­dents plans en faveur des TICE (tech­no­lo­gies de l'information et de la com­mu­ni­ca­tion pour l'enseignement). Or s'il n'y a pas d'affichage, on n'avance pas ou au rythme des établis­se­ments sco­laires... Ces der­nières années, les démarches étaient dis­crètes et plu­tôt indi­vi­duelles. Je pense néan­moins qu'il sera dif­fi­cile de rat­tra­per rapi­de­ment le retard de la France.

C'est bien l'aveu que "l'outil numérique" (ce serait à discuter) ne doit pas être choisi par l'enseignant mais doit lui être imposé. Nous sommes bien dans une perspective managériale qui n'a que faire de la liberté pédagogique.

Sur quel(s) point(s) la démarche aurait-elle pu être plus ambitieuse ?
Je regrette que la for­ma­tion des cadres n'ait pas été abor­dée. Dans les EPLE (établis­se­ments publics locaux d'enseignement) du secon­daire, for­mer les ensei­gnants aux usages numé­riques est une bonne chose mais il est néces­saire que les équipes de direc­tion reçoivent aussi une for­ma­tion. Les chefs d'établissement sont les pilotes péda­go­giques et, le cas échéant, ce sont eux qui auront à gérer les dif­fi­cul­tés. On risque de pas­ser à côté de l'essentiel en les oubliant, d'autant que la for­ma­tion ini­tiale des cadres est minimaliste.

De quelle formation concrète ont-ils besoin ? :scratch:

On ne peut pas faire face à l'échec sco­laire sans rien ten­ter.

Bel aveu. On est bien dans l'expérimentation la plus hasardeuse. J'ai d'autres suggestions pour faire face à l'échec scolaire, et bien moins coûteuses. :doc:

Le numé­rique per­met à des élèves de rac­cro­cher.

Première nouvelle ! Et sur quoi se fond ce laïus répété à l'envi ? L'intitulé du prochain colloque de l'AFAE est : "Le tout numé­rique permettra-t-il de lut­ter contre l'échec sco­laire ?"...

C'est aussi un plus dans le suivi de la sco­la­rité, avec l'émergence de logi­ciels de ges­tion de vie sco­laire acces­sibles aussi bien par les ensei­gnants, les parents que par les élèves eux-mêmes.

Un plus et un moins : les ENT posent autant au moins autant de problèmes qu'ils n'en résolvent : www.laviemoderne.net/veille/viewforum.php?f=38

Aujourd'hui, dès qu'un élève change d'établissement ou de degré, on repart sur une feuille blanche. Il n'est pas rare que je sois obli­gée de reprendre les dos­siers sco­laires d'élèves de seconde, par­fois jusqu'à l'école élémen­taire ! Il faut vrai­ment être volon­ta­riste et aller fouiller dans les archives pour avoir une vision globale.

Parce l'informatisation va changer quelque chose à ces dysfonctionnements bureaucratiques ? Il est bien naïf de le croire.
L'interface obsolète des enseignants, i-Profs, est assez éloquente de ce point de vue : rien n'y est à jour. Ne parlons pas de la nouvelle interface pour la rémunération des examens. De même les résultats saisis dans les livrets de compétences des élèves en primaire ne sont pas accessibles informatiquement au collège.
:spider:

N'existe-t-il pas un risque d'éloigner encore plus de l'école les parents qui n'ont pas accès à internet ?
Je ne crois pas. Il faut juste éduquer les enfants au numé­rique et l'évolution se fera natu­rel­le­ment.

En quoi cette phrase répond-elle à la question posée ? :scratch:
Quant aux parents qui ne viennent pas aux réunions, il y a peu de chance qu'ils se connectent à l'ENT. Surtout s'ils ne savent pas lire, comme c'est souvent le cas dans les milieux les plus défavorisés.

Et puis les réunions parents pro­fes­seurs ne vont pas dis­pa­raître !

Le numérique constitue donc une redondance coûteuse.

On ne fait pas table rase du passé.

Pour certaines choses oui : les bulletins de note en ligne, le cahier de texte en ligne et bientôt les manuels numériques. A moins qu'on achète les manuels imprimés et les manuels numériques ? :mrgreen:

En revanche, le numé­rique va per­mettre de déve­lop­per une nou­velle offre de ser­vices.

On croirait lire une publicité commerciale. L'école n'offre pas des services, elle remplit une mission de la république.

C'est un pro­grès, à l'image des échanges par e-mail.

Ces échanges ne sont pas nécessairement des progrès : absence de relation humaine, infobésité avec envois systématiques de mails circulaires pas toujours appropriés , plus de séparation entre vie professionnelle et vie privée, coût de l'impression papier reporté sur les professeurs etc. Donc le progrès est relatif...

L'enjeu c'est d'éduquer les jeunes à leur envi­ron­ne­ment pro­fes­sion­nel futur.

Qu'on ne connaît pas... La meilleure façon de les y préparer, c'est de les doter d'une culture, d'une langue et d'une capacité de raisonner qui leur conféreront l'autonomie nécessaire pour n'importe quel environnement. Ne nous sommes nous pas adaptés facilement, nous qui ne sommes pas nés dans le numérique ?

A mon sens, il ne faut pas être réti­cents à lais­ser des élèves, nés avec les écrans, uti­li­ser leurs télé­phones por­tables, ordi­na­teurs et tablettes dans le cadre des nou­veaux pro­jets péda­go­giques.

Ils sont nés avec bien d'autres choses qui n'ont pas leur place à l'école. Et ils utilisent déjà leurs smartphones en classe, mais pas toujours dans un sens pédagogique .
Cette expression "nés avec le numérique" est curieuse, quand on y réfléchit bien.

Ne pas le faire risque de créer un déca­lage entre les élèves et les enseignants.

Ce décalage est en effet insupportable à l'ère de l'égalitisme absolu.
Dernière édition: 01 Mar 2014 18:54 par Loys.

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