"Les usages de la technologie à l’école face aux inégalités" (Atelier.net)

Un nouveau venu dans la cour de l'école, "Atelier.net", nous propose cet article décapant : "Les usages de la technologie à l’école face aux inégalités" .


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Les résultats d’une étude récoltée auprès de professeurs montrent que l’utilisation d’outils numériques dans leur salle de classe est variable, et notamment fonction du statut socio-économique des étudiants auxquels ils enseignent.
La technologie à l’école et tout au long du processus d’apprentissage est un enjeu déterminant.

On en attend la démonstration avec impatience.

Une récente étude publiée en collaboration entre le National Writing Project, CollegeBoard et le PewReasearchCenter (2012) montre que les outils technologiques sont maintenant largement utilisés dans les salles de classe. En effet, 54% des enseignants assurent que tous ou presque tous leurs étudiants ont accès à des outils technologiques comme une tablette ou un e-reader en classe, et 18% d’entre eux assurent qu’ils en possèdent à la maison.
Ces chiffres démontrent une compréhension des enjeux que représente la technologie pour le monde éducatif par ses acteurs - parents, enseignants ou écoles.

Parce que ce sont les enseignants qui équipent les élèves en tablettes ?
Ces chiffres ne traduisent que la volonté des décideurs, qui, comme en France, veulent numériser l'école en toute hâte. Et quand on demande l'avis des enseignants ils sont beaucoup, beaucoup plus réticents.

Les taux d’adoption d’outils technologiques dépendent du milieu socio-économique...
Parmi ces étudiants, les enseignants remarquent des disparités, notamment dues à l’origine socio-économique des élèves et les communautés auxquelles ils appartiennent. Cette différence est surtout prégnante dans les salles de classe mais elle se remarque aussi à la maison. En effet, 3% des élèves venant de classes populaires ont accès à la technologie chez eux, 19% pour ceux de classe moyenne, et 52% pour ceux de classe aisée. Concernant la salle de classe, la différence est moins marquée : 45% des élèves de classe populaire ont la chance de pouvoir avoir accès aux technologies, 58% pour ceux de classe moyenne, et 67% pour ceux de classe aisée. Ces différences impactent le processus d’apprentissage.
… Ce qui creuse les inégalités entre les élèves

Les seules inégalités qui importent sont celles des résultats scolaires, pas de l'équipement numérique.
Quand à ces chiffres, il paraissent totalement fantaisistes : "19% pour ceux de classe moyenne" seulement ont "adopté des outils technologiques" chez eux ? Une lecture approfondie de l'étude citée s'impose.

41% des enseignants observent une véritable accentuation des écarts d’apprentissage entre les étudiants avec les inégalités d’accès à des outils technologiques.

Voilà un chiffre intéressant qu'il va falloir étudier de près et qu'il serait facile de confirmer par des résultats scolaires, puisque l'équipement diffère selon les écoles. Pourquoi s'en tenir à de simples déclarations des enseignants ?

Tout d’abord, ces technologies constituent une amélioration et un enrichissement du processus d’apprentissage.

Magnifique exemple de pétition de principe.

En effet, de nouvelles techniques d’enseignement se développent dans les écoles comme celle du “flip teaching”. Aussi appellée “flipped classroom”, elle correspond à une inversion du modèle traditionnel d’enseignement ; l’élève visionne au préalable des vidéos à la maison et applique les connaissances qu’il a intégrées grâce à des travaux pratiques en classe avec son professeur.

Une nouvelle pédagogie révolutionnaire, dont les effets sont spectaculaires même s'ils n'ont pas encore été mesurés.

Ce mode d’enseignement qui est vanté par beaucoup de professionnels dans le milieu éducatif est rendu possible grâce à la technologie.

Sûr qu'auparavant on ne pouvait pas demander aux élèves de lire leur manuel chez eux. C'est beau, la technologie.

Enfin, la connaissance et la familiarisation avec le fonctionnement de la technologie de manière plus générale est un élément déterminant pour le futur professionnel des élèves.

Une déclaration à l'éclatant pouvoir de conviction.
A noter que le site "Atelier.net" ("Disruptive innovation") a pour partenaires Oracle, Microsoft, IBM etc.