"La qualité de l’enseignement est-elle réellement améliorée grâce aux TICE ?" (Ludovia)

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04 Mai 2013 09:57 #5660 par Loys
A lire sur "Ludovia" du 26/04/13 : "La qualité de l’enseignement est-elle réellement améliorée grâce aux TICE ?"


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05 Mai 2013 01:34 #5678 par N°6
Voilà une bonne question.
Je suis un grand utilisateur de numérique: tous mes cours sont des keynotes videoprojetés honteusement transmissifs mêlant textes, photos et films. Tout cela est disponible en ligne (sauf les film) pour les absents, , sans compter els manuels numériques pour aller + loin et préparer les évaluations.
Je pensais que cela facilitait le travail des élèves, que voir les documents, les films permettait de mieux comprendre en SVT.
Seulement voilà, j'avais négligé un paramètre essentiel: cela n'est valable qu'avec des élèves qui ont envi d'apprendre quelque chose!
Un de mes groupe de troisième m'ayant dérobé un stylet, je décidais que mes investissements n'avaient pas à servir à des gens qui ne les respectaient pas, et ce groupe a eu des cours de SVT "bite & couteau", ou, en étant moins trivialement scout, "marqueur & tableau".
Et bien les notes de ce groupe (il font les mêmes évaluations) sont semblables à celles des autres groupes "bénéficiant" de mes cours "TICE"... Ils sont aussi mauvais que les autres ! (moyenne de groupe autour de 8/20). Là aussi, absence d'attention, leçons non apprises, évaluation non préparées, je'm'en-foutisme généralisé.
Bref, a quoi ça sert que tice se décarcasse ?
J'en viens à me demander si le seul avantage des tices n'est pas de renforcer l'estime personnelle du prof qui, produisant des cours "jolis", graphiquement performants , en vient à se dire que l'on ne saurait lui reprocher de désavantager ses élèves de par son passéisme... :papy:

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05 Mai 2013 12:22 #5682 par Loys
Je fais le même constat que vous, N°6.

Un exemple parmi d'autre, avec une petite valeur statistique : sur le site dédié à mes élèves de première pour préparer le Bac, j'ai créé cette année (en y passant du temps) des questionnaires (de difficulté variable), notamment par exemple sur les œuvres intégrales étudiées en classe. Les élèves peuvent s'entraîner en ligne pour vérifier qu'ils connaissent bien les ouvrages. Il y a une petite dizaine de questionnaires aléatoires de cinq questions, pourvus en moyenne 50 questions.

1) Les élèves n'utilisent ces questionnaires que s'il y a un contrôle annoncé.

2) Une partie seulement les utilisent. Une majorité des élèves en début d'année, avec l'effet de nouveauté. Sur le dernier questionnaire - alors que le Bac approche à grand pas - seulement 43% des élèves. Sur ces 43%, un tiers n'a fait qu'une ou deux tentatives. Bref 30% des élèves ont fait un vrai usage de ces questionnaires, malheureusement pas toujours intelligent : certains ont pensé que s'entraîner avec ce questionnaire les dispenserait de lire l'ouvrage : un test sur deux seulement est réussi à 50%.

3) J'ai pu observer, dans le panneau d'administration de mon site, quels élèves utilisent ces outils, en comparant notamment deux classes, l'une de première générale série SVT-SI et l'autre de première technologique série STi2D. Les élèves les plus en difficultés et les moins motivés sont ceux qui utilisent le moins les outils que je mets à leur disposition : seuls 10% des STi2D ont utilisé le questionnaire, avec une ou deux tentatives en moyenne, contre 64% des 1eSVT-SI.

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05 Mai 2013 12:41 #5683 par DM
Ce que vous dites, pour résumer, c'est que si les élèves n'ont pas envie d'apprendre et son apathiques, le cours le plus dynamique, avec le plus de gadgets attrayants, pourra fort bien être ignoré, et que le dynamisme ne paye qu'envers ceux qui ont au moins un désir modéré d'apprendre.

Cela me paraît assez plausible : les gens mettent de la mauvaise volonté à faire ce qu'on leur impose. :-) Mais que proposez-vous pour pallier cette difficulté ?

(Il me semble que la solution d'il y a 50 ans était « ceux qui ne veulent plus suivre vont travailler ou, si papa-maman sont riches, vont dans une boîte à bac », mais qu'elle ne fonctionne plus de nos jours.)

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05 Mai 2013 12:46 - 10 Jui 2013 15:47 #5684 par Loys

DM écrit: Mais que proposez-vous pour pallier cette difficulté ?

Commencer par faire un constat lucide et en faire toute la publicité. Vous trouverez sur ce forum des dizaines et des dizaines d'articles écrits par les gens les plus sérieux qui postulent que le numérique permettra de lutter contre le décrochage et l'échec scolaire et permettra de "refonder" l'école (c'est la ligne ministérielle).

(Il me semble que la solution d'il y a 50 ans était « ceux qui ne veulent plus suivre vont travailler ou, si papa-maman sont riches, vont dans une boîte à bac », mais qu'elle ne fonctionne plus de nos jours.)

Les boîtes privées ne se sont jamais si bien porté. :spider:
www.laviemoderne.net/advocatus-diaboli/48-ipesup-populaire
Dernière édition: 10 Jui 2013 15:47 par Loys.

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05 Mai 2013 13:05 #5685 par DM
La solution dont je disais qu'elle ne fonctionnait plus était celle de dire aux jeunes que l'école ennuie « va travailler à l'usine, au moins tu gagneras de l'argent ».

J'ai une expérience de l'enseignement certes particulière, mais qui m'a permis notamment de constater la différence entre faire cours dans un enseignement obligatoire et dans un enseignement optionnel, en ce qui concerne la motivation des étudiants. Encore n'ai-je maintenant que des étudiants plus âgés, et dont le mode de recrutement favorise ceux qui savent se tenir poliment même quand ils s'ennuient.

Je me demande si la solution ne serait pas de proposer aux jeunes des années de césure, et surtout favoriser la reprise d'études (système de propédeutique à l'université, suppression des dispositions limitant énormément de services aux étudiants aux moins de 26 ans, etc.). Cela permettrait à ceux qui s'ennuient au lycée d'aller faire autre chose (même un métier mal payé) et de reprendre ensuite.

C'est peut-être illusoire vis-à-vis du marché du travail actuel, où l'on exige un master pour ce qui jadis n'exigeait que le baccalauréat...

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