"Et maintenant la classe... inversée" (Le Point)

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17 Nov 2012 09:41 #1913 par Loys
A lire sur le site du "Point" ce 15/11/12 : "Et maintenant la classe... inversée" .


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Merci à M. Tatillon pour l'info. :topla:

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18 Nov 2012 23:30 #1919 par Loys

Et maintenant la classe... inversée
Aurélie Darbouret

C'est instructif, cette fascination pour la rupture transgressive : un bon sujet pour un article de presse.

En réalité on constate que ce ne sont pas seulement travail à la maison et cours en classe qui sont inversés : ce sont bien d'autres choses.

Cours à la maison et devoirs en classe, un collège de Saint-Brieuc teste la classe inversée depuis la rentrée 2012.

Voilà qui nous donne le recul nécessaire pour réfléchir à cette formidable expérience.

"Cela fait trois mois que je fais la grève du tableau", plaisante Pascal Bihoué, professeur du collège Sainte-Marie, à Saint-Brieuc, un établissement privé "comme on en trouve en Bretagne", avec 17 nationalités, des assistants de vie scolaire dans les classes et des élèves provenant de milieux sociaux très hétérogènes.

Façon de dire que l'établissement n'est pas privilégié. J'aurais tendance, compte tenu de mon expérience personnelle, à dire que c'est pourtant le cas, les établissement défavorisés se caractérisant par des milieux sociaux très homogènes.

"J'en avais marre de voir les élèves dormir pendant que je grattais au tableau", confie-t-il à Sipa.

Il n'y a qu'à ne pas les laisser dormir... Quand au professeur, c'est son rôle de travailler pendant son cours.

Ce professeur a donc décidé de tester une nouvelle façon d'enseigner. Les leçons de physique sont étudiées à la maison sur Internet, via des animations et des vidéos postées par le professeur, alors que les heures de classes sont entièrement consacrées aux exercices et travaux pratiques.

Pour n'importe quel professeur, les heures de classe sont en grande partie consacrées aux exercices et travaux pratiques. Les devoirs à la maison n'en sont que le prolongement et l'application.

Il faut donc comprendre que "animations et vidéos" tiennent lieu de cours ? Mais voilà qui est pratique et bon à savoir pour réorganiser l'enseignement ! Le CNED est l'avenir de l'école !

Une expérience de la 5e à la 3e

À la dernière rentrée, il a décidé d'arrêter les cours magistraux avec ses deux classes de 3e et a mis en place des "classes hybrides" (le cours est fait en classe et des documents complémentaires sont à consulter en ligne) pour les classes de 5e et 4e.

Le concept de "classe hybride" semble correspondre à n'importe quel cours... :roll:

Sur une plate-forme internet "bidouillée avec du code html", il met ses cours de physique en ligne et laisse les élèves potasser chez eux.

Ou non.

Dans la base de données, on trouve de courtes vidéos (1 à 2 minutes) où le professeur s'est filmé dans le laboratoire, des animations importées, des dossiers interactifs et des liens vers d'autres sites pour les plus curieux.

Car bien sûr une vidéo, une animation ou un dossier est toujours plus interactif qu'un rapport humain dans un lieu réel. Voilà donc qui pourrait remplacer avantageusement les dizaines de milliers d'heures de cours effectuées en pure perte par des professeurs de physique dans des salles de classe.

Les élèves travaillent chez eux, à leur rythme, et doivent généralement laisser un résumé dans leur cahier.

Les cours ne sont donc pas donnés : les élèves doivent les constituer. Nous y voilà donc : l'élève acteur de son propre savoir ! Et "à son rythme" : le top ! Il faut juste que le rythme choisi par l'élève lui permette d'acquérir le niveau requis pour passer dans la classe supérieure.

"C'est mieux de travailler comme ça. Ce sont nos mots, nos phrases", explique Lucie, en classe de 3e.

Et à quinze ans on a tout à fait l'âge pour élaborer un cours de physique soi-même à partir de documents. Chacun son cours ! C'est du personnalisé à fond, et vive le constructivisme, autre innovation pédagogique.

"Ensuite le prof relit tout pour vérifier si c'est juste", ajoute Noeline, sa voisine de bureau.

Quand relit-il ? Pendant les cours ou en plus de son travail personnel chez lui (conception des cours, correction des évaluations) ? Et comment corrige-t-il en laissant aux élèves "leurs mots" et "leurs phrases" ? :scratch:

"C'est moins ennuyant, c'est plus motivant de venir en physique", affirme Halil qui redouble sa 3e.

Oui, écouter la parole d'un professeur, c'est "ennuyant" alors que papillonner entre les ordinateurs, c'est plus fun.

Les élèves travaillent à leur rythme

Globalement les élèves préfèrent la physique nouvelle version, ils disent avoir moins de travail à la maison et être plus actifs en classe.

Quand on connaît un tant soit peu les élèves, voilà le genre de propos qui n'est guère rassurant.

Quand à être plus actif en classe, ce n'est pas difficile dans la mesure où il n'y a plus ni tableau ni cours ni rangées de table. Avec toujours cette idée qu'écouter un cours ne peut pas être une activité...

Il faut dire qu'à leurs yeux l'ambiance a changé. Finies les rangées de tables, les paillasses sont désormais rassemblées en îlots pour permettre le travail en groupe.

Le "travail par îlots" est une chose distincte du concept de "classe inversée". Ce professeur multiplie les innovations pédagogiques à tel point qu'il sera difficile de conclure quoi que ce soit de ces multiples innovations.

Pascal Bihoué, enseignant depuis quatre ans dans l'établissement, encourage les discussions et les échanges entre les élèves, quitte à laisser passer des discussions d'ordre privé.

La classe inversée, c'est aussi l'autorité inversée, visiblement. C'est étonnant que Halil trouve le cours moins "ennuyant", effectivement. :mrgreen:

À la fin de chaque séance, il donne les consignes sur les documents à consulter. À la maison, les élèves naviguent à leur rythme, regardent les vidéos une ou plusieurs fois et laissent messages et questions sur un forum, dont l'accès est réservé au professeur.

A quel moment le professeur intervient-il sur le forum ? Pendant ses cours ou chez lui ?

La journaliste a-t-elle visité ce forum ?

Des PC disponibles sur le bureau du prof

"En classe, parfois quand on pose des questions, les autres, ils disent tu comprends rien.

Ceux qui parlent ainsi sont ceux qui ont compris et appris le cours.

Là on est plus libre et plus autonome", confie Martin, bon élève, un peu joueur.

Un bon élève que les autres accusent de ne rien comprendre, c'est curieux. Une "autonomie" qui les conduit donc à moins travailler à la maison.

"J'estime qu'un tiers ne travaille pas. Mais dans une classe ordinaire, il y a toujours des élèves qui ne font pas leurs devoirs," estime le professeur.

Une révolution qui produit donc les mêmes effets, mais avec plus de moyens... Bizarre, surtout si le cours est "plus motivant" et "moins ennuyant".

Bref, pour la lutte contre le décrochage , on repassera.

Quand un tiers des élèves ne font pas leurs devoirs, c'est qu'il y a un gros problème...

Parmi les récalcitrants, il a noté quelques très bons éléments, un peu feignants, qui n'avaient pas pour habitude d'ouvrir un classeur à la maison.

Et qui ont vite compris que ce n'était pas nécessaire.

Ce jour-là, les élèves étudient l'atome, son histoire et ses caractéristiques. Pour ceux qui n'ont pas allumé l'ordinateur entre deux séances ou n'ont pas d'ordinateur chez eux, il y a des PC disponibles sur le bureau du professeur durant la classe.

Ah... On comprend donc pourquoi travaillent moins chez eux... :roll:

C'est également toujours sympa de penser à ceux qui n'ont pas d'ordinateurs chez eux et qui doivent rattraper en permanence. :twisted:

Le professeur n'a plus de bureau, il se déplace de table en table et s'adresse différemment à chaque élève, en prenant en compte les messages reçus sur le forum.

Alors qu'un bête professeur normal adresse toujours le même message à chaque élève.

Dans les cahiers, les restitutions sont personnelles: certains ont fait des frises chronologiques pour représenter les différentes théories sur l'atome, d'autres des résumés de textes. "Lundi prochain, je ramasse les cahiers pour vérifier que toutes vos notes sont justes.

Ce serait embêtant qu'elles ne le soient pas, vu qu'il s'agit du cours, c'est-à-dire de ce qu'il faut retenir. :spider:

La semaine suivante, vous enregistrerez un résumé oral de ce que vous avez retenu", avertit Pascal Bihoué...

Quel intérêt ? :scratch:

...qui pratique depuis des années une évaluation hybride, par compétence et par note.

Encore une pratique pédagogique innovante, qui s'ajoute aux autres.

"On ne sait pas toujours ce qu'il y a à apprendre", regrette Lorena, élève de 3e.

C'est effectivement embêtant.

Bérenger, bon élève au cahier impeccable, reconnaît aussi quelques difficultés: "Au début, je ramais un peu. Je trouvais ça plus compliqué pour apprendre, mais finalement ce sont mes mots", dit-il, tout en reconnaissant avoir "plus l'habitude d'internet pour les jeux vidéo que pour l'école".

Si ce sont ces mots, c'est nécessairement mieux que ceux de son professeur.

Twitter est également devenu un moyen de communication entre le professeur et les élèves.

En plus ! A quoi bon, puisqu'il y a le forum ? Et comment les élèves qui tweetent préservent-ils leurs tweets personnels du regard de leur professeur ?

Certains ont des comptes, pour les autres, celui du prof défile sur la plate-forme. "Les 3es : évaluation la semaine prochaine (...) Au travail !" rappelle-t-il sur le réseau social.

Quel intérêt s'il y a un forum dédié ? :scratch:

Webclasseur

Dans le collège de Pascal Bihoué, la direction a tout de suite accepté le principe de l'expérimentation. L'établissement vient d'ailleurs de se doter du webclasseur, une plate-forme de partage de documents en ligne où les professeurs archivent des documents ou des corrigés à destination des élèves.

Un nom bien compliqué et moderne pour un bête espace de stockage partagé.

"Bizarrement, ce n'est pas l'Éducation nationale mais Intel et Microsoft qui s'intéressent à ce que je fais", ironise l'enseignant, qui est régulièrement contacté par des collègues intéressés.

Tiens, voilà qui nous étonne , sur La vie moderne. :spider:

"J'ai découvert le mouvement des 'flipped classroom' (classe inversée, NDLR) sur Twitter et je suis toujours en contact avec des profs des États-Unis ou du Canada.

Trop bien, c'est hype.

En France, il y en a d'autres qui expérimentent, mais c'est davantage dans les études post-bac", conclut Pascal Bihoué.

Oui, car l'autonomie et la liberté, c'est plus propre au statut étudiant, non ? Heureusement que M. Bihoué fait partie des courageux révolutionnaires qui vont refonder l'éducation avec le numérique. Tous à vos tweets !

Vendredi prochain, l'enseignant présentera sa classe inversée au salon Educatec-Educatice, à Paris.

Quelle rapidité pour une expérience initiée en septembre !

Et tout cela sans aucun résultat pédagogique concret, comme d'habitude ! :topla:

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05 Déc 2012 19:37 #2147 par Loys
Même expérimentation traitée dans "Ouest-France" du 5/12/12 : "Leur prof ne fait plus classe au tableau !"

Merci Ilse.

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12 Jan 2013 14:35 #3215 par Loys
Sur le même sujet dans le "Nouvel Ob'" du 7/01/13 : "La "classe à l'envers", petite révolution pédagogique au Canada" .


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12 Jan 2013 14:54 #3216 par Loys

La "classe à l'envers", petite révolution pédagogique au Canada

Car ce genre d'expérimentation n'a pas lieu en France, comme le montre l'article ci-dessus...

A Moncton, une institutrice a décidé de donner ses cours sur YouTube et de consacrer le temps de classe à faire les devoirs. Une méthode destinée à aider les élèves les plus en difficulté.

Mon expérience m'amène plutôt à penser que les élèves en difficultés ont davantage besoin qu'on leur explique le cours, en étant attentif à ce qui motive leur incompréhension. Sinon la lecture d'un livre ferait aussi bien les choses...

"Bonjour, ici Madame Annick". Celle qui s’exprime ainsi sur une vidéo YouTube avec un joli accent canadien n’est pas une animatrice de la télé, mais professeure de maths, d’histoire et d’anglais dans une école publique, l’école Le Mascaret à Moncton, à l’extrême sud-est du Canada. Annick Arsenault Carter, 41 ans, adresse ses leçons (environ 10 minutes) sur les probabilités, les diagrammes circulaires ou les décimales à ses élèves de 7e (11-12 ans). Comme elle le ferait en classe, mais justement, elle ne le fait pas en classe. Et ça change tout.

Effectivement, plus besoin d'être à l'écoute des élèves, de suivre leur compréhension du regard, de les interroger au fur et à mesure, de reformuler.

Depuis le printemps 2012, la professeure a décidé de mettre ses élèves à l’heure de la "classe inversée". La quoi ? La flipped classroom en anglais est une nouvelle méthode qui consiste, donc, à consacrer le temps de la classe non pas à réciter un cours, mais à accompagner les élèves ayant déjà entendu (et compris) la leçon.

Depuis quand enseigner c'est "réciter un cours" ? :scratch:

"Accompagner les élèves ayant déjà entendu (et compris) la leçon" : en quoi sont-ils en difficultés s'ils ont compris tout seul ?

Les sécheurs démasqués

Mine de rien, c’est une petite révolution dans cette classe pas facile (la moitié des élèves se trouvent en difficulté) : "Au départ, j’avais envie d’aider mes élèves qui peinaient le plus à avancer, avant de réaliser que la méthode pouvait aider tout le monde", explique la professeure. Car la classe inversée présente deux atouts pédagogiques énormes : d’abord, elle permet aux écoliers les moins rapides de réécouter la leçon autant de fois qu’ils le souhaitent, sans avoir à faire répéter la maîtresse.

Une chose qu'on n'a pas comprise dans une formulation a en effet toutes les chances d'être comprise avec exactement la même formulation. Les maîtres sont en classe pour répéter d'autant de façons différentes que nécessaire, en s'adapatant à leur public.

"Mais surtout, cela me dégage du temps pour accompagner chacun à son rythme."

C'est effectivement de l'accompagnement personnalisé que de balancer sur YouTube une vidéo impersonnelle...

Auparavant, les plus rapides s’ennuyaient en classe pendant qu’elle répétait les choses pour les autres ("Ils me disaient : 'C’est plate [barbant] d’attendre !'").

C'est le principe de l'enseignement collectif, et même de la collectivité : les désirs doivent subir une frustration.

Désormais, ils sont placés en petits groupes et se mettent illico aux exercices, avec une marge de manœuvre pour progresser qu'ils n’avaient pas.

Ils ont donc tous compris.

Ceux qui ont plus de difficultés peuvent prendre le temps de bien tout saisir avec l’enseignante.

Je croyais qu'ils avaient déjà "entendu et compris la leçon" ? Quel temps ont-ils gagné, en ce cas ? :scratch:

Mais comment repérer ceux qui, depuis leur chambre à coucher, ont tranquillement séché ses cours ?

Ça ne peut pas arriver, avec des méthodes aussi innovantes et intelligentes... :mrgreen:

"Je leur pose toujours une question ou leur demande de faire un petit travail à la fin de la vidéo. Ceux qui n’ont pas travaillé sont vite démasqués", sourit Annick Arsenault Carter.

Quel gain de temps alors...

A plusieurs vitesses

En tout cas, sa classe est constamment répartie en trois ou quatre groupes qui avancent chacun à un rythme différent.

La classe non inversée n'empêche en rien le travail à plusieurs rythmes, si nécessaire.

Là où quelques Français chagrins verraient une classe "à plusieurs vitesses" (comme si une classe n’avait pas, de facto, plusieurs vitesses), l’enseignante se réjouit de différencier les parcours pour se mettre le plus possible au service de la réussite.

Oui mais une "réussite" qui n'est pas la même pour tous, donc. Inutile de se réfugier dans le politiquement correct.

Et justement, est-ce que cette dernière est mesurable ? "Pas encore de manière très précise", reconnaît Annick Arsenault Carter...

Qui en fait quand même la promotion internationale. :twisted:

...qui évoque quand même le cas de deux élèves médiocres, passées de 65-70% de réussite moyenne (au Canada, on ne note pas sur 20 mais sur 100), ce qui est faible, à 83%. "Au-delà de ça, je peux vous dire que la confiance des élèves les plus fragiles a été énormément renforcée par cette méthode. Ils ne craignent plus d’oser me demander des informations, ce qui les fait avancer."

On est donc dans une réussite non mesurable. Comme d'habitude...

Et la hiérarchie de l’enseignante, qu'en a-t-elle pensé ? "Cela fait 16 ans que j’enseigne. Pourquoi n’aurait-on pas confiance en moi ?" demande benoîtement "Mme Annick".

En cas d'inspection, elle n'aura qu'à envoyer ses meilleurs vidéos.

Qui a la joie d’ignorer quelques pesanteurs administratives bien françaises…

Mais non : l'innovation pédagogique est très encouragée en France : www.laviemoderne.net/veille/viewtopic.ph...t=193&start=10#p1560

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