"Fraudes, copié/collé à partir d’Internet dans les devoirs. A qui la faute ?" (EducaVox)

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27 Mai 2012 10:56 - 03 Juil 2013 18:08 #720 par Loys
A lire sur Educavox, cet article du 1er mai 2012 par Éveline Charmeux, activiste des nouvelles pédagogies (voir son site ) et professeur honoraire à l'IUFM de Toulouse.

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Dernière édition: 03 Juil 2013 18:08 par Loys.

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17 Jui 2012 17:40 #899 par Loys

Fraudes aux examens, copié/collé à partir d’Internet dans les devoirs... A qui la faute ?
Et si l’on changeait les manières de travailler ?

Où l'on voit que la faute de la fraude incombe non pas à l'élève mais au professeur.

Un grand émoi agite les médias depuis quelque temps : ils ont découvert que dès le collège, les élèves font du copié/collé d’Internet dans leurs devoirs, et que la fraude bat son plein au bac et autres examens.

A une nouvelle échelle... Grâce au numérique, on peut maintenant tricher en classe à un exercice comme le commentaire de texte ou la dissertation. C'est beau le progrès. :mrgreen:

Un collègue a même eu l’idée ingénieuse de piéger ses élèves pour les prendre la main dans le sac... Un flag : le rêve !! De toute évidence, les séries policières donnent des idées : normal, nous sommes de plus en plus dans un état policier.

Pas de chance, Eveline, je n'ai pas la télévision. Quant à la sympathique comparaison policière, elle oublie que mes élèves ont ri avec moi...

Comme chez le célèbre directeur du pensionnat des "Choristes", à cette action de pure forfaiture, répond bien sûr la réaction : interdire et punir.

Où ai-je puni ? Voilà bien un discours caricatural, car c'est difficile de s'en prendre à mon expérience autrement.

Interdire la fraude, c’est déjà fait depuis longtemps, sans grande efficacité, apparemment

Comme pour les délits et les crimes : il y en a toujours malgré les interdictions. Et personne ne songe pourtant à renoncer à les interdire. :mrgreen:

Pour Internet, on cherche avidement des moyens d’en rendre l’accès impossible... Personnellement, tout ceci me laisse perplexe...
On sait pourtant, et depuis longtemps, que dès qu’il y a interdiction, la fraude apparaît avec la sûreté d’un métronome

Un raisonnement d'une sagacité supérieure. S'il n'y avait pas d'interdiction, les élèves ne frauderaient pas ! :mrgreen:

...que les menaces et autres sanctions n’ont d’autre effet que de rendre plus astucieux les fraudeurs, qui finissent toujours par trouver les moyens de contourner les interdictions, et qu’à ce jeu-là, l’escalade ne peut avoir d’autre fin que terrible.

Hou là là... Attention hyperboles...

Ces dénonciateurs scandalisés, soucieux de rétablir l’ordre de l’obéissance passive, et englués dans la mélasse routinière des traditions scolaires, il faudrait pourtant qu’ils se réveillent, qu’ils découvrent que nous sommes au 21ème siècle, et que, sans même avoir besoin de remonter très haut, les choses ont bien changé depuis leur propre enfance.

Heureusement qu'Eveline a tout découvert pour nous ! 8-)
C'est vrai, quoi, lutter contre la fraude, c'est d'un ringard pré-21ème siècle. D'ailleurs tous ces élèves idiots qui ne fraudent pas feraient bien d'en prendre de la graine. Les choses ont changé et au 21ème siècle, la fraude n'est plus de la fraude !

Peu importe de savoir si ce changement est ou non un progrès : il est irréversible...

La démission, le défaitisme pédagogique : on fait mieux comme argument. Rien ne sert de lutter ni même de réfléchir.

... et si l’on a le sentiment que ce n’est pas un progrès, c’est à coup sûr parce que l’on refuse de le voir.

Et maintenant l'injonction de modernité : toute évolution est nécessairement un progrès. Aveugles sont les sceptiques.

Avec le développement de toutes les technologies actuelles, l’information et la documentation sont accessibles de toutes parts.

C'est d'abord très discutable, et de toute façon l'enseignement n'est pas l'information et la documentation.

Cela signifie que, depuis longtemps déjà, la culture ne définit plus celui qui sait tout, mais celui qui sait où se trouvent les informations et peut les trouver rapidement.

C'est terrifiant. D'abord en aucun cas la culture ne consiste à "savoir tout" ni ne se résume à savoir des "informations". Ensuite, et c'est encore plus grave, la culture ne peut être extérieure à nous, elle est nécessairement en nous, par le fait d'un long mûrissement. Connaître peu à peu le caractère d'Ulysse, c'est avoir lu toutes ses aventures, avoir entendu le professeur les expliquer, faire progressivement des liens entre elles. Ce n'est pas recopier sur une page de résumé cette information : "Ulysse est rusé" sans savoir pourquoi.

C’est pour cela que la lecture, qu’elle soit sur écran ou sur papier, est devenue, non un "savoir", comme disent bêtement les programmes du primaire, mais un outil incontournable de vie. Et elle est loin de se limiter aux délices subtils de la littérature, cette fameuse lecture qui, en un quart d’heure, soulageait Montesquieu de tous les maux.
La lecture la plus importante aujourd’hui, c’est la lecture documentaire, celle qui permet en quelques minutes ou en quelques clics de trouver les réponses aux questions qu’on se pose — ou qu’on vous pose.

Quelle vision réjouissante de l'avenir nous propose Éveline Charmeux ! Citer Montesquieu est réservé aux gens comme elles : aux élèves d’aujourd’hui, la lecture documentaire dans une perspective utilitariste.

C’est du reste celle qu’exige le travail scolaire et la réussite des études...

La lecture documentaire prépare bien, en effet, au commentaire de texte ou à la dissertation. :mrgreen:

Curieusement, c’est la moins travaillée à l’école. Cherchez pourquoi !

Parce que c'est la plus élémentaire et la plus simple ?

Pourtant, ce n’est pas du tout une lecture facile.

Ah bon...

Elle est le contraire de celle que prône l’opinion publique, la sublime lecture d’imagination et d’évasion.

Quel courage que de lire une entrée d'encyclopédie en deux paragraphes, alors qu'il est tellement plus simple de lire les trente chapitres d'un roman de Zola ! A noter que la lecture documentaire a fait son entrée en force dans les nouveaux programmes appliqués en primaire depuis 1991 et au collège depuis 1996...

C’est une lecture de raisonnement et de réflexion, une lecture qui, loin de favoriser l’évasion, ramène à soi, à la réalité du monde qui nous entoure, une lecture questionnante, une lecture de confrontations difficiles d’opinions diverses, souvent contradictoires, qui oblige à l’analyse et aux comparaisons.

Car la littérature offre au contraire une lecture très facile, sans rapport avec le reste du monde, qui n'est pas "questionnante" et n'oblige pas à l'analyse. :roll:

C’est la lecture de la culture : elle n’offre pas de réponses toutes faites, elle vous oblige à les chercher et à les construire, de façon toujours provisoire, pour les remettre en question à la première occasion.

Eh oui, la taille des criquets ou l'orbite de Neptune sont des informations variables et changeantes : il n'y a pas de réponses toutes faites à ce sujet, tout est provisoire.

Tout le contraire du "par cœur" récité.

Car l'analyse d'un texte en littérature relève bien sûr du par cœur. :evil:

Or, depuis toujours, l’école officielle, celle des programmes actuels, vise prioritairement la mémorisation par les élèves de savoir tout faits, transmis tels quels, et elle bâtit les certifications de compétences acquises sur la capacité à les dégorger aux examens et concours.

C'est vrai : faire un commentaire personnel d'un texte, c'est "dégorger" des savoirs tout faits.

Un de mes profs de philo disait volontiers que, pour lui, la mémoire était une solution de feignants dont l’imprudence frôlait la malhonnêteté.

C'est vrai quoi, apprendre ses tables de multiplication ou une récitation, c'est d'un malhonnête. :mrgreen:

Et il précisait :
* Des feignants, parce qu’il est autrement moins fatigant de sortir les choses de sa tête, que de perdre du temps à les chercher dans des bouquins.

Eh oui, prendre la peine de mémoriser (car il faut d'abord mémoriser avant de "sortir les choses de sa tête"), c'est vraiment être fainéant. Alors que chercher dans un livre, c'est beaucoup plus de travail.

Mémoriser une carte de l'URSS dans les années 50, c'est fainéant et malhonnête. Alors que simplement consulter cette même carte dans un manuel, c'est courageux et honnête.

Du reste, on en a la preuve dans les classes de tout niveau, où les élèves préfèrent mille fois faire une erreur d’orthographe, plutôt que de chercher la bonne écriture dans un dictionnaire.

Quel rapport logique ? C'est surtout la preuve du contraire : on ne peut pas chercher tous les mots qu'on doit écrire. Il y a un moment où il faut bien les apprendre, les mémoriser.

Loin d’être trop facile, comme disent tant de collègues, cette recherche demande des compétences de manipulation, d’intelligence et de réflexion autrement plus intéressantes que le dégorgis de mémoire.

On est beaucoup plus intelligent quand on ne sait rien. D'ailleurs le propos de Mme Charmeux n'a rien de nouveau et il est même appliqué à l’Éducation nationale depuis plus de vingt ans. Avec les résultats que l'on constate : des élèves en fin de collèges qui ne savent pas situer les dix plus grandes villes de France sur une carte ou qui ne connaissent pas l'orthographe de mots élémentaires. Je renvoie à mon article "Copies non conformes" .

* Des imprudents malhonnêtes, parce que se fier à sa mémoire est la chose la plus risquée du monde : plus infidèle qu’un régiment de Casanova, la mémoire est sélective, subjective, inconstante... Même quand on croit avoir bien retenu, l’honnêteté consiste toujours à vérifier ce qu’on croit savoir.

Alors que sur Wikipédia, il n'y a rien à vérifier.

En plus, elle est extrêmement dépendante de l’état affectif : il suffit parfois d’un peu de stress pour oublier tout ce qu’on savait par cœur. Et le comédien le plus chevronné n’est jamais à l’abri d’un trou de mémoire.

Bref, pour éviter d'oublier quelque chose, empressons-nous de ne rien savoir ! :mrgreen:

D’où l’absurdité, par exemple, d’exiger que l’enfant qui vient dire un poème le fasse les mains vides. Si l’on est dans un moment de poésie, ce qui compte, c’est la poésie, pas la mémoire : une fois de plus on confond le but et le moyen.

Ce qui compte dans un moment de poésie, c'est certes la poésie. Mais ce qui compte dans un moment de récitation, c'est la récitation. Et un moment de récitation est rarement un moment de poésie. :D

Personnellement, j’ai toujours exigé que le diseur ait son texte à la main : rassurant à la fois pour le diseur et pour les auditeurs. Et, vertu supplémentaire, il est puissamment motivant pour une mémorisation : loin de rendre les choses plus faciles, devoir dire le texte en le lisant à haute voix est une performance beaucoup plus difficile, que de débiter de mémoire les quinze lignes prévues dans les programmes.

Mme Charmeux a le paradoxe facile : mais elle fait semblant de croire que réciter ("débiter" pour reprendre son estimable terminologie) ne suppose pas de dire le texte : or il n'y a rien de plus faux. Que font les comédiens, pour reprendre son exemple : ils "débitent" ?

Certes, cela implique qu’on ait appris à lire à haute voix... mais ceci est une autre histoire.

Effectivement...

Donc, si on ne veut plus que les élèves fraudent aux examens...

Nous y voilà enfin !

...en cherchant des moyens de trouver les infos qu’ils n’ont pas, le seul moyen, c’est de leur fournir toute la documentation qu’ils veulent... Si l’on ne veut plus qu’ils "copient", le seul moyen, c’est qu’ils travaillent ensemble.

Comment Mme Charmeux peut-elle ignorer à ce point ce qu'est un commentaire de texte ? Que c'est tout sauf un travail documentaire ? que c'est nécessairement un travail personnel ? Si Mme Charmeux avait cette honnêteté, toute sa démonstration s'effondrerait, évidemment.

Son raisonnement est le suivant : pour éviter que les élèves ne copient, laissons-les copier. Ce raisonnement défaitiste ne serait valable que si copier, dans le cas du commentaire de texte par exemple, avait un sens.

En fait, c'est le principe même de tout travail personnel qui est mis en cause par Mme Charmeux, voire de tout travail finalement. Quel sens peut bien avoir une lecture "collaborative", et non personnelle ? Et copier un corrigé tout prêt sur un site de corrigés, c'est aussi de la "collaboration" ?

Et surtout, qu’on leur pose d’autres types de questions, des questions où la réponse ne peut se trouver dans un document pour y être copiée

C'est le principe même du commentaire de texte... Normalement, un commentaire ne peut pas se recopier : mais ce n'est plus le cas avec les sites de corrigés.

...des questions qui exigent que l’on sache faire des synthèses, des analyses, bref, des questions qui demandent qu’on réfléchisse et qui révèlent l’intelligence des élèves.

Ce qui est le cas du commentaire, de la dissertation. :twisted:

Il faut sortir des exercices à réponses uniques

Ce qui n'est pas le cas du commentaire, de la dissertation. :twisted:

Aujourd’hui que les réponses sont faciles à trouver, les élèves auraient bien tort de ne pas les chercher !

Pour un commentaire, un élève ne peut trouver de réponses qu'en lui-même. :evil:

Faut-il être retors pour oser dire aux élèves : "Vous devez trouver tout seuls !"

C'est l'épreuve du baccalauréat qui est retorse, en ce cas. :mrgreen:

Et celui qui ose dire cela, a-t-il trouvé tout seul ce qu’il sait ?

Non, je dois beaucoup... à mes professeurs.

Bien sûr, cela implique que l’on se soit décidé à décaler le projecteur de sa cible habituelle : en classe, ce n’est jamais la réponse qui compte, mais la manière de l’avoir trouvée, et la compréhension qu’on en a. C’est la justification de la réponse qui importe, et c’est pour cela qu’il est souvent bien plus formateur de donner la réponse aux élèves et de leur demander de la justifier.

C'est effectivement ce qu'on fait quand on estime que les élèves ne sont pas aptes à penser seuls. Ainsi, en début de lycée ou au baccalauréat professionnel, on indique les problématiques des textes à l'avance. Bref, rien de nouveau, si ce n'est une régression des exigences de l'école.

Mon instituteur de père — peu docile et très anticonformiste —, avait jadis eu à gérer un "incident" (comme quoi, ils ne datent pas d’aujourd’hui !) : un de ses élèves avait eu en mains le manuel de maths du maître avec les corrigés. Au lieu de sévir comme le souhaitait l’Inspecteur, il avait préféré par la suite, après en avoir bien discuté avec ses "fin d’études primaires", donner les problèmes avec le résultat à trouver et le travail des élèves consistait donner la solution qui justifiait ce résultat.

Cet instituteur était bien docile avec cet élève tricheur... Et ceux qui cherchaient les réponses par eux-mêmes bêtement conformistes. :mrgreen:

Personnellement, agacée par la pratique de la "version" latine ou grecque, où fleurissaient les contresens et les non sens les plus aberrants, je me suis inspirée de cette idée paternelle pour fournir aux élèves, à la fois le texte et la traduction — parfois plusieurs traductions différentes — en leur demandant de commenter, voire d’améliorer, la ou les traductions fournies. Avec cette pratique, parfois reprise aujourd’hui chez quelques collègues anti-conformistes, la qualité du travail effectué par mes élèves monta d’un cran, constat souvent renouvelé depuis.

C'est tellement anticonformiste que c'est même un exercice officiel au baccalauréat de langues anciennes : l'exercice sur texte et traduction. :mrgreen:

On voit en tout cas le progrès : les élèves, si on ne leur donne pas de traduction, ne savent rien faire... :twisted:

Autre condition : cela exige que les élèves aient appris à chercher dans la documentation, à s’orienter dans des ouvrages épais — voire, en plusieurs volumes, à savoir utiliser tables des matières et index, à savoir gérer des opinions diverses, contradictoires, à savoir utiliser ce qu’on a lu et en tirer juste ce dont on a besoin. Et alors, il n’y aura plus de "copié/collé".

Quand ils auront "appris à chercher dans la documentation", les élèves n'iront plus copier-coller sur internet des corrigés tout faits ? Comme c'est beau ! :mrgreen:

Où l’on voit que, par exemple au collège, le travail d’apprentissage en lecture est loin de se limiter à faire fonctionner la lecture apprise à l’école primaire — souvent plus que déficiente grâce aux méthodes utilisées ! — mais qu’il convient d’y ajouter les stratégies de "lecture de travail" indispensables, non seulement aux études longues, mais à pratiquement toutes les professions aujourd’hui.

Il y aurait beaucoup à dire sur les méthodes de lecture recommandées par Mme Charmeux, qui expliquent beaucoup de choses aujourd'hui...

Faut-il aussi rappeler à ceux qui accusent les élèves de "copier", qu’on n’apprend pas tout seul, qu’on ne trouve pas tout seul, et qu’on n’apprend pas à vide ?

Ce que nous dit Mme Charmeux, ce n'est pas seulement qu'on n'apprend pas tout seul, mais aussi qu'on ne pourra jamais être autonome... Ce qui est le but même de toute éducation : émanciper, rendre autonome, rendre libre !

Ce sont les autres, les pairs ou les pères qui ont fait de nous ce que nous sommes devenus. Nous devons toute notre originalité aux idées des autres : ce qu’on appelle notre personnalité, c’est le miel que nous avons su faire avec tout ce que nous avons entendu et lu.

Copier-coller, ce n'est "faire son miel" : c'est ne pas réfléchir, ne pas écrire même. La preuve : mes élèves ont copié-collé sans comprendre.

Sans envisager sa dimension morale (voir notre article "Jeu de plage pour l'été : trouvez le plagiat !" ), on peut parfaitement comprendre que le copier-coller intelligent est possible... pour les gens intelligents et cultivés comme Mme Charmeux par exemple. Mais en aucun cas pour des esprits en cours de formation. :|

Si l’on veut que chaque enfant progresse et réussisse, dans ses études, comme dans sa vie professionnelle, il faut qu’il lise, beaucoup, beaucoup plus qu’ils ne le font actuellement, qu’il ait appris à discuter avec d’autres de ses lectures, qu’il se documente, qu’il cherche — toujours dans des bouquins et pas seulement dans sa tête — et confronte ses réactions avec celles de ses camarades. Il faut qu’il ait appris à se batte avec des idées différentes complexes, et contradictoires, pour trouver les siennes.

Mme Charmeux, en encourageant la simple lecture documentaire, hypothèque grandement la réussite des élèves.

Il peut et doit en trouver beaucoup sur Internet : c’est à cela que devrait servir l’ordinateur et non à faire des exercices prétendument "motivants" en lecture ou en grammaire.

Il y a tellement d'autres choses plus motivantes sur un ordinateur : les réseaux sociaux si captivants, les sites pornographiques si étonnants, les jeux MMORPG si addictifs etc. !

Comme tous les autres supports, l’ordinateur doit être utilisé en classe avec ses fonctions sociales, et surtout pas pédagogiques. Ce n’est pas l’ordinateur qui permet d’apprendre, c’est l’utilisation qu’on en fait.

Or cette utilisation n'est pas contrôlée. CQFD.

De grâce, ne le transformons pas en un manuel scolaire, aussi inutile et démotivant que les autres !! C’est dans du vrai qu’on apprend...

Cette conception de la motivation conçue comme venant nécessairement de l'extérieur, et pas de soi-même, m'a toujours consterné... :|

Les élèves doivent toujours être motivés par quelque chose : ils ne sont donc que des objets passifs, des individus sans motivation propre.

L’ordinateur est un objet de lecture, et Internet un objet à lire, parfois trompeur, il est vrai, mais pas plus que les livres !

Ah bon ? C'est vrai qu'une encyclopédie collaborative en ligne, écrite par des multitudes d'inconnus aux compétences non vérifiées et au contenu non vérifié et évoluant indéfiniment, inspire autant de confiance qu'une encyclopédie imprimée.

Il est aussi plus riche et plus complet : en plus il est infiniment plus facile d’accès que la plupart des ouvrages documentaires.

C'est là qu'est la perversion : la qualité n'est plus dans le contenu, mais dans l'accessibilité.

Internet est aujourd’hui l’ouvrage documentaire n°1. Et si l’on y trouve tout et son contraire, du sérieux et du n’importe quoi, c’est une raison de plus pour que l’apprentissage de sa lecture devienne essentiel, depuis l’école primaire jusqu’à l’université.

Au contraire, un esprit bien formé sans lui s'y retrouvera très facilement. Comme nous tous qui avons été formés sans lui.

Pour qu’elle soit solide, la pensée doit être nourrie en permanence. Avoir accès à toutes les formes de documentation, travailler en équipes solidaires et pouvoir le faire toujours avec documentation, y compris en évaluation, — bien sûr ! — telles sont les conditions premières pour que l’école devienne le lieu où les enfants pourront enfin réellement apprendre ce qu’ils ont à savoir.

Sauf que la pensée ne se résume pas à la documentation. Bien triste vision de l'école et de ce que l'on attend d'elle : des élèves simples documentalistes et incapables de penser par eux-mêmes.

Et c’est à cela que devraient servir les fameux moyens réclamés si souvent sur l’air des lampions.

Fournissons des ordinateurs et des tablettes aux élèves plutôt que des professeurs. :twisted:

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