"Classe à l’ère numérique : l’élève et l’enseignant sur un pied d’égalité" (EducaVox)

Plus d'informations
30 Jan 2014 22:42 - 30 Jan 2014 23:44 #9411 par Loys
Encore un grand cru sur "EducaVox" du 30/01/14 : "Le maître a-t-il perdu le monopole du savoir ?"

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Dernière édition: 30 Jan 2014 23:44 par Loys.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
30 Jan 2014 23:39 #9412 par Loys

Le maître a-t-il perdu le monopole du savoir ?

Eh oui car jusqu'ici le savoir n'existait pas en dehors de lui... :santa:

Article initialement publié par Julia Gualtieri sur Digital Society Forum

Un forum de réflexion d'Orange, co-fondateur d'EducaVox - bref parfaitement neutre et désintéressé.

« Quelle est la probabilité pour que mes étudiants aient déjà tapé sur Wikipédia le sujet de mon cours ? » se demande Michel Serres avant chaque amphi.

Et c'est vrai que ce qui vaut pour un étudiant de Stanford vaut pour n'importe quel élève. :doc:

Cette question, confiée lors d’un entretien à Libération en juin 2013, résume le bouleversement introduit par le numérique dans la relation entre le professeur et l’étudiant : le maître a perdu le monopole du savoir.

C'est un résumé d'autant meilleur que le maître ne l'a jamais eu et que le métier du maître n'est pas de mettre à disposition les connaissances mais de les transmettre. Que choisir pour l'élève qui apprend à lire et à écrire ? Un professeur des écoles ou un alphabet en ligne ?

À l’ère du numérique, l’étudiant ne dépend plus de son professeur pour trouver des informations et accéder au savoir.

Parce qu'avant il lui était impossible d'accéder à un centre de documentation ou d'information ou à une bibliothèque universitaire. :doc:

Il bénéficie de sources très diverses...

Et de qualité très diverse. :santa:
Considérer Wikipédia comme une source est par ailleurs un petit problème, puisqu'elle ne doit pas l'être selon les wikipédiens eux-mêmes. :santa:

...accessibles en quelques clics, quel que soit le sujet : encyclopédies en ligne...

Car il y en a plusieurs ! :santa:

...blogs de spécialistes, vidéos explicatives, etc. Autant de ressources qui lui permettent aussi d’être plus actif...

Plus actif... "en quelques clics". Peut-être que finalement l'élève qui se rendait dans une bibliothèque l'était davantage. :mrgreen:

... il accède à des points de vue contraires et peut discuter l’enseignement qu’il reçoit.

Une conception du savoir tout à fait adaptée au primaire ou au secondaire.

Comme le dit Michel Serres, la « présomption d’incompétence » qui prévalait jusque-là à l’égard des étudiants, doit aujourd’hui être remplacée par une « présomption de compétence ».

S'agissant de l'école, à propos de Michel Serres, on peut aussi parler de présomption d'incompétence : www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/37-l-acculture-en-serres

Les savoirs et les compétences
Les répercussions de ce bouleversement ébranlent considérablement la fonction transmissive de l’enseignant, jusque-là centrale, et avec elle, les fondements de toute la pédagogie traditionnelle. Dépourvue de ce rôle de transmetteur, la fonction de l’enseignant se voit contrainte à se polariser sur l’accompagnement des étudiants : leSage on the stage devient un Guide on the side.

Quelle créativité ! :cheers:

Si la posture est peu nouvelle, elle est aujourd’hui indispensable : en effet, le numérique permet d’accéder aux savoirs, mais pas de les manipuler intelligemment.

Mince.

Le professeur devient alors l’élément essentiel à la création d’une culture numérique.

Pouvoir "appréhender intelligemment les savoirs", c'est disposer d'une "culture numérique" ? :scratch:

Ainsi, selon George Siemens, la pédagogie traditionnelle des « savoirs » et des « savoir-faire » doit être complétée par le « savoir-où » (trouver les sources) et le « savoir-quand » (mobiliser ces sources).

Choses que la culture ante-internet ne permettait pas. On se demande comment l'enseignant va pouvoir enseigner ce qu'il ne connaît pas. :rirej

Pour être pertinent, le travail de l’enseignant doit donc consister à apprendre aux élèves à trouver, sélectionner et comprendre les informations et les ressources disponibles, à développer chez eux le raisonnement et l’analyse, le jugement et l’esprit critique.

Avec Internet et ses "quelques clics", c'est gagné. :santa:
Considérer l'enseignement comme de la transmission d'information est la naïveté la plus répandue dans la nébuleuse pédagogiste.

Reprenant une métaphore de Michel Fabre, Marcel Lebrun, professeur à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’éducation de l’UCL de Louvain, résume : « il faut passer d’une culture de la carte à une culture de la boussole ».

La métaphore est parlante, mais je ne suis pas sûre qu'elle serve bien son objet. :devil:

D’autant plus que les élèves devront, dans leur vie professionnelle, manipuler des savoirs encore inconnus et être capable de manipuler ces nouveaux savoirs tout au long de leur vie.

Comme l'ont fait les générations avant eux...

De la classe inversée...
Avec le numérique et la prédominance de l’enseignant comme guide, on assiste au retour en force de la pédagogie active, inversée et collaborative, qui place l’étudiant au cœur de l’enseignement.

Un "retour en force" ? :scratch:
Oui les nouvelles technologies offrent un second souffle aux nouvelles pédagogies.

Comme l’explique Marcel Lebrun, l’enseignant est un accompagnateur ; il ne s’adresse plus à des élèves passifs et doit par conséquent repenser une pédagogie qui permette leur implication.

On se demande bien pourquoi puisque tout est accessible en ligne.

Selon lui, cette nouvelle pédagogie s’organise de façon exactement inverse à ce qui prévalait dans l’enseignement traditionnel. En effet, dans les flipped classroom telles qu’il les théorise, la partie transmissive se fait à la maison grâce aux ressources en ligne choisies...

Ou ne se fait pas... Si c'était si simple, on aurait pu appliquer cette pédagogie révolutionnaire avec des manuels scolaires.

...et créées par les enseignants tandis que les devoirs se font en classe.

La classe a toujours été un lieu d'exercice. :roll:

Les devoirs ne sont donc plus postérieurs mais antérieurs à la classe...

:scratch:

...qui est alors réservée à la discussion...

:santa:

...et à la résolution de situations problématiques.

De "situations" ? On dirait une mauvaise traduction.

L’organisation scolaire s’en trouve complètement renversée : l’élève n’est plus actif chez lui mais en cours...

C'était donc si mal d'être actif chez soi ? Et cela suppose que l'élève ne l'est plus ? :shock:

...et il n’est plus actif seul mais en groupe.

Je ne vois pas trop ce que le numérique change là-dedans. La pédagogie inversée n'implique absolument pas de travailler par groupe. Encore une fois on mélange tout. :roll:

Le changement est fondamental : parallèlement à ses propres connaissances, le professeur prend en compte celles des apprenants – qu’elles soient « trouvées », c’est-à-dire issues d’une activité de recherche préalable ou qu’elles soient « construites », c’est-à-dire issues d’une activité de production pendant le cours.

Voilà quelqu'un qui n'a pas beaucoup enseigné dans le primaire ou le secondaire. :rirej

Or, les ressources numériques favorisent grandement l’interactivité entre les élèves et les informations mais également la création de ressources interactives.

Non seulement les élèves n'ont plus besoin du maître pour accéder aux ressources, mais ils peuvent en créer ! :santa:

…à l’inversion des rôles
Fondée sur la notion de production, proche du « chef-d’œuvre » qui évaluait l’apprentissage d’un artisan, la pédagogie inversée développe chez les étudiants des compétences proches de celles de l’enseignant.

Mais comment ont fait les enseignants alors ?

La classe à l’ère numérique tend ainsi à mettre l’élève et l’enseignant sur un pied d’égalité, sinon à rendre leurs rôles interchangeables.

Il fallait y penser ! :cheers:

Et si le professeur consent à tenir ce rôle d’accompagnateur de réflexion et d’éducateur au numérique, sa place dans l’éducation ne peut être pour l’instant ni concurrencée ni remplacée par l’ordinateur.

Quel dommage.

Il reste ainsi le concepteur, le référent et l’évaluateur. En revanche, c’est à ses apprenants que le professeur délivre en partie ses attributions : participation aux contenus des cours, invitation à évaluer les travaux produits par les groupes de travail ou encore réflexion sur les activités et les méthodes elles-mêmes pour interroger l’éducation et la pédagogie.

La cerise sur le gâteau : les élèves peuvent non seulement accéder aux ressources, créer des ressources mais réfléchir à la pédagogie eux-mêmes !

Professeurs à leur tour pendant leur formation, les apprenants peuvent ainsi développer les compétences nécessaires pour maîtriser l’autodidaxie, c’est-à-dire pour se former eux-mêmes tout au long de leur vie...

La pédagogie numérique a inventé l'autonomie ! :cheers:

...mais aussi mettre ces compétences pédagogiques au service des autres via le numérique et le développement de la peeragogie.

C'est beau comme dans une publicité. :santa:

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Propulsé par Kunena