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- [LVM] "Décrets de 1950 : retour vers le passé"
[LVM] "Décrets de 1950 : retour vers le passé"
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Ce qui ne ravit pas Maryline Baumard du "Monde" : "La réforme du métier de prof : demain ou jamais ?" (12/12/13)
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Maryline Baumard dit: D’autre part, les syndicats réformateurs ont eux aussi mesuré que, sur le terrain, les enseignants ne s’étaient pas forcément acclimatés à l’idée de réformer ce texte qui ne correspond plus à leurs pratiques mais est perçu comme une protection. Il ne s'agissait pourtant que de lister les missions qu'ils assument sans toucher à leurs 18 heures ou 15 heures hebdomadaires.

Maryline Baumard a elle choisi le camp du Bien et de la gauche, de la "modernisation" contre "l'immobilisme".D’un côté, il y avait ceux qui estiment important que la gauche acte une modernisation du métier, de crainte d’un retour de la droite avec un changement total de modèle. De l’autre, le camp de l’immobilisme, bien plus étroit, qui se félicite qu’on ne touche pas au décret fondateur de la profession. Même si autour, le monde a bien changé.
A noter que sa conclusion est en contradiction flagrante avec la citation précédente...

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On sait à quoi s'attendre, comme ça."Les grandes réformes il faut les faire dès la première année au pouvoir avec des ordonnances". Plus clairvoyant que JM Ayrault ou V Peillon, JF Copé peut leur prêter conseil.

Non, bien sûr.Après l'échec des négociations sur l'évolution du métier enseignant, le ministre a-t-il eu raison de céder aux résistances ?

Quel rapport entre l'un et l'autre ?Il y a bien des raisons de faire évoluer le métier enseignant. Il y a le décalage visible entre le métier réel, le métier officiel et le métier rêvé. Ces écarts ont un double prix. Pour la société dans son ensemble ils participent de la création d'un échec scolaire qui, de fait, devient insupportable pour la société française.

Alors qu'en en acceptant de voir supprimées leurs décharges statutaires, leur souffrance aurait grandement diminué !Ils encouragent aussi une souffrance enseignante qui est intolérable.

"moderniser le métier", "l'adapter à sa réalité" : François Jarraud ne dit jamais ce que ces expressions nébuleuses signifient.Enfin on atteint l'absurde quand on fait heureusement évoluer la formation des enseignants pour la professionnaliser et qu'on maintient une vision officielle totalement décalée. N'empêche. Dans la situation politique qui est la sienne, Vincent Peillon a cédé aux pressions des enseignants de CPGE et remis sa réforme à plus tard c'est à dire probablement à jamais.
Très probablement a pesé sur cette décision le souvenir de tous les échecs précédents. Et d'abord Allègre ployant sous une fronde lancée justement par les professeurs de CPGE. Mais au chapitre des occasions perdues, en copiant sur C Lelièvre, on peut citer Jospin en 1988 ou Thélot - Fillion en 2005. Chacune de ces occasions de moderniser le métier c'est à dire de l'adapter à sa réalité a été perdue.
Eh oui, les professeurs français de CPGE qui gagnent autant que les professeurs des écoles en Allemagne sont d'odieux "privilégiés". De même l'heure de vaisselle ou l'heure de chaire dans le secondaire, c'est le choix de l'élitisme !Parlons franc. A chaque fois, on a choisi l'élitisme et les avantages des privilégiés à l'intérêt général.

Ce choix, c'est plutôt celui du "Café pédagogique" qui, sous ses bonnes intentions idéologiques, a contribué à diffuser ces nouvelles pédagogies qui gangrènent aujourd'hui l'école, défavorisent les défavorisés et creusent les inégalités. Certains élèves défavorisés, s'ils n'étaient pas condamnés à l'échec par ces néo-pédagogues, auraient pu entrer dans les CPGE, lesquelles ne font qu'entériner une terrible reproduction sociale dont l'école est en partie responsable pour avoir renoncé à sa mission.Ce faisant l'école républicaine élargit son grand écart. L'opposition zep - cpge qui s'est introduite dans le débat est malheureuse mais elle est bien réelle. A millions constants entre les CPGE et les ZEP le choix a été fait au lendemain même de la publication des résultats de Pisa. C'est le choix de la société à deux vitesses assumé en toute connaissance de cause.

L'actuelle majorité n'a qu'une chose sensée à faire : écouter enfin les enseignants !Toute réforme est-elle impossible ? Certainement pas. Si la gauche s'avère incapable de la faire, sans nul doute la droite la fera pour en finir avec des tensions de valeurs et de système qui deviennent intolérables. La solution est toute prête et a été détaillée en septembre par l'UMP : autonomie des établissements avec chèque éducation, gestion des enseignants par les chefs d'établissement, hiérarchisation officielle des établissements avec des " Maisons familiales d'éducation" destinées aux enfants du peuple.
On peut, sans regretter un système scolaire inégalitaire, regretter un système qui apprenait au moins à ses élèves à lire et poussait les meilleurs d'entre eux vers le haut. Quel Camus aujourd'hui peut sortir de l'école ?La journée du 12 décembre semble nous amener inexorablement vers le retour à un double système éducatif dont la nostalgie, à travers le souvenir des Jules, semble peser sur la société française comme une dalle de granite.

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Merci Emmanuel Davidenkoff !Le fond du débat est donc là : que peut-on imposer à enseignant en plus de ses heures d'enseignement...

Mais visiblement ça pose quand même problème à Emmanuel Davidenkoff......– par exemple les réunions avec les autres enseignants, les rencontres avec les parents, la réalisation de contenus numériques, la préparation d'un voyage scolaire, l'organisation d'une sortie culturelle, le tutorat individualisé, etc. Tout cela, quand les enseignants le font, est noyé dans ce volant d'heures non affectées qui ne sont pas passées devant les élèves. Résultat, certains le font et débordent largement notre moyenne annualisée de 35 heures, d'autres ne le font pas, sans que l'on puisse affirmer pour autant qu'ils ne font pas leur travail.
Fixer le nombre de parents à recevoir par semaine, de temps à réaliser des contenus numériques, à se réunir, à préparer un voyage scolaire etc. Quelle bonne idée et simple à mettre en place !
Par contre un enseignant tout seul n'est bon à rien. Merci Emmanuel Davidenkoff !Il n'y a en somme aucun moyen de le leur imposer...
Aucun. Tout relève de la dynamique qui existe ou pas dans un établissement, généralement du charisme du chef d'établissement, de sa capacité à convaincre qu'on travaille mieux en travaillant autrement.
Eh bien non, pas du tout. L'enseignement professionnel relève d'un statut particulier et l'enseignement de l'EPS également.Oui. Aux quelques exceptions que j'ai mentionnées, on estime qu'un professeur de mathématiques dans un lycée tranquille de centre ville, un professeur de technologie dans un collège difficile ou encore un professeur d'Education physique et sportive d'un lycée professionnel exercent, fondamentalement, le même métier.

En diminuant les maxima de service ?Donc ce n'est pas tellement une réforme du temps de travail qui fait débat, mais une réforme du contenu du métier.
Exactement. En 1950, les relations avec les parents n'étaient pas un sujet. Aujourd'hui, on considère qu'elles sont stratégiques. Comment introduire ce temps. En 1950, le numérique n'existait pas. Comment prendre en compte aujourd'hui le temps que va passer un enseignant à produire des contenus qu'il mutualisera ensuite ou bien à gérer les échanges avec élèves et parents.

Mais si on écoutait Emmanuel Davidenkoff il faudrait néanmoins faire beaucoup plus de choses : cherchez l'erreur.En 1950 aussi, l'heure d'enseignement était sans doute moins dévoreuse d'énergie dans bien des cas, le rapport à la discipline étant à l'époque beaucoup plus ferme qu'aujourd'hui.
Il n'y a qu'à les faire travailler plus.Vincent Peillon n'est pas le premier à se casser les dents sur cette réforme...
Non. Plusieurs exemples récents l'illustrent : Lionel Jospin en 1988 renonce à réformer alors même que le PS et la FEN avaient passé un accord en ce sens avant les élections. 1998, Claude Allègre envisage de passer à 19 heures pour les certifiés : 15 heures d'enseignement devant les classes, donc trois heures de moins, mais quatre heures d'activités pédagogiques qui auraient été choisies par chaque enseignant. Mais pour que cela marche au lycée il faut recruter. Il ne peut pas et envisage donc de diminuer le nombre d'heures de cours.

Mais Nicolas Sarkozy a proposé pendant sa campagne de 2012 8h de présence supplémentaire dans l'établissement.Levée de bouclier contre ce qu'on appelle le lycée " allégé ", le " lycée light " ; il recule. 2004, la commission Thélot propose une réforme, François Fillon l'enterre. 2006 Gilles de Robien remet le couvert, mais l'élection de Nicolas Sarkozy sonne le glas de la tentative, ce dernier promettant pendant la campagne de ne rien toucher.

Je le cite : "Je propose que désormais tout enseignant qui voudra travailler davantage, puisse le faire avec 26 h de présence dans l’établissement au lieu de 18h de cours aujourd’hui" (Montpellier le 28 février 2012).
Donc les enseignants auraient dû accepter de travailler plus avec comme "contrepartie" le fait d'être plus nombreux ?Et les 60.000 créations de postes promises, elles ne pouvaient pas servir, justement, à libérer des heures pour des activités autres que l'enseignement, sans baisser les horaires ?
Si. Mais pour cela il aurait fallu que cela soit préparé à l'avance. Or ces postes ont été promis par François Hollande pendant la campagne sans aucune contrepartie.

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Curieux "témoignage" qui ne témoigne de rien. Avec sept propositions numérotées, on dirait plutôt un programme d'action.Témoignage d’un enseignant sur la nécessaire réforme du statut des professeurs
Façon polie de dire que l'article est anonyme. On se demande bien pourquoi.Le 7 janvier 2014 par une contribution extérieure

Un témoignage spontané !Un professeur dans un lycée, qui a souhaité l’anonymat, a contacté la Fondation iFRAP...
Il est vrai que l'iFRAP, un think tank libéral reconnu d'utilité publique, a déjà montré - avec tout le sérieux scientifique possible - sa préoccupation pour le système éducatif français.

Des réflexions ou un "témoignage" ? Il faudrait savoir......afin de nous livrer quelques réflexions sur la nécessité de réformer le statut des enseignants...
Nul n'en doute....pour le bien des enseignants eux-mêmes...

Ah... Les professeurs doivent mener les élèves à la "réussite personnelle"......ainsi que pour celui des élèves qu’ils doivent conduire à la réussite scolaire et personnelle.

On y insistera jamais assez...En se basant sur son expérience personnelle, cet acteur de l’Éducation nationale...

Espérons qu'il est plus fiable que les chiffres inventés de l'iFRAP sur le nombre de professeurs ou d'élèves en France....souligne, ici, les défauts et effets pervers du système actuel et nous livre ses propositions de réformes. La Fondation iFRAP publie ce témoignage en exclusivité.
Le postulat de départ est donc irrecevable puisque l'école n'est pas un service public. :Comme tout service public, l’Éducation nationale doit répondre aux principes d’égalité, de continuité et d’adaptabilité.
Et revoilà trente ans après Savary, surgie des profondeurs de l’échec et des renonciations à tout, la thèse du « service public d’éducation ». Cette résurrection serait risible, si l’école publique n’en était pas la vraie cible. En écho, les syndicats de la dite « gauche » et leurs satellites parendélèvistes exigent, eux aussi, une école qui soit un « grand service public ». Il est même des crétins qui rêvent de transformer l’université dans laquelle ils exercent en « service public de proximité », comme si elle était un bureau de La Poste.
L’école a été instituée pour instruire des élèves et former des citoyens libres. Institution, l’école publique, c’est-à-dire ouverte à tous sans exclusive, n’est pas un service, non plus que le suffrage universel, la justice, l’armée, les droits de l’homme ne sont des services.
Elle a été pensée comme une institution entre 1789 et 1880. Alors, ce que l’on appelle aujourd’hui services publics n’existait pas. Il n’y avait ni SNCF, ni EDF, ni France-télécoms, lesquels services publics ne peuvent pas servir de modèles à l’école. Les services, même quand ils sont publics, relèvent de l’économie. Des collectivités, des entreprises ou des individus les proposent à des usagers ou à des consommateurs. Aucun service n’est gratuit, fût-il ou non public. Consommateurs et usagers paient le service qui leur est fourni. L’école de la République est gratuite. Ce n’est pas une activité de service, ni une activité marchande. Elle relève de la politique, et non de l’économie. La loi n’oblige personne à prendre le train, ni à s’abonner au téléphone. Un consommateur peut préférer s’éclairer à la bougie ou à la lampe à pétrole plutôt qu’à l’électricité, et de ce fait, refuser le service que lui offre l’EDF. Inversement, la loi interdit aux services publics d’établir des discriminations entre les usagers. Chacun peut prendre le train, quel que soit son âge. Il suffit d’acheter un billet. Même un enfant de trois ans peut faire acheminer une lettre par la Poste, à condition que celle-ci soit affranchie. A l’opposé, l’école, qui n’est pas un service, est à la fois obligatoire et discriminatoire. Aucun enfant n’échappe à l’école ou à l’instruction. C’est une contrainte qui s’impose à tous et qui a été décidée par le peuple souverain. L’école discrimine. Elle n’est obligatoire que pour les enfants âgés de cinq à seize ans. En-deçà et au-delà, l’obligation scolaire est abolie.
Réduire l’école (et toute institution) au rang d’un service n’est pas innocent. Si l’école est un service, elle n’est pas différente des autres activités de service : restauration, assurances, banque, tourisme. Elle devient un gisement de profits, encore inexploité, mais pas pour longtemps. Dès lors, l’institution est pervertie. Y sont introduites des finalités qui y sont étrangères et qui excluent la liberté de l’esprit qui est la seule fin de l’école. Service, l’école est transformée en libre-service, souq, marché ou supermarché. C’est un lieu où se vendent des savoir-faire, des recettes, des diplômes, des options, des modules. Les enfants ne sont plus des élèves : des petits d’hommes que des maîtres aident à s’élever au-dessus d’eux-mêmes et de leur condition. Ils vont au souq choisir des matières à option. Diverses, ils ont le choix, celui d’un consommateur devant les étals qui regorgent de marchandises dans les supermarchés. Puis, ils en sortent, repus, saouls, la tête vide, mais l’estomac plein. Ils seront de bons consommateurs. L’école a pour fin la connaissance. Si elle est un service, elle transforme les élèves en consommateurs ou en usagers. Elle se nie elle-même.
On se demande dans quel grand texte républicain le principe d'"adaptabilité" de l'école est mentionné.

C'est tellement vrai que le mot "informatique" est déjà obsolète.Cela est vrai du contenu des enseignements, puisque les programmes sont révisés en fonction du progrès des connaissances et s’adaptent aux nouveaux besoins qui émergent, comme la sécurité routière, la maîtrise de l’informatique, etc.

On peut d'ailleurs se demander comment les programmes devraient concrètement s'adapter au "nouveau besoin" de la "maîtrise de l'informatique".
Évidemment, considérer que les programmes sont liés au "progrès des connaissances" est une absurdité dans la plupart des disciplines : l'enseignement des mathématiques a-t-il besoin de suivre l'évolution des connaissances en mathématiques ? C'est en réalité une vision scientiste de l'enseignement.
La vocation de l'enseignement public est la même depuis que l'enseignement public existe. L'instruction est une mission nationale, un principe républicain. Un principe ne s'adapte pas.Mais cela est également vrai du statut des enseignants qui date de 1950 et qui doit être adapté aux évolutions du service public.
Dans l'idéologie libérale il y a en revanche il y a beaucoup de choses qui n'ont pas changé.Car, depuis 1950, la société et le monde éducatif ont bien changé.
Voilà une évolution qu'il ne fait bon remettre en cause, en revanche. Il faut d'un côté des élèves de 15 ans entrant dans les critères minimalistes d'employabilité de PISA et de l'autre une génération de bacheliers.Ainsi, parle-t-on de « massification scolaire » pour désigner l’accroissement du nombre de jeunes poursuivant des études secondaires : en 1950 on comptait 30 000 bacheliers, soit 5 % d’une génération, alors qu’en 2012 il y en avait plus de 500 000 soit près de 75 % d’une classe d’âge. Cette massification s’est accompagnée de la création de nouvelles sections, dans l’enseignement général (la section B en 1969 devenue ES en 1992), dans l’enseignement technologique et professionnel. Ce qui a conduit à un recrutement massif de professeurs. Il y a désormais près de 840 000 enseignants dont 700 000 dans le public.
Quelles inégalités ? "salariés" et "usagers" ?Il convient donc de réformer un statut qui est inadapté parce que trop rigide et peu incitatif, parce que source d’inégalités entre salariés et entre usagers.

Le statut actuel crée de la frustration...

C'est curieux car la massification, commencée dès les années 50, s'est produite en pleine trente glorieuses et le statut des enseignants ne posait alors aucun problème d'efficacité....et ne permet pas un réel progrès de l’efficacité du travail des enseignants dans l’intérêt des élèves, de leurs familles et de la société.
Où est donc le témoignage ?Voici donc quelques propositions argumentées qui sont soumises à votre réflexion.
On dirait une proposition de la Cour des comptes .PROPOSITION n° 1 : Aligner le statut des professeurs sur celui des enseignants du privé sous contrat d’association pour favoriser la mobilité du corps enseignant par un statut plus souple.

Voilà qui est dit.Le service public d’enseignement ne correspond pas à un service régalien...

Un professeur qui réclame l'abandon de son statut de fonctionnaire : on aura tout vu.... justifiant d’un statut rigide. C’est ce que nombre de gouvernements ont déjà compris, comme celui du socialiste portugais José Sócrates qui a modifié le statut des enseignants en CDI.

On voit au passage que le "socialisme" en politique a des vertus.

Quel curieux raisonnement : dans quelle autre profession, pour changer d'emploi, faut-il demander un congé dans son emploi précédent ?* Les professeurs de l’enseignement public ont un statut trop rigide qui rend plus difficile la mobilité professionnelle. Changer d’emploi est à la fois difficile parce qu’il faut soit passer un nouveau concours pour accéder à un autre emploi de la fonction publique (alors qu’on en fait déjà parti et qu’on a fait ses preuves), soit parce qu’il faut obtenir une autorisation administrative pour congé sabbatique et rejoindre le secteur privé.

C'est vrai que dans le privé on change actuellement d'emploi comme de chemise.Dans tous les cas, le risque de perdre définitivement son poste, son emploi, et de devoir éventuellement repasser un concours pour pouvoir éventuellement enseigner plus tard, suffit à décourager ceux qui voudraient faire une pause (par lassitude, par fatigue) dans leur métier et qui pourraient pourtant retrouver de la motivation en vivant une autre expérience professionnelle pour un temps.

Il n'est évidemment nullement nécessaire de demander une "autorisation administrative" pour rejoindre le privé : l'enseignant perd simplement le bénéfice du concours qu'il a passé. De même que dans le privé un cadre ne peut espérer garder l'assurance d'être recruté à nouveau ainsi que le bénéfice de son avancement dans l'entreprise qu'il quitte pour une autre.

Le raisonnement de l'auteur est assez curieux : l'école publique ne fonctionne pas au prétexte que ses professeurs... ne pourraient pas l'abandonner. Évidemment l'auteur n'envisage pas qu'existe, corollaire de la mission républicaine de l'école, une vocation enseignante.
Rien à voir - bien sûr - avec la dégradation des conditions d'enseignement (mutations, incivilités, déconsidération, paupérisation).Faute de pouvoir vivre autre chose, nombre d’enseignants font une pause de type médicalisée, sous forme d’arrêts maladie à coup de dépressions.
Mais qui - n'en doutons pas - dans le privé deviendraient des adultes productifs.Cela a un coût pour la société, financier certes, mais aussi moral puisque les élèves trouvent en face d’eux des adultes parfois fatigués, découragés et peu productifs.

Pour lutter contre le découragement et la fatigue, mettons à bas les derniers statuts qui protègent encore les enseignants !

Ils choisissent surtout l'enseignement privé pour ne pas être affectés dans certains académies déficitaires ou dans certains établissements difficiles.De nombreux assimilés fonctionnaires, à commencer par les professeurs de l’enseignement privé, bénéficient d’une sécurité de l’emploi, d’un cadre juridique protecteur et en même temps d’une souplesse du statut qui favorise leur mobilité professionnelle.

Pour résumer sur ce point, on ne voit pas en quoi le statut des enseignants pose problème.

Aucune proposition évidemment sur le nombre insuffisant des inspecteurs et sur les nombreuses tâches annexes qui leur sont aujourd'hui dévolues, au point qu'ils ne peuvent plus inspecter suffisamment régulièrement.PROPOSITION n° 2 : Il faut rendre l’évaluation des enseignants par les inspecteurs plus juste, plus transparente et plus efficace en faisant précéder les inspections d’une ou deux visites de mise au point où l’inspecteur ferait ses remarques et pourrait voir l’évolution du travail effectué.
L'auteur ne se pose évidemment pas la question du pourquoi cet état de fait.Les inspections pédagogiques sont trop rares, entre 5 et 10 ans, voire plus, certains professeurs sont même amenés à demander une inspection lorsque celle-ci tarde trop.
Ce sont quasiment les termes du rapport de la Cour des comptes ("aucun cadre national clair en lien avec les mission"). Cet "témoignage" est de plus en plus intéressant.Les inspections sont trop opaques : les professeurs ne sont pas évalués selon une grille précise et connue à l’avance...
Car les professeurs n'ont pas d'entretien avec l'inspecteur après l'inspection et ne reçoivent pas un rapport d'inspection détaillé....ils ne savent pas comment est déterminé leur note (ou plutôt quels éléments ont conduit à l’augmentation de leur note de tant de points).

Le lien logique est assez fascinant ici.La notation peut sembler aléatoire, d’autant qu’elle n’est connue que plusieurs mois après avoir reçu le « rapport d’inspection ».

Voilà un "professeur anonyme" qui semble bien connaître le fonctionnement des inspections !C’est comme si un élève recevait sa copie avec quelques remarques et sans note, note qu’il recevra avec son bulletin mais sans savoir sur quel barème il a été évalué.

Ce n'est donc pas le statut des professeurs qui pose problème, mais l'incompétence supposée des inspecteurs.Les professeurs ne peuvent donc pas vraiment progresser d’une inspection à l’autre, ils peuvent au mieux essayer d’appliquer quelques recommandations, mais sans être sûr que cela suffise à améliorer leur évaluation dans l’avenir.

La logique est encore une fois défiée : un "système incitatif" consisterait donc à récompenser une majorité.Le système d’évaluation n’est pas incitatif car il ne permet pas de récompenser les mérites et les efforts de chacun, il ne distingue qu’une minorité (20 %) qui bénéficie d’un avancement d’échelon plus rapide.
Notre professeur témoin confond visiblement "grand choix" et "choix". Le "petit "choix" n'existe pas.L’évaluation est donc relative : même si tous les professeurs travaillent mieux, il y aura toujours une minorité qui sera récompensée (les 20 % qui avancent au « petit choix ») et une minorité qui sera pénalisée (les 30 % qui avancent à l’ancienneté »).
Proposition intéressante, qui suppose - sans le dire - que le nombre d'inspecteurs soit multiplié par trois ou quatre mais encore une fois une proposition qui n'a rien à voir avec le statut des enseignants.L’inspection devrait être précédée d’une « visite conseil » de l’inspecteur ou alors, ce qui revient au même, être faite en deux fois sur deux classes différentes et sur deux points du programme différent, pour que les recommandations faites lors de la première inspection puissent être mises en application avant la seconde. L’inspection doit viser d’abord et avant tout l’amélioration du service éducatif.
Le "temps de travail" des enseignants ne peut être aligné sans rompre la liberté pédagogique qui est la leur. Le statut, lui, ne définit qu'un temps de service (bien inférieur). Encore une fois, une confusion étrange dans la bouche d'un professeur.PROPOSITION n° 3 : Aligne le temps de travail de tous les enseignants qui doit être le même quel que soit le statut, en ne maintenant qu’une pondération selon le niveau d’enseignant.
Cette différence résulte déjà d'une volonté de porter atteinte - pour des raisons économiques - au statut des enseignants dans le cadre de la massification en créant un corps parallèle, les certifiés, avec des obligations de service supérieures et une rémunération inférieure.Dans la fonction publique, tous les fonctionnaires qui assurent le même type d’emploi ont toujours la même durée de travail, même si des différences de salaires peuvent exister du fait de la différence de grade. Ainsi, un Proviseur 2e classe (issu du corps des Certifiés) est astreint au même temps de travail qu’un Proviseur 1ere classe (issu du corps des Agrégés). De même, un commandant de Groupement de gendarmerie travaille autant d’heures qu’il soit Lieutenant ou Capitaine, qu’il soit un ancien sous-officier ou un ancien Saint-Cyrien. Il faut donc en finir avec l’avantage horaire dont bénéficient les Agrégés sur les Certifiés et PLP.
A noter que l'agrégation constitue une forme de promotion possible pour les certifiés : l'auteur, qui déplorait précédemment le manque de possibilités de promotion, voudrait donc - en bonne logique - supprimer la plus importante.
Considérer que les agrégés ont une "décharge" est assez amusant d'un point de vue historique. Évidemment parler de "décharge" permet d'envisager sa suppression, au nom de l'équité professionnelle bien sûr.Les Agrégés méritent un salaire plus élevé, mais pas une décharge horaire supplémentaire car cela n’existe nulle part ailleurs [1].
Dans l'esprit de l'auteur il n'est évidemment pas question d'aligner le service des certifiés sur celui des agrégés. Revaloriser le métier n'est pas sa préoccupation.
Le plus simple... et le plus économique (27h d'obligations de service) !Il doit y avoir une pondération horaire qui ne soit attaché qu’au seul poste de travail, autrement dit aux niveaux d’enseignement. Le plus simple est d’aligner tous les professeurs sur le temps de travail des professeurs des écoles...

Quel intérêt donc ?...en pondérant le temps de cours selon le niveau d’élèves : le temps devant élève serait donc toujours moins important en lycée qu’au primaire, en classe préparatoire qu’en lycée.

Un professeur de BTS ne fait pas sa rentrée en octobre...Le temps de travail des professeurs doit être annualisé, en particulier pour les professeurs du supérieur court (BTS, classes préparatoires) comme cela se fait à l’Université car il n’est pas normal qu’un professeur agrégé en BTS, par exemple, travaille moins de temps qu’un PRAG à l’Université du fait, notamment, de l’absence d’élèves durant leurs périodes de stage. En effet, les professeurs en STS se retrouvent parfois plusieurs semaines sans élèves du fait de leur obligation de stage en entreprise. Pendant ce temps, les professeurs sont rémunérés sans avoir d’autres obligations de service, tandis que le PRAG est obligé d’assurer un certain nombre d’heures de cours et de TD ainsi que des tâches administratives.
Et allons jusqu'au bout de la logique de l'annualisation : quelles seraient les conséquences concrètes pour les professeurs concernés ?
Question de point de vue : historiquement ce sont surtout les certifiés qui coûtent moins cher.PROPOSITION n° 4 : Mieux distinguer les postes d’agrégés et de certifiés dans les établissements en créant pour les emplois de catégories A+, des postes à profil comme cela existe dans les autres corps de catégorie A+, par rapport aux catégories A.
Les Agrégés coûtent, en moyenne, à l’Etat, 30 % de plus que les Certifiés.

Cette "possibilité" ne correspond pas à une demande des agrégés mais sert surtout à gérer plus souplement les ressources humaines. Nous avions déjà calculé ici que si tous les agrégés au collège enseignaient au lycée, cela ne modifierait qu'à la marge leur proportion au lycée (ils passeraient de 29 à 35% des postes).Il convient donc d’employer ce personnel qualifié là où leurs compétences sont les mieux employés à savoir l’enseignement supérieur en priorité (Université, IUT, STS…). Cela se fait déjà mais il conviendrait de l’assurer de façon plus systématique en réservant ces emplois aux Agrégés de façon statutaire [2].
Comme tous les agrégés ne peuvent être employés dans le supérieur, il convient de créer des « postes à profil » également dans le secondaire pour supprimer la possibilité pour eux de travailler en collège.
L'auteur n'a pas l'air de savoir qu'il n'y a pratiquement pas de lycées ZEP en France.Ensuite, il faudrait créer des postes d’agrégés en priorité dans les lycées où il y a des classes préparatoires et dans les lycées ZEP qui en ont besoin (dans le cadre du recrutement de Science Po Paris par exemple).

Quel sens a la première proposition ? Quel intérêt de réserver à des agrégés les postes des lycées où il y a des classes préparatoires ? N'est pas en outre une forme de discrimination pour tous les autres lycées ?
La seconde proposition porte atteinte à la liberté de mobilité des enseignants, que l''auteur semblait pourtant vouloir promouvoir.
Voilà qui est clair.Il faudrait engager moins d’Agrégés...

Curieuse "revalorisation" qui ne s'appliquerait qu'à certains.... et revaloriser les Certifiés, par exemple en créant une « classe exceptionnelle »
Ce système existe déjà : il s'appelle la "hors classe". Ce "professeur" a l('air très peu renseigné....(comme cela a été fait pour le corps des « Attachés d’administration ») qui récompenserait les mérites (à définir) en fin de carrière de certains enseignants. Car un grand nombre d’entre eux atteint l’échelon maximum au bout de 30 ans de carrière, alors qu’ils leur reste encore 12 ans à faire avant la retraite.
Ce que propose pourtant l'auteur à une échelle plus grande encore en les affectant dans certains lycées...La multiplicité des corps enseignants est injuste pour les usagers. Car si on considère que les Agrégés sont « meilleurs » que les Certifiés alors l’Éducation nationale fait preuve d’inégalité envers les élèves en mettant des professeurs plus qualifiés dans certaines classes et de moins qualifiés dans d’autres.

Ce principe a été bafoué le jour où des décideurs - pour des raison d'économie - ont créé le corps des certifiés. Beau principe que "l'égalité" pour ensuite supprimer le corps d'origine.Les élèves devraient disposer de professeurs également qualifiés au même niveau d’enseignement. Le principe d’égalité est donc bafoué pour l’utilisateur du service public.

Parce que "coûteuse", elle doit devenir "obligatoire" ? Curieuse logique, encore une fois.PROPOSITIONS n° 5 : La formation continue doit être rendu obligatoire, s’exercer hors du temps scolaire et le nombre de jours ou d’heures de formation doit être précisé dans le statut.
La formation continue est en grande partie facultative, ce qui laisse penser qu’elle est accessoire donc peu utile. Pourtant elle est coûteuse. La formation doit être rendue obligatoire

La formation continue n'est pas obligatoire dans le privé. Pourquoi le serait-elle dans le public ?
Dans le privé : "La formation mise en œuvre dans le cadre du plan de formation a lien en principe durant le temps de travail."...il faudrait que dans le statut des professeurs soit inscrit en plus du nombre d’heures de cours devant élèves, le nombre de journées de formation obligatoire pour tout enseignant.
Source : travail-emploi.gouv.fr/informations-prat...-formation,1069.html
A noter par ailleurs que les vacances scolaires sont aussi en partie du temps de travail pour l'enseignant. Toujours la même confusion regrettable entre temps de service et temps de travail.
Pour cinq jours de formation les remplacements doivent être rarissimes.Par exemple, 5 jours de formation, y compris la journée de prérentrée.
Les Académies devraient choisir entre des journées de formation étalées sur les périodes de vacances (1 jour ou 2 pendant les vacances de la Toussaint, 1 ou 2 pendant les vacances de Printemps…) ou en les concentrant sur une période (1 semaine à la Toussaint…).
Ce temps de travail supplémentaire pourrait être en partie rémunéré en augmentant la prime « ISOE » que touchent les enseignants sachant que le Ministère réaliserait déjà des économies en ne rémunérant plus des professeurs pour remplacer leurs collègues en formation voire pour s’auto suppléer en heures supplémentaires (cas des lycées).

Si elle a lieu sous forme de mooc (rires), il y a contradiction entre les propositions 5 et 6. L'enseignement en ligne rend inutile des "journées de formation"...PROPOSITION n° 6 : La formation continue doit être mutualisée entre Académies sous forme de MOOC accessible par tous les professeurs et être organisée de façon complémentaire et progressive, ce qui suppose un plan de formation pluriannuel.

Voilà une formation qui ne coûtera pas cher et sera - n'en doutons pas - très utile. Car il ne faut pas laisser croire qu'"elle est accessoire donc peu utile".Une partie des modules de formation doit être mutualisée entre académie via un site internet dédié sur le modèle des MOOC et accessible à tous les professeurs.

Allez, au doigt mouillé.Il faut organiser les formations de façon pluriannuelle de sorte qu’il y ait une certaine cohérence dans les modules proposés d’année en année. Il faut qu’au moins les contenus des séquences de formation soit articulées et soient cohérentes pour donner sens à la formation. Une durée de 3 ans parait adéquate.
Encore une proposition qui n'a donc strictement rien à voir avec le statut des enseignants.
Bis : Encore une proposition qui n'a donc strictement rien à voir avec le statut des enseignants.PROPOSITION n° 7 : La formation continue doit être réalisée par des intervenants aux profils variés et être évaluée par les professeurs dans une perspective d’amélioration permanente.
Des non-enseignants qui ont "une autre approche pédagogique" : en voilà des formateurs intéressants !Des formateurs extérieurs à l’Éducation nationale doivent être intégrés, pour donner un autre regard sur certains thèmes et parce qu’ils ont une autre approche pédagogique.
Des "professionnels de quoi" ? Parce que les universitaires ou les enseignants eux-mêmes ne sont pas des "professionnels" ? Curieuse vision pour un professeur.Les universitaires ne doivent pas être les seuls acteurs de la formation même s’ils y ont leur part. Le recours à des professionnels doit être développé.
Et pour cela rien de mieux que des "formateurs extérieurs à l’Éducation nationale".Les formations ne doivent pas prendre la forme de conférences universitaires mais doivent consister en étude de cas et en mise en situation qui permettent d’acquérir des savoirs et savoir-faire réutilisables dans sa classe.

Manageons, manageons !La formation doit avoir une visée pratique c’est-à-dire d’améliorer la façon de faire cours (de le construire et de le conduire), de manager sa classe et d’évaluer les élèves.

Ah bon ? Mince : pourquoi personne n'y a pensé avant ?Les formations doivent être mieux évaluées, il faut que ceux qui sont formés puissent donner leur avis sur la qualité de la formation c’est-à-dire non sur la qualité du formateur (s’il est sympa, s’il a bien travaillé…) mais sur l’utilité de la formation. Cette évaluation doit servir à améliorer la formation. ..
Car l'État est un service public.Conclusion
Un État moderne doit être un État qui se mette vraiment au service du public pour lequel il est fondé...

La bureaucratie dans l’Éducation nationale est réduite à la portion congrue, compte tenu de ses ressources humaines quasi inexistantes....un État qui s’adapte à la demande de la société, qui soit plus efficace pour atteindre les missions qui lui sont confiées et qui, donc, réforme son fonctionnement bureaucratique.
De ses fonctionnaires. Quand on voit - par comparaison avec d'autres pays de l'OCDE - les conditions de travail dégradées de ses enseignants depuis plusieurs décennies (taux d'encadrement, incivilités, rémunérations), on se demande ce que ce serait s'il ne fonctionnait pas "selon les intérêts de ses salariés"...Que l’État arrête de fonctionner pour lui-même, selon les intérêts de ses salariés...

...l’administration doit être au service de ses usagers, et non l’inverse.

Quel "témoignage" opportun ![1] Voir les précédents articles de la Fondation, Statut des enseignants et temps de travail, Le temps de travail des agrégés et sa proposition pour augmenter de 2 heures, le temps de travail des enseignants.
[2] Voir les propositions de la Fondation en matière d’Éducation pour annualiser le temps de travail des enseignants, dans notre étude de septembre 2013.

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Par ailleurs certaines de ses propositions évoquent furieusement celles de la Cour des comptes en mai dernier.
Dans les propositions décapantes :
- une formation continue avec par des "professionnels" c'est-à-dire "formateurs extérieurs à l’Éducation nationale" (comprendre que les enseignants ne sont des "professionnels")
- un alignement des obligations de service de tous les enseignants sur celles des PE avec ensuite des pondérations selon le niveau
- la concentration des agrégés dans les lycées à prépas et les "lycées ZEP" avec prépa Sciences-Po (tout en défendant l'égalité...)
- la formation continue obligatoire et hors temps de service (ce qui n'est pas le cas dans le privé...)
etc.
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Quel manque d'audace : doubler les obligations permettrait de diviser par deux le nombre de postes !Rappel des propositions de la Fondation iFRAP :
- Augmenter de deux heures le nombre d’heures des certifiés en collège et lycée, passer de 18 à 20 heures
- Augmenter de cinq heures le nombre d’heures de cours des agrégés enseignant en collège et lycée pour les porter à 20 heures
- Augmenter les professeurs de prépa de deux heures
Cela pourrait se faire avec un système moitié heures supplémentaires, moitié heures tarif normal pour les professeurs déjà en activité [1]. Pour les nouveaux entrants, on pourrait comptabiliser toutes les heures au tarif normal.
L’évaluation réalisée par la Fondation iFRAP en 2011 montrait que si tous les professeurs des collèges et lycées avaient une obligation de cours de 20 heures par semaine, cela permettait d’économiser l’équivalent de 47 000 postes de professeurs…

Faire travailler plus en payant plus (toute ressemblance...), c'est plus rémunérer et non pas "mieux rémunérer". Mieux rémunérer, c'est rémunérer davantage en faisant travailler autant.Cela permettrait aussi de mieux rémunérer les professeurs...
Euh......en optimisant leur temps de travail...


Économiser des postes, des heures supplémentaires et des pensions : les objectifs de l'iFRAP sont essentiellement scolaires....et de réduire à terme le coût des pensions.
Après tout seule une majorité de Français a voté pour un candidat.À condition de vouloir sortir des annonces électoralistes telles que "embaucher 60 000 professeurs".
C'est sûr qu'augmenter les obligations de service, c'est moins rigide et ça reflète mieux les réalités du métier.[...] La gestion des enseignants est régie par un statut vieux de 63 ans, trop rigide, qui ne reflète plus les réalités du métier

La Suède et le Royaume-Uni ont vu leur performance baisser de 6% et de 5% entre 2000 et 2012...[...] Par ailleurs, la France est l’un des seuls pays à gérer son personnel enseignant au niveau de l’État. Dans de nombreux pays, comme en Suède, en Allemagne et au Royaume-Uni, les enseignants sont recrutés soit au niveau des autorités locales (équivalent d’une commune en France), soit directement par les chefs d’établissement qui agissent comme de véritables managers
En Allemagne, depuis 2000, le mouvement est à la nationalisation de l'éducation.
L'iFRAP oublie de préciser dans quelle proportion...Les professeurs du second degré en Allemagne sont certes mieux rémunérés que nos enseignants...

Ce qui est valable dans le Schleswig-Holstein ne l'est pas ailleurs. D'ailleurs pourquoi parler d'"heures de cours" quand ces heures ne sont pas des heures ?...mais ils doivent, par exemple en Schleswig-Holstein, 25 heures de cours (avec des sessions de 45 minutes) par semaine auxquelles s’ajoutent, 1h pour les rencontres hebdomadaires avec les parents (dites "Elternsprechtag"), 1 heure à la surveillance et 1 heure au remplacement des collègues (heures dites "Vertretungsstunden").

L'OCDE (RSE 2012) a communiqué des chiffres sur le temps de service de l'Allemagne. Voici nos tableaux à partir de ces chiffres :
...et être remonté spectaculairement de 9,4 points en 2012... mais à quoi bon le rappeler ici ?[...]La publication de l’évaluation PISA 2012 en début de semaine est venue s’inscrire dans le débat sur la refonte de l’Éducation nationale. L’analyse portée par l’OCDE sur notre système éducatif est particulièrement sévère cette année puisqu’après avoir perdu 10 places en lecture et compréhension en 2009...

Le score moyen du Royaume-Uni ou de la Suède, donnés en exemple plus haut, s'est écroulé respectivement de 26 et 30 points entre 2000 et 2012 (contre 7 points pour la France)......le score obtenu par les élèves français en mathématique s’écroule de 16 points entre 2003 et 2012.
Cette phrase de l'OCDE ne vaut que pour les mathématiques et ne s'applique pas particulièrement à 2012 puisque la baisse est quasiment insensible entre 2009 et 2012 (2 points).Sans céder à la panique et si le niveau général reste bon, l’OCDE dresse un inquiétant constat puisqu’en 9 ans, la France passe « du groupe des pays dont la performance est supérieure à la moyenne […], au groupe des pays dont la performance est dans la moyenne ».
Pour le reste la moyenne en 2012 se calcule avec plein de nouveaux "pays" par rapport à 2000, et des "pays" riches et très bien classés (Shanghai, Hong-Kong et Macao rien que pour la Chine et ne parlons pas du Liechtenstein et de ses 37 000 habitants). Ajoutons qu'en moyenne les pays qui nous devançaient en 2000 ont reculé de 12 points.
Voir notre "Nouvelle livraison de PISA" .
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Emmanuel Davidenkoff gagnerait à interroger les collègues en question.Il y aurait pourtant eu une autre façon de penser – et, qui sait, de panser – le problème. Car tous les enseignants ne fuient pas l'éducation prioritaire ou, plus largement, les élèves en situation de fragilité scolaire ou sociale. Certains sont même tellement attachés à leur mission auprès de ces jeunes que toutes les incitations de la terre ne les amèneront pas à demander une mutation pour des établissements en principe plus tranquilles.
A-t-on seulement cherché à comprendre qui ils étaient, quelle énergie les animait, quelles convictions les portaient, quelles valeurs fondaient leur engagement ?

Non, bien sûr. Heureusement qu'il y a Emmanuel Davidenkoff !S'est-on demandé, un instant seulement, en marge d'une réunion, pourquoi certains restaient au lieu de se demander pourquoi les autres partaient ?
Si tous ces éléments ont de l'importance, pourquoi seulement certains collègues resteraient ?A-t-on analysé de près la culture des établissements dans lesquels ils restent, leur fonctionnement, le rôle que l'équipe de direction ou de la vie scolaire y tenait, le type de partenariat tissé avec les collectivités, la façon de travailler le lien avec les familles ?

Les leçons que donne Emmanuel Davidenkoff, journaliste parisien installé, ont quelque chose d'insultant pour tous les collègues qui en bavent dans les établissements difficiles, souvent dans les académies déficitaires ou en banlieue éloignée.

Et s'ils étaient écœurés par l'éloignement, par l'absence de discipline ou de soutien, par l'accumulation des difficultés, par le renoncement à la mission d'enseignement ?A-t-on vraiment essayé de savoir si ce qui porte ces enseignants ne pouvait pas être diffusé, étendu, transmis, à ceux qui, épuisés par l'ampleur de la tâche à venir, saisissent la première occasion pour quitter l'éducation prioritaire ?

Leur a-t-on, simplement, demandé ce dont ils auraient besoin, à la fois pour eux-mêmes et pour évangéliser leurs collègues ?

La voilà la solution !On y aurait probablement trouvé autre chose que de l'argent, à commencer par une philosophie du métier différente de celle qui s'exprime en "obligations de service" réduites aux heures d'enseignement stricto sensu.

Et que veut dire Emmanuel Davidenkoff ici exactement ? Pourquoi n'est-il pas plus explicite ?

Attention : le meilleur est à venir !
Quelle bonne idée : fixer un temps statutaire de préparation des cours ou de correction des copies ! Et surtout laisser le temps passé dans la classe... à la libre appréciation de l'enseignant !Rappelons qu'un professeur certifié "doit" 18 heures de cours hebdomadaires sur 36 semaines par an : la destination du reste de son temps de travail est laissée à sa libre appréciation ; en outre, qu'il en fasse plus ou moins est indifférent en termes de carrière. Le métier est donc défini, légalement, en fonction du temps passé dans la classe, à faire la classe, l'usage du reste du temps en découlant (on pourrait imaginer, au moins conceptuellement, le raisonnement inverse et considérer que la réussite du cours procède de ce qui se joue en dehors).

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Elle est surtout centrale dans une perspective libérale (voir "Le fabuleux rapport de la Cour des comptes" ), mais pas dans une perspective pédagogique : c'est même tout le contraire.Repenser la fonction enseignante
Le ministre de l’Éducation nationale, Vincent PEILLON, a récemment ouvert avec les partenaires sociaux des « discussions » sur les métiers de l’enseignement. Il s’inscrit ainsi dans la continuité de ce qu’avaient entrepris Luc CHATEL avec son « pacte de carrière » et avant lui, Xavier DARCOS à la suite du rapport POCHARD. Gilles de ROBIEN avait quant à lui, abrogé en février 2007 les décrets statutaires de 1950 (rétablis par Nicolas SARKOZY en août 2007). Si les quatre derniers ministres de l’Éducation nationale ont, en moins de huit années, tenté d’aborder la question de la redéfinition de la fonction enseignante, c’est – au-delà de la différence des approches politiques qui les distinguent, voire les opposent – parce que cette question devient centrale dès lors que l’on cherche les moyens d’améliorer l’efficacité de l’école de notre pays.

Ce n'est pas dans PISA que la France décroche : voir "Nouvelle livraison de PISA" .Chacun sait que la France « décroche » dans les grandes comparaisons internationales des capacités et performances des élèves du primaire comme du collège (PIRLS, PISA).
Eh bien non la France remonte en 2012 (de la 25e à la 24e place) et réalise son meilleur score depuis 2006... Quels experts, à l'iFRAP !Non seulement notre système éducatif descend dans les classements...
C'est sûr que les pays qui n'inscrivent pas leurs élèves dans le secondaire sont plus égalitaires !...mais il présente en outre la singularité d’être l’un des plus inégalitaires des pays hautement développés.

Car l'iFRAP se préoccupe beaucoup du pacte républicain.Pour une école régulièrement célébrée comme le ciment du pacte républicain, c’est à la fois paradoxal et préoccupant !
Et la qualité des enseignants est liée à leur fort niveau de qualification et à leur conditions de rémunérations. Citons l'OCDE en 2013 :Or les études internationales (notamment le rapport de l’OCDE de 2005) montrent que l’un des facteurs explicatifs essentiels des performances d’un système éducatif est la qualité de ses enseignants et leur mobilisation au service des apprentissages.
PISA 2012 dit: Des pays qui ont amélioré leurs résultats aux épreuves PISA, tels que le Brésil, la Colombie, l’Estonie, Israël, le Japon et la Pologne, ont par exemple entrepris d’améliorer la qualité du personnel enseignant, et ce par la mise en œuvre de diverses politiques qui ont entre autres consisté à ajouter parmi les exigences à satisfaire par les enseignants celle d’être titulaires d’un certificat d’aptitude pédagogique, à inciter les sujets brillants à embrasser la profession d’enseignant, à accroître la rémunération des enseignants pour rendre la profession plus attractive et retenir plus d’enseignants, ou à prendre des mesures pour encourager les enseignants à suivre des activités de formation continue. Bien rémunérer les enseignants n’est qu’un aspect de la question, certes, mais revaloriser les salaires peut aider les systèmes d’éducation à persuader les meilleurs candidats de s’orienter vers la profession d’enseignant. Il ressort des résultats de l’enquête PISA que, parmi les pays et économies dont le PIB par habitant est supérieur à 20 000 USD, les systèmes d’éducation très performants tendent à rémunérer davantage les enseignants par rapport à leur revenu national par habitant.
C'est forcément une mauvaise implication des enseignants, ce ne peut pas être lié à la crise de recrutement.Est-ce à dire que les enseignants français seraient moins « bons », et moins impliqués que ceux des pays qui ont de meilleures performances que nous ?
Trop aimable.C’est difficile à croire s’agissant de personnels recrutés à bac + 5, par concours, contrôlés par des corps d’inspection et qui sont pour l’immense majorité d’entre eux, habités par le désir de faire réussir leurs élèves et portés par des valeurs et une éthique solides.
Ah... C'est curieux. Quelles sont donc les sources de l'iFRAP ?Serait-ce alors qu’ils ne seraient pas assez nombreux ou plutôt qu’ils auraient à encadrer plus d’élèves que leurs collègues européens ? Pas davantage, les « taux d’encadrement » ne cessent de s’améliorer de décennie en décennie.
Car d'après RSE 2013 les classes en Finlande sont moins nombreuses de plus de trois élèves en primaire et de plus de quatre élèves au collège. De même le ratio d'élèves par enseignant est bien plus élevé que la moyenne de l'OCDE de la maternelle au collège.
On ne peut plus clairement.Du reste la Cour des comptes dans son rapport « gérer les enseignants autrement » du 22 mai 2013 a très clairement indiqué...

Est-ce à dire qu'il en faut moins ?...qu’il ne fallait pas toujours plus d’enseignants...

"Mieux formés" et "mieux gérés", ce sont deux choses bien distinctes....mais des enseignants mieux formés, mieux gérés, mieux employés, mieux évalués.
Quand l'iFRAP parle d'efficacité ou de qualité de l'enseignement, on peut s'inquiéter.Mais alors, que faire ? Quelles pourraient être les mesures que le Gouvernement devrait prendre pour moderniser la fonction enseignante dans notre pays, afin d’améliorer la qualité de notre enseignement ?
Est-ce que l'iFRAP réalise que le "premier degré" comprend les enseignants de maternelle (voir "La force d'iFRAP du Figaro" ) ?Avant d’aborder cette question et de dessiner des pistes pour une réforme en profondeur de la condition enseignante, il faut se remettre en mémoire un certain nombre de données (source DEPP « État de l’école 2013 ») :
Type de personnel Effectifs
Premier degré public 323.449
Premier degré privé 43.590
Second degré public 381.902
Second degré privé 92.726
Total enseignants 841.667
Administration, encadrement, vie scolaire, santé, technique 110.221
dont aides éducateurs et assistants d’éducation 90.754
Total 1.042.642

Grosse maladresse : les aides-éducateurs et assistants d'éducation sont inclus, puis ajoutés aux personnels d'administration.

Chose plus curieuse encore : les chiffres ne sont pas les mêmes qu'à l'automne.

Source : www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/09...ultats-mediocres.phpPersonnels administratifs et de support (y compris TOS) : 220 514
Assistants d'éducation et pédagogiques : 68 321
.Les personnels enseignants de l’enseignement scolaire public sont des fonctionnaires.
Eh oui : c'est tout le problème. Si seulement...
Ce n'est un "blocage" que si on veut augmenter ces obligations : on peut aussi les diminuer.Leur carrière se déroule dans le cadre de leur statut particulier. Il existe 6 types de statuts pour le corps enseignant : professeur des écoles, professeur certifié, professeur d’éducation physique et sportive, professeur de lycée professionnel, professeur agrégé, professeur de chaire supérieure. (Les conseillers principaux d’éducation, directeurs de centres d’information et d’orientation et conseillers d’orientation psychologues ont également des statuts particuliers, mais n’appartiennent pas au « corps enseignant » proprement dit).
Si le nombre de statuts peut paraître limité, leurs contenus, notamment en ce qui concerne les obligations réglementaires de service (O.R.S) sont aujourd’hui un facteur de blocage pour le système éducatif. Qu’on en juge :
Les ORS sont définies – par référence aux décrets originels du 25 mai 1950 - en « maximum de service hebdomadaire »

Quelle idée rétrograde aussi de penser qu'un professeur ne peut pas assurer convenablement plus de 18h par semaine.

Un système "léonin" ? Les décharges sont accordés par privilège et sans aucune contrepartie ?Soit, par exemple : 15 heures pour les agrégés, et 18 heures pour les certifiés. Un système léonin de décharges horaires (« première chaire », classes chargées, cabinet d’histoire géographie, etc.) modifie cependant les ORS (et coûte environ 20.000 équivalents temps pleins par an à la collectivité).

Exemple très mal choisi : les professeurs de lettres classiques enseignent dans trois disciplines distinctes.A cela s’ajoute le fait que certains corps sont monovalents – mais dans certaines disciplines seulement (maths et lettres, par exemple pour les certifiés et agrégés)...

C'est vrai qu'être polyvalent au niveau primaire ou au niveau lycée, c'est la même chose !... tandis que d’autres sont bivalents, comme les professeurs d’histoire-géographie et les professeurs d’enseignement général des lycées professionnels, voire polyvalents comme les professeurs des écoles.

L'iFRAP serait avisé se renseigner : des professeurs certifiés peuvent enseigner en LP.Ces corps sont bien entendu spécialisés pour certains niveaux d’enseignement : les professeurs des écoles ne peuvent pratiquement pas enseigner dans les collèges, les PLP n’enseignent pas dans les LEGT et les certifiés et agrégés n’enseignent pas dans les LP, ni à l’école primaire…
C'est vrai que c'est complexe : un professeur de primaire enseigne dans le primaire, un professeur du secondaire général enseigne dans le secondaire général etc.Pour ajouter encore un peu de complexité...

Des spécialités pour l'essentiel dans l'enseignement professionnel. Mais sans spécialité ce serait tellement mieux pour améliorer l'efficacité et la qualité de l'enseignement....on rappellera enfin qu’il existe 150 spécialités d’enseignement dans l’enseignement scolaire français.
Considérée telle... par l'iFRAP.Plusieurs facteurs expliquent pourquoi cette situation statutaire est aujourd’hui considérée comme dommageable :

On attend la démonstration avec impatience.Les statuts et les ORS ne traduisent plus du tout la réalité des métiers de l’enseignement d’aujourd’hui ;
Par "bon fonctionnement" et "efficacité", il faut comprendre au sens économique du terme.Les statuts et ORS actuels font obstacle au bon fonctionnement et à l’efficacité des écoles et établissements ;
Ce qui fait surtout obstacle à une "gestion modernisée des personnels enseignants", c'est la quasi-absence de gestionnaires, comme le reconnaît la Cour des comptes elle-même sans en tirer aucune conclusion.Les statuts et ORS actuels font obstacle à une gestion modernisée des personnels enseignants.
Comme c'est dommage.Depuis 1950, le métier, les métiers de l’enseignement, ont totalement changé : Ce n’est pas ici le lieu d’énumérer ce qui, dans les conditions de l’enseignement - s’est amélioré ou au contraire ce qui s’est dégradé...

Pour accéder à l'un il faut passer par l'autre. Ces métiers différents concernent donc les mêmes personnes....l’essentiel est de constater que s’il y a bien une profession d’enseignant, il y a aussi une multitude de « métiers » de l’enseignement : professeur de collège de centre-ville ou d’éducation prioritaire...

Alors qu'auparavant cette différence n'existait pas.... d’école rurale, , de lycée classique

Ces postes sont réservés à des personnels spécifiques....de lycée professionnel, de lycée des métiers, de classes de primo-arrivants, d’ULIS, de SEGPA
Il faudrait donc créer des professeurs pour les "classes multiculturelles". Comme c'est intéressant....de classes multiculturelles...

Ces postes ont toujours fonctionné selon un recrutement particulier....de classes préparatoires aux grandes écoles, etc.

Que d'erreurs factuelles pour un institut qui prétend parler scientifiquement de l'école.
Autant de modalités d'enseignement qui entrent dans le cadre des obligations de service. A noter que s'il y a une chose qui a bien "évolué", c'est la suppression des dédoublements.Si les contextes sont multiples, les actes professionnels aussi ont beaucoup évolué : cours magistraux, classes dédoublées, ateliers, aide personnalisée...

Si c'est vrai, il n'y a qu'à mieux rémunérer les enseignants pour toutes ces tâches supplémentaires....projets personnalisés de réussite éducative, groupes de besoins ou de compétences, suivi individualisé, travail en équipe sur projet, environnements numériques de travail, évaluations normées, relations avec les parents d’élèves, avec les personnels « éducatifs » : auxiliaires de vie scolaire, aides éducateurs.

Voilà quelque chose qui gagnerait à être creusé par l'iFRAP...Enfin, la pression sociale exercée sur le corps enseignant a beaucoup augmenté en même temps que le statut social des enseignants se « banalisait »

L'iFRAP mélange un peu tout ici.... pression sur les résultats aux examens – le baccalauréat tout particulièrement – pression sur la diminution du redoublement, pression sur l’organisation du travail : équipe, projets, conseils, réunions, pressions « culturelles » mettant en cause la laïcïté dans certains quartiers ou dans certains enseignements (histoire, EPS, arts, biologie). Pression institutionnelle sur les performances de l’établissement…

C'est surtout que les effectifs des ressources humaines sont indignes d'une si grande administration.Gérer, affecter, noter, promouvoir des personnels aux situations aussi diverses relève du casse-tête et de l’exploit annuel pour les services administratifs des académies.
Et sur quoi se fonde cette "adéquation" ?Cette « gestion de masse » interdit quasiment une recherche de l’adéquation « poste – personnel » dans les établissements...

De quelle "souplesse" s'agit-il exactement ?...car le recours –indispensable- aux barèmes et un système de gestion ultra-concerté où des organisations syndicales donnent le « la », rendent toute souplesse impossible.

C'est vrai que les professeurs du secondaire sont ravis de pouvoir choisir d'être affectés dans les académies déficitaires.
C'est vrai, quoi : affecter nationalement des professeurs recrutés avec un diplôme national, c'est contraire à l'intérêt des élèves. Alors qu'avec les propositions de l'iFRAP...Les écoles, les établissements, leurs projets éducatifs et pédagogiques et donc leurs élèves sont les grands perdants de cette gestion « aveugle » et strictement statutaire.
Si c'est le cas, le système républicain a été conçu ainsi : il n'a donc rien "perdu de vue".Tout se passe comme si le système avait ici perdu de vue qu’il est au service des élèves et non pas de ses agents…

Il faudrait savoir : l'iFRAP vient de dire que les affectations se faisaient au seul intérêt des personnels.Mais ceux-ci ne sont pas au fond bien mieux traités, car ils sont eux aussi l’objet d’une gestion quasi aveugle...
La double notation des professeurs ne sert à rien en effet......point ici de reconnaissance du mérite, de l’engagement.
Encore une fois l'iFRAP témoigne de sa méconnaissance profonde du fonctionnement de l'école. Ces dispositions existent (avancement au choix ou grand choix, hors-classe, promotion par liste d'aptitude etc.) mais ne sont pas étendues... faute de moyens budgétaires. L'iFRAP va-t-il proposer des moyens supplémentaires ?Point d’encouragements indemnitaires ou d’accélération de carrière...

Ça va être difficile d'individualiser avec aussi peu de ressources humaines : un agent seulement pour 143 personnels dans l’Éducation nationale. Les agents de gestion sont bien plus nombreux dans les autres ministères (et même plus de deux fois plus nombreux dans le secteur privé).... point de gestion individualisée des compétences et des parcours professionnels.
Il suffit de l'affirmer.Un système de notation obsolète...
Par manque de moyens......des contrôles et évaluations très espacés
par manque de moyens......peu de perspectives d’évolution...
Par manque de moyens...une formation continue à la portion congrue…
Et dans la diminution exceptionnelle dans l'OCDE de ses conditions de rémunérations. Mais ça, l'iFRAP se garde bien d'en parler : www.laviemoderne.net/forum/etre-enseigna...tance-bien-francaisela morosité du corps enseignant, qui semble être une constante depuis des décennies, trouve là aussi une de ses sources.
Et de la réformer façon iFRAP.Devant ce paysage navrant, le statu quo est la pire des solutions, les ajustements marginaux, consistant par exemple à définir par simple arrêté les compétences attendues des enseignants (arrêté du 1er juillet 2013) ont certes leur utilité mais esquivent le cœur du problème et ne font que retarder l’échéance et rendre plus aigüe le besoin de réformer la fonction enseignante.
Ah... les "leviers"...Les pistes d’une authentique « refondation » : réformer la fonction enseignante
Il est possible d’agir sur plusieurs « leviers » simultanément :

Trop aimable !Pour le « stock », c’est-à-dire les professeurs déjà titulaires :
Tiens comme les pédagogistes le réclament. Où l'alliance pédago-libérale se fait de nouveau jour.La refonte complète des décrets statutaires actuels sur la base d’une nouvelle définition de l’emploi de professeur conduirait à distinguer trois types de « métiers » : professeur de l’école fondamentale (école et collège, en liaison avec l’objectif prioritaire de maîtrise du socle commun des connaissances et des compétences par 100% des élèves)...
Et comment se ferait concrètement cette sympathique refonte ? Un actuel enseignant du primaire pourrait enseigner l'allemand à des 3e ?...professeur des lycées (y compris professionnels), professeurs du premier cycle de l’Université (Licence).
Soit combien d'heures au total ? Et comment sont fixées les heures de conseil, d'orientation ou de réception des parents ? Quel bel exemple de "souplesse"...A chaque catégorie d’emploi correspondraient des ORS différentes, annualisées sur la base d’une moyenne de 710 à 750 heures devant élèves, à quoi s’ajouteraient des heures de tutorat, d’orientation, de conseil et de réception des parents.
La "qualité" et "l'efficacité" de l'enseignement y gagneraient, on peut en être sûr.Les services des P.E –déjà partiellement annualisés- resteraient inchangés à ce stade, mais les professeurs de collège pourraient intervenir couramment dans les écoles et inversement.
Les PE, puisqu'ils sont "polyvalents", pourraient enseigner toutes les disciplines au collège.Les professeurs des collèges et des lycées (pré bac seulement) seraient bivalents.

Et la "souplesse" alors ?Les agrégés seraient exclusivement affectés dans les lycées et le post-bac.

De nombreux agrégés sont affectés au collège pour raison de service.

Les effets positifs de ce train de mesures seront sensibles du point de vue budgétaire, mais aussi du point de vue de la gestion des ressources. La « spécialisation des emplois par niveaux permettra une professionnalisation renforcée.
Bien sûr : un professeur du secondaire qui enseigne deux disciplines et peut être affecté en primaire est plus "spécialisé par niveau".

Quel sens pratique et quel machiavélisme ! Bon, des "économies" surtout réalisées sur le dos des élèves.Ces mesures supposent un important travail législatif et réglementaire et pourront susciter de fortes résistances syndicales, mais elles pourront être accompagnées de mesures catégorielles de revalorisation par « redéploiement » d’une partie des économies réalisées.
Résumons : un statut aboli, des obligations accrues pour le service et la formation. Il est amusant de constater que l'iFRAP demande une formation continue obligatoire pour les enseignants, en dehors du temps de service, alors que la même formation est facultative et sur le temps de travail dans le privé.Un changement de cette ampleur ne peut avoir d’effets bénéfiques sur la qualité de l’enseignement que s’il est accompagné d’un puissant effort de formation continue. À ce titre, des actions spécifiques, réalisées en dehors du temps dû aux élèves devront être méthodiquement organisées et leur budget « sanctuarisé ».
C'est tellement plus "moderne", effectivement !En fonction du contexte politique, une mesure alternative immédiate pourrait être arrêtée : l’augmentation simple des ORS des certifiés et des agrégés de deux heures (une heure « statutaire » et une heure supplémentaire obligatoire de plus).

A noter que l'iFRAP se contredit elle-même puisqu'elle proposait il y a un mois d'augmenter les obligations des agrégés de cinq heures. Mais elle garde les chiffres des gains obtenus...
Voilà : l'objectif, c'est moins d'enseignants, lors même qu'il y a déjà moins d'enseignants par élève en France que dans les pays voisine (Allemagne, Royaume-Uni).Cette mesure « technique », simple à mettre en œuvre, produit des économies d’équivalents temps pleins (emplois publics) substantielles (environ 40.000) et donne des marges de manœuvre dans le cadre de la revalorisation de la profession.
Le concept d'"affectation contractuelle" est assez savoureux. Un peu comme "entrepreneur associatif"...En matière de gestion des enseignants du second degré, leur affectation « contractuelle » dans les établissements sur la base d’une adhésion au projet d’établissement pourrait être progressivement généralisée à partir du lycée.
C'est vrai qu'être formateur, c'est revalorisant. Et si le grade de "professeur expérimenté" permet d'être affecté dans les établissements difficiles, il va avoir beaucoup de succès.Enfin, de nouveaux « grades » visant à revaloriser la fonction seraient créés : professeur expérimenté, professeur formateur, professeur émérite…

Après le "stock"... Vive le management moderne, qui considère les personnes comme des produits.Pour le flux, c’est-à-dire pour les futurs professeurs.
Quelle bonne idée pour revaloriser la profession. Tout ce qui valait pour les anciens ne vaudrait donc plus pour eux.Il peut être envisagé de changer de modèle et de passer d’une fonction enseignante statutaire à des emplois contractuels.
Ça tombe bien : c'est ce vers quoi on se dirige. Vive la gauche socialiste qui fait le travail de la droite la plus libérale !Ceci supposerait un « tarissement » progressif des recrutements par concours et la création de diplômes nationaux d’aptitude à l’enseignement délivrés par les universités après le master (à la façon des avocats ou des architectes).
Nul doute que la crise de recrutement serait ainsi résolue, puisque même en garantissant cet emploi, les candidats ne se bousculent pas au portillon.Ce diplôme ne donnerait pas automatiquement accès à un emploi.

Le but de l'IFRAP ne serait-il pas de préparer sciemment le naufrage délibéré de l'école ?
C'est vrai quoi : les professeurs du primaire et du secondaire doivent préparer dès le plus jeune âge une main d'oeuvre correspondant aux demandes des "employeurs".La formation initiale des enseignants serait réalisée par les universités avant délivrance du diplôme national sur la base d’un cahier des charges élaboré par les employeurs.
Comme dans le privé, finalement. Sauf que le privé choisit aussi son public.Le recrutement et l’emploi serait du ressort des établissements.

La territorialisation et la fin de l'éducation nationale est en marche : vive l'iFRAP !Ceci interviendrait dans le cadre d’un élargissement notable de leurs responsabilités et de leurs compétences en matière de GRH). Les rectorats conserveraient ces compétences le temps que les équipes de direction s’approprient les savoir-faire indispensables à l’exercice de leurs nouvelles responsabilités. Les collectivités territoriales enfin seraient concernées pour les personnels enseignants des lycées professionnels et des lycées des métiers.
Trop aimable. Pourquoi pas 15, après tout ?L’embauche serait réalisée sur la base de CDD pouvant évoluer en CDI après 6 années.
Et possibilité de renvoi si la "base contractuelle" ne convient pas.Là aussi les ORS seraient annualisées et la bivalence la règle, mais le service de l’enseignant serait arrêté par le chef d’établissement sur une base contractuelle.

Et pourquoi cet ingénieux système n'est-il pas appliqué dans le privé ?Tous les remplacements, sauf ceux de longue durée (maternité/paternité, maladie), seraient obligatoirement et contractuellement assurés par les personnels de l’établissement et rémunérés.

En plus de leurs obligations accrues, les enseignants devront donc se former de façon obligatoire ("partie intégrante du contrat d’emploi") sur leur temps libre.Là aussi, il faut insister sur le facteur décisif qu’est la formation continue (partie intégrante du contrat d’emploi) en matière de qualité des pratiques d’enseignement.
La naïveté de l'iFRAP s'agissant de l'importance de la formation continue dans les métiers de l'enseignement est touchante.
Et une inégalité réelle entre les élèves. Imaginons un instant à quoi ressemblerait le recrutement des établissements difficiles, qui, malgré un système d'affectation nationale ou académique, peinent déjà à pourvoir tous les postes.Ces mesures offriraient une souplesse réelle aux établissements, aux services déconcentrés, aux collectivités.
Le système proposé par l'iFRAP s'inspire du privé parce qu'il s'agit de se décharger d'une partie de la mission de l'éducation nationale.

Alors qu'aujourd'hui...Elles mettraient à la disposition des établissements scolaires tout le potentiel des ressources pédagogiques, du savoir-faire, de la créativité et de l’inventivité des enseignants pour le plus grand bénéfice de la qualité des enseignements, des apprentissages et de leurs résultats.

Ça pour être "valorisant", c'est valorisant.Ces mesures permettraient aussi une gestion modernisée, individualisée, juste et valorisante du corps des enseignants.

Et pour être "juste", c'est juste puisque le temps de travail est fixé par chaque établissement.
Ce cadre existe mais l'iFRAP préfère ignorer qu'il manque de moyens.Elles rendraient possible la différenciation en matière d’évaluation du mérite, de rémunération et offriraient un cadre « professionnel » à la reconnaissance de l’investissement professionnel des personnels.
Alors que naturellement le professeur "fonctionnaire" s'en désintéresse nécessairement.Du point de vue du professeur, cette nouvelle situation professionnelle incite naturellement à l’engagement professionnel, au développement des compétences, à la recherche de bons résultats.

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- archeboc
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C'est le système du secteur privé : lorsqu'il y a une absence, on demande aux collègues de faire des heures sup.Et pourquoi cet ingénieux système n'est-il pas appliqué dans le privé ?Tous les remplacements, sauf ceux de longue durée (maternité/paternité, maladie), seraient obligatoirement et contractuellement assurés par les personnels de l’établissement et rémunérés.
Mais peut-être veux-tu dire privé non pas au sens d'"entreprise privé", mais dans celui d'"école privé" ? Pour le coup, je pense que l'exemple les écoles privés est un mauvais exemple d'entreprise privée en ce qui concerne le statut des enseignants. De plus en plus, les enseignants du privé sont gérés comme les enseignants du public. Exemple : ils ont un système de mutation, et les chefs d'établissement ont de moins en moins le libre choix de leurs enseignants.
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- Loys
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Qu'on le demande montre bien que ce n'est pas une disposition obligatoire et contractuelle, non ?archeboc dit:
C'est le système du secteur privé : lorsqu'il y a une absence, on demande aux collègues de faire des heures sup.Et pourquoi cet ingénieux système n'est-il pas appliqué dans le privé ?Tous les remplacements, sauf ceux de longue durée (maternité/paternité, maladie), seraient obligatoirement et contractuellement assurés par les personnels de l’établissement et rémunérés.
Dans l'E.N. on peut déjà le demander aux professeurs volontaires, voir leur imposer (voir en ligne ). Malheureusement dans la pratique c'est un dispositif presque impossible à mettre en place.
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- "Les Echos" du 06/02/14 : "Accord en vue sur le statut des enseignants"
- "La Tribune" du 07/02/14 : "Le nouveaut statut des enseignants, c'est pour bientôt"
- "Le Monde" du 08/02/14.
Vincent Peillon dit: Nous avons revu presque tous les métiers, avec des avancées pour chacun, signes de notre respect, et nous sommes en train d'aboutir avec le secondaire sur la réécriture des décrets de 1950. L'essentiel, j'y veille, c'est de permettre l'adhésion des enseignants et de tous les personnels à la refondation.
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Communiqué du SE-UNSA ce 12/02/14 : "Missions des enseignants du 2nd degré :des textes plus en phase avec la réalité du métier"
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Traduction : aucune revalorisation à attendre avant 2015. Gel du point d'indice depuis 2010 et gel de l'avancement en discussion.Cette réforme, élaborée dans un contexte budgétaire contraint...
Voilà qui va nous faire une belle jambe.....entrera en vigueur à la rentrée 2015. Elle comporte plusieurs évolutions positives:
• La reconnaissance officielle et statutaire de la diversité des missions des professeurs du secondaire. Ainsi, des tâches telles que la concertation, la préparation des cours, la correction des travaux des élèves, leur suivi, seront désormais reconnues dans un décret.

Eh oui : les décharges horaires pour les classes à examen n'ont pas de sens dans le monde moderne.• La clarification et l’unification des règles de gestion dans un souci de transparence et d’équité. Rédigés il y a plus de 60 ans, ces textes ne correspondaient plus aux situations professionnelles d’aujourd’hui.

Alors que les pondérations refusées au-delà de dix heures ou à ceux qui n'enseignent qu'en partie dans le cycle terminal (les professeurs de lettres modernes), c'est très équitable.Les règles actuelles étaient devenues obsolètes, difficiles à appliquer et sources d’inégalités entre les enseignants.
Ajoutons que la suppression des majorations/minorations pour les petits/grands effectifs ajoute en équité : professeur devant cinq ou quarante élèves, c'est désormais la même chose !
Encore une belle source d'équité entre les enseignants !• L’ouverture de droits nouveaux comme la possibilité d'indemniser, en toute transparence, les missions de coordination dans toutes les disciplines...
Un professeur d'EPS aura une pondération en première mais pas un professeur de français en seconde. C'est très logique, effectivement.... l’allègement du service dans les établissements les plus difficiles et la prise en compte de l’intervention en cycle terminal dans la voie professionnelle et en EPS.
Et 83 000 heures de chaire.Ces nouveaux textes concerneront plus de 300.000 enseignants.

C'est vrai que le système des pondérations en dixièmes d'heures est d'une simplicité cristalline.Ils seront à la fois plus clairs, plus justes et plus conformes aux contours d’un métier qui a évidemment évolué au cours des dernières décennies.

On a pu le constater, effectivement.Tout au long des discussions, le SE-Unsa a veillé à ce que les nouvelles dispositions restent protectrices pour les personnels en excluant toute interprétation hasardeuse.
Enfin pour le ministère, surtout.Les propositions du ministère constituent un progrès.
Avec un statut ainsi revalorisé, c'est gagné !Le SE-Unsa y voit une première étape dans la reconnaissance d’un métier qui doit retrouver toute son attractivité pour relever les défis d’avenir de notre École.

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Commentaires aujourd'hui :Accord historique conclu sur l'évolution du métier d'enseignant du second degré
[Refondons l'École] - Communiqué de presse - Vincent Peillon - 12/02/2014
Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale, se félicite de l’accord historique conclu sur l’évolution du métier d’enseignant du second degré. Cet accord intervient au terme de plusieurs mois de discussions avec les organisations syndicales représentatives.
Dès la concertation pour l'avenir de l'École en juillet 2012, il a été établi que la refondation de l'École, construite dans l'intérêt de l'élève, exigeait de rénover les pratiques pédagogiques et donc de redéfinir les métiers de l'éducation. L'ensemble des organisations syndicales, qui représentent les enseignants, a été étroitement associé à l'élaboration de ces évolutions majeures.
L'intégralité des missions des enseignants du second degré sera désormais reconnue et traduite dans un texte réglementaire qui remplacera les décrets de 1950 et dont l'application sera effective à la rentrée 2015. Ce texte prévoit notamment que :
La mission d'enseignement est réaffirmée dans le cadre des obligations de service actuelles ;
Outre la mission principale d'enseignement, tous les professeurs exercent des missions qui sont directement liées à cette mission d'enseignement :
-Les temps de préparation et de recherche nécessaires à la réalisation des heures d'enseignement, ainsi que les activités de suivi et d'évaluation des élèves inhérentes à la mission d'enseignement seront reconnus ;
-Le travail en équipe fera désormais partie des missions reconnues dans l'exercice du métier ;
-Les relations avec les parents seront également reconnues comme faisant partie de ces missions;
Afin de mener des actions pédagogiques dans l'intérêt des élèves, certains enseignants peuvent être amenés à effectuer des missions complémentaires. Elles correspondent à des responsabilités particulières et font l'objet d'une rémunération sous forme indemnitaire, ou dans certains cas sous forme d'allègement du temps d'enseignement.
Par ailleurs, ces discussions ont permis d'acter plusieurs décisions concernant les conditions d'exercice et le déroulement des carrières des enseignants du second degré.
Au sein des collèges les plus difficiles de l'éducation prioritaire du temps sera dédié au travail en équipe et au suivi des élèves. La pondération (1,1) des temps d'enseignement reviendra à libérer en moyenne une heure et demie par semaine.
L'accès à la "hors-classe" sera élargi afin de permettre à tous les enseignants d'en bénéficier en fin de carrière.
Un grade à accès fonctionnel sera créé afin de permettre à des enseignants ayant exercé dans des conditions particulières d'obtenir des rémunérations plus élevées. Par exemple, les enseignants qui auront exercé un certain temps au sein des établissements les plus difficiles de l'éducation prioritaire bénéficieront d'un accès privilégié à ce grade.
- www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-seconda...4365336_1473688.html
- www.liberation.fr/societe/2014/02/12/pei...tut-des-profs_979846
- www.vousnousils.fr/2014/02/13/metier-ens...-du-ministere-552417
- www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...278716384702863.aspx
- www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...278716387666901.aspx
- www.lemonde.fr/education/article/2014/02...4365885_1473685.html
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Un réforme qui "rend visible" ce qui ne "correspondait plus à rien", en somme.« Il était important de rendre visibles toutes les tâches qui s'ajoutent aux cours magistraux, se réjouit Frédérique Rolet, porte-parole du SNES-FSU. C'est une façon de combattre le préjugé selon lequel les enseignants se contentent de faire leurs heures de service, point final. » Laurent Escure, secrétaire général de l'UNSA-Education, partage cette opinion : « En listant ces différentes activités, le décret révèle au public que les profs ne passent pas leur temps en vacances. » Il rappelle qu'un enseignant travaille environ 40 heures par semaine. Une étude interne publiée en juillet 2013 par le ministère de l'éducation nationale l'a montré.
Or, le décret de 1950 n'évoque que les quinze à dix-huit heures de cours que les professeurs agrégés ou certifiés sont tenus de dispenser chaque semaine. Cette vision « trop restrictive », selon Mme Rolet, n'avait cependant jamais été actualisée. Plusieurs ministres s'y étaient essayés. Mais ni Lionel Jospin (1988-1992), ni Claude Allègre (1997-2000) ou Gilles de Robien (2005-2007) n'y étaient parvenus. « Ce décret, estime M. Escure, avait pris avec le temps une dimension sacrée, même s'il ne correspondait plus à rien, ou du moins, ne reflétait plus du tout la profession d'enseignant. »

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Moi qui croyais que les décharges étaient supprimées : en fait elles sont étendues !Les enseignants en Zep bénéficieront d’une diminution de 10 % de leur temps d’enseignement devant la classe, ce qui est mieux que rien, mais encore bien loin des 50 % dont bénéficient les enseignants de classes préparatoires. Idem des enseignants des classes à examen...

Mais de quelle "récompense" s'agit-il puisque les décharges sont supprimées ? C'est un peu confus, M. Davidenkoff...... – récompense, sans doute, des efforts accomplis pour atteindre un taux de réussite de 90 %...
Emmanuel Davidenkoff prendrait-il enfin conscience de certaines réalités de l'école ?... au baccalauréat, dont il ne saute pas aux yeux qu’ils soient plus « méritoires » que ceux qu’accomplit un professeur de 6e héritant d’élèves ne maîtrisant pas les fondamentaux ou d’un enseignant confronté à des élèves de quatrième, classes sensible s’il en est.

Ce qui n’a pas été touché?? La définition hebdomadaire du service en heure d’enseignement, l’enseignement dans la seule discipline de recrutement, qui ferme la porte à tout progrès de la bivalence au collège, évidemment le statut des enseignants de classe préparatoire. En d’autres termes : tous les leviers qui auraient pu permettre de rompre avec un ordre pédagogique fondé sur le primat de la notion d’enseignement sur celle d’apprentissage.

Serpent de mer
L’école française restera donc à l’heure du “teaching”, qui place résolument l’enseignant au cœur du système...

Alors que le verbe "apprendre" , pas du tout !...et ceux qui plaident pour qu’elle passe à la logique du “learning” en seront pour leurs frais – le choix de l’anglais n’étant pas une coquetterie : le mot “learning” renvoie à un concept qu’aucun mot français ne résume pleinement, puisqu’il intègre à la fois la notion d’acquisition de connaissances mais aussi celle d’expérience.

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www.bordeaux.snes.edu/Vie%20du%20SNES/20...xte_action_s3bor.pdf
www.versailles.snes.edu/IMG/pdf/theme_2_en_colonnes_s3VER.pdf
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www.societedesagreges.net/?download=SDAU...A9%20du%20240314.pdf
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Le communiqué : "Métier enseignant : une évolution historique approuvée par les organisations syndicales"
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