Formation à #collège2016 : les masques tombent.
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- [LVM] "Décrets de 1950 : retour vers le passé"
[LVM] "Décrets de 1950 : retour vers le passé"
- Loys
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- Loys
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C'est sûr que retirer une heure de décharge à des dizaines de milliers de professeurs de lycée, c'est sacrément "symbolique" (sic). Reste à savoir de quoi.La portée de la mesure est pourtant avant tout symbolique : il s'agit de réécrire le décret de 1950 qui définit ces missions, afin de prendre en compte l'évolution du métier. Reconnaître qu'un professeur aujourd'hui ne fait pas « que » cours, mais qu'il aide ses élèves, travaille en équipe, rencontre les parents…
Présenté de façon si manichéennes les choses sont tranchées.Education : comment le SNES résiste aux réformes [...] « Je n'aurai sans doute pas tout ce dont j'avais rêvé pour l'école. Je n'ai pas tous les pouvoirs, et il y a des obstacles, des conservatismes… », reconnaissait le ministre en novembre 2013. [...] « Dire qu'il peut tout bloquer, c'est rassurant pour ses militants, mais c'est une image de puissance fausse, estime Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT, réputé progressiste. [...] Vincent Peillon compose donc avec les rapports de force qui structurent le syndicalisme enseignant. Approximativement, le bloc dit « réformateur » (SGEN-CFDT, UNSA) représente 20 % des suffrages ; le bloc réputé contestataire (FO, CGT, SUD), 30 %. Le SNES, avec 50 % des voix et ses 60 000 adhérents, campe au milieu du paysage. [...] L'image de syndicat corporatiste et conservateur lui colle à la peau.
Donc en gros, réformiste, c'est vouloir revenir sur des acquis datant de 1950. La réforme, c'est le passé !

Une logique implacable : ceux qui veulent bien "réfléchir sur la pédagogie et les disciplines" ne peuvent pas être "conservateurs" ni vouloir défendre les intérêts d'une profession malmenée.Même si « la réalité est plus complexe, prévient André D. Robert, professeur à l'université Lyon-II. Il y a aussi toute une frange de ses militants et adhérents impliquée dans la réflexion sur la pédagogie et les disciplines. »
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Drôle de "validation"...Le « oui » l’a emporté. Les organisations syndicales ont validé, jeudi 27 mars, le projet de décret qui réforme les missions des enseignants de collège et lycée. Le texte a recueilli cinq voix pour (UNSA, CFDT), quatre contre (SNUEP-FSU, FO, CGT et SUD) et six absentions (FSU).
Quand l'auteur de ces décrets ne sera plus là, les enseignants pourront mesurer leur pertinence.Le nouveau texte, qui s’appliquera à partir de la rentrée 2015...
Mais au fait, qu'est-ce qui a fondamentalement changé entre 1950 et 2014 dans le métier dans l'enseignement secondaire ?...remplace les très sacralisés décrets de 1950, qui ne définissent le métier d’enseignant qu’aux seules heures de cours (dix-huit heures par semaine pour un certifié, quinze heures pour un agrégé). Une conception devenue obsolète, très éloignée de la réalité.
Des "missions" par elles-mêmes. Quand on suit un élève ou qu'on reçoit ses parents, ça ne participe pas de la mission d'enseignement. De même la préparation des cours ou la correction des copies : ça n'a rien à voir avec ce qui se passe en cours.DÉCHARGE
Sans modifier le temps d’enseignement hebdomadaire, le projet de décret liste toutes les autres missions qui se sont imposées aux professeurs au fil du temps : suivi et aide à l’orientation des élèves, travail en équipe, relations avec les parents…
Il suffisait de les rémunérer avant, comme on le fait pour le professeur principal...Il prend aussi en compte les activités facultatives, prises en charge sur la base du volontariat : celles qu’assument le « référent numérique » chargé du matériel informatique, le « référent culture » qui gère les partenariats avec les institutions culturelles, le coordinateur de discipline… Ces activités facultatives seront rétribuées par une indemnité.

Donc moins d'heures de cours... pour faire d'autres heures !L’autre volet de la réforme concerne la remise à plat du système de « décharges horaires » - ces réductions du nombre d’heures de cours dont bénéficient certaines catégories d’enseignants. Ceux exerçant en zones d’éducation prioritaire (ZEP) vont en bénéficier. Dans 350 collèges recensés comme les plus difficiles, ils assureront une heure et demie de cours en moins par semaine (16h30 au lieu de 18 heures), afin de dégager plus de temps pour la concertation entre collègues, l’aide aux élèves...

Limité dans son application, le paradigme...« Jusqu’à présent, l’institution reconnaissait les plus hauts gradés, mais pas la complexité du métier dans les établissements difficiles, précise-t-on au ministère. C’est un changement de paradigme. »

Il y a de quoi se réjouir, en effet !« LES EMBLÉMATIQUES DÉCRETS DE 1950 ONT VÉCU »
Ça, il fallait l'oser puisque c'est exactement le contraire qui va se passer : l'essentiel des décharges vont disparaître.Pour les enseignants de première et de terminale, l’heure de décharge, dite de « première chaire », est supprimée pour être remplacée par un système de « pondération » : une heure comptera pour 1,1. Autrement dit, dix heures de cours dans ces classes à examens donneront lieu à une heure en moins dans le service. Ce nouveau calcul augmentera le nombre d’enseignants qui vont bénéficier d’une décharge.

C'est vrai que faire disparaître les décrets qui garantissent l'exercice du métier a quelque chose de réjouissant.« Les emblématiques décrets de 1950 ont vécu. Le nouveau texte statutaire régissant les missions des enseignants du second degré prend enfin en considération la réalité du métier », se réjouit le syndicat des enseignants de l’UNSA (SE-UNSA).
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- archeboc
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A mon sens, le gros bénéfice de l'opération, pour le ministère, il est là. La décharge pour effectif pléthorique, si je me souviens bien, était déclenchée à partir de 36 élèves, puis une nouvelle fois à partir de 42. C'est un système très dissuasif pour l'administration : faire des classes au dessus de la limite coûte très très cher. Avec la suppression de cette barrière, je ne vois pas ce qui empêche l'administration de faire des classes de 40 ou 45 élèves, à charge pour les collectivités locales d'adapter les locaux, et pour les enseignants de gérer la "pédagogie différenciée".
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- Loys
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Pour l'heure de chaire, on peut faire une estimation : d'après "Aideauxprofs" , 83 394 heures de décharges pour 83 516 enseignants déchargés = 4 633 Equivalents Temps Plein (ETP) (1h/agent en moyenne).
Sur la base de deux tiers des heures de chaire supprimées , c'est donc l'équivalent d'environ 3 000 ETP qui seraient ainsi économisés.
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Le dossier à télécharger : cache.media.education.gouv.fr/file/11_No...nationale_366200.pdf
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- Loys
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Le texte de la circulaire : www.cafepedagogique.net/lexpresso/Docume...joints/orsprojet.pdf
Résumons : suppression de l'heure de chaire, ajout d'une heure supplémentaire obligatoire. Qui veut devenir professeur ?

Des professeurs tenus à 18h de service par exemple (17h grâce à l'heure de chaire au lycée et 18h avec une heure supplémentaire) pourront être tenus à 19,9h avec les nouvelles obligations), soit +10,5%. Une belle manœuvre pour éviter d'affecter des professeurs sur poste en lycée en cette période d'afflux massif d'élèves.
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- Hervé
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Si je comprends bien votre raisonnement est le suivant :
Un enseignant fait 18,9h dont moins de 0,9h de pondération. Admettons également qu'il n'ait aucune pondération (il n'a que des Secondes). Comme 18,9h ça ne fait pas 1h supp entière, on pourrait lui rajouter 1 HSA entière en vertu du texte
,
soit 18,9 + 1 = 19,9h (payées 19,9)lorsque l’application des pondérations donne lieu à l’attribution de moins d’une heure supplémentaire, l’enseignant pourra être tenu d’effectuer, en sus, une heure supplémentaire entière.
MAIS.
- d'abord bien peu de monde doit être dans le cas de faire 18,9h et votre calcul est donc très théorique.
- Surtout, le texte précise ensuite :
Il me semble donc que, personne ne peut être obligé, même avec le nouveau décret, de faire plus de 19h. C'est important et il faut que les enseignants qui fréquentent le forum le comprennent bien et puissent, le cas échéant, résister aux pressions de leurs proviseurs.l’heure supplémentaire que peuvent être tenus d’effectuer les enseignants bénéficiant d’un allégement de service est la première heure effectuée au-delà des maxima de service réduits par application de l’allègement
Concrètement, si je reprends votre exemple (que je simplifie en prenant le cas de 18,5h, plus fréquent)
18,5h réelles devant élèves dont au moins 10h en 1re et Tle qui donnent droit à 1h de pondération = l'enseignant fera 18,5h et sera payé 19,5.
18,5 avec 5h en 1re et Tle qui donnent droit à 0,5h de pondération soit 19h. L'enseignant fera 18,5 et sera payé 19h.
18,5h avec 0h (ou <5) en 1re et Tle = on pourra lui imposer des heures supp jusqu'à concurrence de 19h, soit dans ce cas, 0,5. Il fera donc 19h payées 19.
Je me permets de récapituler les autres cas possibles (qui ne sont que des applications du même principe)
18h réelles dont au moins 10h en 1re et Tle qui donnent donc lieu à 1h de pondération. On ne peut rien imposer du tout. L'enseignant fera 18h payées 19 (et oui...).
18h réelles dont moins de 10h en 1re et Tle = HSA imposées à concurrence d'un service total de 19h (donc au max, 1h).
19h réelles dont au moins 10hen 1re et Tle = 19h payées 20h.
19h réelles dont moins de 10h en 1re et Tle = 19h payées 19,quelquechose (en fonction du nombre d'heures pondérées)
La difficulté ne vient donc pas du texte mais de son application qui impose des calculs d'apothicaire. Il est évident que certains chefs d'établissement vont faire pression pour une interprétation autre que celle-là. Mais il ne s'agit plus là d'obligation de service mais de la question du rapport de force avec son proviseur.
Je ne veux pas faire mon syndicaliste de base (quoique j'en sois un

Je suis pas contre le principe des heures supp, Il m'est arrivé, au temps béni où l'on ne supprimait pas de postes, d'en prendre mais 1. trop d'heures supp nuit à la qualité de notre travail, 2. cela nuit à l'emploi. On a tous eu sans doute, les années passées,dans nos établissements des postes supprimés et transformer en heures supp. Personnellement je refuse cette logique.
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- Loys
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J'ai bien noté votre argumentation ("au-delà des maxima de service réduits") mais un mystère demeure à mes yeux. Comment expliquez-vous cette expression ?
Ah, réécrire en 2014 les décrets de 1950 pour les rendre plus obscurs qu'ils n'étaient..."Toutefois, lorsque l’application des pondérations donne lieu à l’attribution de moins d’une heure supplémentaire, l’enseignant pourra être tenu d’effectuer, en sus, une heure supplémentaire entière". Concrètement les enseignants pourraient se voir imposer 1,9 heure supplémentaire alors que les textes actuels disent une heure. Ce glissement est vivement dénoncé par le Snes mais aussi par Sud et FO.

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- Hervé
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- Le "en sus" s'applique non pas au service de l'enseignant, mais au "maxima de service" (18h pour un certifié) dont parle l'ensemble du paragraphe. Sinon, la précision du "au-delà des maximas réduits" n'aurait pas de sens.
- il serait bien étrange de faire un cas particulier pour les seuls enseignants qui ont un service compris entre 18 et 19h (qui pourraient donc être contraints à aller jusqu'à 19,9....), puisque tous les autres (qui font 18h ou 19h) seront eux "seulement" à 19h...
Mais Il y a évidemment une ambiguïté qui n'est pas sans doute pas involontaire et dans laquelle s'engouffreront des chefs d'établissement à qui l'on impose de préparer des DHG avec plus de 10% d'heures supplémentaires (alors qu'une 1h sur 18, ça fait seulement 6%...

Et surtout arrivera sans doute le jour où la pondération ne donnera plus lieu à décharge mais seulement à bonification salariale. (on nous obligera à 19h payées 20 et il ne sera plus possible de rester à 18h) ce qui parachèvera l'évolution commencée avec l'institution de l'heure supp obligatoire, qui était seulement au-départ une éventualité "en cas de nécessité de service" et qui est devenue de fait une augmentation de notre quantité de service.
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- Hervé
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circulaire 29 avril 215
Là où l'ancien texte disait
le nouveau ditlorsque l’application des pondérations donne lieu à l’attribution de moins d’une heure supplémentaire, l’enseignant pourra être tenu d’effectuer, en sus, une heure supplémentaire entière.
Le sens du "en sus" n'est pas clair et c'était le sujet de la discussion avec Loys. Il peut être compris par rapport au service effectif de l'enseignant ou par rapport au maximum théorique. Le nouveau texte ne permet pas de trancher mais je persiste à penser que, dans la réalité, on ne pourra pas imposer à quelqu'un de faire plus de 1h supp réelle.lorsque l'application des pondérations donne lieu à l'attribution d'au plus 0,5 heure supplémentaire, l'enseignant pourra être tenu d'effectuer, en sus, une heure supplémentaire entière.
Il me semble en effet que le texte a été écrit pour un cas précis : celui de l'enseignant qui ferait 18h devant élèves avec 1 à 5h de pondération. On peut en effet comprendre que pour le MEN cet enseignant qui fait 18h réelles payées 18,5h ne fait pas son hs obligatoire. On lui imposerait donc l'hs pour arriver à 19h réelles payées de 19,1 à 19,5 (selon la pondération à laquelle il a droit).
Plus embêtant serait le cas de celui qui fait 18,5h réelles sans pondération. Au vu du texte on pourrait donc en théorie lui imposer une hs en plus, pour arriver à 19,5h. Mais il y aurait là tout de même une aporie : imposer 1,5h supp à qqn au motif qu'il en fait moins d'1 n'est pas bien logique, puisque de fait, il en ferait plus qu'obligatoire... En outre, je pense que le cas sera rare.
Il n'empêche pas que le texte aboutit de fait à un accroissement de la charge de travail (par réduction de la pondération par rapport à feue al première chaire, et par la disparition de la plupart des décharges) et qu'il créera des tensions à l'intérieur des équipes d'enseignant pour les répartitions des classes et avec les chefs d'établissement dont je ne doute pas que certains n'auront pas la même interprétation du texte que moi.
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La nouvelle définition des obligations de service des #profs "aurait pu aller plus loin", regrette l'IGAENR… twitter.com/i/web/status/7…
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Les professeurs en place auront "un droit d’option" pour entrer dans le nouveau "pacte enseignant" d’Emmanuel Macron aefinfo.fr/depeche/669884
"Pourquoi vous n'augmentez pas TOUS les enseignants au regard du déclassement salarial ? - Mieux reconnaître les missions qu'un professeur accepte d'assumer au-delà de sa mission d'enseignement"
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