"Mauvaise lecture"
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Citons la conclusion du dernier ouvrage d'Antoine Prost où le grand historien prend le pas sur le syndicaliste engagé et proche des gouvernements socialistes :
Et en introduction :Antoine Prost dit: De droite ou de gauche, ces réformes avaient un point commun : elles tentaient de résoudre les problèmes posés par la démocratisation quantitative des collèges, puis des lycées, en adaptant le métier d'enseigner à ce nouveau public. En ce sens, le reproche qui leur était fait de "primariser" le secondaire était fondé. Toucher à leur façon d'enseigner, c'était remettre profondément en question l'identité professionnelle des professeurs, qui s'enracine dans leur spécialisation disciplinaire : ils s'estiment chargés exclusivement de transmettre des savoirs, laissant à d'autres l'éducation et les apprentissages. Certes, comme toute généralisation celle-ci est excessive. Il y a aussi des pédagogues parmi eux, mais si l'on en a rencontré davantage au SGEN, c'est en partie parce que ce syndicat général, instituteurs et professeurs discutaient ensemble et s’appréciaient les uns les autres. A certains égards l'effet "syndicat général" joue également dans le SE-UNSA. Mais, dans l'ensemble, toute tentative pour imposer une autre façon d'enseigner est ressentie par une majorité de professeurs comme une agression, une mise en accusation injuste, une volonté de les abaisser, de les humilier. C'est cette identité professionnelle que défendent le SNES, comme le SNALC.
Et on peut le rencontrer le 29 novembre prochain à un colloque organisé par... le Sgen-CFDT bien sûr !Antoine Prost dit: Il ne s'agit pas davantage ici d'une prise de parti partisane : je n'ai pas écrit ce livre pour défendre une réforme qu'au demeurant je suis incapable de proposer. J'ai collaboré de façon épisodique à la définition des politiques éducatives quand les ministres voulaient bien me, considérer comme expert - une qualification aussi éphémère que subjective - mais je crois avoir préservé mon indépendance en ne quittant jamais l'Université. Le lecteur jugera si mes analyses sont infléchies par mes engagements antérieurs.

irea-sgen-cfdt.fr/II-REUSSIR-LE-CHANGEMENT-DES
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A lire dans "EducPros" cet entretien avec Antoine Prost, où il défend entre autres les IUFM : "Supprimer les IUFM a été stupide" (28/10/13)
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Tout bénéfice : "historien" et "homme engagé".C’est toujours un grand plaisir intellectuel d’écouter ou de lire Antoine Prost. On trouve chez lui ce qu’on aime trouver dans les écrits d’historien : un langage clair pour évoquer des choses complexes, de la rigueur qui permet de séparer l’énoncé des faits d’éventuels commentaires, l’alliance de l’analyse fine toujours indispensable et de la synthèse qui se garde d’être trop généralisante. Il a été (et reste) un homme engagé et il évoque ici son implication sous le ministère Rocard-Jospin.

Ajoutons que le "grand plaisir" de Jean-Michel Zakhartchouk s'explique sans doute aussi par l'hommage rendu au CRAP et aux "Cahiers pédagogiques", entre autres réformateurs, dans la conclusion d'Antoine Prost (p. 308)
Mais avec l'indépendance d'esprit d'un historienIl y a peu, avec notre revue...
Il ne s'est pas "élevé avec force" contre la position du Sgen lorsque celui-ci a voté pour la mise en place de cette semaine en 2008....il s’est élevé avec force contre l’absurde semaine de quatre jours (dont il n’est pratiquement pas question dans ce livre).

Mais avec toute la neutralité historique requise.Il a su, (« trop tard » écrit-il, mais ce n’est pas si vrai que cela), prendre parti pour les pédagogues, dont il a fait « l’éloge ».

Nul doute que le socle commun restera comme une grande réforme.Remarquons qu’il n’a sans doute pas subi les attaques dont ont souffert les Legrand, Meirieu ou Dubet de la part des antipédagogues, et même ceux-ci ont-ils cherché à récupérer certaines de ses études, en les détournant de leur contexte. Antoine Prost force le respect et il est d’autant plus précieux pour ceux qui veulent changer l’école.
On lira donc ce livre qui est un panorama non exhaustif de quelques tentatives importantes de réformes, depuis Jean Zay jusqu’au socle commun. Des réussites (la loi Edgar Faure sur les universités, le bac pro, malgré les fortes oppositions initiales), des échecs (le triste épisode de 1982-1983 qui, loin de mettre fin au dualisme scolaire, l’a consolidé et a abouti au départ d’un grand ministre, qui n’était pas forcément un grand tacticien), et puis d’autres réformes dont on ne sait pas bien finalement quels ont été ou seront les effets à long terme (la création des CES, les zones d’éducation prioritaire, et le socle commun).

Pas de constat pessimiste sur les résultats quand on voulu réformer la manière d'enseigner de force dans les IUFM ?Un constat pessimiste en revanche : la difficulté à réformer lorsqu’on touche au cœur des problèmes : la manière d’enseigner.
L'enseignement est sans nul doute un métier "qui s'apprend" mais pas nécessairement dans un IUFM et avec un conditionnement idéologique et des formateurs coupés de toute réalité scolaire, notamment de ses difficultés. Il ne faut pas confondre apprentissage et formatage.En aucun cas, Prost ne reprend la thèse selon laquelle l’école est un mammouth qui ne sait pas bouger. Bien au contraire, des évolutions fortes ont eu lieu, certaines d’ailleurs sans réforme comme la mixité scolaire. Des idées nouvelles sont finalement entrées dans le consensus : le fait de donner plus à ceux qui ont moins (bouleversement de la vieille idée républicaine d’égalité), une certaine autonomie du local. Antoine Prost déplore la sous-information dont est souvent victime l’opinion publique et montre la difficulté pour les réformateurs de se faire entendre face à la démagogie ou les folles diatribes contre la « décadence » et contre toute tentative de faire de l’enseignement un métier qui s’apprend.
Quant aux "folles diatribes contre la "décadence"", la tribune d'Antoine Prost dans "Le Monde" contre le niveau qui baisse en est-elle un exemple ?
Rien sur les étranges convergences dans le front de l'acceptation de la semaine de quatre jours (pour reprendre la même allusion à la récupération politicienne contre les nouveaux rythmes) ou - moins anecdotique - dans l'idéologie néo-libérale et le pédagogisme ravageur (voir "Le fabuleux rapport de la Cour des comptes" ) ?Surtout quand se nouent d’étranges convergences dans les « fronts du refus ».
Rien sur Pompidou ?À l’inverse, l’auteur rappelle les incroyables discours d’appel à des changements profonds dans la manière d’enseigner de la part de gaullistes aussi marqués qu’Alain Peyrefitte, tellement en contraste avec ce qu’on entend aujourd’hui du même bord.

Si les Espé ressemblent aux IUFM, il y a en effet de quoi "espérer".Bref, une politique réformatrice reste toujours difficile et l’échec est toujours possible (probable si l’on touche à l’essentiel), sans qu’on soit sûr que cet échec soit définitif (voir les aléas des instituts universitaires de formation des maitres). C’est d’ailleurs pour cela que malgré, tout le dernier mot du livre est le verbe « espérer » !

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C'est pourquoi Antoine Prost a pris parti dans cette querelle, sans doute.Le ministre souhaite en finir avec la querelle entre républicains et pédagogues. Qu’en pensez-vous et que pensez-vous de ce qui est appelé « querelle » ?
Il a bien raison. Cette querelle est stupide. Affligeante.

Par exemple sur la lecture en 1938...Aucun des deux camps ne veut entendre ce que l’autre dit, et chacun fait dire à l’autre autre chose que ce qu’il dit. On ne raisonne pas, on ne discute pas ; on assène sa vérité, et pour mieux la faire partager, on prête à l’autre des contrevérités. C’est consternant.
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Reste à savoir quoi.Antoine Prost dit: "Les IUFM avaient réussi".
www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...247610173047924.aspx
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Antoine Prost dit: Dans les instructions de Jean Zay de 1938, Jean Zay dit les instructions de 1923 disent que les enfants de 10 ans possèdent la maîtrise la langue française. Les observations qui ont été faites dans les écoles montrent que ce n'est pas le cas, ce n'est pas vrai. En moyenne, les enfants de 10 ans ne savent pas lire couramment. Ils sont encore en train de butter sur les lettres et d’épeler. En 1938 !
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Cela étant posé, je garde les 2 convictions suivantes dans un isolement qui ne laisse pas de m'étonner (aussi bien chez les profs que chez les parents ou chez les dirigeants) :
1/ Plutôt que de se soucier de "cultiver" les élèves avec un vernis superficiel incarnant une "magie du discours" 100% stérile et typiquement française, l'école ferait bien de mieux s'en tenir aux savoirs de base lire / écrire / compter
2/ Au-delà de l'échec ou de la réussite de l'école, il y a sans doute l'échec ou la réussite du modèle social en général : un chômeur, diplômé ou non, sera toujours un échec. Si la société se trouve aujourd'hui bloquée pour accueillir les jeunes, l'école n'y pourra rien
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Comme premier objectif, oui, mais comme seul objectif, c'est fournir un argumentaire facile à des Claude Lelièvre : www.laviemoderne.net/forum/le-naufrage-d...ultes-le-figaro#9638Jack Mc Coy dit: 1/ Plutôt que de se soucier de "cultiver" les élèves avec un vernis superficiel incarnant une "magie du discours" 100% stérile et typiquement française, l'école ferait bien de mieux s'en tenir aux savoirs de base lire / écrire / compter
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Antoine Prost dit: Vous pouvez faire tous les cours magistraux que vous voulez, si les étudiants ne prennent pas des notes et s'ils ne relisent pas leurs notes, ils ont ensuite - c'est pas moi qui le dis, c'est Alain - ils auront le souvenir d'avoir entendu quelqu'un qui savait.

Sur la baisse du niveau des élèves et les difficultés d'expression à l'écrit, mise en exergue par Alain Finkielkraut, Antoine Prost ne répond pas, ou plutôt répond sur le bilan des IUFM, avant de prendre exemple sur la langue orale pour montrer la vanité des exigences de l'écrit.

Il faut gérer Youtube [...] vous ne pouvez pas le chasser de l'école.

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Il est surtout amusant qu'Antoine Prost dénie à un professeur, son interlocutrice, la possibilité de se référer à son expérience pour penser l'école ("il ne faut pas faire de théorie à partir de cas particuliers") lors que lui-même - qui n'enseigne plus - critique le cours magistral à partir de sa propre expérience (ancienne) avec des étudiants...Je me suis fait du mal, j’ai écouté l’émission Répliques consacré à l’école du samedi 22 février, avec le grand Antoine Prost et une certaine Bérénice Levet, professeur de philosophie dans un lycée privé. Finkielkraut, reprenant les mêmes éternelles citations de professeurs « qui lui écrivent » (fatigant, car c’est toujours les mêmes exemples) et se référant à Renaud Camus (pour ceux qui ne savent pas, cet écrivain qui a glissé à l’extrême-droite, sur le thème de l’islamisation de la France), prenait parti bien évidemment et assénait les contre-vérités et surtout cette assertion énorme : « il suffit d’écouter » en jouant la soi-disant « expérience » contre « l’expertise » des « sociologues » (mépris larvé dans l’intonation).

Précisément Le Cid n'est présent dans les manuels que... sous forme d'extraits. Et depuis 1996 les professeurs sont invités à étudier également la "littérature jeunesse".Par exemple, les programmes de français de collège : on fait croire que la littérature est abandonnée, alors qu’il suffit d’ouvrir un manuel pour constater le contraire. On nous parle comme d’un exploit d’un « résistant » (pitié pour l’emploi de ce mot à torts et à travers) de faire étudier Le Cid en quatrième.
Corneille n'a guère besoin d'un professeur de français pour êtrte "vivant et intéressant"...Je l’ai fait, d’autres collègues le font, en essayant de rendre cela vivant et intéressant...

Quel intérêt surtout ? Ce goût revendiqué pour l'iconoclasme témoigne surtout d'un mépris inavoué des humanités et des lettres, supposés dépourvues d'intérêt par elles-mêmes.... y compris en utilisant des mises en scène iconoclastes (mais cela doit déjà horrifier notre ami «résistant »).
Dans les horaires imparties et avec les méthodes imposées, notamment le décloisonnement, c'est bien plus difficile.Le relâchement grammatical se base sur des citations de messages SMS ou tweet , comme si tous les professeurs ne cherchaient pas à faire travailler le syntaxe...
Alain Finkielkraut est bien libre de préférer le monde des livres à Internet.(mais j’ai entendu un jour notre grand Maître ès-langues clamer que « internet », il « n’en avait rien à foutre », dans cette émission, malheureusement, je n’ai pas la référence, mais on peut me faire confiance, ça m’avait bien choqué !) .
C4est la louable raison pour laquelle on a sans doute arrêté.Mais nous dit notre enseignante de philo qui a un public de « vrais lycéens »comme dirait Dubet, on ne fait plus du Bled, parce qu’on n’apprend plus les règles. Je pourrais ici montrer tout ce qui est erroné et approximatif dans le Bled, mais là n’est pas le propos.

Peu importe le manuel : ce qui compte, c'est le systématisme de la mise à l'écrit.
On constate juste un effondrement de la maîtrise de la langue mais cela n'inquiète visiblement ni M. Zakhartchouk ni M. Prost.Tant pis si aucune enquête sérieuse n’a montré une corrélation quelconque entre cette pratique d’exercices à l’ancienne et une bonne maîtrise de la langue.
Les pratiques grammaticales sont déconnectées parce qu'elles sont devenues des pièces rapportées dans l'enseignement, des annexes aux textes étudiés que l'on case comme on peut dans une belle progression annuelle.Tant pis si beaucoup d’enquêtes dont une récente de la DEPP montrent au contraire la persistance de pratiques grammaticales très déconnectées de l’écriture par exemple. Tout cela ne tient pas bien sûr, par rapport à l’exemple personnel, au demeurant ridicule, l’admiration pour l’institutrice à blouse grise qui est la seule à avoir appris quelque chose à cette dame à l’école primaire.
Merci Plantu : quel bel hommage à tous ces enseignants qui s'évertuent à transmettre la littérature à des publics parfois difficiles et qui osent demander des efforts, alors que l'écriture n'en demande visiblement aucun.
Quelles sont les références de ces "évaluations sérieuses" ?Quand Antoine Prost fait allusion aux évaluations sérieuses menées sur les IUFM et qui dans l’ensemble concluaient positivement, évidemment, celles-ci sont rejetées, car, voyez-vous, « il suffit d’écouter, de lire les lettres adressées à Alain Finkielkraut ».
Pour M. Zakhartchouk, il y aussi de "vrais enseignants", visiblement.Bien évidemment, les centaines d’enseignants qui témoignent de leur réussite modeste (et souvent ont scrupule à le faire), loin de la prétention insupportable de cette dame qui doit, elle, se glorifier de son enseignement, « qui ne tient pas compte des élèves, qui fait tout pour ne pas en tenir compte », clame-t-elle (car ce ne sont que des entités intellectuelles), tous ceux qui écrivent dans les Cahiers pédagogiques, dont parle le Café pédagogique et autres supports, tout cela est quantité négligeable par rapport à ces enseignants amers qui n’ont que mépris pour les élèves qu’ils caricaturent et qu’ils ne savent pas apprécier. Eux sont les « vrais » enseignants.

Puissent ces vidéos être mises en ligne !Je me souviens lors de formations avoir montré des vidéos où on voit des élèves attentifs, curieux, travailleurs, ou disant tout le bien que leur apporte un autre type d’évaluation, et certains collègues me dire : « oui, mais c’est truqué », alors que c’était du vécu personnel tout à fait authentique… Cela me révolte un peu, beaucoup, passionnément et je bous intérieurement devant mon ordinateur à écouter ces fadaises.

L'innovation, les nouvelles pédagogies et la technopédagogie sont effectivement entrées dans l'école par des portes dérobées avant de grignoter ce qui fait l'essence première de l'école républicaine : lire et écrire.Enfin, dernière remarque : nos deux « défenseurs des savoirs » ne parlent que des « œuvres », que des auteurs, de la littérature et de la philosophie. Savent-ils qu’il existe aussi des enseignements de sciences, de mathématiques, de langues vivantes (où le but est de bien de savoir parler, ce dont hélas je ne suis guère capable à cause d’un enseignement très magistral dans toute ma scolarité en grande partie) ? je n’ose même pas parler de la technologie ou de l’éducation physique ?
et "iconoclaste" !Bref, tout cela est consternant, révoltant. Quand on a passé des dizaine d’années à chercher et parfois trouver des moyens d’être un « passeur culturel »

Non, tels qu'on voudrait qu'ils deviennent au lieu de les prendre et de les laisser tels qu'ils sont....en considérant qu’on ne pouvait rien transmettre sans s’en donner les moyens, sans prendre en compte les élèves tels qu’ils sont et non tels que certains voudraient qu’ils soient
C'est vrai que faire le constat de l'échec de l'enseignement de la lecture et de l'écriture en fin de scolarité obligatoire, c'est d'un aristocratique. Alors que refuser d'en parler, nier l'évidence du naufrage, c'est très progressiste....on est choqué de ce mépris pour ces efforts, avec une absence totale d’étayage et ce pessimisme aristocratique qui est un des grands facteurs bloquants de toute avancée sur l’école dans notre pays ; pas que sur l’école d’ailleurs.

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La citation ne vient pas d'un "rapport d'inspection" mais des Instructions (1938) de Jean Zay.Emmanuel Davidenkoff dit: L'historien Antoine Prost cite un rapport d'inspection de 1938 estimant qu'un enfant sur deux ne sait pas lire à l'âge de dix ans - on est loin de l'âge d'or que nous vendent les nostalgiques de l'école d'antan.
On passe donc allégrement de "Des constatations faites dans de nombreuses écoles, il résulte que la « lecture courante » n'est pas encore complètement acquise à dix ans par la moyenne des élèves" à "un enfant sur deux ne sait pas lire à l'âge de dix ans"...

Mais tout est bon pour la commodité de la démonstration : l'âge d'or, c'est maintenant.
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1) Selon un rapport du Haut conseil de l'éducation en 2007 sur l'école primaire, 25% des élèves ont des acquis fragiles en fin de CM2 "ne sont pas encore des lecteurs assez entraînés pour assimiler le contenu de livres scolaires, ou même pour les utiliser" et 15% connaissent des difficultés sévères ou très sévères (soit un total de 40% d'élèves en difficulté par rapport à la lecture)
2) Selon la DEPP (note d'information 2008 "Lire, écrire, compter : les performances des élèves de CM2 à vingt ans d’intervalle 1987-2007") en lecture "la moyenne des scores obtenus est stable de 1987 à 1997, puis baisse de 1997 à 2007 (diminution de plus d’un tiers d’écart-type). Cette baisse est plus marquée pour les élèves les plus faibles. Ainsi, deux fois plus d’élèves (21 %) se situent en 2007 au niveau de compétence des 10%d’élèves les plus faibles de 1987.
3) Toujours selon la DEPP en 2011, 12% des élèves entrant en 6e ne maîtrisent pas - même partiellement - "l’automatisation de la correspondance graphophonologique" (L’état de l’école 2011, pp. 52-53)
4) D'après le MEN : "Une proportion considérable d’élèves - de l’ordre de 20% - ne maîtrise pas les compétences de base en lecture au terme de la scolarité obligatoire. " Source : "L'éducation nationale face à l'objectif de la réussite de tous les élèves", Introduction, 2 (p. 8) (12/05/10)
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Il est vrai que les élèves de CM1 avaient encore presque deux ans pour parvenir à une lecture courante « complètement acquise ». Jean Zay déplore d’ailleurs qu’existent encore au début de primaire supérieure quelques élèves « qui n'ont pas cette perception rapide et globale des mots et des phrases qui, seule, permet une lecture courante intelligente. » Ces élèves constituent donc une très faible minorité.
Note du CDEN : voir ici : www.laviemoderne.net/forum/les-nouveaux-...jeunesse/23379#23379
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