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"La vérité sur les illettrés scolaires" (Magali Gaubert)
- Loys
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Deux autres articles de Magali Gaubert sur "Skholè" :
skhole.fr/la-m%C3%A9thode-alphab%C3%A9ti...i-par-magali-gaubert
skhole.fr/a-l-ecole-des-nouveaux-rythmes-par-magali-gaubert
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Ensuite, les études anglo-saxonnes, et notamment celle du National Reading Panel ne donnent aucun indice en faveur des méthodes alphabétiques. Elles disent simplement qu'un apprentissage explicite des correspondances graphèmes-phonèmes est statistiquement relié à de meilleures performances en lecture chez la moyenne des lecteurs. Ces études montrent donc la supériorité des méthodes dites phoniques sur les méthodes de type embedded phonics et whole language, deux méthodes sans équivalent français.
Par contre, elles ne montrent pas la moindre différence de performance entre méthodes synthétiques (alphabétiques, donc) et analytiques (qui sont globales, mais qui ne doivent pas être confondues avec la méthode idéo-visuelle), ces deux catégories de méthode utilisant systématiquement un apprentissage explicite de ces correspondances (contrairement à ce qui est dit dans votre article).
A l'heure actuelle, aucune étude n'a été faite sur le sujet, et le choix entre méthodes analytique et synthétique ne peut être fait sur des arguments scientifiques. A vrai dire, on a des arguments assez forts pour dire que les méthodes alphabétiques sont moins efficaces que les méthodes analytique, notamment du point de vue de l'automatisation de la lecture (voir à ce sujet mon article sur l'apprentissage de la lecture, disponible via de lien : Apprentissage de la lecture : des mythes pédagogiques aux faits scientifiques ).
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- Loys
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Etonnant, non ?A l'heure actuelle, aucune étude n'a été faite sur le sujet,
Je vois une contradiction entre vos deux phrases, à moins que les arguments en faveur des méthodes "analytiques" (définissez) ne soient pas "scientifiques" !...et le choix entre méthodes analytique et synthétique ne peut être fait sur des arguments scientifiques. A vrai dire, on a des arguments assez forts pour dire que les méthodes alphabétiques sont moins efficaces que les méthodes analytique
En tout cas une chose est sûre : les élèves ont plus de difficultés en lecture qu'avant.
Pour les biais méthodologiques de l'étude de Deauvieau, vous n'argumentez guère.
Je tâcherai de lire votre article.
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Quelques remarques :
en ce qui concerne l'étude de Deauviau, les biais méthodologiques sont bien identifiés (voir ce qu’en dit R. Goigoux par exemple) : évaluation des performances des élèves à la fin du cours préparatoire mais pas au début de l’année, rien sur l’origine sociale des élèves, leur âge, l’expérience des enseignants… Sans parler des classes « déviantes » exclues de l’étude, par exemple celle où on enseigne avec un manuel syllabique « comme s’il s’agissait d’un manuel mixte » et dont le « rendement pédagogique moyen […] ne saurait surprendre ».
Une méthode analytique part d’un mot connu des enfants pour l’analyser en le décomposant : « maman » a deux syllabes, ma et man… C’est une alternative complémentaire à une méthode purement synthétique où tous les mots sont entièrement déchiffrables (ce qui ne signifie pas qu’on soit dans une lecture-devinette, ni qu’on apprenne des mots en global). C’est une méthode où on va pouvoir introduire des mots comme « un », « elle », « est » avant le mois de février.
Et non, apprendre et lire un mot qui n’est pas entièrement déchiffrable ce n’est pas faire « une reconnaissance globale » : elle, ELLE, Elle et même les fantaisistes elLE et eLLE ne sont qu’un seul et même mot même si leur forme globale est différente.
Merci pour votre article Mewtow. Petite remarque : « la seule différence entre lecture et compréhension du langage oral tient dans la porte d'entrée utilisée ».
L’écrit a des spécificités (syntaxe, vocabulaire, reprises anaphorique, énonciation…) qui font que des enfants avec une compréhension du langage oral correct peuvent éprouver des difficultés devant l’écrit.
La réduction de la compréhension de l'écrit à celle de l'oral plus la capacité à décoder est à nuancer.
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Non, il n'y a pas que les méthodes "syllabiques" strictes qui apprennent à lire et à écrire. Stanislas Dehaene lui-même reconnaît que lorsque les mots appréhendés visuellement (pour ne pas utiliser le terme de "global" actuellement assimilé à "galeux", "dangereux", voire pire) sont rapidement décortiqués et intégrés au panel de mots déchiffrés, ils aident à l'acquisition de la lecture.
Je sais que ce n'est pas à la mode et que les opinions tranchées et les exclusions franches et massives sont plus confortables que les avis modérés et argumentés mais le jour où l'on sortira enfin de ces raisonnements en noir et blanc, on aura fait un grand pas en avant et plus nombreux seront les enfants sortant du CP en sachant lire couramment.
Par ailleurs, qu'ils aient appris à bien lire avec une méthode analytique (vraie méthode mixte et non non-méthode présentant des syllabes alibis au milieu d'une purée d'approche idéovisuelle de textes longs) ou synthétique (ba-be-bi-bo-bu qui rassure tout le monde), les enfants ne savent pas lire comme des adultes à l'issue du CP.
Si le CE1 puis le CE2, le CM1 et le CM2 ne proposent pas un entretien quotidien des capacités de déchiffreur rapide associé à une progression exponentielle des quantités et des difficultés des textes proposés à la lecture, il ne faut pas s'étonner si des élèves arrivent en 6e avec des capacités de lecteurs d'enfants de CP...
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www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article179
Une défense de J.Deauvieau, et réflexion sur le rapport pratique/méthode :
www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article183
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Attention : ça n’a rien à voir avec une quelconque méthode syllabique ou globale, c’est une description des processus de lecture tels qu’on les connait aujourd’hui (voir encore Dehaene par exemple).
Donc affirmer que dans les méthodes mixtes « l’enfant est confronté à l'épreuve de haute voltige qui consiste à jongler entre différentes pistes de lecture. Un exercice intellectuel épuisant, stérile, néfaste. » n’a pas tellement de sens.
Tant qu’il n’est pas un lecteur expert qui utilise quasi exclusivement la voie directe (et comme le dit Doublecasquette ça dépasse très largement le cadre du CP) il va utiliser ces deux voies (même s’il apprend avec une méthode alphabétique car il va lire les mots fréquents connus par la voie directe).
Les lectures réitérées à haute voix (qui avaient été sans doute trop délaissées) permettent justement de travailler la voie directe et sont remises en avant (par exemple sous forme d’ateliers de « fluence »).
Non, tout ce qui n’est pas 100% alphabétique n’est pas le diable de la globale qui revient sous un déguisement.
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La syllabique est-elle réactionnaire? ( Jean-Pierre Terrail, sociologue, 2006)
www.journaldumauss.net/?La-syllabique-est-elle
Brillant et difficile à parer.
Lutter contre l'illettrisme (2002)
Apprendre à lire n'est pas bien difficile, mais c'est très sérieux. (2006)
(Marc Le Bris, instituteur)
marc.le.bris.free.fr/pages/preactions.html
Court et efficace.
Enseigner la lecture, une question de méthode ou à chacun sa méthode? (Janine Reichstadt, professeur d'IUFM, 2014)
www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article183
Pour se poser les bonnes questions. Méthode, pratique...qu'est-ce qu'une méthode au fond? Et qu'est-ce que lire?
Méthodes de lecture, un débat à reprendre d'urgence (Véronique Blanc-Blanchard, professeur des écoles, 2014)
www.snalc.fr/national/article/305/
Synthèse claire des arguments.
Concrètement, comment faire?
Pourquoi et comment j'enseigne le b.a.-ba ( Rachel Boutonnet, Ramsay, 2005)
"Apprendre à lire, c'est vraiment simple" (Catherine Huby, maîtresse d'école, 2014)
De la naissance à 5 ans :
doublecasquette3.eklablog.com/apprendre-...nt-simple-a107933366
De 5 à 7 ans :
doublecasquette3.eklablog.com/apprendre-...-simple-2-a107976460
doublecasquette3.eklablog.com/apprendre-...-simple-3-a108026674
doublecasquette3.eklablog.com/apprendre-...-simple-4-a108154832
doublecasquette3.eklablog.com/apprendre-...-simple-5-a108206774
Et chez les grands au collège, ça donne quoi?
skhole.fr/dysorthographies-au-coll%C3%A8...marc-olivier-sephiha
(Ames sensibles s'abstenir...)
Pour aller plus loin :
"Les méthodes : quels termes, quelle histoire?" (Par le GRIP)
ecolereferences.blogspot.fr/2011/07/meth...limportance-des.html
Historiques, analyses, points de vue (Michel Delord, professeur de mathématiques)
michel.delord.free.fr/lecture.html
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Enseigner est une science (Stanislas Dehaene, 2013)
www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/20/...ce_4338294_3232.html
Entretien entre Jean-Pierre Terrail et Vincent Peillon (Télérama, 2012) :
www.telerama.fr/idees/comment-sauver-l-e...re-terrail,86480.phpJPT. - J'ai confectionné un manuel d'apprentissage de lecture, selon la méthode syllabique, testé en 2009-2010 dans douze classes de CP, dont sept en ZEP. A la fin de l'année, sept enfants seulement n'étaient pas entrés dans la lecture. Les maîtresses me disaient qu'elles n'avaient jamais vu des enfants avec une telle qualité de vocabulaire, d'écriture, d'orthographe. Or, on n'a jamais fait d'études en France sur l'efficacité des méthodes, à cause du principe de l'autonomie pédagogique. Aux Etats-Unis, de nombreuses enquêtes montrent la supériorité manifeste de la méthode syllabique, notamment avec les enfants des classes populaires. Pourquoi ne mène-t-on pas, avec des statisticiens hors de tout soupçon, des enquêtes de comparaison ?
V.P. - Heureusement, cela se fait dans l'université comme d'ailleurs au ministère ! Il y a, vous avez raison, des méthodes plus efficaces que d'autres. Mais les méthodes relèvent des libertés pédagogiques. Evitons que l'école ne soit le lieu d'affrontement d'expertises. Il nous faut construire une culture commune, ce qui suppose que chacun décentre un peu son point de vue. Les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation permettront d'enseigner les bonnes méthodes.
La controverse autour de l'unique enquête :
"Deauvieau versus Goigoux, les textes de la polémiques"... (par le Groupe de démocratisation scolaire):
www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article179
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