Railler la pseudo "ruine de l’enseignement" mais s'alarmer d'une démocratisation qui "régresse" : l'éternelle contr… twitter.com/i/web/status/8…
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L'anti-"déclinisme" : Chroniques d'hier et d'aujourd'hui
- Loys
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Comme dit si bien Michel Delord, si tout va bien, à quoi bon "refonder" l'école ?

Pendant que nous y sommes, continuons de recenser également les articles qui continuent de fustiger le "déclinisme" ou bien, à rebours, ceux qui accusent l'école de n'avoir pas changé.
Sur l'anti-déclinisme, on peut également lire avec profit les fils de discussion suivants :
- L'enquête PIAAC
- L'illettrisme selon les générations
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Voir aussi : "L'âge d'or n'a jamais existé" dans "Libération" du 5/09/2002. Le niveau en français a-t-il baissé ?
Denis Paget dit: On n'en sait rien. Il n'existe pas d'instrument de mesure rigoureux pour l'affirmer. Même la comparaison que cite Luc Ferry à partir du certificat d'études de 1920 est tronquée : à l'époque, les instituteurs ne présentaient que leurs meilleurs élèves à l'examen.
…Mais n'en restons pas là : disons aussi que dans d'autres domaines, les élèves sont meilleurs. C'est vrai en mathématiques.
Autre exemple dans le "Café pédagogique" du 30/09/2011 : "Quelques rappels historiques" par Jean-Louis Auduc.
blogs.mediapart.fr/spinoza1670/blog/1711...l-baisse-ou-il-monte
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Michel Delord a analysé de manière magistrale cet article en 2003 et je recommande chaudement la lecture de son analyse que l'on peut télécharger à cette adresse : "C. Thélot – P. Joutard – B. Dancel – J. Chupin ou Et propter vitam, vivendi perdere causas. Pour vivre, perdre la raison de vivre"
Les choses ont bien changé en dix ans...

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Ce constat serait donc sans appel et le niveau des élèves moins bon qu’il y a vingt ans, dix ans ou même quelques années ? Difficile de conclure autre chose de ces travaux. Reste peut-être juste à glisser qu’il est des disciplines (langues vivantes, sciences économiques et sociales) où le niveau monte un peu ! Preuve qu’au fil du temps l’école s’adapte et ses savoirs aussi. La limite de ces bouleversements étant évidemment de maintenir une maîtrise suffisamment fine de sa langue maternelle pour bâtir d’autres savoirs dessus…
Dans "Le Monde" du 26/06/13 : "Au certificat, seul un élève sur deux réussissait l'histoire" avec Claude Lelièvre
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Et notamment ces considérations de Jean-Pierre Jaffré :
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Et en 2008 : "Faut-il en finir avec la pédagogie ?" , conférence donnée dans le cadre du GREP, le 22 novembre 2008 à Toulouse
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www.laviemoderne.net/forum/cursus-et-exa...-bas-bruit-l-expressEmmanuel Davidenkoff dit: Cette évolution se nourrit de deux représentations solidement ancrées. La première est bien résumée par le dicton selon lequel "ce qui est rare est cher". En se banalisant, le bac aurait perdu de sa valeur - variante de la même représentation: "le niveau baisse".
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Autre article qui m'avait échappé : "Education : l’école à Papa ? C'était la cata !" par Véronique Radier du "Nouvel Obs" du 9/09/14.
C'est le nouvel argumentaire pour concilier naufrage de l'école et progressisme réformiste : l'école est peut-être en faillite mais c'était pire avant. Brillant !

A noter que le déni de la faillite continue d'exister mais n'empêche pas de proposer des solutions que rien pourtant ne rend nécessaire.

Et qu'en pense le "Nouvel Obs" ? Citons certains de ses articles de 2013 :Le niveau baisse… Les jeunes d'aujourd'hui ne savent rien. Le bac, donné à tout le monde, ne vaut plus tripette. Combien en sont convaincus et… consternés.
- "La France parmi les mauvais élèves du Pisa 2012"
- "Pisa: la France recule vers la moyenne, les inégalités scolaires creusées"
- "Pisa : la France championne des inégalités à l'école ?"
etc.
C'est effectivement sur le constat des bases qu'il faut réfléchir puisque c'est le seul élément de comparaison avec "l'école à Papa". mais ça, le "NouvelObs" s'en garde bien.Comme chaque rentrée, des essais retentissant le proclament haut et fort : "Tableau noir" pour le très virulent Jean-Paul Brighelli qui hurle à la faillite, au désastre de notre école : "On ne donne même plus les bases".

Même les progressistes s'en alarment, pour la lecture par exemple.
Tiens, un curieux conditionnel...Le linguiste Alain Bentolila lance, lui, un cri de colère : "Comment sommes-nous devenus si cons ?", criant lui aussi à la faillite d’une école qui tirerait les élèves vers le bas.
Comparer les compétences des générations (en référence à l'enquête PIAAC de l'OCDE en 2013) est problématique comme le montre [url]cette analyse[/url].Les jeunes plus compétents que les seniors… en moyenne
Ils ont tout faux ! L’OCDE nous révèle en effet dans son édition 2014 de Regards sur l'Education, que les jeunes générations à travers le monde sont en réalité bien plus compétentes que leurs aînés, formés à cette fameuse école "d'avant".
S'ils n'ont perdu de leur valeur, pourquoi le niveau de la France dans PISA reste-t-il stable sur la période 2000-2012 quand le taux d'accès au bac (+15%) ou le taux de mentions (pratiquement +100%) explosent sur la même période ? Et comment se fait-il que le diplôme protège de moins en moins du chômage ?Plus diplômées, on le savait déjà, mais ces diplômes, loin d'avoir perdu leur valeur en étant obtenus par un plus grand nombre, répondent bien à un meilleur niveau. Ainsi, les 25-34 ans sont bien plus nombreux à obtenir le score maximal en littéracie (capacité à comprendre un texte écrit à en analyser les informations (18%) que les 55-64 ans (5%), soit 13 points d’écart, dans les 24 pays étudiés.
Quelle est la durée moyenne de scolarisation et le niveau d'études atteint par les 55-64 ans (pour ceux qui ont bien été scolarisés en France) ?... En France aussi
C’est bien sûr également vrai en France où l’écart de compétence entre les générations atteint 11 points. Et nous partions de bien bas, avec 3% seulement de très "compétents" parmi les 55-64 ans, contre 14% chez 25-34 ans.
Heureusement puisqu'on atteint des taux de diplomation du supérieur records... Depuis un quart de siècle le nombre d’inscrits dans le supérieur a ainsi bondi près de 40%.Bonne nouvelle, loin des élèves vers le bas notre école a réussi à rapprocher les plus jeunes désormais de la moyenne internationale dans ce domaine.
Un écart très facile à combler, s'agissant de l'attribution des diplômes...Vous avez dit excellence ?
L’OCDE nous avait déjà révélé voici une quinzaine d’années que nous n’étions pas, comme nous le pensions un pays très éduqué et savant, puisque la part des diplômés de l’enseignement supérieur en France était très inférieure par exemple à celle des Etats-Unis.
Quel scoop ! Il fallait attendre 2014 et un rapport de l'OCDE pour le découvrir. Quels experts de l'éducation, au "Nouvel Obs" !Cette fois elle nous apprend que notre mythique école "d’autrefois", celle qui était censée conférer à tous une certaine excellence, laissait en réalité l’immense majorité des élèves à un faible niveau de compétence.

Mais au fait, quand Brighelli parle du naufrage de l'école, il parle bien des "bases", pas du taux de diplomation. Voilà qui permet de bien noyer le poisson...
Et certains qui ont suivi l'apprentissage, par rapport à ceux qui obtiennent le bac aujourd'hui ?Avec, chez nous, des écarts plus importants de compétence entre les adultes selon leur niveau d'étude qu'ailleurs. Autrement dit, ceux qui n'ont pu poursuivre dans le secondaire ou le supérieur sont d'avantage pénalisés dans leur capacité à s'adapter, à évoluer, à trouver ou retrouver un emploi.

Mais ça n'a rien à voir avec la "valeur" des diplômes, bien sûr.Pire, a niveau égal, les Français se révèlent moins compétents qu’ailleurs : seuls 19% de nos diplômés du sup obtiennent le score maximal en littéracie, contre plus de 30% en Australie, Finlande, Pays-Bas ou encore en Suède, et 25% en moyenne à travers les pays enquêtés.

En France tous les élèves accèdent au niveau secondaire, ce qui est loin d'être le cas de tous les pays de l'OCDE...Et ce mauvais score national se retrouve parmi ceux qui ont seulement suivi des études secondaires, ou primaires, quelle que soit la génération : là aussi leurs niveaux de compétence sont inférieurs à la moyenne de l’OCDE.
C'est vrai : il est urgent de former les 55-64 ans (qui travaillent tous bien sûr) pour les préparer à la vie professionnelle !L’organisation internationale nous invite en conséquence, à former les plus âgés et les moins qualifié des salariés. Une urgence sociale mais aussi économique.

En fait toute la mauvaise foi de l'article repose sur l'ambiguïté d'un système inégalitaire... dont on fait croire qu'il n'était pas efficace.

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- Desbois
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Quelle est la compensation ? Savent-ils autre chose ? Je ne sais pas... Je ne vois pas. Certes, je ne connaissais pas les lois normales et autres joyeusetés statistiques, mais ce ne sont que des compétences presse-calculette sans fondement théorique ni formateur. Étonnant, non ?
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- archeboc
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Les transformations du plan ont disparu depuis longtemps : plus d'exercice 1
Idem pour les coniques : plus d'exercice 2
On pourrait détailler pour le problème tout ce qui a disparu, c'est ahurissant...
Et le sujet de 1983 était plus difficile...
C'est décourageant. Mes TS cette année rament sur des fractions, on en est là. Qui peut affirmer sans rigoler que le niveau monte ?
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- archeboc
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Ils sont en phase avec leur ministre, qui ne se souvient plus de ce qu'est l’hypoténuse, et semble incapable de faire de tête une division par 10.Desbois dit: C'est décourageant. Mes TS cette année rament sur des fractions, on en est là. Qui peut affirmer sans rigoler que le niveau monte ?
forum.hardware.fr/hfr/Discussions/Viepra...08_746.htm#t39611872
(notez le titre du topic : de profundis clamavi - je laisse Loys traduire)
Merci pour le sujet de bac d'il y a trente ans. Surprenant : il n'y a pas de dénombrement. Ce n'était pas encore au programme ?
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[ La nouvelle ministre doit comprendre qu'il est nécessaire qu'un élève de primaire doit savoir tout simplement LIRE ,ECRIRE et COMPTER.C'est déjà pas mal!Et c'est tout! ]
Je continue à penser qu'il devrait normalement être universellement admis par 100% des français et des profs que l'école devrait apprendre à lire, à écrire et à compter, et que cela n'est pas suffisamment rappelé.
A ce sujet, je constate avec dépit que Loys n'a toujours pas créé de rubrique de propositions positives pour lesquelles les lecteurs pourraient voter. Or, on peut déplorer et critiquer à l'infini avec la subjectivité personnelle propre à chacun, mais ça ne peut en rien remplacer des propositions positives qui, SEULES, permettraient aux bonnes volontés d'avancer réellement dans une meilleure direction.
PS - au passage, je ne vois pas bien l'utilité de dénigrer gratuitement l'enseignement des probabilités et des statistiques : ce sont des matières dont j'ai quasiment le meilleur souvenir de toute ma scolarité et qui, au contraire de la plupart des autres matières du collège et du lycée, peuvent servir dans la vie courante
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- archeboc
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J'aimerais des exemples concrets d'usage dans la vie courante. Par ailleurs, il me semble que les probas enseignés il y a 15 ou 30 ans n'ont plus rien à voir avec celles d'aujourd'hui. En particulier la disparition du dénombrement rend totalement impossible le moindre calcul.Jack Mc Coy dit: PS - au passage, je ne vois pas bien l'utilité de dénigrer gratuitement l'enseignement des probabilités et des statistiques : ce sont des matières dont j'ai quasiment le meilleur souvenir de toute ma scolarité et qui, au contraire de la plupart des autres matières du collège et du lycée, peuvent servir dans la vie courante
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Quant à dire si les probas sont plus utiles dans la vie courante, je n'en sais rien, pour moi l'utilité des maths, si tant est qu'elles dussent en avoir, réside essentiellement dans l'enseignement de la rigueur et de la logique, dans le principe du doute perpétuel face aux affirmations gratuites, ce qu'on parvenait à faire à l'aide de la géométrie, qui a quasiment disparu.
Aujourd'hui les élèves sont dans leur grande majorité des oies qu'on gave de connaissances saupoudrées sans structure, c'est navrant, et tout le monde s'en fout...
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- Loys
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L'adjectif "vieux", dans la langue actuelle, renvoie à tout ce qui est indigne d'intérêt.L’indécrottable retour de la vieille école
Pourquoi tout amalgamer ?RÉTRO Baisse du niveau, égalité et mixité, manque de discipline… Moult ouvrages revisitent les enseignements d’autrefois. Et si c’était mieux maintenant ?

Les clichés ont peu d'intérêt. En revanche la réalité du niveau...La craie qui crisse. Les plumes Sergent-Major qui glissent de l’encrier au cahier ; les leçons de choses à observer les cotylédons d’un haricot ; les fleuves et les montagnes qui se détachent sur les cartes de Paul Vidal de La Blache ; et puis aussi les bons points, l’instituteur, ce «combattant du savoir» façonné par Jules Ferry, qui pose, fier, avec sa classe de garçons.
Comme un jet de sépia lancé sur des centaines de pages, les ouvrages qui revisitent l’école d’hier défilent. Ainsi, a-t-on pu, cette année, réviser les Méthodes de lecture de notre enfance (de Philippe Simon), enchaîner avec une histoire de Lycéens (de Marie-Hélène Westphalen), prolonger encore récemment avec Une si belle école, nous l’avons tant aimée (de Christian Signol), initialement un roman, qui a cartonné dans les 200 000 ventes. A peine le temps de le refermer que déjà paraissait la Vraie Histoire des instits, signé Olivier Magnan. Que des beaux livres. Un sacré sillon que celui du passé, souvent mâtiné de nostalgie. Creusé, labouré, magnifié par des clichés de gosses dont on inspectait les ongles et les cheveux, qui se tenaient bien en rang avant d’être studieusement penchés sur leurs cahiers, qui savaient lire, compter, décrocher le fameux certif…
En même temps à quoi bon une "refondation" si l'école va si bien ? La contradiction n'effleure pas notre journaliste. Par, les réformes par elles-mêmes, peuvent être parfaitement critiquables...A écraser une petite larme avec le revers de son tablier ? Stop. «C’est un classique qui revient régulièrement. Quand on n’a pas d’utopie porteuse, on se réfère à un passé mythique. Comme en ce moment, faute de cap. On a beau parler de refondation de l’école, l’idée ne passe pas dans le grand public et chez une partie des enseignants.
Je vois mal en quoi un niveau qui serait meilleur relèverait du "mythe". Si on observe qu'il y avait moins de chômage avant le premier choc pétrolier, cela relève également du mythe ?Et comme, dans le même temps, la France n’est pas très bien placée dans les classements, notamment dans la lutte contre les inégalités. On en revient à nos mythes, telle l’école de la IIIe République, qui, dans nos esprits, englobe aussi la IVe République», analyse l’historien de l’éducation Claude Lelièvre.

Avec le terme "mythe" il s'agit de discréditer toute critique objective. A noter que Claude Lelièvre est moins un historien de l'éducation qu'un acteur engagé de l'école (ayant contribué, par exemple, au programme éducation de l'actuelle majorité).
C'est bien de poser la question, c'est mieux d'y répondre. On laisse ici entendre que la forme prévalait sur le fond, comme si l'un et l'autre n'étaient pas indissociables.Mais au fond, par-delà ces ouvrages qui, certes, ne manquent pas de charme, l’air si lancinant du «c’était mieux avant» sonne-t-il juste ? Inspection du passé-présent.
Avant, les écoliers maîtrisaient mieux le français ?
On se pâme sur les belles pages d’écriture, à l’encre bleue ou violette. Comme le raconte l’ouvrage de Christian Signol, «le débat a fait rage, à la fin du XIXe siècle, entre les tenants de l’écriture droite et ceux de l’école penchée : c’est la première qui a été retenue comme mieux à même d’éviter mauvaises postures et scolioses». Belle préoccupation. Belles lignes régulières aussi. Mais quid du contenu et, surtout, des fautes ?
Un stylo dont l'écriture est plus facile... et plus malpropre.Les écoliers ont-ils perdu leur maîtrise de notre si complexe orthographe, avec - entre autres - l’autorisation du stylo-bille en 1965 ?
Avec l'argument du relativisme, qui pose la baisse comme subjective, aucune baisse objective ne pourra jamais être constatée.«La question de l’orthographe est une sorte de totem français. Une obsession qui n’existe que chez nous. Et déjà au début du XXe siècle, on se plaignait d’une crise de l’orthographe. C’est récurrent. C’est encore revenu à l’entre-deux-guerres. A cette époque, on accusait la méthode de lecture globale non pas de ruiner la lecture, comme ce fut le cas dans les années 70-80, mais l’orthographe.»

Voilà qui est en même temps un aveu de l'effondrement et en même temps que l'aveu qu'on pourrait bien se passer d'exigences aussi inutiles. On se demande bien pourquoi "Libération" accorde encore autant d'importance à l'orthographe d'ailleurs...Mais, quand même, on est moins bon qu’avant, non ? «Ce qui est certain, c’est qu’avec l’allongement progressif des vacances, au siècle dernier, la fin des cours le samedi, etc., les écoliers d’aujourd’hui passent quasiment moitié moins de temps à faire du français que sous la IIIe République. Or, l’apprentissage de l’orthographe usuel requiert beaucoup d’heures. Il faut savoir ce que l’on veut, c’est tout.»
La langue, voilà qui suffit bien, puisque sa maîtrise conditionne tous les apprentissages. Le relativisme est ici très orienté.Avant, le niveau était globalement plus haut ?
Dites «niveau», et voilà des clichés du feu sacro-saint certificat d’études qui déboulent. «Mais de quel niveau parle-t-on ? Quelles générations compare-t-on précisément ? Sur quelles matières ?» balaie Claude Lelièvre.
Dans les années 30 la moitié d'une génération déjà...«Dans les faits, seule une minorité décrochait le fameux certif, enchaîne Olivier Magnan...
Dommage : cette "expérience n'est consultable nulle part.... qui rapporte une expérience décoiffante : En 1986, parce qu’on a mis la main sur 3 000 copies de certificats d’études, de 1873 à 1877 dans la Somme, on décide de faire passer (tous biais corrigés) les mêmes épreuves à 3 000 élèves dans toute la France.» Et ? «C’est la fin du XXe siècle qui l’emporte ! rapporte Magnan...

S'agirait-il plutôt de cette expérience de la DEPP dont parle Michel Delord, comparant des élèves des années 20 et des élèves de 1995 ? A consulter ici l'analyse de celui-ci : michel.delord.free.fr/cep96.pdf
L'expression orale et l'expression écrite sont de "nouvelles" compétences ? Les élèves ont des compétences "informatiques" ? 'L'ouverture sur le monde" est une compétence ?...avant d’ajouter : Plutôt que de parler de niveau, on devrait se pencher sur les nouvelles compétences demandées aux élèves : expression orale, écrite, recherche d’information, informatique, ouverture sur le monde…»

C'est vrai qu'il est plus prudent de ne pas parler des "anciennes compétences", comme la lecture, l'écriture et le calcul, qui ne servent plus à rien dans le monde actuel.
A noter la logique étrange de M. Magnan : les élèves de la fin du XXe siècle auraient un meilleur niveau que ceux de la fin du XIXe mais "plutôt que de parler de niveau, on devrait"...
Je ne crois pas avoir jamais rencontré quelqu'un qui réclamerait le retour à une école non mixte...Avant, les filles et les garçons étaient bien rangés par sexe ?
On débat aujourd’hui d’une école chargée de lutter contre les stéréotypes de genre. On a raison, quand on observe que les filles réussissent mieux que les garçons dès l’école primaire, mais qu’à l’arrivée, 28% seulement des diplômes d’ingénieurs sont décrochés par des femmes. «Mais on revient de loin, comme le souligne Olivier Magnan. Si le mot mixité est entré dans le dictionnaire en 1842, les textes officiels de l’Education nationale ne l’utiliseront qu’à compter de 1957 !» «L’école républicaine ne pouvait pas lutter contre tout, modère Claude Lelièvre. Elle a lâché sur la mixité face à l’Eglise, qui redoutait des comportements sexuels débridés. Finalement, la mixité a commencé à s’instaurer au début des années 60, donc avant 1968. Derrière cela, il y avait l’idée que les filles soient moins godiches et les garçons moins violents.» Tiens, tiens, qui a dit qu’il fallait lutter contre les stéréotypes ? En tout cas, s’il s’en trouve aujourd’hui pour crier à la confusion des sexes, la mixité est bien installée. Et ce, n’en déplaise au défunt écrivain Jean Dutourd, qui sur ce sujet déclarait : «Que croyaient-ils qu’il sortirait de la mixité sinon une grande valse des pucelages et la transformation méthodique des lycées en bordels ?»

Poser la question, c'est y répondre.Avant, l’école était plus disciplinée ?
Oreilles longuement tirées par un maître qui sait se faire respecter, coups de règle de bois ou de fer, et puis le bonnet d’âne : pas un livre sur l’école d’antan ne manque d’afficher la tête d’un gosse mortifié sous le fameux couvre-chef. Comment regretter cette sévérité passée, ces dérapages d’autorité, bref cette forme de pédoplégie, soit la pédagogie par les coups ?
Bon, aujourd'hui, ce sont les professeurs qui prennent les coups : comme quoi le progrès est bien avancé !

Voire l'absence de sanctions réelles dans les établissements les plus difficiles...«La IIIe République avait pourtant d’emblée banni les châtiments corporels à l’école», explique Olivier Magnan, avant d’ajouter : «La tolérance de la gifle ou du tirage d’oreilles a pourtant reçu la "compréhension", pendant des décennies, des familles, complices dans une certaine limite de l’éducation par les coups.» Et aujourd’hui ? Selon Olivier Magnan (1) : «Si un ou une instit reste un être humain dont la patience pédagogique connaît des limites, l’immense majorité des sanctions se réduit à des punitions à faire signer ou à des détours par le couloir.» Encore un bon point pour aujourd’hui.
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101 000 en fait, et moins si on ne compte pas le brevet.D’après l’Éducation nationale, 140 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme et sans qualification professionnelle.
Partez de ce constat-là, c’est le seul moment du débat qui sera constructif et apaisé.
En l'occurrence la suppression du redoublement est bien binaire : il n'est rien proposé en échange.Il est plus compliqué de débattre sur comment améliorer l’école –par exemple en évaluant mieux pour faire progresser les élèves– que de lancer un débat «pour ou contre la suppression des notes». Donc optez pour le deuxième. Surtout quand on sait pertinemment que ces notes, elles, ne seront jamais totalement supprimées étant donné que le bac reste un examen noté et que le lycée vit dans l’attente du bac. Bref, c’est le tour de magie à appliquer au débat scolaire: un coup de baguette et toute réflexion devient opposition binaire.

Et si le CNESCO l'a dit...On l’a vu avec le redoublement –avant de le revoir avec les notes–: une pratique beaucoup plus répandue en France que dans les autres pays développés. Globalement, le redoublement coûte cher (une année de scolarité en plus, n’a pas un coût négligeable: 1,6 milliards par an) et produit peu, voire pas d’effets positifs sur le niveau des élèves, comme l’explique le Conseil national de l’évaluation du système scolaire).

Comprendre donc que le débat n'a pas lieu d'être.Les spécialistes de tous bords, les experts réunis dans la commission mise en place pour phosphorer sur la Refondation à l’été 2012, et les politiques qui se sont penchés sur la question, comme, par exemple, l’ancien ministre de droite Luc Chatel en 2010, s’accordent à dire qu’il faut remplacer le redoublement par des pratiques de remédiation plus efficaces comme le suivi individuel des élèves.

Ah ces gens qui ne savent pas ce qui est bon pour l'école...Ce qui n’a pas empêché Europe 1 de sortir un dossier comme un scoop en octobre dernier, titré «La fin du redoublement ?» en évoquant un tremblement de terre dans l’Éducation nationale, alors qu'experts de droite et gauche étaient d'accord... et que le texte de loi était prêt depuis 18 mois. Le syndicat SNALC, important mais tout de même minoritaire, prend alors la parole, et occupe logiquement la moitié de la plupart des débats comme ici.
En l'occurrence le Snalc n'a fait que pointer que le redoublement n'était remplacé... par rien.
Mais puisque le redoublement est déjà très limité dans sa pratique depuis trente ans, comment se fait-il que les progrès ne se soient pas faits sentir ?On passe de: «le redoublement fonctionne mal et sa pratique doit être très limitée» (elle l’est déjà) à «pour ou contre»… C’est d’ailleurs le sujet du Ce soir où jamais du 6 décembre finement titré «école en crise, faut-il supprimer le redoublement?»

Certains ont bien prétendu qu'il fallait le faire.. .Bon, trois minutes après l’animateur se demandait s’il fallait ou non supprimer le stylo:

Les journalistes comme les autres, malheureusement.Quand on prononce le mot école, les individus sont replongés dans un passé ancien, mythifié et très personnel. Il ne faut pas oublier de laisser aller chacun à ses souvenirs émus.
L'argument de l'intime n'est retenu qu'à charge ici...Augustin Trapenard, normalien et agrégé, dit très rapidement, sans que l’on comprenne si c’est en tant qu’ancien élève ou ancien prof, qu’il n’a pas eu de problème avec les notes. Il n’y a donc pas de problème avec les notes.
C'est fou ! Pourtant tout le monde sait que le taux d'échec au bac est monstrueux !Récemment lors d’une conférence organisée par la Ligue de l’enseignement j’entendais mon collègue Emmanuel Davidenkoff s’interroger: «Si l’école ne change pas c’est parce que pour la plupart des gens, elle fonctionne très bien.»
Caricaturer la tradition scolaire, c'est sans doute la meilleure façon d'organiser un débat bien ringard sur l'école...Le Goût de la tradition
Surtout, plus encore que vos propres souvenirs, convoquez ceux de vos grands parents, de l’époque où tout le monde connaissait le nom des affluents et des confluents de l’hexagone et où les départements et chefs lieux de France et de Navarre n’avaient de secrets pour personne. L’école des Choristes peut-être.
Qui a dit le contraire ? Mais ce qui devrait inquiéter, c'est que l'école a bien changé et que néanmoins les inégalités n'ont fait que se creuser.Peu importe si l'école qui n’a jamais été très égalitaire (oui oui même et surtout sous la IIIe République...
Sur certains points objectifs, le «c’était mieux avant» est difficile à nier pourtant...Pourtant, l’idée que l’école «c’était mieux avant», semble bien ancrée dans les esprits et pour les conservateurs, le problème c’est que l’école a déjà beaucoup trop changé!
Caricaturer ceux qui ont pensé critique sur cette évolution, c'est également organiser un débat bien ringard. Comme pratiquer l'amalgame.
Personne ne croit à un âge d'or de l'école et personne ne veut revenir à la troisième république. En revanche il serait temps de prendre conscience que cette école républicaine était plus efficace s'agissant des enseignements fondamentaux . Et à cela il y a de nombreuses raisons, dont certaines sont assez évidentes.Ceux du Figaro Magazine par exemple qui publiait pratiquement le même dossier sur l’enseignement de l’histoire à la rentrée 2011 et à la rentrée 2012 avec des illustrations issues de manuels… des années 50 ou 60, l’enfance des grands parents d’aujourd’hui. L’époque de Jules Ferry, elle, est encore associée, souvent de manière floue, à un âge d’or de l’école. Il faudrait revenir aux méthodes de lectures d’antan, à l’instruction plus qu’à l’éducation… à l’école de nos grands parents ou arrière grands parents.
On note que, pour Louise Tourret, la seule réussite possible est le bac. Effectivement, dans cette perspective, avec 77,3% d'une génération obtenant le bac, on s'approche d'une école idéale : l'âge d'or, c'est maintenant ! Mais si c'est le cas, pourquoi se plaindre de la France "championne des inégalités" ?C’est ce que défend Natacha Polony dans le même Figaro.
Mais l’école de la troisième République c’est 1 à 5% d’une classe d’âge au bac. En 1970 on en était à 20%. Si c’était mieux avant, ça l’était pour moins de monde.
Re-caricature des républicains, adeptes donc des châtiments corporels.Et puis cette école adulée et adorée est impossible à faire revivre telle quelle, plus personne n’a envie voir des enfants mis au coin avec des bonnets d’ânes ni n’accepterait l’idée qu’un prof frappe ou humilie.
Pour inventer les recettes d'aujourd'hui, il faudrait ouvrir les yeux sur la réalité de l'école, de la baisse objective de niveau, des conséquences du pédagogisme. Et ne pas caricaturer ceux qui veulent sauver en elle ce qui reste à sauver.L’historienne Mona Ozouf a publié cette année un court ouvrage sur Jules Ferry, il y a un an, au forum «l’année vue par l’histoire» (France Culture-Le Nouvel Obs) elle parle de «chimère anachroniques».
François Hollande a commencé son mandat sous la statue de Jules Ferry. Mais Nicolas Sarkozy aussi avait parlé de Jules Ferry pendant la campagne de 2012. La référence est tellement utilisée à toutes les sauces qu’elle permet surtout d’économiser une réflexion qui devrait davantage concerner l’avenir de l’école. C’est de la belle et courageuse ambition de la République des Jules qu’il faut s’inspirer, pas de son école. Pour inventer les recettes d’aujourd’hui.

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www.laviemoderne.net/forum/les-nouvelles...ecole?start=20#12790
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Comme d'habitude, le militant PS, ayant collaboré au programme de François Hollande, devient un très neutre "historien de l'éducation". Encore une vile "polémique assassine", sans doute !

Dans une veine simillaire, voir aussi cette tribune de Pierre Merle dans "Le Monde" du 28/05/15, qui n'hésite pas à se contredire en deux paragraphes. Extrait :
L’actuelle réforme du collège, à l’instar des vraies réformes, suscite les clivages habituels entre les nostalgiques des temps passés et ceux qui osent rompre l’immobilisme forcené d’une certaine élite. Déjà, lors de la grande réforme du bac de 1902, qui avait réduit la culture gréco-latine à la seule filière A (ex-filière L), des académiciens et latinistes poussiéreux s’étaient révoltés contre un projet qui allait creuser la tombe de la « vraie culture », celle des humanités ; la nouvelle filière C, latin et sciences (ex-filière S), allait promouvoir, disaient-ils, des légions d’incultes.
En 1963, la création du collège d’enseignement secondaire (CES), ancêtre du collège unique, avait suscité les mêmes récriminations. La Société des agrégés avait manifesté une hostilité résolue à l’égard d’un collège suspecté de concurrencer, et bientôt d’anéantir, l’enseignement secondaire du lycée qui débutait à l’époque dès la sixième : « toute confusion, toute fusion, tout amalgame entre enseignement long et enseignement court ruineraient l’un et l’autre ». En 2015, la même élite passéiste ressasse les vieilles antiennes séculaires : la fin de la culture, la ruine de l’enseignement, le nivellement par le bas. Il est temps de faire la différence entre des stéréotypes ânonnés jusqu’à la nausée et la connaissance !
Les comparaisons internationales menées dans le cadre des recherches Program for international student assessment (PISA) ont le grand mérite de montrer que la démocratisation du système éducatif français est faible et que, de surcroît, cette démocratisation progresse en Europe alors qu’elle stagne, voire régresse, en France : le niveau de compétences d’un élève demeure fortement corrélé à son origine sociale.
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C'est vrai que tout va bien aujourd'hui.René Haby dit: L'enseignement des lettres est malade nous dit-on. Le mot ''illettré'' est partout.
D'ailleurs, question bête : pourquoi refonder l'école ?
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Päul Raoult, président de la FCPE dans "Le Plus" du "Nouvel Obs" : "La réforme du collège critiquée : le déclinisme au service de l'élitisme et des inégalités"
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Les syndicats enseignants y étant opposé à 80%...Alors qu’en avril dernier le Conseil supérieur de l’éducation rendait un avis favorable avec une large majorité (51 pour, 25 contre, une abstention) en faveur de la réforme du collège...
Surtout que la FCPE ne répond pas aux questions qu'on lui pose......celle-ci est aujourd’hui l’objet de toutes les polémiques. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur la désinformation qui circule dans les médias, notamment à propos des langues ou des programmes, je n’y reviendrais pas.
Je repose ma question bête à @FCPE_nationale : à quelle discipline retranche-t-on pour faire du latin en EPI ?
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N'est-ce pas la ministre qui a évoqué un collège "dans l'impasse" ?Ce qui est moins souvent souligné, c’est l’idéologie du déclin de l’école à laquelle essaient de faire croire les opposants à la réforme pour la discréditer.
Paul Raoult en est resté à la rhétorique du déni, quand Najat Vallaud-Belkacem a adopté le catastrophisme de Vincent Peillon, allant jusqu'à qualifier d'immobilistes des lanceurs d'alerte sur le niveau mais opposants à la réforme. Il est assez amusant de confronter les deux discours, ou d'évoquer la contradiction qu'il y a à prôner l'anti-déclinisme et en même temps une nécessaire refondation de l'école.
C'est vrai que l'écart est abyssal... Mais heureusement cette proportion ne fait qu'augmenter (elle a été multipliée par trois en 35 ans pour atteindre un record inégalé en 2014), preuve de la réussite du système éducatif, et notamment du collège. Euh...L’école est conçue pour les bons élèves
Pour comprendre cela il faut en revenir à l’origine de ce projet, la loi du 8 juillet 2013 dite de "refondation de l’école" qui se fixe l’objectif de "diviser par deux la proportion des élèves qui sortent du système scolaire sans qualification et amener tous les élèves à maîtriser le socle commun de connaissances, de compétences et de culture […] conduire plus de 80% d'une classe d'âge au baccalauréat et 50% d'une classe d'âge à un diplôme de l'enseignement supérieur".
Car la réalité, même si certains font semblant de l’oublier, c’est que notre système éducatif est toujours incapable d’amener 80% d’une classe d’âge au bac (77,3% en 2014).
Quelle idée ! comme si le bac était une "grande illusion" ou un "diplôme de bacotille" ...On est bien loin de l’idée répandue – toujours par les mêmes ! – selon laquelle on donnerait le bac à tout le monde !
Quand tout le monde l'aura, nul doute que l'emploi s'en portera mieux.Quant aux diplômes du supérieur, 42% seulement des jeunes âgés de 25 à 29 ans déclaraient en 2012 posséder ce précieux sésame de plus en plus souvent exigé pour accéder à l’emploi.
Comprendre : ces chiffres catastrophiquesComment expliquer ces chiffres ?
Surtout au collège...Principalement par le fait que l’école est actuellement conçue pour les bons élèves. Elle écrème année après année ceux qui ne peuvent pas suivre sans beaucoup se soucier des plus en difficultés.
C'est faux : 101.000 en 2010-12 selon la DEPP , dont 47.000 avaient... le brevet. Réussite du collège donc.C’est comme cela qu’on aboutit tous les ans à la sortie de 140.000 jeunes du système sans aucun diplôme.
C'est sûr qu'en empêchant les bons élèves d'être de bons élèves, on diminuera les inégalités. C'est la même logique qui fait que la FCPE s'oppose au travail à la maison.Et c’est justement la période du collège qui creuse le plus ces écarts entre les élèves ! Les "filières cachées" constituées par les classes bi-langues, les classes européennes ou les langues anciennes en options ne font qu’accentuer les fortes inégalités qui existent déjà à l’entrée en 6e.
Bon, les latinistes sont répartis dans des classes, le latin est proposé et ouvert à tous : il n'y a donc ni "filière" ni filière "cachée". Et les latinistes ne sont pas que de bons élèves, ni n'appartiennent tous à l'élite sociale puisque 93% des collèges défavorisés proposent des langues anciennes.
Paul Raoult reconnaît que les inégalités existent à l'entrée au collège (il n'y a pourtant pas de latin en primaire) mais il ne va pas jusqu'à en analyser les causes ou proposer d'y remédier. Il est vrai que la FCPE a âprement défendu la réforme des rythmes scolaires, qui - n'en doutons pas - va tout changer dans l'école primaire, avec un horaire resté minimum depuis 2008 : 24h de cours par semaine seulement.
Comment accepter que certains ne fassent pas ce choix offert à tous ? Telle est la question...L’élève qui enchaînait toutes ces classes ou options durant les quatre années du collège avait une demi-journée de cours par semaine en plus que les autres ! Comment l’accepter ?
Ce que ne fait pas la réforme puisque les horaires globaux d'enseignement sont encore diminués et les horaires des enseignements fondamentaux restent identiques, voire sont diminués.S'intéresser aux décrocheurs en priorité
Par ailleurs le raisonnement ne laisse pas de surprendre : pour accorder une priorité à certains élèves, il faut donc supprimer des enseignements proposés à tous.
L'interdisciplinarité mise en œuvre par cette réforme n'a aucune fait la preuve de son efficacité. Il est à craindre que seuls les meilleurs élèves puissent en tirer quelque profit.Outre les innovations pédagogiques et le supplément d’autonomie pour les équipes enseignantes, c’est bien à cette réalité que s’attaque cette réforme, en parfaite cohérence avec les objectifs fixés par la loi.
Empêcher des élèves d'étudier des langues anciennes va donc permettre "d’élever le niveau de connaissance et de compétence de notre pays". Il fallait y penser !Pour permettre d’élever le niveau de connaissance et de compétence de notre pays, c’est bien aux élèves les plus en difficultés et aux décrocheurs qu’il faut s’intéresser en priorité et non pas donner plus d’école à ceux qui sont déjà au niveau.
C'est merveilleux !Notons par ailleurs que ces dispositifs ne feront pas baisser le niveau des meilleurs. Durant les heures d’accompagnement personnalisé ou les EPI, ceux-ci pourront approfondir leurs connaissances, leurs compétences et travailler en groupe, évitant ainsi de s’ennuyer.
A relire une anticipation sur la "route des épis".
Sauf qu'il ne s'agit pas de "démocratisation" ici...La démocratisation de l’école et de l’enseignement supérieur n’a d’ailleurs jamais fait baisser le niveau des meilleurs. Qui peut sérieusement prétendre que nos ingénieurs, médecins, avocats, chercheurs ou tout simplement nos cadres d’aujourd’hui sont moins bons que ceux d’hier ?
Il est désormais utilisé pour promouvoir les réformes pédagogistes.C’est pourtant ce couplet du déclin de l’école qui est entonné depuis des décennies à chaque fois que l’on tente de faire réussir plus de monde.
Bien sûr !Les anti-réforme veulent perpétuer les inégalités !
A vrai dire, si on en juge par les effets des réformes précédentes, les majorités au pouvoir, dont l'actuelle majorité, y ont activement contribué.
Mais, chez les progressistes, si l'on accuse désormais l'aggravation des inégalités, on en recherche pas les causes.
Voilà un raisonnement qui a le mérite du simplisme.En réalité, les opposants à cette réforme, et plus largement à la démocratisation de l’école, ne craignent qu’une chose : changer un système dans lequel leurs enfants réussissent très bien, au détriment des autres !
En l'occurrence l'absence de mixité est structurelle, de par l'existence de l’enseignement privé où les élèves sont sélectionnés. Donc oui : cette absence de mixité risque bien d'être aggravée.L’idée de mixité scolaire et sociale dans les classes leur est parfaitement insupportable, à tel point qu’ils font planer la menace d’une fuite des élèves dans le privé… Où évidemment la réforme devra aussi s’appliquer ! Que de mauvaise foi !
Moi je veux perpétuer ces inégalités de tout mon cœur !Qui s’élève contre le fait qu’à la rentrée 2014, les enfants d’ouvriers étaient 28,2% à avoir du retard en troisième contre 10,2% des enfants de cadres ? Sûrement pas ceux qui veulent perpétuer les inégalités à l’école !
La priorité quand les fondamentaux pèchent...À la FCPE, nous encourageons donc cette réforme qui va dans le bon sens, parce qu’elle va donner à tous les enfants plus d’heures de langues...
Un accompagnement en classe entière, donc, comme au lycée......plus d’accompagnement à ceux qui auront des difficultés...
En retranchant sur un enseignement structuré et systématique et en ajoutant du zapping interdisciplinaire au "zapping disciplinaire" (sic)....et plus de travaux pratiques pour comprendre le but concret de ce qu’ils apprennent à l’école.
Avec les résultats que l'on constate...À chaque fois que l’on essaie de changer l’école pour la rendre plus juste...
L'échec de tous dans les enseignements fondamentaux tels qu'on peut les observer aujourd'hui malgré une réussite scolaire fictive... Merci la FCPE !...ce sont toujours les mêmes qui vocifèrent pour instaurer toutes les peurs et empêcher tout changement. L’objectif est bien la réussite de tous, ne nous laissons pas berner !
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"Est-il vrai que le niveau des élèves baisse, qu'ils ne savent plus lire, ne savent plus écrire ni compter ?
- Non. Les élèves savent d'autres choses. En informatique par exemple."
Hors son contenu (la relativisation des compétences fondamentales ou la confusion visible entre numérique et informatique), la logique même de cette réponse ne laisse pas d'étonner...
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Les enquêtes montrent que le niveau baisse. Qu’en pensez-vous ?
D’abord, à l’échelle d’une génération, le niveau moyen monte, car les jeunes restent à l’école plus longtemps [depuis la «massification», ndlr]. Ensuite, les études récentes montent un tassement des connaissances des élèves en fin de primaire, en maths et en lecture. Mais si l’on mesurait d’autres connaissances, on s’apercevrait sans doute que les élèves savent plus de choses en économie ou en écologie. Par ailleurs, si l’orthographe baisse, le niveau en langues monte probablement.
Cela ne vous inquiète donc pas ?
Ce qu’il faut, c’est débattre explicitement de ce qu’on désire faire acquérir aux petits Français. On est facilement d’accord pour charger la barque de l’école (on ajoute sans cesse de nouveaux enseignements comme l’histoire des arts ou la sécurité routière) ; mais les journées ne sont pas extensibles et il faut oser faire des choix, sachant que l’école ne sera jamais capable d’apprendre aux élèves tout ce qu’on aimerait qu’ils sachent. Apprendre à apprendre reste le plus important !
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Bruno Faidutti, professeur de SES, a même une page Wikipédia : fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Faidutti
Et même dans la version anglaise : en.wikipedia.org/wiki/Bruno_Faidutti
Bruno Faiduti est l'auteur d'excellents jeux de société, par exemple Citadelle, dont est issues cette carte :
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Heureusement que le niveau n'a pas baissé et que cette annonce était un simple coup de communication !Véronique Soulé dit: Second exemple de cette communication radieuse : les nouveaux programmes scolaires. Après l’annonce de la première mouture, ceux d’histoire avaient déchaîné les passions (françaises). Cette fois, ça s’est focalisé sur la dictée, en bonne partie à cause de la ministre.
Le 18 septembre, jour de l’annonce des programmes, Najat Vallaud-Belkacem claironne que les élèves feront désormais « une dictée quotidienne » (3). Problème : ça n’est écrit nulle part dans les textes. Plusieurs syndicats enseignants protestent. Et demandent des explications.
Là encore, la ministre a voulu plaire au plus grand nombre. Aux parents, souvent inquiets des fautes d’orthographe de leurs enfants. Aux « déclinistes » aussi, qui trouvent que le niveau baisse et que l’on n’apprend plus aux enfants à lire, écrire, compter.

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Par contre, il est évident qu'il faut refonder l'Ecole !Gwenaël le Guevel (Sgen-CFDT) dit: Si tu es journaliste au Figaro ou à Marianne, twitte, retwitte, procure toi un exemplaire de journal gratuit de hall de gare pour en pomper l’essentiel et écris un article contre le niveau qui baisse (tu ne sais pas trop le niveau de qui exactement, mais tu vois bien qu’il baisse, quand même, le niveau…).

blog.sgen.net/reconstruirelecole/desinto...-foirer-une-reforme/
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