"Ces 900 000 jeunes inactifs découragés de tout" (Le Monde)

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02 Jui 2013 01:56 - 02 Jui 2013 02:12 #6121 par Loys
A lire dans "Le Monde" du 01/06/13 : "Ces 900 000 jeunes inactifs découragés de tout" .

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02 Jui 2013 02:42 - 02 Jui 2013 09:45 #6125 par Loys
Intéressant comme la perspective de l'article est complaisante à l'égard de ces jeunes et accuse le système scolaire.

Ces 900 000 jeunes inactifs découragés de tout

Ce n'est donc pas leur faute. Tout ça, c'est la faute à la société en général et à l'école en particulier.

Lassana et Malik sont comme les voitures auxquelles ils sont adossés. A l'arrêt. Rencontrés sur le parking d'une barre de douze étages, à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), les deux jeunes hommes (qui ont souhaité conserver l'anonymat) portent la même casquette noire et une semblable résignation. "Le boulot ? Je cherche plus à chercher", lance, bravache, Lassana, 22 ans.

Cesser de chercher du boulot à 22 ans, c'est effectivement très avisé.

En 3e, l'école l'a "jeté" sans s'inquiéter de son devenir.

Parce que l'école est responsable du marché de l'emploi ?
A retenir le terme "jeter" : en fin de 3e tous les élèves peuvent obtenir une place dans un lycée général ou professionnel, même les moins travailleurs ou les plus perturbateurs (les avertissements et blâmes ne sont pas portés au dossier), pourvu qu'ils formulent des vœux conformes à leur niveau scolaire (et ce n'est pas faute de leur répéter pendant toute leur scolarité au collège l'importance du travail scolaire et de l'attitude en classe). Et même si ce n'est pas le cas, ils se voient proposer une formation, mais pas forcément celle qu'ils souhaitent. Les exceptions ? Les élèves absentéistes qui n'ont pas rempli leur demande de vœux en fin d'année ou les élèves exclus qui ne se présentent pas dans leur nouveau collège d'affectation...
J'ai pour ma part constaté que les élèves les plus perturbateurs pouvaient bénéficier d'une scolarité de quelques temps dans une classe-relais à petit effectif, avec une orientation prioritaire vers les filières les plus demandées.

Pas de place en lycée professionnel.

Ou plutôt pas la place qu'il aurait voulue ou dans le lycée où il l'aurait voulu. Il se trouve que j'ai enseigné dans ce bassin comme professeur principal de 3e et que je connais assez bien la situation.

A la mission locale, il a eu droit à deux courtes formations. Cariste et soins à la personne. "Et puis rien. C'est mort pour toi si t'as pas de piston. Pour les jeunes des cités, y a que du travail de chien. Dans l'intérim, ils nous exploitent à fond. On se respecte, on est nés ici, on a été à l'école. On va pas ramasser la merde des gens comme nos parents."

Comprendre que "cariste et soins à la personne" ne sont pas métiers dignes du "bravache" Lassana, qui mérite bien mieux.

Malik, lui, a arrêté en deuxième année son BEP électrotechnique et a cherché du travail pendant un an.

C'est encore la faute de l'école s'il a abandonné en 2e année de BEP, sans doute. A noter que Malik a pris pour rien la place d'un autre dans un BEP très prisé dans ce bassin.

"Là, c'est bon, c'est sorti de ma tête. Je fais deux-trois petits boulots chez les gens, au noir. L'intérim, j'ai lâché l'affaire, c'est deux semaines ; à la fin, ils te jettent comme un chien. Ça débouche sur rien. Et tu te retrouves là, sur le parking."

Par définition, dans l'intérim, personne n'est gardé en fin de mission.

Comme Lassana et Malik, 900 000 jeunes de 15 à 29 ans n'étudient pas, mais ne cherchent pas pour autant du travail.

Sans lien de cause à effet...
Car, dans de nombreux secteurs d'activité, on manque de main d'oeuvre. Mais ce n'est pas du travail comme le souhaiteraient Lassana et Malik.

Ils ne croient plus, ou n'ont jamais cru, pouvoir trouver un jour un emploi.

Comprendre : un emploi qui leur convienne : bien payé, gratifiant, peu exigeant et proche. J'ai conduit moi-même, par la peau du dos, des élèves quasi-illettrés traînant des pieds à des stages de troisième (en retard, sans matériel), stages trouvés à leur place et où étaient valorisés des métiers attractifs (bons débouchés et bon salaires), qui leur tendaient les bras par l'apprentissage mais qui ne les intéressaient pas parce que trop manuels. Les élèves veulent la réussite professionnelle telle qu'ils la voient à la télévision : avec un bureau et un ordinateur portable.

Aussi inquiétante que méconnue, cette statistique, ce "presque million de jeunes à la dérive" qui se considèrent eux-mêmes inactifs, étaient récemment mis en lumière dans une note du Conseil d'analyse économique sur l'emploi des jeunes peu qualifiés.

Dans les deux exemples données, ce sont des jeunes non qualifiés. Car un diplômé d'électrotechnique trouve du travail facilement.

Que font-ils de leurs journées ? " A 10 heures, les mères disent de nous lever, d'aller chercher du boulot, elles ont vu ci ou ça à la télé, raconte Malik. On leur dit que c'est mort, qu'ils racontent des conneries.

bmo.pole-emploi.org/files_dl/2012/rap_BMO_2012.pdf

Nous, on est bien chez nos parents.

Sans commentaire.

On fait du sport, parce que des terrains de foot, ça, ils nous en font partout. On discute, on rigole, on est solidaires, sinon on péterait un câble. On tue le temps, on a pris l'habitude." Un jour, attendent-ils, ce sera leur "tour". Une soeur, un ami, leur trouvera un "piston".

La vie c'est simple : il faut "attendre son tour" et quelqu'un va s'occuper de vous.

"ILS NE SE PROJETTENT PAS"
Des jeunes "en perte de confiance dans les institutions censées les aider et qui ont intégré une espèce de fatalité de la précarité", comme les définit Joaquim Timoteo, chercheur à l'Institut national de la jeunesse. Etre d'un faible niveau éducatif, issu de l'immigration et d'un ménage à faible revenu ou vivre dans une région reculée sont autant de facteurs favorisant l'inscription dans le groupe plus large des NEET – dont 85 % n'ont pas dépassé le lycée...

C'est à dire au delà de la scolarité obligatoire.

...45 % le collège.
Bon nombre des 150 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans le moindre diplôme sont dépourvus des compétences et de l'estime de soi minimales pour faire bonne figure auprès d'un employeur.

Le chiffre est de 120.000 jeunes. Pourtant, avec le système actuel, il faut le faire pour ne pas décrocher un diplôme mais le naufrage de l'école est tel qu'elle ne parvient même pas à faire illusion. Dois-je seulement rappeler le niveau en expression écrite en fin de scolarité obligatoire ? www.laviemoderne.net/mirabilia/10-copies-non-conformes

Avec l'échec scolaire, ils sont entrés dans un rapport conflictuel aux institutions.
Didier Dugast voit passer à la mission locale de Melun-Sénart (Seine-et-Marne) qu'il dirige ces jeunes "en déshérence, résignés" venant non pour une recherche d'emploi, mais pour une urgence de santé ou de logement. "Ils sont passés dans la moulinette de l'éducation nationale.

De nouveau accusée, donc.

Ils ont subi, n'ont pas appris à être acteurs de leur vie, ne se projettent pas.

Et l'école leur a fait croire que sans travail et sans effort ils pourraient réussir, en les faisant passer automatiquement d'un niveau à l'autre ou en les orientant vainement en seconde générale ou bien vers des filières professionnelles illusoires, comme "secrétariat" ou "comptabilité" au lieu de vraies filières professionnalisantes/qualifiantes ou vers l'apprentissage.

Ils ne sont même pas dans la rébellion, ils ont compris qu'ils n'avaient pas d'avenir." Bien évidemment, la durée et l'ampleur de la crise sont pour beaucoup dans ce renoncement puisque aucune enquête sur les valeurs des jeunes ne montre de rejet du travail.

Et la crise, c'est la faute de l'école ?

UNE VIE REPLIÉE SUR LE FOYER
A quoi bon se démener quand la probabilité de trouver est si faible, quand les parents, déjà, ont connu si longtemps le chômage, quand même le copain qui a décroché son BTS végète comme surveillant au collège et quand, sans diplôme, le Graal se limite à quelques jours d'intérim ?

Quel BTS ? :scratch:

"Pas mal baissent les bras, témoigne Malik Boufatah, à la mission locale de Blois . Ils restent en bas de chez eux. Ils pensent que la mission locale ne leur apportera rien, à part des emplois d'avenir.

Attendre du travail d'une mission locale, tout est là...

Ils sont impatients, et tout prend trop de temps." Pas davantage de motivation pour l'inscription à Pôle emploi, qui ne leur vaudra aucune indemnisation – n'ayant jamais, ou pas suffisamment travaillé.
Des vies "en suspension", "circulaires", cloîtrés chez les parents, dont la sociologue de la jeunesse Cécile Van de Velde décrit la fréquence grandissante dans la France rurale et des périphéries urbaines comme une "forme de pathologie sociale". "Ils sont comme des bateaux, échoués. Conscients de la dureté des règles, ils se retirent du jeu. C'est une forme de résistance, de protection aussi."

Quand on pense que certains veulent que l'école ressemble à la société, ils oublient cet aspect impitoyable.

Dans certaines familles, que suivent les volontaires d'ATD Quart Monde, cette vie de peu, repliée sur le foyer, est le seul modèle jamais connu. "Aides, colis alimentaires, survie au quotidien qui occupe toutes les pensées... Il n'est pas question de profiter, mais le travail n'apparaît pas comme possible."
"IL Y A RIEN POUR NOUS"
"C'est plus la peine qu'on y pense", dit Bernadette. Le visage au teint pâle, encadré d'une longue chevelure, le corps enveloppé d'un pull et d'un manteau trop grands pour elle, la jeune femme de 23 ans (qui a également souhaité garder l'anonymat) a effectué l'une de ses rares sorties de la semaine pour rejoindre les locaux d'ATD Quart Monde, dans son quartier de Fives, à Lille. "J'ai arrêté le CAP fleuriste au lycée pro parce que les filles se moquaient de mon apparence et me frappaient.

Ça encore, c'est la faute de l'école ? :shock:
S'étonner ensuite de ne pas trouver d'emploi quand on arrête à un an du diplôme...

Un an après, je suis allée à Pôle emploi. Parler aux gens, ça me bloque, j'ai toujours peur qu'ils me jugent. Quand je leur ai dit que j'étais en classe Segpa , au collège, ils n'avaient pas de travail pour moi.

Personne n'est obligé de dire qu'il/elle a été en SEGPA au collège. :shock:

A la mission locale, ils m'ont proposé une mise à niveau. Fallait attendre un an." Bernadette n'y est pas retournée.

Eh oui. Attendre, c'est difficile. Il faut tout, tout de suite.

Elle vit chez ses parents, eux-mêmes aidés par le Secours populaire. "J'écris ou je joue aux jeux vidéo avec papa ou mon frère. Lui, il a 24 ans, il a travaillé deux ans dans le maraîchage, maintenant il ne trouve plus. Faut des diplômes dans n'importe quoi. Il y a rien pour nous."

Le diplôme, il suffisait de l'avoir, dans le cas de Bernadette. L'école a donné sa chance à la plupart de ces élèves cités par "Le Monde" et ils ne l'ont pas saisie.
"Le Monde" eût été plus avisé de prendre pour exemple des élèves diplômés et confrontés au chômage parce que certains Bac Pros (peu nombreux mais concernant beaucoup d'élèves) ne préparent pas au monde du travail et scolarisent artificiellement des élèves.

L'inactivité déclarée au moment précis de l'enquête emploi, qui établit la statistique, n'est ni forcément durable ni forcément dramatique, tempère Francis Vernède, sociologue à la mission régionale Rhône-Alpes sur l'exclusion. Elle peut être "un temps de latence pour se reconstruire". "Ces jeunes doivent passer du statut d'élève raté à celui de chercheur d'emploi émérite, selon l'injonction de l'Etat. Cela demande une maturité. Une jeune fille peut être dans ses histoires d'amour, un garçon devant sa PlayStation jusqu'à ce que se produise un déclic : rencontre, besoin d'argent..."

Portrait d'une immaturité prolongée, en quelque sorte, confrontée à une frustration à laquelle elle n'était pas préparée.
S'il y a une chose dont l'école est bien coupable, c'est de l'avoir entretenue en conscience.
Dernière édition: 02 Jui 2013 09:45 par Loys.

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02 Jui 2013 09:34 - 02 Jui 2013 09:39 #6128 par Loys
Avec ce genre d'article bien pensant, voilà de quoi alimenter un discours bien réactionnaire sur les banlieues. C'est désolant.
Dernière édition: 02 Jui 2013 09:39 par Loys.

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03 Jui 2013 23:19 #6192 par Loys
Et - contrepoint saisissant - pendant ce temps, dans "Rue89" : "Madgyd, 25 ans, dealer de shit pour 1 700 euros par mois" (03/06/13)

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03 Jui 2013 23:41 #6193 par Loys
Pour répondre à l'article du "Monde :

Madgyd, 25 ans, dealer de shit pour 1 700 euros par mois
La drogue est l’unique source de revenus de Madgyd. Il ne roule pas sur l’or mais reconnaît avoir choisi la vie facile.

Voilà un "travail" qui paie bien sans trop de contraintes. Et c'est pas un boulot de "chien", ça.

Madgyd a commencé à dealer à 16 ans. Au début, c’était pour s’acheter sa conso, puis payer les sorties. Il a aujourd’hui 25 ans.

Comme les jeunes interrogés par le "Monde".

« La majorité bosse mal et nous grille », juge-t-il, lui qui est exaspéré par ses « confrères » qui ne respectent pas le code de déontologie du « métier » : discrétion et sobriété.

C'est bon à savoir qu'il y a une déontologie chez certains dealers.

La plupart d’entre eux sont des smicards, seuls les grossistes et les membres d’un réseau « go fast » gagnent des sommes astronomiques. Mais ça, c’est autre « métier ».
Revenus : environ 1 700 euros par mois

Le smic, c'est 1430€. Mais pour le savoir, il faut travailler.

Madgyd écoule environs 200 grammes par mois. Le cannabis, ici, est de qualité dit-il, ce qui n’est pas le cas dans toutes les cités parisiennes.

Comme la déontologie, je suppose.

La « plaquette » de 200 grammes de résine se négocie à hauteur de 600 euros.
Pour étendre sa marge au maximum, Madgyd ne vend qu’en petite quantité, des « 10 », des « 20 » (le prix des barrettes en euros). A dix euros le gramme, le calcul est simple : sur une plaquette de 200 grammes, notre investisseur-dealeur pourra espérer engranger 2 000 euros, somme à laquelle il faut soustraire le prix d’achat.
Chaque plaquette rapporte donc environ 1 700 euros. Sachant qu’il s’en écoule une par mois en moyenne, notre dealer reçoit « un salaire » net d’environs 1 700 euros par mois – pas loin du salaire médian des Français.

C'est moi ou chaque plaquette lui rapporte plutôt 1400 ? :scratch:

Pas de quoi pavaner en Porsche-Cayenne dans les rues de Vincennes.

On aurait presque pitié, effectivement.

Madgyd est inscrit au Pôle emploi mais il ne perçoit pas d’indemnité. Sans diplôme et sans ambition, son CV tient sur une ligne : équipier pendant trois mois pour une grande marque de fast-food.

A quoi bon l'ambition, les diplômes ou le travail si on peut gagner le salaire médian sans trop se fatiguer ?

Ce n’est pas vraiment l’argent facile mais plutôt la vie facile que recherche notre dealer :
« Par rapport au taf, c’est le top ! Plus besoin de se lever, je ne bosse que le soir, un peu comme je veux. Je n’ai pas vraiment d’emploi du temps, du moment que je paie mes dettes, je suis tranquille. »

Un vrai idéal républicain, effectivement.

Dépenses fixes : 520 euros par mois
Participation aux charges : 200 euros par mois
Madgyd vit chez sa mère.

Même pas capable de vivre en autonomie. :shock:

Comme l’immense majorité de ses « confrères » dans la cité, il lui fait croire qu’il fait, de temps en temps, « des chantiers » avec un ami d’enfance, histoire de justifier les quelque 200 euros qu’il lui ramène chaque mois pour l’aider à payer les charges.

La fierté d'être dealer a ses limites. L'argent permet au moins d'acheter la fierté d'un faux travail, à défaut d'un vrai. C'est déjà ça.

Sa mère, aide-soignante, gagne moins que lui. Il avoue sa honte à l’idée d’évoquer les revenus de cette dernière : « Je sais c’est abusé, elle se lève tôt, elle finit tard, elle galère… »

:fur
La honte s'arrête à sa participation de 200€ par mois...

Madgyd est l’ainé de la famille. Son frère, qui est encore au lycée, et sa sœur, étudiante en droit, ne sont pas au courant de ses activités.

L'exemple de l'aîné est intéressant pour la sœur qui étudie en droit, effectivement.

Madgyd roule sur un scooter trafiqué qu’il retape tous les six mois. Il économise depuis peu pour s’acheter une voiture, même s’il n’a pas encore le permis.

Car il est scrupuleux avec la loi et compte bien l'obtenir.

Les dépenses fixes de Madgyd
Dépenses variables : environ 560 euros par mois
Hôtels, boîtes de nuit, restaurants : 200 euros par mois
Kebabs, repas à l’extérieur : 160 euros par mois
Jeux vidéo : 40 euros par mois
Alcool : 60 euros par mois
Vêtements : 100 euros par mois

Et sa mère dépense combien pour son plaisir personnel (enfin quand elle a le temps) ?

Même s’il gagne plus que sa mère, Madgyd vit encore comme un enfant. Nourri, logé, blanchi. Il dépense l’essentiel de son argent dans les jeux vidéo et en sorties dans les boîtes de nuit.

La maturité, quoi.

« Pour draguer, il faut sortir et ça coûte de l’argent. Ensuite, faut boire des coups, et puis je ne peux pas ramener de femmes à la maison ! »

Eh oui, ça coûte tout ça. Mais moins que d'être autonome... :spider:

En plus des boîtes de nuit, il dépense donc des centaines d’euros en hôtel, restaurant et autres sorties « drague ».
Le reste de son argent, il le « crame », selon son expression, dans les fringues, les kebabs, les cigarettes et autres distractions du quotidien. « Faut bien passer le temps », se justifie-t-il.

Ben oui, quand on n'a pas de travail avec des horaires contraints, c'est sûr.

C’est à l’étranger que notre dealer dépense le plus gros de son argent. Tous les ans, avec plusieurs de ses amis, il part quinze jours dans le Sud de l’Espagne faire la nouba, la tournée des discothèques et des maisons closes. A cette occasion, il avoue qu’il dépense sans compter : il loue des grosses berlines, joue les flambeurs. « J’ai déjà passé 2 000 euros pendant les vacances », dit-il, même si ses dépenses compulsives amputent considérablement son budget du reste de l’année. Le jeune homme assume :
« Vaut mieux galérer un peu en revenant à la cité et s’éclater à volonté là-bas, en plus c’est le ramadan tous les étés en ce moment, je dépense rien ! »

Un vrai croyant, pieux et exemplaire. :doc:

Madgyd n’a jamais payé d’impôt, il n’a jamais rempli de déclaration. Il a aussi renoncé aux rendez-vous Pôle emploi.

Il ne va quand même pas cotiser pour tous ces assistés et s'humilier à faire la queue pour obtenir un emploi de "chien". Tout ça, c'est la faute à la société, à l'école etc.

Quand on l’interroge sur son avenir, il est sceptique. Il explique « ne pas vouloir faire ça toute sa vie », mais il n’a aucun projet pour le moment.

Comme on le comprend !

Il raconte ironiquement qu’avec son expérience dans la vente et la prospection, il lui sera toujours temps de se reconvertir dans le commerce.

Bon courage.

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05 Jui 2013 20:02 - 05 Jui 2013 22:20 #6224 par Loys
Dans "VousNousIls" du 05/06/13 : "Jeunes sans formation: la "garantie jeunes" mise en oeuvre à partir de septembre"

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Franchement, 450€, c'est vraiment une aumône quand on peut se faire 1700€ facilement.
Dernière édition: 05 Jui 2013 22:20 par Loys.

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05 Jui 2013 22:17 #6227 par Frist
Pour 100.000 jeunes ?
On oublie les 800.000 qui restent ?

la mis­sion locale lui octroie une allo­ca­tion équi­va­lente au RSA et s'engage à lui pro­po­ser un accom­pa­gne­ment inten­sif, don­nant lieu à des pro­po­si­tions régu­lières de for­ma­tion ou d'emploi

Je croyais que la dernière partie était déjà la partie dévolue à la Mission Locale ?

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05 Jui 2013 22:20 #6228 par Loys

Frist écrit: Pour 100.000 jeunes ?

C'est une opération pilote au départ. :doc:

Je croyais que la dernière partie était déjà la partie dévolue à la Mission Locale ?

Oui mais ils ne viennent pas (voir plus haut). Avec cette contrepartie peut-être viendront-ils...

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05 Jui 2013 22:33 #6229 par Frist
Le pilote, c'est 10.000, maintenant.
Les 100.000, c'est le rythme de croisières, dans 3 ans.

le jeune s'engage à suivre pas à pas les étapes du par­cours qu'il construit avec les per­sonnes qui l'accompagnent

Que c'est bon le jargon administratif.
Le jeune suivra de loin les étapes du parcours, comme il l'a toujours fait, et ce programme sera un grand succès.

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05 Jui 2013 23:39 - 06 Jui 2013 21:27 #6230 par archeboc

Frist écrit:

le jeune s'engage à suivre pas à pas les étapes du par­cours qu'il construit avec les per­sonnes qui l'accompagnent

Que c'est bon le jargon administratif.

Ce n'est pas du jargon administratif. C'est du jargon politique. Aussi étrange que cela puisse paraître, ma grand tante, encarté au PS, y croit dur comme fer.

Loys écrit:

« La majorité bosse mal et nous grille », juge-t-il, lui qui est exaspéré par ses « confrères » qui ne respectent pas le code de déontologie du « métier » : discrétion et sobriété.

C'est bon à savoir qu'il y a une déontologie chez certains dealers.

Pour en savoir plus sur cette déontologie et ses différents avatars, je recommande "Le capital guerrier", de Thomas Sauvadet, livre tiré d'une thèse de sociologie.
Dernière édition: 06 Jui 2013 21:27 par archeboc.

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