Les langues anciennes dans la ligne de mire

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25 Avr 2013 18:03 #5389 par Loys
Je renvoie également à cette analyse très juste, très approfondie et un peu plus large proposée par Marian Balastre sur "Skhole.fr" : "Qui veut encore devenir professeur ? ou la crise de la vocation enseignante" et "Mezetulle" le 19/07/12 : "CAPES : inquiétante raréfaction des candidats" .

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25 Avr 2013 21:08 #5390 par Loys
On apprend dans la foulée de la suppression du Capes de lettres classiques qu'en contrepartie 300 postes sont proposés au concours 2014 contre 200 l'an passé.

Ce qui suscite ce commentaire avisé du "Café Pédagogique" :

Le Journal officiel du 25 avril publie la répartition des postes aux concours de recrutement du second degré. Dans une offre globalement en hausse, on observe des glissements selon les disciplines.

Ainsi au Capes où 7 414 postes sont proposés en 2014 contre 6135 en 2013, certaines disciplines augmentent fortement. C'est le cas en lettres classiques où on passe de 200 à 300 postes, ce qui devrait peut-être désamorcer la campagne plaidant contre la "suppression" de ce capes.


Le Ministère aurait même pu proposer 1000 postes, puisque de toute façon il n'y a plus de candidats. En 2012 il y avait 170 postes au concours, 92 admissibles et 75 admis. En 2013 200 postes et - à ce jour - 108 admissibles...

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26 Avr 2013 13:01 #5394 par archeboc

Loys écrit: Les termes grec et latin de σχολή et d'otium


Le problème, Loys, c'est que cette façon de présenter les choses est totalement illisible aujourd'hui. Le sens des mots a changé. Les concepts qu'ils véhiculaient hier sont en état de décrépitude avancée. Par exemple lorsque tu écris :

Loys écrit: L'enseignement est en ce sens fondamentalement libéral, au sens où il vise à la formation de l'esprit.


... tu utilises "libéral", dans le sens de "qui donne la liberté". Cela fait référence à un monde où le commun des hommes est enchaîné à son travail, que ce soit par des chaînes, par un statut servile ou par la pauvreté. La possibilité de faire des études est réservée à une minorité.

Tout un tas d'évolutions rendent aujourd'hui ce concept vide de sens. En particulier :
- Le cadre égalitariste de notre conception de la société répugne à penser qu'il y a une élite au dessus des masses laborieuses, et encore plus qu'il revient à l'école de former cette élite.
- Et surtout, le travail intellectuel est devenu un travail comme un autre. Il est toujours plus valorisant de travailler avec sa tête que de vivre du travail de ses mains, mais à cette supériorité n'est plus attachée l'idée de liberté.

S'accrocher à ce concept de liberté me semble gage d'inefficacité. Prenons acte que l'approche par compétence a gagné. L'apprentissage des langues anciennes, si il est mené sérieusement, améliore la compétence à mener des études difficiles, en donnant à l'élève la capacité de travailler sur une matière ardue pour un résultat très différé. La pratique des exercices scolaires traditionnels, version et thème, offre la mesure à la fois du sérieux de l'apprentissage et de sa difficulté.

Ensuite, on demandera : pourquoi le latin et pas le chinois ? Et là, je pense que la réponse est identitaire, et donc aujourd'hui plus difficile à argumenter. En tout cas, je n'ai pas de réponse.

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27 Avr 2013 18:59 #5431 par Loys
Réponse bientôt. ;)

Mon témoignage sur "France Culture" dans "Rue des écoles" : www.franceculture.fr/emission-ru ... 2013-04-27

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29 Avr 2013 12:09 #5476 par Loys
Et une réaction d'un syndicaliste œuvrant pour le bien de l'école :



Le Capes de lettres classiques n'existe plus, M. Tresgots. Peu importe le nombre de postes offerts à l'option du nouveau Capes de lettres. Cette curieuse et soudaine augmentation du nombre de postes ne mange pas de pain puisque la filière a été éteinte et qu'il n'y a plus de candidats.

A lire également sur le site du SE-UNSA : "Options au collège : et si on essayait le latin pour tous ?"


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29 Avr 2013 12:28 #5477 par Loys

archeboc écrit: Les concepts qu'ils véhiculaient hier sont en état de décrépitude avancée. Par exemple lorsque tu écris :

Loys écrit: L'enseignement est en ce sens fondamentalement libéral, au sens où il vise à la formation de l'esprit.

... tu utilises "libéral", dans le sens de "qui donne la liberté". Cela fait référence à un monde où le commun des hommes est enchaîné à son travail, que ce soit par des chaînes, par un statut servile ou par la pauvreté. La possibilité de faire des études est réservée à une minorité.

Du point de vue du travail le monde n'a pas tant changé que cela mais au moins cette possibilité d'une formation de l'esprit est-elle offerte à tous grâce à l'école obligatoire jusqu'à seize ans. 85% d'une classe d'âge atteint le niveau Bac (77,5% obtient le diplôme) et plus de la moitié d'une classe d'âge poursuit aujourd'hui des études supérieures : 38% obtient un diplôme du supérieur ( source ).

Tout un tas d'évolutions rendent aujourd'hui ce concept vide de sens. En particulier :
- Le cadre égalitariste de notre conception de la société répugne à penser qu'il y a une élite au dessus des masses laborieuses, et encore plus qu'il revient à l'école de former cette élite.

Elle répugne à le penser mais elle ne répugne pas à le faire. :twisted:

- Et surtout, le travail intellectuel est devenu un travail comme un autre. Il est toujours plus valorisant de travailler avec sa tête que de vivre du travail de ses mains, mais à cette supériorité n'est plus attachée l'idée de liberté.

La période de formation de l'esprit l'est encore, dans le cadre de la scolarité : nous devons en avoir conscience, même si cet acquis a perdu son prix à nos yeux habitués à ce que tout soit gratuit (au sens pécuniaire du terme). L'école offre cette occasion unique d'apprendre le latin ou le grec dans le secondaire : il faut la saisir et cette opportunité doit être offerte à tous.

S'accrocher à ce concept de liberté me semble gage d'inefficacité. Prenons acte que l'approche par compétence a gagné. L'apprentissage des langues anciennes, si il est mené sérieusement, améliore la compétence à mener des études difficiles, en donnant à l'élève la capacité de travailler sur une matière ardue pour un résultat très différé.

Bien sûr que l'argument utilitaire a sa place pour défendre les langues anciennes, mais c'est une utilité plus diffuse que celle de compétences classées et identifiées. Cette utilité n'est pas nécessairement professionnelle d'ailleurs : la formation de l'esprit est utile en soi et pour soi.

Ensuite, on demandera : pourquoi le latin et pas le chinois ? Et là, je pense que la réponse est identitaire, et donc aujourd'hui plus difficile à argumenter. En tout cas, je n'ai pas de réponse.

L'un n'exclut pas l'autre. :doc:

Et même une connaissance fine de sa propre langue est un bon moyen d'apprendre les langues étrangères. En Allemagne, les élèves du secondaire ont la possibilité de choisir une langue ancienne au même titre qu'une langue vivante et je ne crois pas que cette possibilité ait nui au commerce extérieur de l'Allemagne. :topla:

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29 Avr 2013 13:54 #5482 par Loys
A lire dans le "Café Pédagogique" du 27/04/13 : "A la Une : les profs de langues anciennes sont-ils paranoïaques ?"


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Et ce dossier du 27/04/13 : "La Métamorphose du Capes de Lettres Classiques" , toujours par Robert Delord et Marjorie Lévêque.


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18 Mai 2013 16:27 - 18 Mai 2013 16:27 #5768 par Loys
Sur "Sauvons l'Université", ce communiqué de "Sauver les lettres" du 13/05/13 : "Nouveau CAPES option " lettres classiques " : mais où est passé le nombre de postes ?"
Attention : Spoiler !
Dernière édition: 18 Mai 2013 16:27 par Loys.

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18 Mai 2013 16:28 - 03 Mai 2019 08:26 #5769 par Loys
Et cette courageuse prise de position : "Capes de lettres : vivement 2014 !" par pascal Caglar sur "L'école des lettres" du 13/05/13.

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Dernière édition: 03 Mai 2019 08:26 par Loys.

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02 Jui 2013 14:36 - 02 Jui 2013 14:36 #6132 par Loys
Sur "Sauver les lettres" : "Discours de velours mais ciseaux de fer : dans l'ombre du ministère, on retaille les concours..."
Où on apprend que la maquette du concours a encore été retouchée en défaveur des optionnaires de lettres classiques.
Dernière édition: 02 Jui 2013 14:36 par Loys.

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