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La dévalorisation du baccalauréat
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Il est de 97,6 % dans la voie générale, 95,0 % en technologique et 90,4 % en professionnel. Les écarts de réussite selon la voie, le sexe, le statut et l’âge des candidats sont nettement moins importants en 2020 que pour les sessions précédentes. En 2020, 87,0 % d’une génération est titulaire du baccalauréat, soit 7,3 points de plus qu’en 2019.
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Des aménagements ont été prévus afin de tenir compte d'une année marquée par la pandémie et les cours à distance. "La meilleure des deux notes, entre celle du contrôle continu et celle de l'examen terminal, sera retenue", a confirmé Edouard Geffray, directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco). [...] Quant à ceux qui seraient tentés de rendre copie blanche, leur note du contrôle continu étant satisfaisante, le Dgesco précise ceci : si "le candidat se présente à l'épreuve et reste pendant la durée légale d'une heure dans la salle", c'est bien la meilleure des deux notes qui sera retenue (en l'occurrence, celle du contrôle continu si la copie du bac vaut zéro).
Dans "Le Figaro" du 15/06/21 : "Bac 2022: le fléau de la surnotation des élèves depuis la réforme du lycée"
Par Victor Mérat • Emma Ferrand
Les notes des bulletins sont particulièrement élevées cette année alors que le contrôle continu compte pour 40% de la note finale.Depuis deux ans, c’est la même chanson. Avec la réforme du bac et la place du contrôle continu depuis le Covid-19 dans la notation, les professeurs ont tendance à surnoter leurs élèves pour qu’ils aient les meilleurs dossiers, les meilleures mentions et les meilleures affectations Parcoursup. Une fois n’est pas coutume, c’est encore le cas cette année. «Les dossiers sont tous bons et se ressemblent. Ils sont absolument excellents», nous confiait l’an dernier avec une pointe d’ironie Marie-Astrid Courtoux Escolle, chef d’établissement de Saint-Michel de Picpus, à Paris. «Les profs de lycée ont sûrement surnoté leurs élèves car tous les terminales qui postulent dans notre prépa ont à peu près la même note, autour de 16, aussi bien dans le public que dans le privé.» Si les bacs 2020 et 2021 étaient majoritairement marqués par le contrôle continu en raison de la pandémie, avec la réforme du lycée, les notes tout au long de l’année comptent pour 40% de la note finale du bac. Ainsi, le discours de Marie-Astrid Courtoux Escolle a peu changé. «Généralement, les élèves ont des résultats 30 à 40% au-dessus des notes obtenues il y a quelques années. Avoir des notes supérieures à d’habitude est entré dans les mœurs», partage-t-elle aujourd’hui.
«Oui, j’ai changé ma manière de noter»
Les professeurs sont les premiers à reconnaître ce phénomène. «Nous devons faire face à des réclamations de la part d’élèves et de parents qui ne sont pas contents des notes qu’ils jugent trop faibles. Ils savent que les notes compteront pour le contrôle continu et donc pour le bac», explique Jean-Rémi Girard, président du syndicat national des lycées et collèges (Snalc). Alors, certains enseignants cèdent. «Oui, j’ai changé ma manière de noter», admet Claire Guéville, secrétaire nationale responsable du lycée au Snes-FSU et professeur d’histoire-géographie en Normandie. Pour elle, «il y a une évaluation à géométrie variable, soumise à des pressions des élèves qui ont l’impression de jouer leur vie à chaque contrôle et qui marchandent leurs notes».Les élèves redoublent de stratégies aussi pour avoir une bonne moyenne. Ils sélectionnent notamment leurs évaluations. «On voit beaucoup de terminales absents à certains devoirs. Ainsi, leur moyenne n’évolue pas. Ils restent sur des bonnes notes», ajoute Jean-Rémi Girard. Pour Claire Guéville, «cette année encore, on se retrouve avec des moyennes de classe au contrôle continu bien plus élevées qu’auparavant. Il y a une confusion entre l’évaluation formative, essentielle pour tester les connaissances des jeunes, et l’évaluation qui sert au bac».
Pour ne pas démotiver les élèves
Le sujet de la surnotation reste malgré tout tabou. «Je renie le terme. Il n’y a pas de surnotation», balayait d’emblée en juin dernier Didier George, secrétaire national du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN). «Cela voudrait dire qu’on donne des points gratuitement.» Beaucoup préfèrent utiliser le terme de «bienveillance», qui prend en compte l’enseignement particulier qu’ont reçu les élèves ces trois dernières années avec la pandémie. «Aujourd’hui, je continue de pointer les erreurs dans ma notation. Mais j’hésite à sanctionner. Je mets en avant le parcours et les efforts de l’élève dans mes notes», poursuit Claire Guéville. «Les enjeux liés à la crise sanitaire ont fait que les enseignants adoptent cette attitude», indiquait lors du précédent bac Didier George, afin de ne pas démotiver les élèves et limiter le décrochage scolaire.Comment connaître son niveau dans ces conditions? Ce professeur de maths dans un excellent lycée parisien avouait l’an dernier mettre deux notes sur ses copies: «Une note pour Parcoursup et une note pour l’élève pour qu’il se rende compte de son niveau réel». Une technique qui «brouille tout» et «démonétise l’évaluation», regrettait alors Claire Guéville. Une pratique observée déjà en 2020. «Ça s’appelle tricher», réagissait cette enseignante des Hauts-de-Seine. «Ce n’est pas aider la promotion qui suit et qui aura le bac normal. On risque de créer un fossé entre les promotions.»
Un taux de réussite qui risque d’être à nouveau record
Cela complique aussi les admissions sur Parcoursup. Pour faire le tri, les prépas doivent notamment se référer aux appréciations et aux lycées d’origine des élèves avec lesquels ils ont l’habitude de travailler. Les prépas comparent les moyennes des élèves des promotions précédentes, seuls indicateurs véritablement fiables. D’autres établissements ne se donnent pas tant de mal, ce qui peut provoquer des injustices: beaucoup d’élèves cette année ne comprennent pas pourquoi ils n’ont pas eu l’établissement qu’ils convoitaient malgré une excellente moyenne. Claire Guéville souligne certes une pression de la part des élèves pour avoir de meilleures notes, mais aussi de la direction. «L’administration, en l’occurrence les chefs d’établissements, demande aux enseignements de poursuivre la bienveillance. Car si les moyennes sont trop faibles, les familles vont trouver que le niveau du lycée est mauvais pour le post-bac et vont donc fuir l’établissement», précise l’enseignante.Cette notation à la hausse pourrait aussi avoir des conséquences le niveau final du bac. Le taux de réussite au bac risque d’être aussi stratosphérique que ces deux dernières années: 95,7% avaient été admis en France en 2020 et 93,7% en 2021. Un résultat nettement supérieur à celui de 2019 (88,1 %).
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Dans un communiqué publié le 30 juin, l’organisation syndicale SUD-Education exprimait sa « sidération » des consignes données aux jurys, à savoir la possibilité d’ajouter 2,3 points ou de retirer jusqu’à 2,2 points à un lot pour la faire correspondre, « au point près », à la note de référence de l’établissement.
« Une possibilité sans précédent », rapporte Rachel (qui a requis l’anonymat), enseignante à Aubervilliers, que certains jurys se refusent d’envisager.
www.lemonde.fr/education/article/2021/07...6086772_1473685.html
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Autre consigne d'"harmonisation" par le haut uniquement :
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Le taux de réussite dans la voie générale s’élève à 97,6 %. Dans le détail, il s’établit à 94 % dans les séries technologiques et 86,7 % pour le baccalauréat professionnel. Le pourcentage de bacheliers dans une génération s’élève cette année à 83,1 %.
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Avec cette demande d'"harmonisation", la fabrique de la réussite artificielle à travers trois aberrations ici. Supposer :
- qu'une "moyenne académique" puisse être déterminée avant même la correction (un lot témoin ?)
- que la moyenne d'un lot puisse, de même, être déterminée avant la fin de la correction
- que la moyenne d'un lot ne puisse pas être inférieure à la moyenne académique.
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Voir notamment cet article du "Monde" :
Le risque, pointé par certains, est d’entrer dans une inflation des notes qui deviendrait « irrépressible », née simultanément de la réforme du baccalauréat (le contrôle continu appelant forcément une harmonisation) et de la crise sanitaire. « J’ai clairement perçu un basculement en 2020, où l’on a vu arriver des moyennes générales botoxées sans rien pouvoir y faire, rapporte Marie Perret, professeure de philosophie et présidente de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public. Cette année, le barreau supplémentaire du tripatouillage des notes de spécialité nous fait faire un pas de plus dans ce sens. »
L’éducation nationale pourrait enfin voir le piège de la bienveillance liée au Covid-19 se refermer sur elle, alors que la réforme du bac menée par le ministre Jean-Michel Blanquer avait précisément pour objectif de redonner de la valeur à l’examen. « Il semble difficile, après avoir atteint ces résultats, de revenir à des objectifs de 5 ou 6 points inférieurs aux taux de réussite des dernières années », remarque Eric Nicollet. En outre, le processus n’est pas terminé pour la session 2022 : les notes du grand oral et de l’épreuve de philosophie seront elles aussi soumises à harmonisation, avant la tenue des jurys de délibération – ceux où l’on accorde quelques centièmes de point pour obtenir, par exemple, une mention – qui se déroulent début juillet. Dans ces derniers, il n’est évidemment jamais question de retirer des points à un candidat. Mais seulement d’en ajouter.
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A l’université Paris-Saclay, où il dirige la faculté de médecine, Didier Samuel note que le niveau des candidats est sensiblement meilleur qu’auparavant. « J’observe que le 4 000e sur liste d’attente a 14 de moyenne en terminale, alors qu’en 2018-2019, il avait 11,5 de moyenne », illustre-t-il, esquissant plusieurs hypothèses : « La médecine redevient-elle attractive ? Les étudiants sont-ils moins effrayés par la réforme [PASS et L.AS ayant remplacé la Paces en 2020] ? Ou alors, les élèves sont-ils surnotés en terminale ? »
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Des élèves de terminale STMG, à Saint-Brieuc, se sont vu attribuer un 10 sur 20 dans une matière qu’ils n’ont jamais eu, faute de prof. Ils dénoncent un choix « arbitraire » qui pourrait les pénaliser sur Parcoursup.
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