Inégalités... et discrimination

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30 Mai 2016 00:13 #16543 par Loys
Dans le "Café" du 27/05/16 : "Agnès Van Zanten : Accompagner la mise en place des réformes pour lutter contre les processus inégalitaires"

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30 Mai 2016 00:22 #16544 par Loys

Comment un système éducatif qui a la passion de l'égalité peut-il devenir une machine à reproduire les inégalités sociales ? Agnès van Zanten revient sur la part de l'institution scolaire et sur celle des enseignants.

Donc les enseignants accusés en partie mais…. rien sur l'enseignement privé financé par l'État ? Vive la sociologie moderne, au service des orientations ministérielles !
:cheers:

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30 Mai 2016 18:55 - 30 Mai 2016 18:55 #16546 par Loys

Loys écrit: Vous pouvez commenter ici l'article "Le retour de la lutte des classes" du 11 mai 2014.

L'émission "Rue des écoles" sur "France Culture" du 30/05/16 : "Education : les conservateurs ont-ils gagné la bataille des idées ?" avec Grégory Chambat et Jean-Paul Mongin (SOS-Education).
Et cet article de Paul Devin (SNPI-FSU) : "Les conservateurs ont-ils gagné la bataille des idées éducatives?".

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Dernière édition: 30 Mai 2016 18:55 par Loys.

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04 Jui 2016 18:21 - 04 Jui 2016 18:25 #16576 par Loys
Dans le "Café" du 30/05/16 : "Jean-Paul Delahaye et Christian Forestier : L’idéal républicain et l’école aujourd’hui"

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04 Jui 2016 18:36 - 04 Jui 2016 18:52 #16577 par Loys

Le fonctionnement du lycée permet à lui seul de comprendre les ressorts du système. Jusqu’en 1965, il n’existe qu’un baccalauréat général à quatre spécialités donc TOUS les jeunes qui arrivent au lycée se retrouvent forcément dans la voie générale. Mais au moment où la massification est à sa première apogée, en 1965 donc, on crée une seconde voie de baccalauréat, la voie technique qui va devenir technologique. Cette création qui part d’une intention louable a deux conséquences : une bonne, elle permet d’augmenter le nombre de bacheliers par génération, une mauvaise, elle se traduit par une baisse du taux d’accès au baccalauréat général notamment pour les enfants d’origine modeste. Dit autrement, en offrant une alternative aux plus modestes, on peut mieux préserver les plus favorisés. Le même phénomène se reproduit en 1985 avec la création du baccalauréat professionnel. Pour résumer : aux enfants du baby boum qui avaient de bons résultats scolaires, on ne pouvait offrir qu’un baccalauréat général, ce qui a permis à un nombre non négligeable d’enfants de milieux modestes d’atteindre des formations élitistes préalablement réservées aux enfants de la bourgeoisie. On a démocratisé en apparence l’accès au baccalauréat mais on a préservé pour l’élite sociale la voie la plus porteuse.

Voilà qui ressemble fort à une sorte de complotisme ("on a préservé pour l’élite sociale..."). Il faudrait pourtant rappeler que le bac général, obtenu par 15% d’une génération en 1969, est aujourd’hui obtenu par 37,7% d’une génération... Par conséquent, dans les faits, la thèse complotiste ne tient pas ("en offrant une alternative aux plus modestes, on peut mieux préserver les plus favorisés"). De fait, on se demande sur quoi s'appuient les deux auteurs pour affirmer "la baisse du taux d’accès au baccalauréat général notamment pour les enfants d’origine modeste". :scratch:
Curieux raisonnement pour finir : la sélection, un moyen plus efficace de lutter contre la reproduction sociale ?
La réalité est néanmoins que "l'accès au bac", proclamation politique, dissimule de véritables inégalités sociales de voies, de séries, de réussite effective, non pas du fait d'une ségrégation intentionnelle, mais d'un système éducatif qui fonctionne de moins en moins bien pour les plus défavorisés.

Les inégalités n’ont donc pas disparu, elles se sont déplacées pour favoriser une sorte de « préservation de l’espèce ».

La préservation de l'élite sociale passe par une vraie ségrégation que - curieusement - les deux auteurs n'abordent pas : celle de l'enseignement privé.

Notre élitisme n’est pas républicain, il est essentiellement social. A ce niveau atteint par les inégalités, il devient absurde et cynique de parler d’égalité des chances, c’est à l’égalité des droits qu’il faut travailler.

Que signifie cette expression ?
Précisément la pseudo-démocratisation du bac ne s'apparente-t-elle pas à une première volonté d'atteindre arificiellement "l'égalité des droits" ? Ce qui reviendrait à dire que cette revendication est une des causes perverse de l'accroissement des inégalités.

Pour un débat politique sur les élites
Comment être crédible s’agissant du « vivre ensemble » si nous ne sommes pas capables de « scolariser ensemble »?

Pas un mot sur le privé... :o

La loi de refondation de 2013 s’est donnée pour objectif la réduction des inégalités en concentrant les moyens dans les territoires les plus fragiles, notamment de l’éducation prioritaire, en réformant l’organisation pédagogique de l’école pour qu’elle ne soit plus seulement l’école du tri et de la sélection mais celle de la réussite de tous, en donnant la priorité à l’école primaire, à la formation des personnels, en construisant enfin une alliance éducative entre tous les partenaires de l’école : parents, collectivités locales, associations.

Jusqu'à la fin de la 3e, on se demande bien où se joue le "tri" et la "sélection" dans le collège unique. :scratch:

Mais toutes les lois depuis la libération affichaient un objectif de démocratisation. Et pourtant, le pourcentage d’enfants d’origine modeste dans les plus grandes écoles est aujourd’hui plus faible que dans les années soixante.

Quel horrible déclinisme ! :devil:

Pour que la loi de refondation de 2013 puisse avoir une chance de réussir on doit comprendre que la réponse ne peut être que technique mais aussi et surtout politique. Le processus de sélection qui fonctionne tout au long de la scolarité...

:shock:

... est en effet d’abord piloté politiquement avant d’être le fruit de procédures réglementées. L’idée que tous les enfants sont capables d’apprendre n’est pas dans l’ADN des français et notamment de leurs élites et parfois de leurs enseignants ;

Il fallait bien que les enseignants soient responsables de l'échec.

...et l’idée qu’il existe une seule voie royale d’accès, ou de maintien dans l’élite, est tout aussi ancrée dans la société française.

De quelle "voie royale" parle-t-on en primaire ou au collège ?
On notera que les auteurs, dans l'implicite de leur présentation de la voie générale et des autres voies, participent à "l’idée qu’il existe une seule voie royale d’accès".

Tant que le débat ne sera pas porté politiquement, toutes les mesures techniques seront sans effet. La question est donc : comment faire porter politiquement un tel débat par des élites qui n’ont jamais été autant clonées ?

Les atteintes à l'enseignement public, défendues par Jean-Paul Delahaye et Christian Forestier à travers leur soutien à la réforme du collège 2016 par exemple, n'inquiètent pas les élites qui voient leurs enfants préservés par la ségrégation résidentielle ou l'enseignement privé...
Dernière édition: 04 Jui 2016 18:52 par Loys.

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04 Jui 2016 21:12 #16582 par JCP
Le bac technique en 1965, puis le bac professionnel en 1985 ont démocratisé l'accès au bac, même s'il ne s'agit plus des mêmes baccalauréats qu'avant 1965, évidemment. On pourrait s'en réjouir, mais non, Jean-Paul Delahaye et Christian Forestier semblent le déplorer...
Pourquoi ? Car les inégalités sociales et la reproduction des élites perdurent, voire s'amplifient... Le constat est pertinent, mais si ces deux doctes regardaient du côté du social, du politique et de l'économique, plutôt que de l'école... L'école ne saurait tout résoudre. Refuser de le voir, c'est se leurrer et/ou leurrer. À dessein ou pas ?

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10 Juil 2016 10:03 #16826 par Loys
Dans "Le Monde" du 7/07/16 : "Les prénoms, révélateurs des discriminations du bac"

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10 Juil 2016 10:09 - 10 Juil 2016 15:57 #16827 par Loys

Le bac est, en réalité, un examen très discriminant.

Cette formulation est inacceptable puisqu'elle semble faire des examinateurs des agents de la discrimination : le bac est un révélateur des inégalités, ce qui est très différent.
C'est comme si on accusait les vendeurs de voitures de luxe d'être responsables des inégalités sociales...
Ce genre de glissement lexical peut avoir des conséquences très graves, quand l'école se trouve ensuite taxée de xénophobie par exemple.

Contrairement à ce que pensent les vieux philosophes conservateurs, « tout le monde » ne l’a pas.

Certes mais 77% d'une génération l'obtient : une proportion record dans l'histoire de l'École républicaine : on est bien plus proche de "tout le monde" que de "personne"... Ajoutons que 88,5% de ceux qui s'y présentent l'obtiennent, autre record de 2016. Baptiste Coulmont oublie de rappeler ces faits.

Moins de 40 % des personnes nées en 1995 ont obtenu un bac général.

C'est néanmoins un record : la proportion était de 20% il y a trente ans.
Donc le seul bac général est un vrai bac (et le bac S le seul bac général). Curieux "progressisme", comme celui de Nathalie Mons ou de Claude Lelièvre. Le problème, ce n'est pas l'obtention du bac pro, c'est le mépris implicite pour le bac pro et la reproduction sociale qui y est associée.

Un quart de cette génération n’a pas le bac, principalement les enfants des milieux les plus défavorisés, très rarement les enfants des cadres. Ainsi 90 % des enfants d’enseignants entrés en 6e en 1995 ont obtenu le bac (et 40 % un bac S), ce n’est le cas que de 40 % des enfants d’ouvriers non qualifiés (moins de 5 % sont détenteurs d’un bac S).

Curieux lien logique. Que représentent les enseignants, socialement ? Des privilégiés appartenant aux milieux les plus favorisés ? :shock:
Et si les enseignants avaient - par extraordinaire - une meilleure intelligence du travail scolaire et plus d'exigence ?
A noter que les chiffres cités ci-dessus ont une quinzaine d'année (bac en 2002). Voir sur ce site : www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=272
Or en 2002, le bac n'était obtenu que... par 62% d'une génération. Chiffres à actualiser impérativement, donc.

Passer par les prénoms permet de mettre ces inégalités en évidence d’un seul coup d’œil

Les enseignants n'en ont pas besoin : ils observent les inégalités dans les classes, et ce dès la maternelle. Parce que la sociologie des prénoms recoupe la ségrégation résidentielle.

...ce sont nos prénoms qui apparaissent sur ces statistiques, ou ceux de nos cousines, de nos amis, de nos enfants. « Ceux du personnel de maison », diraient certains en souriant. Nul doute que les vicomtes trouveraient scandaleux de faire apparaître ce fait ; la domination s’exerce bien mieux quand elle reste cachée.

Le bac pour tous a exactement cette vocation : cacher les inégalités derrière une apparente réussite collective.
La vraie lutte contre les inégalités ne commence pas au bac, mais dès le plus jeune âge. Sa principale arme doit être l'efficacité scolaire.
Dernière édition: 10 Juil 2016 15:57 par Loys.

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04 Sep 2016 10:10 - 04 Sep 2016 10:11 #17046 par Loys
Dans "L'Education déchiffrée" du 31/08/16, le blog d'Eric Charbonnier (OCDE) : "Le système éducatif français est-il vraiment si inégalitaire que cela ?"

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Dernière édition: 04 Sep 2016 10:11 par Loys.

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12 Sep 2016 19:56 - 12 Sep 2016 19:57 #17133 par Loys
Dans le "Café" du 12/09/16 : "Joanie Cayouette-Remblière: Comment naissent les inégalités scolaires ?"

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