- Messages : 18061
Inégalités... et discrimination
- Loys
- Auteur du sujet
Que l'école soit traversée par des inégalités, ça ne fait aucun doute, mais qu'elle soit "marquée par un principe d'inégalité" en revanche...L’école marquée par un principe d’inégalité
Quel serait donc ce "principe" ?
Ce constat n'est pas celui d'une évolution ("l'écart se creuse"). Jamais le bac n'a été obtenu par une si grande proportion d'une génération. On peut donc douter d'une évolution négative...En France, l’écart se creuse entre les enfants d’ouvriers et ceux de cadres, mettant à mal la volonté présidentielle de lutter contre les injustices.
Aujourd’hui en France, un enfant d’ouvrier non qualifié a deux fois moins de chances de décrocher le bac qu’un enfant de cadre.
Ce qu'oublie de préciser Véronique Soulé, c'est que la possibilité de choisir dépend du niveau scolaire. Le problème est donc situé ici.En revanche, il a nettement plus de chances d’atterrir dans la voie professionnelle, souvent dans une spécialité qu’il n’a pas choisie mais où il reste de la place.
La voie royale... pour commencer des études supérieures.L’enfant de cadre, lui, va a priori tout droit vers le bac général, de préférence la série scientifique considérée comme la voie royale.
J'aimerais bien comprendre ce que signifie exactement cette phrase, qui accuse l'école. Que sont concrètement des inégalités amplifiées par l'école ?L’école française ne se contente pas de reproduire les inégalités sociales. Elle les amplifie et le phénomène a même tendance à s’aggraver.
C'est donc l'école qui "génère" les inégalités sociales. Même discours que François Bégaudeau, qui propose de supprimer l'école pour résoudre le problème.Alors que François Hollande a choisi de placer son quinquennat sous le signe de la lutte contre les inégalités, cette école, génératrice d’injustices, lui pose un sacré défi.
Ces "postes" ne sont qu'en partie des postes d'enseignants, et pour la plupart ce sont des postes de stagiaire à mi-temps... Ajoutons qu'ils ne sont pas pourvus aux concours.A mi-mandat, le bilan est encore maigre. Le Président fait mieux que face au chômage. Malgré la crise et l’austérité, il n’est pas revenu sur sa promesse de créer 60 000 postes durant son quinquennat, postes qui ont été affectés en priorité en primaire, où se jouent souvent les destins scolaires des plus fragiles, dont certains n’arriveront plus à rattraper leur retard.
C'est surtout une réforme qui retire des moyens aux établissements difficiles sous prétexte de les redistribuer.«Petite Immigrée». Mais là aussi, François Hollande n’a pas - encore ? - réussi à inverser la tendance. Et rien ne dit que, d’ici la fin de son mandat, il puisse justifier de résultats probants. La faute au temps long des changements dans l’éducation, où il faut parfois des années pour voir les résultats concrets, mais la faute aussi à une volonté politique souvent chancelante.
Le discours reste à la mobilisation contre les inégalités. A la rentrée, la ministre Najat Vallaud-Belkacem avait pris ses fonctions en se présentant comme «la petite immigrée marocaine» qui a réussi grâce à l’école, fruit d’un ascenseur social qu’elle promettait de relancer. Depuis, elle a fait de la lutte contre «les déterminismes sociaux» un axe fort de sa politique. Mais de la parole aux actes, il y a parfois un monde. Et la ministre, qui parle et communique beaucoup, commence déjà à décevoir, notamment avec sa réforme de l’éducation prioritaire jugée trop timorée.
Ils sont exécutés ?Premier ministre de l’Education de l’ère Hollande, Vincent Peillon était pourtant parti la fleur au fusil. Avec sa grande loi sur la Refondation de l’école, votée en juillet 2013, il promettait d’en finir avec une institution qui classe et qui trie, obsédée par l’idée de dégager une élite mais sans pitié pour les plus faibles.
Confusion habituelle : on glisse du reproche (légitime) de la reproduction sociale à la critique de l'élitisme. IL n'y a pourtant aucun lien entre les deux : un système élitiste peut parfaitement être égalitaire (tant qu'il ne reproduit pas les inégalités) et un système égalitaire peut parfaitement être élitiste : c'est celui que nous connaissons actuellement.
A noter que la mission sociale de l'école est finalement assez récente dans l'Histoire.
Bon la notion de "talent" à l'école...Il imaginait bâtir à la place un système plus solidaire et bienveillant, qui fait progresser chacun selon ses talents, au-delà des origines sociales et des bagages culturels.
"qui fait progresser chacun selon ses talents" (sic) : que signifie exactement cette phrase ? Que chacun ne va pas au même endroit (ce qui serait inégalitaire) ou va au même endroit mais pas au même rythme, ce qui entre en totale contradiction avec la suppression du redoublement (voir le soutien de "Libération" à cette réforme )
Vive l'innovation !Pour cette raison, il avait donné la priorité au primaire, avec des dispositifs pour les enfants de milieux défavorisés, et à la formation des profs sacrifiée par Sarkozy, qui mieux préparés allaient ainsi davantage innover et s’adapter à des publics difficiles.
Quelle blague !Désenchantement. Le ministre, non reconduit dans le cabinet Valls, a quitté la rue de Grenelle frustré et convaincu de ne pas avoir reçu le soutien qu’il méritait. A ses yeux, la réforme des rythmes devait avant tout bénéficier aux élèves en difficultés, avec des apprentissages plus progressifs étalés sur quatre jours et demi, et en plus des activités.
Le vilain élitisme a encore frappé. Mais curieusement, quand il s'agit des primes aux chefs d'établissement ou aux recteurs...Mais François Hollande a cédé devant les maires. La réforme de la rétribution des profs de prépa devait, elle, permettre de mieux payer ceux des zones d’éducation prioritaire (ZEP). Mais, là encore, le président énarque, produit des grandes écoles, a reculé.
Ils ne sont surtout pas du tout atteints et ne compensent pas la hausse très importante du nombre d'élèves dans le primaire ou au lycée.Pour expliquer le désenchantement ambiant, deux explications concourent. Pour les uns, le problème des réformes est qu’elles se font sans moyens suffisants - les 60 000 postes ont été largement absorbés par la hausse du nombre d’élèves et par la formation des profs.
Ah... la pédagogie qui permet de se dispenser de la question des moyens. Personnaliser en classe entière !Pour les autres, au-delà des moyens, seule une vraie refonte pédagogique fera la différence.
Bon la refonte pédagogique est déjà à l’œuvre depuis longtemps, avec les résultats que l'on constate.
Voilà qui est approfondi...Or avec les nouvelles écoles du professorat, on en reste loin.
Les réformes récentes, à commencer par les rythmes, n'avaient pas grand chose de "juste".Najat Vallaud-Belkacem veut maintenant ouvrir le chantier du collège, sujet clivant par excellence. Cette fois, elle devra choisir entre la paix sociale et un système plus juste.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18061
Michel Lussault écrit: L'école n'est pas assez inclusive. Comme géographe je pense que ce qui est mis en évidence c'est que la manière dont on a pensé améliorer l'école avec des politiques territoriales doit être interrogée. Il faut réinventer un modèle éducatif, y compris pour l'éducation prioritaire. On voit bien en Seine Saint-Denis des effets de seuil et comment des école s quittent le prioritaire alors que les difficultés scolaires sont énormes. Ne faudrait-il pas passer d'un soutien au territoire au soutien aux personnes ? Ne faudrait il pas repenser l'école, offrir une conception plus large de la laïcité ? Il y a eu un consentement collectif à une école ségrégative. Il est temps de réagir contre cela.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Messages : 271
Euh... N'y aurait-il pas comme une contradiction dans les termes ?Aujourd'hui il faut inventer une laïcité ouverte, compréhensive, apaisante et offensive.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18061
Dans "L'Obs" du 20/01/15 : "L’école française, une "machine à fabriquer des inégalités"
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18061
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18061
www.lemonde.fr/politique/article/2015/01..._4559714_823448.htmlIl existe en France « un apartheid territorial, social, ethnique ». Les mots sont forts, surtout dans la bouche d'un premier ministre. Manuel Valls, qui s'exprimait mardi 20 janvier lors de ses vœux à la presse, est revenu sur ces « maux qui rongent notre pays », deux semaines après les attentats de Paris et de Montrouge.
« Il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps et dont on parle uniquement par intermittence. (...) Les émeutes de 2005, qui aujourd'hui s'en rappelle ? Et pourtant... les stigmates sont toujours présents », a-t-il souligné avant d'insister sur « la relégation périurbaine, les ghettos ».
A cette « misère sociale », selon les mots du chef du gouvernement, « s'additionnent les discriminations quotidiennes parce que l'on n'a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l'on est une femme ».
L'INTÉGRATION « NE VEUT PLUS RIEN DIRE »
Pour faire face à ces inégalités, Manuel Valls prône « l'acharnement » dans la lutte. « La citoyenneté – ne parlons pas d'intégration, oublions les mots qui ne veulent plus rien dire – nous le sentons bien, (...) a besoin d'être refondée, renforcée, relégitimée », « peut-être d'autant plus » depuis la grande manifestation d'hommage aux victimes des attentats le 11 janvier.
« Nous devons combattre chaque jour ce sentiment terrible qu'il y aurait des citoyens de seconde zone ou des voix qui compteraient plus que d'autres. Ou des voix qui compteraient moins que d'autres. (...) Dans de nombreux quartiers, chez de nombreux compatriotes, ce sentiment s'est imposé qu'il n'y a plus d'espérance et la République doit renouer avec l'espérance », a-t-il ajouté.
www.lemonde.fr/politique/article/2015/01..._4560022_823448.html
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Messages : 271
Et en quoi le fait d'avoir une "autre" origine (si tant est qu'on puisse l'appliquer pour un pays aussi jeune que le Canada) empêche de parler comme Robert Charlebois ? Si j'étais mauvaise langue, je trouverais ça un peu raciste sur les bords.Dans les années 1990, le pays a compris qu'il était métissé, qu'il ne fallait plus imaginer que sa population[...] parlerait comme Robert Charlebois !
Quant aux "accomodements raisonnables", j'ai cru comprendre que tout le monde ne s'en accomodait pas, justement.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18061
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Messages : 224
Le libéralisme asphyxie ... Rajoutons-en une couche !
La "pédago**gie" abêtit... Remettons-en une couche !
Le communautarisme divise... Rajoutons-en une couche !
Alors je dégaine Elisabeth Badinter...
La pièce jointe est absente ou indisponible
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18061
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.