"Les facs françaises se lancent dans la bataille du numérique" (Le Figaro)

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27 Jan 2013 11:04 #3486 par Loys
A lire dans "Le Figaro" du 13/01/13 : "Les facs françaises se lancent dans la bataille du numérique".


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27 Jan 2013 19:51 #3498 par Loys

Les facs françaises se lancent dans la bataille du numérique

Toujours adopter un langage épique quand il s'agit du numérique. Au choix, l'aventure, l'exploration ou bien la bataille, ou encore la révolution.


La ministre de l’Enseignement supérieur annonce la création de France Université numérique, une cellule qui doit réinventer la pédagogie à l’heure du Net...

Une "cellule" qui "réinvente la pédagogie" en moins de quatre ans, rien que cela : voilà qui est ambitieux ! :mrgreen:

...et mettre 20% des cours des universités en ligne d’ici 2017. Un fonds de financement sera aussi crée.

Les cours correspondant auront-ils toujours lieu ou sera-ce une aubaine pour l’État ?

D’un côté, Harvard, le MIT, Stanford, qui embrassent la révolution numérique.

De façons très différentes.

Ces prestigieuses universités américaines proposent désormais leurs cours en ligne et touchent déjà des millions d’étudiants de par le monde, attirés par la qualité et la gratuité…

Voilà le genre d'affirmation hâtive qui laisse penser que ces universités sont passées en ligne, et avec succès. Stanford continue de proposer à quelques privilégiés son cursus à $160.000 (hors frais de scolarité) et autorise une start-up, Coursera , à mettre en ligne des bouts de cours gratuits à la consultation, avec la marque Stanford. Les examens pour valider les acquis sont tout sauf gratuits.

N'importe qui s'inscrivant à un cours de quelques semaines (sans obligation de passer l'examen ou même de les suivre) est donc considéré comme un "étudiant". A ce compte pas étonnant qu'on trouve déjà des "millions d'étudiants". :twisted:

De l’autre, l’université française ,qui fait figure de vieille dame découvrant l’ordinateur.

Heureusement qu'on a des Michel Serres pour enseigner à Stanford et sauver l'honneur numérique.

«On est en retard», reconnaît la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso.

Air connu.

Alors que 80% des établissements outre-Atlantique disposent de cours en ligne, ils sont moins de 3% en France! Un retard inquiétant.

Peu importe puisque les étudiants français peuvent s'inscrire à Coursera : ce qui compte c'est la diffusion du savoir, non ?

«Car la compétition mondiale entre les centres de savoir pour attirer les meilleurs cerveaux du monde se prépare», analyse François Taddei, chercheur à l’Inserm.

Dans la logique du Net, il n'y a plus de centre. :scratch:

Jusqu’à présent, la France s’était contentée de créer des sortes de bibliothèques numériques, avec des conférences passionnantes, suivies par des autodidactes et des retraités, mais peu connues des étudiants, car ces contenus ne s’inscrivaient pas dans un cursus académique.

Le mot "cursus" ne correspond pas du tout à ce que propose Coursera par exemple : puisqu'il s'agit de cours détachés les uns des autres, sans progression ni validation et choisis selon les centres d'intérêt des étudiants.

Désormais, la ministre de l’Enseignement supérieur entend lancer les universités françaises dans la bataille du numérique. Elle doit annoncer dans les prochains jours le lancement de FUN, «oui, FUN», assume-t-elle, France université numérique, une structure chargée de piloter la mise au Net des facs françaises.

Encore un nom bien choisi pour rappeler la dimension ludique du numérique. Du racolage institutionnel.

Objectif: 20% des contenus en ligne dans cinq ans. Sans recréer de gosplan: «Pas de Minitel 2!», jure Geneviève Fioraso.

En effet, le Gosplan proposait des plans en cinq ans, pas en quatre d'ici 2017.

Dans un si bref délai, atteindre de tels résultats sans Gosplan relèvera de l'exploit. A noter qu'aux États-Unis aucun représentant du gouvernement n'a fait une telle déclaration.

Mais en mettant sur pied une équipe «d’ingénierie pédagogique» au service des facs. Le jargon rebute...

Si peu.

...mais l’enjeu est majeur: inventer les nouvelles façons d’enseigner.

Pourquoi ? :scratch:

Car le numérique ne se réduit pas aux équipements ni aux cours en vidéo.

Dans les usages, on constate assez peu d'attirance pour les sites universitaires ou culturels.

Avec le savoir désormais accessible sur Internet, la relation professeur-étudiant est bouleversée.

Les connaissances sont en ligne (et encore...), pas le savoir. Toujours la même confusion volontaire.

Et certains, comme le patron de Stanford ,un brin provocateurs, prédisent la fin des cours en amphi…

On en a parlé ici même l'an passé .

C'est donc l'objectif à terme : la "fin des cours en amphi" ? :twisted:

Le sujet fait débat, beaucoup jugent la présence essentielle, le contact avec l’enseignant et ses pairs toujours crucial…

Des rétrogrades attachés à leurs privilèges, dépassés par wikipédia.

Le cours magistral de trois heures semble en tout cas le vestige d’une époque où le professeur savait et les étudiants écoutaient.

Une aberration. Les cours n'ont plus lieu d'être puisque aujourd'hui les étudiants savent autant qu'eux. La question de l'enseignement est résolue.

«Désormais, ils peuvent vous défier à chaque instant avec Internet à disposition. Il faut enseigner autrement», martèle la ministre.

"défier" avec un savoir qu'on n'a pas soi-même, c'est du même niveau que Lance Armstrong défiant les cyclistes qui ne se dopent pas.

Et ne parlons pas de ceux qui utilisent sans discernement ce qu'ils trouvent en ligne, sur des sites de corrigés.

Ce genre de poncifs totalement aberrants commencent à s'incruster durablement dans les discours pro-numériques.

Le plan prévoit la valorisation des enseignants qui innovent.

Sympathique perspective.

En clair, ils ne feront plus des vidéos ou des sites à leurs heures perdues.

Ils seront désormais en ligne, à la disposition continue des étudiants. :twisted:

En espérant ainsi gagner les cœurs au digital.

Les "cœurs"... :roll: Enfin surtout les porte-monnaie.

Pour que cette modernisation soit prioritaire, Geneviève Fioraso entend faire du vice-président de l’université le «M. Internet».

Mais ce n'est pas du Gosplan, on vous le répète.

«Le contact, c’est important»

L’Espagne ou le Royaume-Uni se sont lancés avant nous, en créant des universités totalement virtuelles d’où sortent des diplômés qui n’ont jamais fréquenté d’amphis.

Quelle est la valeur d'un diplôme passé en ligne ?

En France, la ministre ne croit pas au tout-virtuel. «Les étudiants ne sont pas vraiment mûrs pour ça. Le contact, c’est important.»

Donc elle y croit mais les étudiants n'y sont pas prêts.

Le projet devrait d’abord être testé sur des sites pilotes. Avant de s’étendre à toute l’université. À un rythme lent, qui inquiète François Taddei.

Quatre ans pour changer un modèle pédagogique centenaire, c'est beaucoup trop long.

Si la France se montre «suiviste, elle sera dépassée».

Peu importe : ce qui compte, c'est la diffusion du savoir, non ?

Car les universités américaines ont pris une avance considérable. En proposant gratuitement des cours que leurs étudiants paient normalement des fortune, les géants américains pensent capter les futures élites mondiales.

Capter comment ? Quel besoin auraient ces élites de quitter leur pays d'origine ?

Le business model de Coursera est tout sauf gratuit.

Coursera, la plate-forme Mooc (Massive Open Online Course) liée à Stanford, rassemble déjà plus de 2 millions d’élèves.

N'importe quoi... Sur ces deux millions combien ont payé pour valiser leurs acquis ? Combien les ont validés ? Comment comparer un cours de huit semaines et un cursus de quatre ans ?

Quelque 70% de ces étudiants viennent des pays émergents, comme la Chine, l’Inde, le Brésil. Pour l’instant, ils n’obtiennent pas un vrai diplôme à l’issue de leurs sessions sur le Net.

Sans blague ? Une bonne affaire, sans nul doute.

Mais les grandes manœuvres se préparent. «Et dans quelques années, les compétences acquises en ligne seront reconnues», assure Jacques Froissant, du cabinet de recrutement 3.0 Altaide.

Tant qu'elle seront également validées en ligne, j'en doute fortement. :xx:

Laissant entrevoir un étudiant «mondialisé», butinant d’un cours de Harvard à un module de Centrale.

Quel intérêt de créer le FUN si les étudiants doivent être ainsi mondialisés ? :scratch:

Au fait, quand parle-t-on de la plus-value pédagogique des cours en ligne ? Existe-t-elle ?

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