@remseeks Au contraire l'anglais, par sa simplicité, permet de bien assimiler la correspondance grapho-phonologique dès le CP ! #ironie
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- "Le petit musée des horaires - Saignées dans l'enseignement du français"
"Le petit musée des horaires - Saignées dans l'enseignement du français"
- Loys
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- ulrichagathe
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C'est pourquoi le sujet de l'émission 'arrêt sur image' consacrée au socle était si mal choisi pour une émission d'analyse des médias. La question est plutôt : comment et pourquoi des enseignants créent des blogs pour analyser et corriger des articles 'éducation' des grands et petits médias ? Pourquoi certains enseignants essayent de renouer avec des traditions pédagogiques (par exemple Buisson pour Michel Delord) ? Quelles relations peut-on mettre en lumière entre le journalisme, la fascination de l'innovation pour elle-même et les modes pédagogiques ? Dans quelles mesures des approximations systematiques et les biais journalistiques finissent par produire une vision de la réalité qui accompagne avec zèle les reformes technocratiques ? Comment internet permet ou pourrait permettre à la communauté éducative de s'opposer à cette vision ? Etc
Les médias sont probablement un facteur aggravant de plus...
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A lire ici : www.laviemoderne.net/forum/le-naufrage-d...n-europe-vousnousils
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- archeboc
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L'enseignement de l'anglais en primaire est un exemple caractéristique des aberrations que l'administration de l'Education Nationale est capable de créer.Loys dit: [...] l'anglais, dont j'ai pourtant l'impression que son enseignement dès le primaire en 2002 n'a été bénéfique ni pour l'enseignement du français ni pour celui... de l'anglais !
- on institue une mission sexy (ici : les enfants doivent apprendre l'anglais dès le primaire)
- on décrète que l'intendance suivra, et on ne met pas de moyens importants en face
- on décline la mission sous la forme d'indicateurs de performance (dans les PAP, et les PAPA)
- les recteurs et leurs subordonnés soignent leur carrière en logeant dans les indicateurs des données qui n'ont pas grand lien avec la réalité du terrain.
Ainsi, de la même façon que les CDE valident à la chaîne les compétences imaginaires d'élèves qu'ils ne connaissent pas, les DASEN accordent le droit d'enseigner l'anglais à des instituteurs qui ont eu la moyenne en anglais au bac. (A l'armée, un chef demandait : "toi, tu as fait de l'allemand ?", et on se retrouvait à la corvée de pluche. Cela avait au moins le mérite d'être drôle, et donc d'avoir du sens).
Ah, et les enseignants dans tout cela ? Pour mes enfants, ils s'échangent les classes. Celui qui se débrouille en anglais assure le travail pour une collègue, qui prend sa classe pour autre chose pendant se temps-là. Tout repose sur la bonne volonté des acteurs de terrain, hors du contrôle de l'institution. Hors de contrôle, parce que l'institution a lâché prise avec le réel.
J'espère que les instits ne passent pas trop de temps à cette farce, parce que le niveau des gamins en anglais est simiesque.
PS : un lien vers le flux twitter dont tu parles ?
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Version de l'article, légèrement modifié, pour "Marianne" : www.marianne.net/luttedesclasses/Le-peti...-de-francais_a4.html
Repris en Une lundi matin : www.marianne.net/Le-petit-musee-des-hora...rancais_a239720.html
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FOULQUES DELETANG dit: Bien sûr les profs de français déplorent que la totalité des heures ne soient pas consacrées au Français et qu'1 h de math, 1h d'informatique, 1h de physique, 1/2 h d'anglais et d'histoire-géo, 1/4h de latin par semaine c'est trop. Il y a qq siècles les profs de latin et de grec déploraient la baisse de leurs heures d'enseignement comme avant eux les perses déploraient la baisse des heures de cours du chaldéen et des TP consacrés la la maîtrise de l'écriture cunéiforme.
Il y a surtout qu'à leurs yeux, le monde n'est pas assez autocentré autour d'eux qui vivent sur une autre planète loin de toutes contingences. Pourtant l'école de Jules Ferry n'est pas si ancienne que cela, à peine plus d'un siècle et il n'y avait besoin pas de connaître autant de choses, de techniques, de matières pour paraître érudit. Aujourd'hui,un môme entrant au collège sait que la Terre est ronde, utilise internet, n'ignore ni l'infini petit, ni l'infiniment grand, sait que Darwin a développé la théorie de l'évolution, que E=mc², etc...autant de choses que Ronsard ignorait, l'inculte....
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Car lire le latin et lire sa propre langue, c'est tout à fait la même chose.Bien sûr les profs de français déplorent que la totalité des heures ne soient pas consacrées au Français et qu'1 h de math, 1h d'informatique, 1h de physique, 1/2 h d'anglais et d'histoire-géo, 1/4h de latin par semaine c'est trop. Il y a qq siècles les profs de latin et de grec déploraient la baisse de leurs heures d'enseignement...

Et c'est quoi, l'étape après le français ?...comme avant eux les perses déploraient la baisse des heures de cours du chaldéen et des TP consacrés la la maîtrise de l'écriture cunéiforme.

Compliment que je pourrais facilement retourner, en l'occurrence.Il y a surtout qu'à leurs yeux, le monde n'est pas assez autocentré autour d'eux qui vivent sur une autre planète loin de toutes contingences.

On ne savait même rien en 1881-82.Pourtant l'école de Jules Ferry n'est pas si ancienne que cela, à peine plus d'un siècle et il n'y avait besoin pas de connaître autant de choses, de techniques, de matières pour paraître érudit.

Chose que Jules Ferry ignorait.Aujourd'hui,un môme entrant au collège sait que la Terre est ronde...
Toujours pour le meilleur !...utilise internet...
Mais a de petits de problèmes de repérage dans le temps historique et dans l'espace géographique.... n'ignore ni l'infini petit, ni l'infiniment grand...

Darwin, c'est bien après Jules Ferry !...sait que Darwin a développé la théorie de l'évolution...

Et oui, tout élève de 6e, même s'il a du mal à associer des lettres et des sons, connaît cette formule et peut l'expliquer aisément....que E=mc²...
Du moins savait-il lire et écrire...etc...autant de choses que Ronsard ignorait, l'inculte....

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Mes analyses des compétences logiques des élèves sont régulièrement corrélées avec les analyses des compétences linguistiques ou d'analyse des profs de lettres ou de philo. Corrélation ne signifie pas relation de cause à effet, mais au bout d'un moment, en est en droit d'aller plus loin. Français, maths, même combat. Les maths ont besoin de mots, je vois cette matière comme une langue étrangère et comme toute langue étrangère, elle s'appuie sur la connaissance de la langue maternelle, celle qu'enseigne les profs de français.
La réduction des horaire de français au primaire et au collège est une catastrophe pour tout l'enseignement, sans doute de façon encore plus fondamentale que la réduction des horaires de maths, et surtout l'absence de structures solides enseignées.
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Tout va bien, alors.Rappelons que depuis 2011 a été mis en place le principe du « socle commun », qui vise justement à s’assurer que tout élève maîtrise un certain nombre de savoirs fondamentaux avant de quitter la scolarité.

Au fait le socle a été mis en place... en 2005.
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C'est beau les mathématiques sans la logique.Ceux qui comptabilisent les heures perdues depuis 1970 dans telle ou telle discipline oublient toujours de rappeler que la scolarité a été prolongée pour les enfants des catégories sociales les plus modestes. Plus d'orientation professionnelle précoce et donc au final un allongement des horaires de dites disciplines sur la totalité de la scolarité. De là à conclure que seules les conditions des "héritiers" intéressent ces commentateurs avisés

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Heureusement que l'objectivité de l'historien est là pour rétablir les faits. Et qu'on n'accuse pas Claude Lelièvre de militer pour l'actuel ministère de l'Éducation nationale.Une baisse tendancielle des horaires de français?
Voilà comment la question se justifie : sous prétexte que les programmes sont refondus, on ne va quand même pas augmenter les horaires de français, quand même, même si le français "est mis actuellement au premier plan des préoccupations scolaires" !Alors que l’apprentissage du français est mis actuellement au premier plan des préoccupations scolaires, la question des horaires qui lui sont dévolus resurgit (même si le temps qui lui est imparti ne peut être que l’une des dimensions du problème posé).
C'est vrai que le collège unique, c'est seulement du temps court (quarante ans cette année). On ne va quand même pas observer la chute des horaires au collège (sans parler, puisqu'il y avait des demi-groupes, de ceux des professeurs amenés à avoir plus de classes)...Afin de suivre des évolutions qui peuvent être comparées (et comparables) sur un temps long, le mieux est de s’en tenir aux classes de l’école élémentaire, celle qui a concerné tout le monde depuis le début de la troisième République.
Soit au total 15+15+15+10+10 = 65h (au moins) contre 36h jusqu'en 2007.Les Instructions officielles du 2 août 1882 (signées Jules Ferry), indiquent que « l’enseignement du français (exercices de lecture, lectures expliquées, leçons de grammaire, exercices orthographiques, dictées, analyses, récitations, exercices de composition, etc) occupera tous les jours environ deux heures » et que « le temps consacré aux exercices d’écriture proprement dits sera d’une heure par jour dans le cours élémentaire, et se réduira graduellement à mesure que divers devoirs dictés ou rédigés pourront en tenir lieu ».
L’arrêté du 18 janvier 1887 indique que « l’enseignement du français occupera tous les jours environ deux heures », et que « l’écriture emploiera une heure par jour dans le cours élémentaire ». La semaine scolaire est alors de cinq jours de classes d’une durée de six heures. On a donc 10 heures d’enseignement du français (sur 30 heures d’enseignement) par semaine soit un tiers du temps scolaire (et non pas la moitié comme il est dit souvent), auxquels s’ajoutent 5 heures d’écriture dans les deux cours élémentaire (CE1 et CE2)
A noter surtout que Claude Lelièvre s'est abstenu de prendre pour référence les programmes de 1923 et les 70,5h...
Pourquoi cette remarque ? Pour démontrer que les enseignants pouvaient faire moins ? Certes mais ils pouvaient également faire plus...L’article « Organisation pédagogique des écoles primaires publiques » du « Nouveau dictionnaire de pédagogie » publié en 1911 sous la houlette de Ferdinand Buisson (qui a été pendant dix-sept ans le directeur de l’enseignement primaire) précise : « A propos de l’emploi du temps, on s’est plaint d’une réglementation trop minutieuse et absolue, en ce qui concerne surtout le nombre d’heures à attribuer par semaine à l’enseignement de chaque matière : ces règles trop précises et trop sévères gêneraient l’action des maîtres, paralyseraient leur initiative et contribueraient pour une bonne part à donner à notre enseignement primaire élémentaire le caractère abstrait, verbal, qu’on serait en droit de lui reprocher. Ces critiques semblent exagérées. L’arrêté du 18 janvier 1887, en son article 19, n’est pas rédigé en des termes absolument impératifs : il y est question de moyennes, de minima, et le mot « environ » y figure en plusieurs endroits à propos de la répartition des heures. L’article 18, d’ailleurs, en confiant au directeur de chaque école le soin de dresser son emploi du temps, prouve bien que l’intention des rédacteurs des règlements organiques n’a pas été d’enlever à l’instituteur toute liberté […]. Les règles édictées sont assez précises pour que l’uniformité des programmes soit partout maintenue, assez élastiques cependant pour qu’on puisse les appliquer aux situations diverses et aux besoins particuliers de chaque école ».
Où l'on voit qu'en CP l'horaire de français est devenu largement supérieur à la moitié du temps d'enseignement (58% exactement). Mais pourquoi retenir cette date ?Les Instructions du 20 juin 1923 opèrent une évolution sensible . Elles sont plus impératives, plus »classifiées ». Et le temps dévolu à l’apprentissage du français est plus long. 17 heures 30 au CP , 14 heures aux cours élémentaires, 11 heures 30 aux cours préparatoire (soit 14 heures en moyenne par semaine sur 30 heures d’enseignement)
« Lecture courante et expressive » : 10 H au CP, 7 H au CE, 3 H au CM. « Ecriture » : 5 H au CP, 2 H 30 au CE, 1H 30 au CM. « Langue française » : 2 H 30 au CP, 5 H au CE, 7 H au CM.

Les chiffres de Claude Lelièvre sont par ailleurs contradictoires : au CE, 7 + 2,5 + 5 = 14,5h (et non 14h...).Sur la base des horaires fournis par Claude Lelièvre, la moyenne serait de 13,7h.
Correctif au CM : Langue française 7,5 = soit un total de 12h (et non 11,5h).
Cette fois-ci Claude Lelièvre a arrondi au dessus. Mais il ne donne pas le total : 64h.Les Instructions du 17 octobre 1945 sont de même facture, mais avec un temps consacré à l’apprentissage du français un peu diminué. 15 heures au CP, 14 heures aux cours élémentaires, 11 heures aux cours moyens (soit 13 heures en moyenne par semaine sur 30 heures d’enseignement)
« Lecture » : 10 H au CP, 6H 30 au CE, 3 H 30 au CM. « Ecriture » : 2 H 30 au CP, 2 H 30 au CE, 1 H 15 au CM. « Langue française » : 2 H 30 au CP, 5 H au CE, 6 H 25 au CM.
Résumons donc : de 1923 à 1945, les élèves ont bénéficié de 70h30 puis de 1945 à 1969 de 64h. Donc pendant près d'un demi-siècle de plus de 64h en primaire..
Effondrement donc à 50h, dans la perspective de la mise en place du collège unique.Evolution majeure (dans le cadre de ce que l’on a appelé le »tiers temps pédagogique ») avec l’arrêté du 7 août 1969 (signé Olivier Guichard, sous la présidence de Georges Pompidou) : « Français : 10 heures » (sans autres précisions ou déclinaisons selon les niveaux de classe). 10 heures en moyenne sur 27 heures d’enseignement par semaine (car le samedi après-midi n’est plus travaillé).
Nouvel effondrement à 43h.Avec l’arrêté du 23 avril 1985 (signé Jean-Pierre Chevènement), on retrouve une certaine déclinaison horaire selon les niveaux de classe : 10 heures au CP, 9 heures au CE1, 8 heures au CE2 et dans les deux CM.. Et la moyenne du temps dévolu à l’apprentissage du français est à la baisse : 8 heures 40 sur 27 heures d’enseignement par semaine (en pleine évocation d’une promotion du »lire, écrire, compter »).
L’arrêté du 22 février 1995 (signé François Bayrou ) revient à un horaire uniforme pour chaque classe de l’élémentaire : 9 heures dévolus à l’enseignement du français (sur 26 heures d’enseignement par semaine)
M. Lelièvre oublie de préciser que cet "horaire uniforme" se présente sous forme de fourchette (comme au collège) et qu'une partie des heures peut être consacrée à l'apprentissage des langues vivantes.
L'horaire minimum garanti n'est donc pas de 45h mais de 38,5h.
Une belle erreur ici 4h30/5h30+1h30/2h = 6h/7h30 (et non pas 8h...)L’arrêté du 25 janvier 2002 (signé sous le ministère de Jack Lang) est d’une facture beaucoup plus complexe. Pour le cycle des apprentissages fondamentaux (au CP et au CE1) de 9 heures (minimum) à 10 heures (maximum) pour ce qui concerne « la maîtrise du langage et de la langue française ». Pour le cycle des approfondissements : « littérature (dire, lire, écrire) » de 4 heures 30 (minimum) à 5 heures 30 (maximum) et « langue française (grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire) » de 1 heure 30 (minimum) à 2 heures (maximum). Soit en moyenne (et entre le »minimum » et le »maximum ») 8 heures dévolus spécifiquement à l’enseignement du français (sur 26 heures d’enseignement par semaine).
Et un total garanti au primaire de 36h seulement. Et me maximum horaire en CM (7h30 par semaine) ne peut être atteint qu'en ne respectant pas les horaires dans les autres disciplines (le total officiel atteignant 28h pour 26h de cours)...

www.sauv.net/prim_horaires.htm
Car, avant cette date, l'apprentissage du français ne s'effectuait pas "à travers d'autres domaines".Etant entendu qu’il est précisé dans cet arrêté que l’apprentissage du français doit se faire aussi à travers d’autres domaines, avec notamment l’obligation de faire chaque jour au moins 2 heures 30 de lecture-écriture au CP et au CE1, et deux heures au cycle des approfondissements

Au total : 44h. A comparer avec les 70,5h de 1923.L’arrêté du 19 septembre 2008 (signé Xavier Darcos) fait un retour marqué aux horaires fixes imposés (et au label unique « le français ») : 10 heures pour le CP et le CE1, 8 heures pour le cycle des approfondissements. Soit en moyenne 8 heures 45 dévolus à l’enseignement du français sur 24 heures d’enseignement par semaine ( le samedi matin étant désormais en principe non travaillé).
Raisonner en "proportion" est un bon sophisme : il fallait dès lors intituler ce billet "Baisse tendancielle en proportion de l'enseignement du français ?"In fine, la proportion du temps alloué spécifiquement à l’apprentissage du français est le même que dans les débuts de la troisième République, à savoir un bon tiers.
Car les horaires, eux, ont bien baissé : ils ont été divisés par deux entre 1923 et 2007. C'est suffisamment saisissant...
On pourrait aussi bien prétendre d'un menu dont la quantité quotidienne aurait été divisée par deux qu'il proposerait "en proportion" toujours autant de viande qu'avant et en déduire qu'il serait donc toujours aussi nourrissant...

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- Loys
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En l'occurrence c'est surtout vrai au collège mais comme le collège a été exclu du champ de la réflexion...Claude Lelièvre dit: Si j’ai centré sur les moyennes, c’est parce qu’il est souvent dit que l’un des problèmes serait la diminution de la place dévolue au français dans l’ensemble des apprentissages en faveur d’autres matières.
Elle n'est pas cachée : elle est tout simplement non indiquée. Il a fallu que nous fassions les calculs nous-mêmes...En réalité, pour l’essentiel, c’est la diminution des temps de classe qui a entraîné une forte baisse (tout à fait effective et que je ne cache nullement)en volume.
Pas de questionnement de Claude Lelièvre à ce sujet...La durée hebdomadaire de la classe dans l’école élémentaire est en effet désormais de 24 heures contre 30 heures (jusqu’en 1969, et 27 heures à partir là).
Notre graphique sur une période plus récente et plus pertinente, celle du collège unique, en incluant les horaires de collège. Perte de 22% pour la seule période 1967-2013 :Et en tenant compte aussi de l’allongement progressif des vacances scolaires (qui a eu lieu surtout durant l’entre-deux guerres), on est passé d’une durée horaire de l’année scolaire de 1340 heures en 1894 à 864 heures lors de la réforme de Xavier Darcos de 2008. On est donc passé en réalité de 490 heures par an dévolus à l’enseignement du français durant les débuts de la troisième République à 315 heures (soit une diminution effective de 175 heures par an, 35% de moins in fine…)
Et ce graphique ne tient pas compte des conditions d'enseignement (9h professeur en 1975 en 6e et 6h élève dont la moitié en demi-groupes, contre 4,5 aujourd'hui sans demi-groupes).
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Sur Twitter, quand on lui fait observer qu'un élève entrant au lycée a eu aujourd'hui autant d'heures de français qu'un élève entrant au collège avant la mise en place du collège unique (en réalité c'est même moins jusqu'à 2017) :Un tweet de Laurent Fillion ("Cahiers pédagogiques") ce 24/01/15 qui ne manque pas d'humour :
Laurent Fillion dit: Ceux qui comptabilisent les heures perdues depuis 1970 dans telle ou telle discipline oublient toujours de rappeler que la scolarité a été prolongée pour les enfants des catégories sociales les plus modestes. Plus d'orientation professionnelle précoce et donc au final un allongement des horaires de dites disciplines sur la totalité de la scolarité. De là à conclure que seules les conditions des "héritiers" intéressent ces commentateurs avisés
C'est vrai, ça !Laurent Fillion dit: Donc où est le problème si en fin de scolarité le nbr d'heures est le même ou supérieur ?

C'est comme si on proposait une baignoire deux fois plus grande, mais avec moins d'eau à l'intérieur...
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Dans un article récent, l'historien de l'éducation Claude Lelièvre a tenté de montrer que le nombre d'heures de cours consacrées au français n'avait pas diminué à l'école primaire entre le début du XXe et le début du XXIe siècle, en tout cas en proportion. Il conclut sa réflexion ainsi :
In fine, la proportion du temps alloué spécifiquement à l’apprentissage du français est le même que dans les débuts de la troisième République, à savoir un bon tiers.
Il cherche ainsi à faire pièce aux analyses "déclinistes" de l'association Sauvez les lettres, qui a fait école dans le discours du camp des "Républicains".
Mais les faits sont têtus.
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