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L'aberrante réforme des rythmes scolaires
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Les chronobiologistes, quant à eux, rappellent que l'idéal des élèves serait d'avoir classe le samedi matin plutôt que le mercredi. Ce qui permettrait aux enfants de faire une pause en semaine et d'avoir une coupure moins marquée le week-end. Un rythme adopté par seulement 2% des communes.
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Bon, en fait pas l'emploi...
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www.vousnousils.fr/2017/06/01/nice-annon...-a-la-rentree-604033
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Quelques remarques :
Dit autrement : la dérégulation complique singulièrement l'évaluation. Vive l'autonomie !Mais du fait des marges laissées à l’adaptation locale, sous forme de modalités d’application du décret du 24 janvier 2013, de dérogation à ce même décret ou d’expérimentation dans le cadre du décret du 7 mai 2014, les organisations du temps scolaire sont fortement variables selon les communes.
Dit autrement : un peu moins de la moitié des écoles ont des rythmes irréguliers d'un jour à l'autre. Voilà qui des "rythmes" très structurants pour des enfants de 3 à 10 ans.si plus de la moitié des écoles ont adopté une organisation du temps scolaire « régulière », c’est-à-dire une organisation telle que ces quatre journées sont de durée égale, plus de 40 % d’entre elles ont choisi soit des durées irrégulières pour les après-midi, soit l’entrée dans le dispositif expérimental permis par le décret de 2014, avec une de ces quatre après-midi entièrement libérée.
Donc en évitant la désynchronisation d'un long week-end comme le préconisait l'Académie de médecine.Le samedi matin a été préféré au mercredi matin dans environ 2 % des écoles. »
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Il y aurait beaucoup de choses à dire. A commencer en rappelant que M. Delahaye a été responsable, en tant que DGESCO de 2012 à 2014), de la désastreuse mise en place des nouveaux rythmes scolaires.
Sans aucun doute. Errements contresignés par les deux syndicats "réformistes". Avec une petite nuance : l'éclatement du cadre national : en cela, la droite ne fait qu'imiter la gauche.Monsieur le Président, votre décision de rendre à nouveau possible la semaine de 4 jours est une déscolarisation institutionnelle. C'est une facilité qui signe un retour aux errements de 2008.
Le choix du mercredi dans la réforme des rythmes scolaires servait les parents, pas les enfants...Cette capitulation devant les intérêts particuliers est un coup porté à tous les enfants en général mais singulièrement aux enfants des milieux populaires qui n’ont que l’école pour construire leur devenir.
La semaine de cours en primaire a été réduite à 24h en 2008 par l'UMP : le PS a-t-il rétabli la semaine de 26h pendant le quinquennat suivant ? Aucunement...Nous sommes un curieux pays, Monsieur le Président de la République, qui considère que les enfants apprendront d’autant mieux qu’ils fréquenteront moins l’école primaire.
Pour mesurer les difficultés en primaire, mieux vaut utiliser des évaluation à l'issue du primaire. Or celles de la DEPP, par exemple, montrent une dégradation qui a commencé avant le passage à la semaine de 4 jours en 2008...Pourtant, comme vous le savez, les mauvais résultats de 30 % de nos élèves de 15 ans aux évaluations nationales et internationales proviennent pour l’essentiel de difficultés non résolues au début de leur scolarité.
Amusant comme les ex-DGESCO en général peuvent se contredire.Or, en 2008, le gouvernement de l’époque a décidé contre toute logique de supprimer une matinée de classe à l’école primaire française, c’est-à-dire de priver les enfants d’un bon temps scolaire, en concentrant les 24 h de classe sur 4 lourdes journées de 6h. Une exception sur la planète qui a eu pour conséquence de réduire le temps scolaire de nos élèves du primaire à 144 jours de classe, contre par exemple 190 pour les enfants du Royaume-Uni, 210 pour ceux d’Italie et du Danemark. Mais il est vrai que, suite à cette décision nuisible aux enfants, les collectivités locales ont fait des économies de fonctionnement et de transport scolaire, les parents qui le pouvaient ont pu combler ce manque d’école en finançant des activités complémentaires et les enseignants ont bénéficié d’une organisation leur enlevant une matinée de classe. Comme le disait en 2010 le directeur général de l’enseignement scolaire, qui est aujourd’hui votre ministre, tout cela a été rendu possible parce que "le monde des adultes s’est entendu sur le monde des enfants". Et il avait parfaitement raison.
Amusant que M. Delahaye se réclame de l'Académie de médecine après avoir ignoré ses préconisations sur le samedi ou sur les moments d'efficience reconnus comme en milieu d'après-midi.Plusieurs textes majeurs ont d’ailleurs rapidement dénoncé cette décision. Je crois utile, Monsieur le Président, de vous les rappeler car ils n’ont peut-être pas été portés à votre connaissance. Ils sont toujours d’actualité.
Tout d’abord, l’académie nationale de médecine a adopté un rapport le 19 janvier 2010 qui affirme sur des bases scientifiques que la semaine de 4 jours est néfaste, qu’elle fatigue les enfants et qu’« il faudrait une année scolaire de 180 à 200 jours, 4 à 6 heures de travail par jour selon l’âge de l’élève, 4 jours et demi à 5 jours de classe par semaine en fonction des saisons ou des conditions locales ».
Avec le temps périscolaire s'ajoutant au temps scolaire, les journées sont restées aussi longues...Ensuite, le ministre Luc Chatel a réuni une conférence nationale qui a rendu un rapport sans ambigüité en janvier 2011 : « - La journée est trop longue et fatigante, à tous niveaux. La semaine de quatre jours à l’école primaire est inadaptée et fait l’unanimité dans la description de ses inconvénients : fatigue des élèves et resserrement des enseignements ».
Les signataires, qui approuvaient à raison un retour à la semaine de 4,5 jours, ne se doutaient pas du bazar qu'allaient engendrer les aberrants rythmes scolaires dans les modalités décidées par la majorité suivante, d'où le scandale par la suite.Parallèlement, la « Mission d’information parlementaire sur les rythmes de vie scolaire » présidée par la députée LR Michèle Tabarot a rendu ses conclusions le 8 décembre 2010 : « S’agissant de la semaine de quatre jours, elle devrait être interdite… Car la semaine de quatre jours, tant plébiscitée, a été choisie par les seuls adultes alors qu’elle est préjudiciable aux apprentissages… ».
Et il y a l’appel lancé en octobre 2010 à l’initiative du réseau des villes éducatrices, avec une quarantaine d'organisations d'enseignants, de parents, d'associations d’éducation populaire, péri éducatives, de mouvements pédagogiques, de lycéens et d'étudiants, dit « Appel de Bobigny » qui demande qu’on prenne « en compte les préconisations de l'Académie de médecine à propos de l'école primaire. Il faut refuser la semaine actuelle de 4 jours… ».
Et l'Institut Montaigne a l'intérêt de l'enfant chevillé au corps.Enfin, l’Institut Montaigne qui a, dit-on, inspiré votre programme disait en avril 2010 qu’il fallait « revenir immédiatement à la semaine de 5 jours incluant le mercredi ».
Si le ministre était "courageux", c'est sans nul doute que son DGESCO l'était encore plus !Pourtant, il ne s’est rien passé à l’époque. Car autant il avait été facile et rapide de prendre, sans concertation aucune, une décision favorable aux adultes en 2008, autant les intérêts particuliers des mêmes adultes ont ensuite pesé pour que rien ne se passe dans l’intérêt des enfants jusqu’en 2013, malgré tous les rapports officiels et les belles proclamations.
Contrairement à celui de 2008, le décret courageux de Vincent Peillon qui décide en 2013 du retour d’une 5e matinée permettant d’alléger les journées de classe est, lui, le fruit d’une longue maturation.
On a vu que les journées de classe ont été allégées (enfin pas partout, en réalité : à Paris, deux journées de six heures...) mais pas les journées d'école. Et souvent des élèves quittant la classe au milieu de l'après-midi, aux "moments d’efficience scolaire reconnus" (à Paris par exemple deux jours par semaine à 15h)...
Ce que la plus grande commune de France ne respecte pas : mais l'exemple parisien valait bien ces concessions politiciennes...Il a bien sûr bénéficié de tous les rapports et avis scientifiques émis depuis 2010 demandant le retour de la semaine de 5 jours de classe. Mais, de plus, le ministre a réuni pendant l’été 2012 une grande concertation nationale pour la refondation de l’école. Un groupe de travail « les élèves au cœur de la refondation » présidé par Agnès Buzyn, aujourd’hui votre ministre de la santé, s’est penché sur les rythmes éducatifs et et le rapport final de la concertation a demandé, lui aussi, de revenir à la semaine de 5 matinées : « En primaire, le nombre d’heures de cours ne doit pas excéder 5h par jour…
Toute la rhétorique de M. Delahaye vise à opposer les semaines de 4 et 4,5 jours quand le scandale des nouveaux rythmes scolaires à partir de 2013 a été dans les modalités de mise en œuvre de ces 4,5 jours...Augmenter à l’école primaire le nombre de jours de classe, par la mise en place d’une semaine de quatre jours et demi.
Contre l'avis de l'Académie de médecine. Les dérogations ont été rarissimes.La demi-journée supplémentaire serait le mercredi, avec possibilité de dérogations au niveau des communes ».
Car les "temps de l'enfant" varient selon les territoires.L’automne 2012 a été consacré à la préparation de la réforme avec tous les partenaires : les collectivités territoriales, les parents, les représentants des personnels, les autres services de l’Etat, le monde associatif. La réflexion aura ainsi duré au total 3 années (2010-2013). Cette réforme a donc été annoncée, préparée sur la base de travaux scientifiques, et concertée en s’efforçant de répondre aux différentes demandes formulées depuis 2010, notamment en laissant des marges d’organisation sur le plan local aux municipalités et aux conseils d’école, et en prenant en compte les différents temps de l’enfant à travers le projet éducatif territorial.
Les "bases scientifiques" n'ont pas été respectées, la concertation a porté sur le principe, pas sur les modalités. Mais on comprend pourquoi M. Delahaye préfère l'oublier.
Doux euphémisme, compte tenu du fait que la mise en place a été chaotique et a fait scandale.La mise en œuvre n’a certes pas été facile mais notre pays s’était mis en marche dans l’intérêt des enfants.
... dont il vaux mieux oublier qu'ils n'ont pas été atteints, selon le rapport de la DEPP que la majorité précédente a préféré ne pas publier.Au-delà des objectifs pédagogiques...
Allongeant les journées d'école et payants dans de nombreuses communes, pendant les heures autrefois scolaires. Une réussite ! Mais si le périscolaire devient un enjeu scolaire......n’oublions pas, Monsieur le Président, qu’avant la réforme seuls 20 % des enfants bénéficiaient d’activités périscolaires, ils sont aujourd’hui plus de 70 %.
Elle a aussi salué la réforme du collège.L’OCDE, qui avait souligné naguère le nombre exceptionnellement faible de jours de classe en France, a salué la réforme Peillon comme allant dans le bon sens.
M. Delahaye, en instaurant des rythmes chaotiques, a bien contribué à cette instabilité.La réforme a aussi permis qu’on travaille davantage localement, entre partenaires, autour du temps global de l’enfant : le rapport de la sénatrice PS Françoise Cartron qui fait le point sur la mise en place des projets éducatifs territoriaux (PEDT), en mai 2016, le relève : « La réforme des rythmes scolaires, confrontée les premiers mois à des difficultés d'organisation laisse peu à peu sa place au projet collectif nécessaire à la réussite de la réforme des temps de l'enfant ». Enfin, tout en pointant les difficultés bien réelles de mise en œuvre de la réforme, le Sénat a rendu un nouveau rapport le 7 juin 2017 intitulé « Rythmes scolaires ; faire et défaire, en finir avec l’instabilité » qui demande de « faire prévaloir l’intérêt de l’enfant » et de « conserver le principe d'une semaine scolaire d'au moins quatre jours et demi à l'école élémentaire ».
Non mais il est important pour M. Delahaye de le laisser croire. Le consensus a disparu sitôt que les modalités sont apparues.Un consensus dépassant les clivages politiques existait donc sur cette question.
Mais pourquoi diable M. Delahaye ne cite-t-il pas l'étude de la DEPP (voir plus haut dans ce fil de discussion).Monsieur le Président, votre décision de rendre à nouveau possible la semaine de 4 jours est une facilité qui annule tous ces efforts et signe un retour aux errements de 2008. Elle a été prise sans concertation, sans nouvelle étude scientifique qui viendrait contredire les précédentes.
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"@LMoyanoFCPE rappelle que la #FCPE n'est pas favorable aux différences d'application des rythmes selon les communes"
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