EMEA Smart Technologies

A lire sur le Forum des décideurs (associé au quotidien "La Tribune"), ce plaidoyer vibrant pour l'école numérique "Vers l'école numérique de demain" de Patrick Lelorieux, vice président de EMEA SMART Technologies. Cet article n'est pas daté.


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Vers l'école numérique de demain

Dans une école française en crise, comment aider à la fois les enseignants à se remobiliser et les élèves à se motiver pour que notre école incarne à nouveaux ses missions d’intégration et de transmission des savoirs telles qu’elles avaient été définies par Jules Ferry ?

Quelle généreuse et noble préoccupation !

Au-delà des facteurs sociaux-économiques, qui sont bien sûr déterminants, l’évolution des méthodes d’apprentissage par l’adoption des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation, dite les TICE, est très certainement une des réponses.

Et sur quoi se fonde une telle affirmation ?

Pour construire l’école de demain en France, il est donc urgent de prendre le tournant du numérique, et ce pour bien préparer nos enfants aux enjeux du monde du travail où interactivité et utilisation d’outils collaboratifs sont déjà une réalité bien présente.

Mais comment font les travailleurs d'aujourd'hui qui ne sont pas allés à l'école numérique ?

Où l'on retrouve l'urgence, un des leitmotivs du passage au numérique. Sans aucune évaluation, sans aucune étude d'impact etc. (cf cet autre exemple de "décideurs" : "Numérique : pilotage, organisation et gouvernance". )

Ce tournant, nos voisins européens l’ont déjà pris. En Angleterre par exemple, 70% des écoles primaires disposent de salles de classes équipées en Tableaux Numériques Interactifs (TNI), premier outil de l’école numérique.

Ah... Les TICE, ce sont les TNI ?!

Chez nous, seulement 5% des classes en sont équipées, un chiffre qui devrait grimper à 19% à l’horizon 2012 si l’on en croit les prévisions du cabinet d’analyse Future Source Consulting, mais le retard reste immense et ceci malgré les efforts du Gouvernement et des Collectivités Locales.

Un chiffre scandaleux, surtout lorsqu'on est président de Smart technologies... qui vend des tableaux interactifs ! Heureusement les perspectives commerciales en France sont réjouissantes, avec 95% des salles encore à équiper.

Pourtant, les bénéfices des outils comme le TNI en matière de motivation des élèves ne sont plus à prouver.

Des études à citer ? Et puis la motivation, ce n'est pas le résultat effectif...

Par contre les "bénéfices" pour Smart technologies ne font guère de doute.

Il suffit, par exemple, d’assister à un cours de géographie réalisé à partir de Google Maps, avec une visualisation en 3D de la partie du monde étudiée, pour réaliser à quel point les TICE peuvent aider les professeurs à réaliser des cours interactifs, avec une démarche collaborative, et les rendre captivant pour les élèves.

C'est vrai que Google Maps à l'école, c'est autrement plus captivant que Google Maps à la maison.

Bien sûr, l’adoption massive de ces technologies doit s’accompagner d’un programme de formation et d’accompagnement des enseignants sur la durée, car si les outils numériques peuvent constituer de formidables assistants pédagogiques, ils ne remplaceront jamais les compétences d’un professeur.

On comprend M. Lelorieux : les TNI ne se vendent que s'il y a des classes et des professeurs. Il ne faudrait pas que l'école numérique passe par les cours en ligne .

Notons qu'on accompagne et on forme les enseignants seulement après : jamais on ne se fonde sur l'expertise pédagogique des professeurs pour évaluer dans quelle mesure de tels outils sont nécessaires. Mais nul doute que M. Lelorieux, de par ses compétences face à des classes, sait mieux que de vulgaires professeurs quels usages pédagogiques concrets on peut faire des TNI.

Espérons donc que malgré la crise qui vient de nous frapper et les restrictions budgétaires actuelles, la France saura, dans le cadre du Grand Emprunt par exemple, mettre en place un programme d’équipement technologique ambitieux de ses établissements scolaires, dans la lignée de celui initié en 2009 à l’occasion du Plan Ecole Numérique Rurale. Il en va de l’avenir de nos chères têtes blondes !

C'est vrai qu'en ces temps de crise rien n'est plus urgent que d'équiper au prix fort toutes les salles de classes en TNI, du primaire à l'université. Et ce, sans qu'on sache exactement pourquoi et sans que les professeurs l'aient demandé.

D'autant que ce matériel n'est pas voué à durer éternellement, contrairement au tableau noir. Et que, au delà du marché à conquérir, les coûts de maintenance et de renouvellement se profilent comme une formidable aubaine commerciale pour les groupes technologiques comme Smart technologies.

Sur les TBI, à lire aussi notre article : "Velleda vaincra" .

Autant je suis d'accord avec vous sur la majorité de vos articles, autant là je vous trouve un peu dur...
C'est vrai que cet homme est totalement parti pris, qu'il ne cite pas d'études ( pour autant qu'il y en ai ! ), que son article n'est pas daté (grrrr), mais pour m'être moi même intéressée au problème du tableau numérique interactif, je pense sincèrement qu'il a sa place à l'école.

Loys écrit: Ah... Les TICE, ce sont les TNI ?!

Le problème avec les TICE, c'est que c'est un sigle à la mode, et que personne ne sait vraiment quoi mettre derrière. Le tableau interactif fait partie des TICE, dans la compréhension que j'ai de ce concept. Et s'il y en a un parmi tous qui pourrait avoir sa place dans une salle de cours et un réel impact, c'est bien lui. Non pas que ça rendrait miraculeusement les élèves attentifs et passionnés (faut pas rêver), mais ça pourrait aider grandement les professeurs. Beaucoup d'entre eux aujourd'hui, vous n'allez pas me contredire, projettent une partie de leur cours à l'aide d'un vidéoprojecteur, et bien que ce soit bien pratique, la plupart du temps cette projection est faite sur un écran à côté, ou même parfois par dessus le tableau, sur lequel il est impossible d'écrire, d'entourer des éléments... que ce soit un dessin, un extrait de texte à analyser... il est plus rapide et plus intuitif pour le professeur d'écrire directement sur l'image affichée que de préprogrammer sur son pc les apparitions. Sans compter que cela permet d'adapter ces « points d'intérêt » aux réactions et aux erreurs des élèves, ainsi qu'à ces derniers d'être interrogés au tableau et d'agir eux-même sur l'image.
Le tableau interactif permet tout cela. Vous me direz, dans ce cas, pourquoi ne pas projeter directement sur un tableau blanc, et on écrit dessus ? C'est vrai, mais quand je vois le temps perdu souvent à essayer de régler la projection pour qu'elle tienne pile sur le tableau, sans dépasser... l'avantage d'un tableau interactif c'est que l'image n'est pas projetée par un vidéoproj mais affichée directement par le tableau... Donc a priori, vous branchez, ça marche. Sans compter que cela laisse le tableau libre pour écrire d'autres choses, et que beaucoup sont mobiles et donc facilement « garables » dans un coin si non utilisés.

Je suis d'accord qu'on peut s'interroger sur la crédibilité de cet homme à parler de tableau interactif au vue de sa position professionnelle, mais sur l'outil en lui même, je suis convaincue qu'il serait un réel avantage dans l'enseignement.

Et là, on n'est pas en plein bluff technologique? Evidemment, ce type veut vendre sa camelote; quant aux arguments, ils sont débiles...

Bug Neurone écrit: Le problème avec les TICE, c'est que c'est un sigle à la mode, et que personne ne sait vraiment quoi mettre derrière.

Revenons à la définition : "Technologie de l'information et de la communication pour l'école". En ce sens le crayon fait partie des TICE.

L'expression NTIC était déjà un peu plus précise...

Bug Neurone écrit: Le tableau interactif fait partie des TICE, dans la compréhension que j'ai de ce concept.

Bien sûr. Mais M. Lelorieux a la fâcheuse tendance à réduire les TICE aux TNI, allez savoir pourquoi.

Et s'il y en a un parmi tous qui pourrait avoir sa place dans une salle de cours et un réel impact, c'est bien lui. Non pas que ça rendrait miraculeusement les élèves attentifs et passionnés (faut pas rêver), mais ça pourrait aider grandement les professeurs. Beaucoup d'entre eux aujourd'hui, vous n'allez pas me contredire, projettent une partie de leur cours à l'aide d'un vidéoprojecteur, et bien que ce soit bien pratique, la plupart du temps cette projection est faite sur un écran à côté, ou même parfois par dessus le tableau, sur lequel il est impossible d'écrire, d'entourer des éléments... que ce soit un dessin, un extrait de texte à analyser... il est plus rapide et plus intuitif pour le professeur d'écrire directement sur l'image affichée que de préprogrammer sur son pc les apparitions.

Personnellement, en lettres, je n'en ai pratiquement aucune utilité. J'étudie des textes, et un tableau noir avec quelques mots écrits de temps en temps suffit amplement. Donc le "réel impact" qui "pourrait" (au conditionnel) "aider grandement" me laisse dubitatif. La seule certitude que l'on possède concernant cet équipement, c'est... son coût à l'achat. Pour le coût de la maintenance et du renouvellement, on verra dans quelques temps.

Et pour l'efficacité pédagogique, aucune étude, rien, néant.

Alors certes le TNI peut avoir des aspects pratiques dans certaines disciplines, mais est-ce vraiment suffisamment convaincant pour consentir des investissements aussi lourds et l'imposer à tous les enseignants, même ceux qui n'en ont pas l'utilité ? N'y aurait-il pas d'autres priorités dans l’Éducation nationale ?

Sans compter que cela permet d'adapter ces « points d'intérêt » aux réactions et aux erreurs des élèves, ainsi qu'à ces derniers d'être interrogés au tableau et d'agir eux-même sur l'image.

Dans notre monde moderne, l'image prend peu à peu la place de l'écrit, et ce n'est pas nécessairement un progrès... Le TNI est le lieu symbolique de cette mutation qui prend désormais place officiellement à l'école.

C'est vrai qu'en lettre, l'intérêt d'une telle technologie peut paraître limité - et j'y ai pensé en écrivant mon message précédent. Cependant, moi qui suis issue d'une formation très majoritairement scientifique, je me souviens de bon nombre de cours, au lycée et en supérieur, ou une telle technologie pourrait être très utile. Quand à l'investissement induit, bien entendu qu'il serait énorme à vouloir acheter d'un coup tous les TNI pour l'ensemble de la France, mais il pourrait être intéressant de réaliser une étude de marché afin de comparer le prix du remplacement d'un vidéoprojecteur en fin de vie par un autre vidéoprojecteur ou par un TNI. Ce qui permettrait tout d'abord d'étaler les dépenses dans le temps, de faire un certains nombre de « tests » avec les enseignants qui souhaitent l'utiliser et ainsi d'appréhender la meilleure solution.

Je suis bien évidemment totalement d'accord que cela ne devrait pas remplacer le tableau et l'écriture, mais le compléter. Cela dit, à mon sens, le TNI représente bien plus cette fusion image / écrit que le vidéoprojecteur qui est actuellement utilisé par de très nombreux enseignants et ne permet quant-à-lui que l'image.

Un autre avantage du TNI que j'ai oublié dans mon message précédent : il permet aussi d'écrire le cours, comme avant sur un tableau blanc, mais de sauvegarder numériquement ce qui y a été inscrit afin de garder une trace du cours en question.

Bug Neurone, je viens de recevoir pour vous une proposition de recrutement en poste marketing et prospection de la part d'un certain M. Lelorieux. :xx

PS : et pendant ce temps au Canada : "Les tableaux interactifs déjà contestés" (20/06/12)

Bon, force m'est de reconnaître que je vais devoir revenir sur mes propos... Je commence à enseigner à la rentrée dans une école d'ingénieur, dans des salles équipées de tableaux blancs interactifs, salles que j'ai visitées hier et tableau dont j'ai parlé également... Et en fin de compte... Ça ne sert quand même pas à grand chose ce truc là. Ce n'est pas du tout ce que j'avais en tête d'un premier abord en parlant de tableau blanc interactif. Moi je pensais bêtement à un écran blanc sur lequel on pouvait écrire avec des feutres, spéciaux ou non, effacer, réécrire... comme sur tableau normal, mais également interagir avec le document numérique. Et voilà que je découvre un mélange de vidéoprojecteur et de retroprojecteur (un vidéo qui se reflète sur un miroir vers un écran), dont on ne peut que capturer le mouvement de la souris, et écrire si on a un logiciel adapté et un doigt ! Car pas de stylo ici, ça serait trop facile.

Déçue je suis... en fin de compte c'est un peu mieux qu'une tablette tactile branchée à un vidéoproj, mais pour la place que ça prend et le prix que ça a dû coûter, je trouve qu'il y aurait eu moyen de faire beaucoup mieux... Bon, je vais me renseigner un peu mieux sur les types de tableaux, pour voir si c'est l'école qui s'est ratée en achetant ce modèle ci où si c'est vraiment parce que les tableaux blancs interactifs ont été faits sans réfléchir à une époque où tout le monde s'incline devant le dieu tactile...
(soit dit en passant : je commence mes cours mardi... et le streeeeeeeeesse ! )

C'est vrai qu'il y a toutes sortes de dispositifs différents, ce qui ajoute à la confusion quand on parle de TBI ou de TNI. Précisez le modèle, qu'on comprenne un peu mieux effectivement.

Et attendez un peu, Bug Neurone : peut-être qu'à l'usage votre jugement sera plus nuancé. Il doit bien y avoir, à défaut d'avantages, des intérêts. Si on oublie le coût de ces machines.

Moi, aujourd'hui, j'ai voulu utiliser mon vidéoprojecteur neuf de il y a deux ans, mais il semblerait que la lampe est hors d'usage, et le vidéoprojecteur avec. Comble de malchance : mon seul marqueur Velleda était vert et très usagé : bref, pour accueillir mes élèves, je n'ai pas pu me servir de mon tableau. C'est toujours pratique.

Courage pour la rentrée !

Ce titre dans la presse locale devrait vous amuser : "La rentrée des classes s'annonce positive pour la société lilloise Speechi" .

Finalement on se plaint mais la rentrée se passe très bien pour certains.