"Mauvaise lecture"

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27 Oct 2013 12:03 #8166 par Loys
"Mauvaise lecture" a été créé par Loys
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27 Oct 2013 13:39 #8169 par doctor who
Réponse de doctor who sur le sujet "Mauvaise lecture"
Merci Loys pour cet article. Excellente caricature de Prost : c'est exactement ça !

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27 Oct 2013 19:18 - 29 Oct 2013 16:21 #8176 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "Mauvaise lecture"
Il est au passage amusant de voir Antoine Prost s'indigner avec véhémence, sur "France Culture" ( "Rue des écoles" du 2 octobre 2013), contre toute critique de la semaine de 4,5 jours et les nouveaux rythmes tels qu'ils sont appliqués. En effet, lors du CSE du 20 mars 2008, le Sgen-CFDT a été le seul syndicat enseignant à voter pour la mise en place de la semaine de 4 jours... :devil:
Citons la conclusion du dernier ouvrage d'Antoine Prost où le grand historien prend le pas sur le syndicaliste engagé et proche des gouvernements socialistes :

Antoine Prost écrit: De droite ou de gauche, ces réformes avaient un point commun : elles tentaient de résoudre les problèmes posés par la démocratisation quantitative des collèges, puis des lycées, en adaptant le métier d'enseigner à ce nouveau public. En ce sens, le reproche qui leur était fait de "primariser" le secondaire était fondé. Toucher à leur façon d'enseigner, c'était remettre profondément en question l'identité professionnelle des professeurs, qui s'enracine dans leur spécialisation disciplinaire : ils s'estiment chargés exclusivement de transmettre des savoirs, laissant à d'autres l'éducation et les apprentissages. Certes, comme toute généralisation celle-ci est excessive. Il y a aussi des pédagogues parmi eux, mais si l'on en a rencontré davantage au SGEN, c'est en partie parce que ce syndicat général, instituteurs et professeurs discutaient ensemble et s’appréciaient les uns les autres. A certains égards l'effet "syndicat général" joue également dans le SE-UNSA. Mais, dans l'ensemble, toute tentative pour imposer une autre façon d'enseigner est ressentie par une majorité de professeurs comme une agression, une mise en accusation injuste, une volonté de les abaisser, de les humilier. C'est cette identité professionnelle que défendent le SNES, comme le SNALC.

Et en introduction :

Antoine Prost écrit: Il ne s'agit pas davantage ici d'une prise de parti partisane : je n'ai pas écrit ce livre pour défendre une réforme qu'au demeurant je suis incapable de proposer. J'ai collaboré de façon épisodique à la définition des politiques éducatives quand les ministres voulaient bien me, considérer comme expert - une qualification aussi éphémère que subjective - mais je crois avoir préservé mon indépendance en ne quittant jamais l'Université. Le lecteur jugera si mes analyses sont infléchies par mes engagements antérieurs.

Et on peut le rencontrer le 29 novembre prochain à un colloque organisé par... le Sgen-CFDT bien sûr ! :cheers:
irea-sgen-cfdt.fr/II-REUSSIR-LE-CHANGEMENT-DES
Dernière édition: 29 Oct 2013 16:21 par Loys.

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28 Oct 2013 17:17 - 28 Oct 2013 17:18 #8194 par Loys
On ne change pas une idéologie qui gagne.
A lire dans "EducPros" cet entretien avec Antoine Prost, où il défend entre autres les IUFM : "Supprimer les IUFM a été stupide" (28/10/13)

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Dernière édition: 28 Oct 2013 17:18 par Loys.

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31 Oct 2013 09:56 - 31 Oct 2013 10:15 #8228 par Loys
A lire dans les "Cahiers pédagogiques" du 31/10/13 : "Du changement dans l’école" suivi d'un entretien avec l'auteur.

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Dernière édition: 31 Oct 2013 10:15 par Loys.

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31 Oct 2013 10:08 - 31 Oct 2013 10:15 #8229 par Loys

C’est toujours un grand plaisir intellectuel d’écouter ou de lire Antoine Prost. On trouve chez lui ce qu’on aime trouver dans les écrits d’historien : un langage clair pour évoquer des choses complexes, de la rigueur qui permet de séparer l’énoncé des faits d’éventuels commentaires, l’alliance de l’analyse fine toujours indispensable et de la synthèse qui se garde d’être trop généralisante. Il a été (et reste) un homme engagé et il évoque ici son implication sous le ministère Rocard-Jospin.

Tout bénéfice : "historien" et "homme engagé". :doc:
Ajoutons que le "grand plaisir" de Jean-Michel Zakhartchouk s'explique sans doute aussi par l'hommage rendu au CRAP et aux "Cahiers pédagogiques", entre autres réformateurs, dans la conclusion d'Antoine Prost (p. 308)

Il y a peu, avec notre revue...

Mais avec l'indépendance d'esprit d'un historien

...il s’est élevé avec force contre l’absurde semaine de quatre jours (dont il n’est pratiquement pas question dans ce livre).

Il ne s'est pas "élevé avec force" contre la position du Sgen lorsque celui-ci a voté pour la mise en place de cette semaine en 2008. :fur

Il a su, (« trop tard  » écrit-il, mais ce n’est pas si vrai que cela), prendre parti pour les pédagogues, dont il a fait «  l’éloge  ».

Mais avec toute la neutralité historique requise. :doc:

Remarquons qu’il n’a sans doute pas subi les attaques dont ont souffert les Legrand, Meirieu ou Dubet de la part des antipédagogues, et même ceux-ci ont-ils cherché à récupérer certaines de ses études, en les détournant de leur contexte. Antoine Prost force le respect et il est d’autant plus précieux pour ceux qui veulent changer l’école.
On lira donc ce livre qui est un panorama non exhaustif de quelques tentatives importantes de réformes, depuis Jean Zay jusqu’au socle commun. Des réussites (la loi Edgar Faure sur les universités, le bac pro, malgré les fortes oppositions initiales), des échecs (le triste épisode de 1982-1983 qui, loin de mettre fin au dualisme scolaire, l’a consolidé et a abouti au départ d’un grand ministre, qui n’était pas forcément un grand tacticien), et puis d’autres réformes dont on ne sait pas bien finalement quels ont été ou seront les effets à long terme (la création des CES, les zones d’éducation prioritaire, et le socle commun).

Nul doute que le socle commun restera comme une grande réforme. :transpi:

Un constat pessimiste en revanche : la difficulté à réformer lorsqu’on touche au cœur des problèmes : la manière d’enseigner.

Pas de constat pessimiste sur les résultats quand on voulu réformer la manière d'enseigner de force dans les IUFM ?

En aucun cas, Prost ne reprend la thèse selon laquelle l’école est un mammouth qui ne sait pas bouger. Bien au contraire, des évolutions fortes ont eu lieu, certaines d’ailleurs sans réforme comme la mixité scolaire. Des idées nouvelles sont finalement entrées dans le consensus : le fait de donner plus à ceux qui ont moins (bouleversement de la vieille idée républicaine d’égalité), une certaine autonomie du local. Antoine Prost déplore la sous-information dont est souvent victime l’opinion publique et montre la difficulté pour les réformateurs de se faire entendre face à la démagogie ou les folles diatribes contre la «  décadence  » et contre toute tentative de faire de l’enseignement un métier qui s’apprend.

L'enseignement est sans nul doute un métier "qui s'apprend" mais pas nécessairement dans un IUFM et avec un conditionnement idéologique et des formateurs coupés de toute réalité scolaire, notamment de ses difficultés. Il ne faut pas confondre apprentissage et formatage.
Quant aux "folles diatribes contre la "décadence"", la tribune d'Antoine Prost dans "Le Monde" contre le niveau qui baisse en est-elle un exemple ?

Surtout quand se nouent d’étranges convergences dans les «  fronts du refus  ».

Rien sur les étranges convergences dans le front de l'acceptation de la semaine de quatre jours (pour reprendre la même allusion à la récupération politicienne contre les nouveaux rythmes) ou - moins anecdotique - dans l'idéologie néo-libérale et le pédagogisme ravageur (voir "Le fabuleux rapport de la Cour des comptes" ) ?

À l’inverse, l’auteur rappelle les incroyables discours d’appel à des changements profonds dans la manière d’enseigner de la part de gaullistes aussi marqués qu’Alain Peyrefitte, tellement en contraste avec ce qu’on entend aujourd’hui du même bord.

Rien sur Pompidou ? :devil:

Bref, une politique réformatrice reste toujours difficile et l’échec est toujours possible (probable si l’on touche à l’essentiel), sans qu’on soit sûr que cet échec soit définitif (voir les aléas des instituts universitaires de formation des maitres). C’est d’ailleurs pour cela que malgré, tout le dernier mot du livre est le verbe «  espérer  » !

Si les Espé ressemblent aux IUFM, il y a en effet de quoi "espérer". :santa:
Dernière édition: 31 Oct 2013 10:15 par Loys.

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31 Oct 2013 10:19 - 16 Nov 2013 19:03 #8230 par Loys

Le ministre souhaite en finir avec la querelle entre républicains et pédagogues. Qu’en pensez-vous et que pensez-vous de ce qui est appelé «  querelle  » ?
Il a bien raison. Cette querelle est stupide. Affligeante.

C'est pourquoi Antoine Prost a pris parti dans cette querelle, sans doute. :santa:

Aucun des deux camps ne veut entendre ce que l’autre dit, et chacun fait dire à l’autre autre chose que ce qu’il dit. On ne raisonne pas, on ne discute pas ; on assène sa vérité, et pour mieux la faire partager, on prête à l’autre des contrevérités. C’est consternant.

Par exemple sur la lecture en 1938...
Dernière édition: 16 Nov 2013 19:03 par Loys.

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16 Nov 2013 18:17 #8454 par Loys
Un étude sur les manuels actuels pour l'apprentissage de la lecture qui confirme que le naufrage actuel a été en quelque sorte organisé avec la rénovation pédagogique des années 19710. A lire sur ce fil : www.laviemoderne.net/veille/les-nouvelle...rapport-de-recherche

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08 Jan 2014 17:12 - 08 Jan 2014 17:13 #9100 par Loys
Une autre déclaration enthousiaste d'Antoine Prost devant la mission d'information sur les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) du Sénat, le 7 janvier 2014 :

Antoine Prost écrit: "Les IUFM avaient réussi".

Reste à savoir quoi.
www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...247610173047924.aspx
Dernière édition: 08 Jan 2014 17:13 par Loys.

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15 Jan 2014 12:32 - 15 Jan 2014 12:32 #9207 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Récidive
Récidive d'Antoine Prost sur "France Culture" du 14/01/14 ("Concordance des temps") : www.franceculture.fr/emission-concordanc...lgre-tout-2014-01-04

Antoine Prost écrit: Dans les instructions de Jean Zay de 1938, Jean Zay dit les instructions de 1923 disent que les enfants de 10 ans possèdent la maîtrise la langue française. Les observations qui ont été faites dans les écoles montrent que ce n'est pas le cas, ce n'est pas vrai. En moyenne, les enfants de 10 ans ne savent pas lire couramment. Ils sont encore en train de butter sur les lettres et d’épeler. En 1938 !

Dernière édition: 15 Jan 2014 12:32 par Loys.

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