Médecine : les ECNi

On en parle depuis longtemps : l'iECN (ou ECNi), ou examen classant national version numérique.
La plateforme SIDES : side-sante.org/?q=node/33
Voici par exemple ce qu'on disait en novembre 2012 sur "L'Etudiant" : "Internat de médecine : quels changements pour l’ECN (examen classant national) ?"

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Ou le 21/02/13 ce blog : "Les iECN : la médecine à l’heure du numérique !"

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25/03/13 : "Le communiqué de presse du ministre des affaires sociales et de la santé"
Nouveau lien : social-sante.gouv.fr/actualites/presse/c...lassant-national-ecn

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Nice site pilote : www.unice.fr/universite/communication-pr.../DP%20ECN%20iPad.pdf


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La lecture critique d'article supprimée avec la mise en place de l'iECN ? blog.letudiant.fr/medecine-examen-classa...nal/la-lca-aux-iecn/

Phase de test en Lorraine par exemple : "Nancy : exams de médecine sur iPad" (06/02/14)


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Certaines universités anticipent les ECNi. Le point de vue des étudiants : www.cdbx.org/home/ecni-les-examens-de-ja...-dfasm1-d2-sur-ipad/

A Paris fin 2013 des problèmes de réseau : "Médecine : l’épreuve d’internat passée sur tablettes en 2016 ?" dans "Le Figaro" du 13/12/13.

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Dans "VousNousIls" du 26/02/15 : "Université de Lille : bug des iPads en plein examen de médecine, épreuve reportée"

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Dans "EducPros" du 7/12/15 : "Médecine : le grand bug du premier test des ECNi"

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Voir aussi le 11/12/15 : www.letudiant.fr/educpros/entretiens/bil...e-du-dispositif.html

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www.letudiant.fr/educpros/actualite/apre...xamens-en-ligne.html

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Exemple de numérisme...

"Une pause est demandée pour remettre à zéro les serveurs, annonce Djillali Annane. Il vaut mieux que le système plante aujourd'hui plutôt qu'en juin, lors des épreuves réelles. Cela permet au CNG de savoir ce qu'il faut corriger", relativise-t-il. [...] À 15 h 45, l'examen reprend mais, de nouveau, les serveurs saturent "au-delà de 5.000 étudiants connectés et en cours de composition", indique le CNG. [...]
Philippe Touzy : Au cours des deux premières journées, nous avons rencontré des problèmes différents. Lundi, nous avons eu affaire très vite à une saturation des serveurs, malgré des tests préalables réalisés sur des robots. Cela nous a étonnés.
Jean-Pierre Gondran : Nous avions effectué ces tests pour 10.000 étudiants. Cela passait. Mais robots et étudiants n'ont pas les mêmes comportements... Nous avons donc multiplié les serveurs pour le lendemain. Mardi, les candidats ont pu composer plus longtemps, mais le système est de nouveau tombé en rideau.
En réalité, ce n'est pas la machine, mais une faille liée à la conception de l'application elle-même – précisément un sous-programme utilisé pour la correction des épreuves – qui s'est révélée responsable du problème. Quand un étudiant soumettait une réponse, le système analysait les réponses de tous les autres. Cette option était inutile au moment des épreuves et faisait que les serveurs se saturaient d'eux-mêmes. [...]
Aujourd'hui, nous sommes dans le recensement des bugs. Nous allons réaliser des essais complémentaires dans les facultés pour que le prochain test des ECNi, en mars 2016, soit plus fluide.[...]
Mais le 24 octobre, un mois et demi avant l'examen blanc organisé en début de semaine, "le CNG [Conseil national de gestion chargé d'organiser les ECNi] décide de tout casser... Une nouvelle architecture, et de nouvelles instructions tous les jours, une configuration définitive cinq jours avant les tests... ce qui veut dire pour nous, des tablettes prêtes la veille sans que l'on nous ait fourni de configuration type !" Et de dénoncer un pilotage à vue et une forte inquiétude de ses équipes ainsi que de celles des autres facultés de médecine de France, qui ont subi la foudre des carabins alors qu'ils n'y étaient pour rien dans le dysfonctionnement.

Curieux comme l'origine des bugs trouve ici des causes multiples et contradictoires (les serveurs, le comportement des étudiants différent des robots, l'application, le changement d'architecture)...
Cela n'empêche pas une certaine auto-satisfaction et un optimisme assez amusant :

Et de rappeler qu'il s'agit d'une "première mondiale". "Tous les étudiants d'une même filière, à l'échelle d'un pays passent ensemble des épreuves par voie numérique", s'enthousiasme-t-il. [...]
Ce problème a été résolu dans la nuit de mardi à mercredi. Dès lors, tout s'est déroulé normalement ou presque. Cela nous a apporté une certaine satisfaction et une sérénité supplémentaire : nous avions la preuve que l'architecture fonctionnait. [...]
Philippe Touzy : On nous a effectivement reproché d'être trop optimistes... Nous savions qu'il y aurait des problèmes, mais peut-être moins. [...]
Les plans B posent problème. On fait tout ce travail pour les étudiants, qui se préparent depuis deux ans sur tablette. On a du mal à imaginer devoir faire marche arrière. Je pense qu'ils seraient vraiment mécontents... Mais nous sommes optimistes. Nous avons montré que nous pouvions rectifier le tir en 48 heures. [...]
Jean-Pierre Gondran : L'important était de mettre en place la rupture numérique du dispositif. On pourra améliorer le reste ensuite. [...]
"Les examens informatisés, on y va et ça va marcher !" Directeur des systèmes d'information de l'université de Rennes 1, Pascal Aubry a vécu comme un séisme le bug des ECNi blancs (Épreuves nationales classantes informatisées pour les études de médecine) en début de semaine. Il pense pourtant, à l'instar de plusieurs confrères présents lors des Journées réseaux de l'enseignement supérieur, organisées à Montpellier du 9 au 11 décembre, que la démarche est synonyme d'avenir.

"Les plans B posent problème." Mais pas le plan A...
En tout cas, si "l'important était de mettre en place la rupture numérique du dispositif", du point de vue "rupture", c'était réussi.
Rappelons également que ce système devait faire économiser quatre millions d'euros.

Philippe Touzy : Le test aura coûté environ un million d'euros. Une équipe de cinq à dix personnes a suivi l'opération cette semaine, à laquelle il faut ajouter sept personnes, membres du jury national et du conseil scientifique. Mais, en temps normal, un seul agent du CNG s'occupe de gérer le concours. Aucun moyen supplémentaire n'a été accordé pour le projet ECNi. [...]
D'importants moyens financiers et humains ont ainsi été déployés pour l'organisation des ECNi. Pour la seule université de Rennes 1, le coût humain pour la seule DSI est estimé à 90.000 euros auxquels s'ajoutent 15.000 euros de fonctionnement annuel. "D'un point de vue matériel, il est de 350.000 euros d'investissement et 40.000 euros de fonctionnement par an", explique le DSI breton.

Presque un demi-million pour la DSI d'une seule université.

M. Bonod bonjour,
Pour y avoir été, ce fut bel et bien un fiasco – attendu par ailleurs tant par l’équipe enseignante forcée d’y assister bras-croisés (en attendant les directives du centre national…) dans les différents amphithéâtres ; que par les étudiants fatigués de devoir payer les pots cassés d’une réforme un brin kafkaïenne qui n’aura pas forcément réglé les problèmes de la formation des apprentis médecins mais qui aura su parfois ingénieusement saboter des aspects qui marchaient très bien jusqu’alors.
Le plus frappant lors de ces épreuves nationales reste l’apparente surprise totale des membres du CNG : consignes transmises au compte-goutte (un petit « il semble qu’il y ait un problème » toutes les quinze minutes) ; consignes contradictoires entre deux communiqués ; les fameux plans-B incroyables par leur manque de sens commun (avec notamment la proposition d’allouer une connexion « sure » à une faculté sur deux, pour une durée d’une dizaine de minutes, et d’alterner sur ce fonctionnement ensuite (pour un examen de plusieurs heures…)) et surtout l’arbitraire des décisions ( épreuve du mercredi après-midi annulée dès mardi ; mais remise en place le matin-même à 11h devant l’apparent succès de l’épreuve du matin (12 déconnexions fugaces en moins d’1h30 pour ma part tout de même )
Au passage notons que la plateforme utilisée (Céline) n’est pas celle sur laquelle les étudiants passent l’ensemble de leurs examens depuis l’instauration des examens numériques (Plateforme SIDES ; utilisée aussi à l’année en libre accès pour les entrainements) – Pas un gros problème en soi hormis l’impossibilité de zoomer (c’était pourtant l’un des gros arguments du numérique : des imageries et de l’iconographie claire, sans défaut d’impression etc… ) et selon moi, un manque de sécurité flagrant au niveau de l’identification (demandant adresse mèl du candidat et sa date de naissance déjà inscrite en gros caractère sur sa place d’examen…)
Quant à l’apparent succès du troisième jour dont n’a de cesse de se nourrir l’auto-suffisance du CNG, elle est toute relative étant donné que SEULS 25% des étudiants selon les différentes estimations que j’ai vu ça et là y ont participé (moins de 2500 candidats pour 8500 environs le « jour J »)
Je passerai sur l’absence d’article papier pour les épreuves de lecture critique (Un test réalisé il y a quelques mois avait pourtant été fait au cours duquel les étudiants avaient pour beaucoup fait part de leur préférence posséder une version papier dudit article plutôt qu’une simple version numérique qu’il faut recharger pour chaque question (et dont le surlignage en théorie possible ne l’était en fait pas du tout malgré les auto-congratulations du CNG)
Rappelons que l’ECN (examen classant national) est un concours censé classer sur un pied d’égalité l’ensemble des étudiants en médecine sur l’ensemble du territoire à la fin de la sixième année (= fin du « tronc commun » avant l’internat) et qui déterminera la spécialité exercée (avec comme en première années des numerus clausus stricts au sein de chacune d’entre elles sauf pour la médecine générale) ET la région de formation (cette dernière n’est pas modifiable même avec droit au remord) – un examen donc lourd de conséquences, critiquable et critiqué aussi bien par ceux qui le passent que par ceux qui le corrigent…
Je rappelle que le premier ECN informatisé aura lieu en juin 2016 et que s’est déroulé cette semaine le PREMIER essai réel (toutes les facultés passent pourtant leurs examens de spécialité (cardiologie, neurologie etc…) sur tablettes depuis deux ans.
Quant aux coûts engendrés ; je ne me prononcerai même pas – j’avais déjà été suffisamment surpris de savoir qu’Apple avait remporté l’appel d’offre
Lecteur régulier de ce blog depuis les premiers pas de votre « comment j’ai pourri le web », je vous remercie en tout cas de vous être penché sur cette affaire qui n’a pas encore dit son dernier mot.

Merci pour ce témoignage de l'intérieur. Si j'avais le temps j'enquêterais sur le coût réel de cette procédure...