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"La difficulté scolaire" (EducaVox)
- Loys
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Paul Brahiviac s'était entraîné durement au sein de la KFPD Team. Tous ceux qui suivent l'actualité éducative se disaient qu'il avait des espoirs de podium dans une catégorie intermédiaire.
La lecture de son dernier article nous révèle que Paul Brahiviac n'est pas content de son classement au 12e kilomètre. Manifestement, les juges n'ont pas apprécié à leur juste valeur ces performances passées.
Pour tenter de se replacer dans la course, il essaye un audacieux "coup de Jarnac" (rien à voir avec l'ancien président, dont le style était plus raffiné). Les commentateurs les plus indulgents sont dubitatifs quant aux chances de succès de cette tentative, les plus sévères estiment que l'attaque est à la limite du geste éliminatoire. Même l'ex numéro 1, Philibert Nairieu, qui tentait un retour au sommet, a concédé sa défaite avec plus de fair-play.
Certes, le ministre n'est pas désigné, mais l'association des mots "refondation" et "immobilisme" devrait suffire à elle seule à couler notre concurrent. Paul Brahiviac devrait savoir que lorsqu'on s'en prend à la politique d'un ministre, on le désigne clairement pour dire qu'il n'est pas visé, et on renvoie toutes les erreurs sur ses subordonnés, de préférence ceux qui grouillent en bas de l'échelle hiérarchique. Paul Brahiviac a sûrement pratiqué cette technique plus d'une fois à l'entraînement avec la KFPD Team, et il l'a vue mise en œuvre pour de vrai dans la compétition.
Cette erreur technique regrettable justifie a posteriori la décision des juges.
Peut-être est-il temps de tirer les conséquences de cet échec ? Il n'est pas trop tard pour tenter une reconversion dans une discipline voisine : Paul Brahiviac a montré des compétences hautement valorisables : la spontanéité de ses pointes et son adaptable respect du vrai, sa capacité d'indignation chaque jour intacte et son culot sans limite le mettrait au premier rang dans la diatribe contre le racket fiscal ou dans la lutte contre les radars routiers.
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- Loys
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À l'époque où j'étais trotskyste, je me souviens avoir expliqué à mes contradicteurs que, si la révolution prolétarienne n'avait pas fonctionné en Union Soviétique, c'est parce qu'elle n'était pas allée assez loin. C'est un peu la même chose aujourd'hui avec les pédagogistes : ce sont leurs idées et elles seules qui sévissent dans l'éducation nationale depuis plus de trente ans, et leur échec est plus visible et plus dramatique chaque année. Mais leur réponse est, contre tout bon sens, que si l'état du malade continue de se dégrader, c'est que la dose n'était pas assez forte.
Leur critique de la "refondation" peilloniste, qui va pourtant et une fois de plus dans leur sens, en est une belle illustration.
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Euh... il n'y a pas eu assez de dizaines de millions de morts selon vous ?Euler écrit: si la révolution prolétarienne n'avait pas fonctionné en Union Soviétique, c'est parce qu'elle n'était pas allée assez loin.
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Précisément ! Vous m'avez mal compris : je sous-entendais que naturellement j'étais dans l'erreur. Mais moi j'avais à l'époque où j'étais bête l'excuse de la jeunesse .Wikibuster écrit:
Euh... il n'y a pas eu assez de dizaines de millions de morts selon vous ?Euler écrit: si la révolution prolétarienne n'avait pas fonctionné en Union Soviétique, c'est parce qu'elle n'était pas allée assez loin.
Or, les pédagogistes à qui vous pourriez dire "il n'y a pas eu assez de centaines de millers d'élèves massacrés selon vous ?" n'ont pas cette excuse.
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- Loys
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Désolé quand j'entends parler de communisme ou de commonisme je perds toute subtilité.Loys écrit: Wikibuster... Moi j'avais compris l'ironie.
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- Loys
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Comprendre qu'il y a un élitisme qui ne l'est pas mais que tous doivent être mis dans le même sac.La difficulté scolaire
Coincée par l’élitisme, plus ou moins républicain...
C'est vrai qu'un record historique en 2012 avec 77,5% d'une génération obtenant le baccalauréat (contre 20% en 1968), c'est un système d'évaluation particulièrement négatif....persistant, par des systèmes d’évaluation toujours négative
Alors qu'il faudrait inventer un loto où tout le monde serait gagnant, ce serait plus juste....et par le concept stupide d’égalité des chances - ce fameux loto comme le définit Philippe Meirieu -
Brève de comptoir....l’école n’a jamais su vraiment traiter la question de la difficulté scolaire.
Ah... Si seulement l'école avait écouté Pierre Frackowiak !
Assez peu depuis le collège unique... Rappelons que 85% d'une classe d'âge atteint même le niveau Bac en 2012.Elle a toujours eu tendance à rejeter les élèves en difficulté dans des classes spécialisées, dans des filières « inférieures ».
Voilà un mot plein de mesure : la grande difficulté n'est pas une ségrégation, mais son traitement l'est.Elle a multiplié la création de dispositifs spécifiques, se superposant parfois, se substituant aux précédents sans les avoir évalués, servant souvent d’alibis à des politiques ségrégationnistes.
Quelle idée stupide, effectivement. Je vois d'ailleurs de nombreux techno-pédagogues proposer de lutter contre le décrochage avec le numérique et le ludo-éducatif.Elle a eu parfois tendance à mettre en œuvre des pratiques plus « bêtes » pour les enfants en difficulté, sous le prétexte de vouloir faire plus simple, que celles prévues pour des enfants dits normaux.
On a surtout imposé des méthodes d'apprentissage qui ont fait régresser en général lecture et écriture : un exploit du monde moderne !Pour l’apprentissage de la lecture, par exemple, on a condamné des enfants à subir des méthodes les éloignant toujours du sens, encore plus que les autres, comme s’ils étaient incapables de comprendre et de mettre en relation les écrits scolaires avec ceux qu’ils connaissent, en ajoutant des codes ou des signes ou des gesticulations intermédiaires ou des petites poupées coûteuses, sans rapport avec le sens.
L'échec scolaire est aujourd'hui majoritairement artificiel.
Alors que le bon sens veut qu'on fasse des choses complexes avec les élèves en difficulté, et même plus complexes que les autres.Il est vrai que dans l’opinion publique, on pense facilement que pour les enfants en échec, il faut faire un b-a-ba encore plus rude que pour les autres. Comme s’il fallait toujours apprendre d’abord à être bête pour prétendre devenir intelligent plus tard, au nom des bases, des bases des bases, et des bases des bases des bases…
Je croyais que la personnalisation de l'enseignement était pourtant une lubie des pédagogistes.Une autre tendance a été de « faire de la même chose » mais plus lentement et avec des petits groupes d’enfants. C’est le cas de l’aide personnalisée dont on sait aujourd’hui à quel point elle est illusoire.
Y aurait-il virage de cuti ?
C'est très vrai au lycée avec l'accompagnement personnalisé.Il est vrai qu’elle a été créée surtout pour faire des économies, pour servir d’alibi à des politiques éducatives désastreuses et d’élément de bonne conscience pour le pouvoir.
C'est vrai aussi... Décidément, M. Frackowiak deviendrait presque sympathique.Une autre tendance encore a été la médicalisation à outrance des problèmes d’apprentissage, dessaisissant ainsi les enseignants de leur responsabilité.
Ah finalement non... C'est amusant que dans le même billet M. Frackowiak fustige l'absence d'évaluation des "dispositifs spécifiques" et encourage la "recherche" et l'innovation pédagogique sans évaluation ! Sans doute qu'à ses yeux le caractère "innovant" vaut évaluation positive. Notez aussi l'autre contradiction : un appel à se révolter contre "le système" et en même temps une volonté d'imposer par en haut. Dernière chose très intéressante : les pratiques découvertes avec les élèves les plus faibles doivent être d'urgence appliquées aux "classes dites normales".Heureusement, ces enseignants qui ont fait le choix de l’enseignement spécialisé réussissent à échapper aux mécaniques du système. Ils se sont très massivement engagés dans la recherche pédagogique, dans la réflexion collective, et ont mis au point des pratiques intelligentes, innovantes, qui auraient pu être utilement transposées aux classes dites normales.
J'ai d'ailleurs noté que l'iPad par exemple était d'abord souvent recommandé comme un outil recommandé aux enfants présentant un handicap (visuel ou autre) avant de voir son utilisation généralisée à tous.
Eh oui... Quelle idée de vouloir obtenir des résultats.C’est devenu plus difficile avec le règne de la paperasse induit par le stupide pilotage par les résultats.
Sûr que dans les "classes dites normales" il n'y a pas de pédagogie. Et sûr que ces classes particulières recherchaient la "stigmatisation" avant toute chose.Malgré tout, ils ont beaucoup apporté au système éducatif.
Les classes de perfectionnement, les CLIS, les RASED, mais aussi les classes de transition (pour la pédagogie par thèmes, qui donnait du sens aux disciplines scolaires et pas pour l’effet « filière » qu’elles produisaient) ont été des lieux où la pédagogie était au cœur de l’action éducative, avec une recherche obligée de la réussite pour tous, plutôt que de la stigmatisation en vue d’une très hypothétique remédiation.
Et à un retour en force de Pierre Frackowiak.On aurait pu s’attendre à une remise à plat de ces questions et à un retour en force de la pédagogie, au-delà de déclarations d’intentions.
Voire l'a discrédité.On aurait pu s’attendre à la suppression de l’aide individualisée hors temps de classe et à la relance des RASED. Le maintien autoritaire des politiques précédentes et de la technocratie a fortement décrédibilisé le discours officiel.
Pierre Frackowiak a fait beaucoup pour que l'école régresse et on peut l'en remercier ici. Simplement il serait peut-être temps qu'il s'arrête.Observant le bilan d’une année de refondation, je pense à cette phrase du brillant Edgar Faure : « Voici que s’avance l’immobilisme. Et nous ne savons pas comment l’arrêter ». Il faut dire que l’on a fait beaucoup pour qu’il s’avance.
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Loys, je pense que vous perdez votre temps à commenter ainsi cette prose.Loys écrit:
Alors qu'il faudrait inventer un loto où tout le monde serait gagnant, ce serait plus juste....et par le concept stupide d’égalité des chances - ce fameux loto comme le définit Philippe Meirieu -
Vous perdez votre temps car cette prose n'a pas vocation à être comprise et discutée comme un texte argumenté. Il est signifiant, certes, mais d'une signification morcelée. Ou plutôt, dans ce texte comme dans la plupart de ceux de Paul Brahiviac, il y a des morceaux de sens cachés, non seulement déconnectés du réel mais déconnectés de la logique argumentative même.
Vous traitez ce texte comme vous traiteriez un texte de Brighelli : l'auteur mène une démonstration, et les arguments se développent autour de l'objectif que la démonstration doit atteindre, à partir de présupposés que je vais débusquer pour les dénoncer.
Mener une démonstration, ce n'est pas ce que fait Paul Brahiviac, ou du moins pas en intention première. S'il faut aller chercher un sens global à ce texte, c'est d'abord dans le tableau que dresse tous les sous-entendus abrités dans chaque morceau.
Les mots sont ici, en premier lieu, outils de pouvoir. Exemple, avec cette critique du "concept stupide d’égalité des chances". Comment comprenez-vous cette attaque ? Une pique contre vos convictions républicaines ? Bien sûr que non !
Derrière cette attaque contre "l'égalité des chances", il faut voir le coup de griffe d'un membre de la KFPD Team, équipe en phase de déclin, contre la Irréduc'Team, dont la suprématie récente (je ne ferai pas la liste de leurs trophées sur l'année écoulée) trouve une large part de ses origines dans un petit livre de 2003 nommé "L'école des chances", signé d'un de leurs coureurs de fond, Franz Doubet.
Mon commentaire sportif, au début de ce thread, n'était pas un jeu gratuit. Cette prose est un pur outil de pouvoir. C'est comme le hurlement de la meute qui marque son territoire : vous ne décodez pas tout, mais soyez sûr que les autres meutes, elles, savent entendre ce qu'il y a derrière chaque mot, derrière chaque trace, derrière chaque odeur.
La force des meilleurs, les Franz Doubet, les Philibert Nairieu, c'est de savoir dissimuler à nos yeux cette raison première du texte derrière une logique valide. Mais c'est un exercice bien difficile, d'ordre presque poétique, auquel les Brahiviac ne peuvent atteindre.
C'est d'ailleurs en cela qu'ils sont intéressants : c'est qu'on les décode plus facilement. Pour vous y aider, ce n'est donc pas, vous l'avez compris, la lecture de Descartes que je vous conseille, mais plutôt "Kim" de Kipling, et "Le Bonheur Fou" de Giono. J'espère que ces lectures, de surcroit, vous plairont.
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