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[Le Monde] Rythmes scolaires : des parents racontent leurs enfants "fatigués" et "déboussolés"
- archeboc
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Mais, mais, mais ?
Qui est donc ce Loys, professeur de lettres, qui ouvre cet article ?
A noter que Le Monde avait lancé un premier appel à témoin sur le même sujet moins de quinze jours après la rentrée, appel à témoins qui n'a pas donné lieu à publication (du moins à ma connaissance).
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Citons-le pour mémoire :
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Je ne récuse pas les termes "conservateur" ou "traditionaliste" mais j'en nuancerais le sens. J'ai beaucoup de respect pour mes aînés et la tradition scolaire qui a fait de moi ce que je suis. Je ne ressemble pas à Michel Serres qui proclame sa détestation de l'école républicaine dont il est le pur produit de l'élitisme.On notera avec amusement que les hasards de l'anonymat, sans doute, on conduit le rédacteur de l'article à placer en tout premier le témoignage d'un certain "Loys, professeur de lettres à Paris". Toute personne un peu au fait de la chose scolaire aura reconnu l'innénarable et omniprésent Loys Bonod, connu pour ses positions conservatrices et sa conception tout à fait traditionaliste de l'enseignement (salut à toi, camarade de tant de discussion houleuses.
Quant au terme "conserver", il vient du latin servare qui signifie entre autres préserver, sauver. Alors oui sauvons dans l'école ce qui peut encore l'être.
Lionel Jeanjeau n'a pas compris que les personnes qui ont les moyens de faire chercher leurs enfants sont peu concernées par les TAP ("temps d'activités périscolaires").Plus généralement, on notera le statut social tout à fait singulier des détracteurs de la réforme à qui le journal donne la parole : beaucoup d'enseignants, des cadres, des professions libérales. Des gens qui ont en commun, presque tous, de ne pas être présents à la sortie de l'école pour récupérer leurs enfants et s'en occuper, déléguant cela à du personnel plus ou moins rémunéré, à une nounou ou à une quelconque structure de garde.
Sa confusion est révélatrice d'une certaine cécité sur la condition enseignante, assimilée aux mêmes élites que les cadres et professions libérales.
Me concernant, son préjugé ne se vérifie pas. Nous sommes deux enseignants à plein temps et nous n'avons pas les moyens de "déléguer cela à du personnel plus ou moins rémunéré".
Une considération pourtant secondaire que la qualité des activités proposées. Et il faudrait aussi laisser les enfants choisir ce qui leur convient, tant qu'on y est ?Second article, à mes yeux de très loin le plus intéressant (bien que malheureusement réservé aux abonnés) : "Une réforme des rythmes scolaires à contretemps ?" écrit par Maryline Baumard (l'autre n'est malheureusement pas signé !), il dresse un portrait que l'auteure reconnaît elle même comme étant quelque peu caricatural, mais qu'elle certifie être le reflet d'une réalité vécue par beaucoup de parents : les familles de milieux favorisés se placent, pour dénoncer la réforme, sur le terrain de la qualité des activités proposées, pas assez satisfaisantes pour leur progéniture.
Ils n'empiètent pas puisque ces temps sont pris dans la journée en semaine. seule exception : le mercredi matin.Sur le terrain, également, de l'organisation familiale : comment continuer à faire du Poney ou de la musique si l'école empiète sur les horaires des activités extra-scolaires ?
Lionel Jeanjeau a des sources d'information qu'il nous tarde de connaître à ce sujet.Les familles populaires, elles, sont satisfaites de la réforme...
Le "médiocre" semble convenir en tout cas à Lionel Jeanjeau....car aussi médiocres que soient les activités aux yeux de certains enseignants ou parents...
Pas partout malheureusement....elles ont le mérite d'exister...
Des "univers" et des "cultures" ? Rien moins ?...et d'ouvir les enfants sur des univers et des cultures auxquels ils n'auraient pas accès sans l'école.
C'est tout à fait le sens de mon témoignage dans "Le Monde"...Et Marylin Baumard de conclure par cette phrase saisissante de simplicité, sur un sujet si complexe : "la France qui crie haro sur la réforme des rythmes scolaires n'est pas celle pour qui cette réforme a le plus de sens. Comme il a été plus difficile pour les villes qui avaient une offre périscolaire riche de tout chambouler, il est plus difficile pour les familles qui offraient des activités à leurs enfants de tout réorganiser". En d'autres termes - et je souscris tout à fait à ce point de vue - les difficultés de la réforme des rythmes seraient des problèmes de riches.
Lionel Jeanjeau ou la Liberté guidant le peuple.On retrouve ici un thème qui m'est cher : les élites (et parmi elles les enseignants), attaquent une réforme dont ils sentent bien, confusément ou plus nettement, qu'elle ne leur est pas favorable, qu'elle ne sert pas leurs intérêts personnels ("intérêts de classe", dirais-je si j'étais marxiste).
Un vrai représentant de la gauche (socialiste en l'occurrence) qui défend les pauvres (et parle à leur place) contre les méchants riches élitistes que sont notamment les enseignants.
Mais au fait, Lionel Jeanjeau a-t-il des enfants seulement ?
Il est bien entendu que je ne recherche sur mon blog qu'à faire reculer l'égalité sociale par tous les moyens : une preuve par l'exemple : "Ipesup populaire" .
On retrouve surtout chez Lionel Jeanjeau le même discours pseudo-progressiste débouchant en réalité sur la reproduction des élites. Car en quoi ces nouveaux rythmes scolaires peuvent bien lutter contre l'échec scolaire ? On se le demande encore.
Cette réforme tout à fait inutile et par certains aspects ubuesques a permis d'occuper le terrain médiatique quand d'autres champs de réformes étaient nécessaires pour ne serait-ce que réformer l'école (à défaut de la "refonder").
Oui, je suis contre l'égalité !Tout ce qui va dans le sens d'une plus grande égalité des élèves (au delà de l'hypocrite égalité "des chances") est battu en brèche par ceux à qui elle risque à terme de porter ombrage.
Mais au fait, en parlant des nounous des riches qui viennent chercher les enfants à 15h à Paris, cette ville pourtant riche où l'on a les moyens (contrairement à d'autres) de proposer des activités, Lionel Jeanjeau réalise-t-il que cette réforme est une source d'inégalités sociales flagrantes ?
Je retourne à Lionel Jeanjeau son compliment.La question des rythmes scolaires est donc - aussi - un des multiples aspects d'une difficulté récurrente de l'institution scolaire : celle de la défense, sans doute inconsciente, d'avantages de situation, dans le grand jeu de la reproduction intellectuelle et sociale.
Lionel Jeanjeau ne considère-t-il pas l'orthographe comme un enseignement élitiste sans intérêt ? Les résultats de cette idéologie progressiste d'inspiration bourdivine, entrée dans l'école depuis les années 1990, sur les classes sociales les plus défavorisées, n'a pas manqué de produire les résultats brillants que nous connaissons aujourd'hui avec une forme d'échec scolaire artificiel en fin de scolarité obligatoire. A relire pour prendre la mesure du désastre : www.laviemoderne.net/mirabilia/10-copies-non-conformes
Mais je le félicite pour son engagement audacieux au service de la bonne parole ministérielle.
Ce sont les rythmes scolaires qui déterminent la réussite des élèves ?En d'autres termes, pourquoi changer ce qui nous a réussi, et/ou réussira à nos enfants ?
En ce cas réjouissons-nous : tous nos problèmes seront bientôt résolus !
Pour résumer, quand les pseudo-progressistes n'ont plus d'arguments, ils caricaturent leurs contradicteurs et les taxent d'élitisme anti-républicain.
On retrouve la même dialectique qui accusait un Zinoviev de conspiration bourgeoise contre la cause de la révolution communiste.
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Déçu que Daniel Schneidermann n'ait pas songé à une quatrième hypothèse, finalement la plus probable : parce que ceux qui écrivent au "Monde" sont des lecteurs du "Monde", comme Daniel Schneidermann...Troisième hypothèse, accablante : parce que les parents de Louis et Marie, eux-même "déboussolés" de se voir dépossédés du choix des activités périscolaires, ont davantage de moyens de se faire entendre que la maman de Kevin. Davantage de copains journalistes, davantage de temps pour répondre aux questionnaires du Monde, davantage de mots pour le dire.
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A lire dans "Libération" cet aimable billet de Sylvain Bourmeau du 2/10/13 : "Rythmes scolaires : il faut sauver la réforme Peillon"
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Au moins l'intérêt est clair, et ce n'est pas celui de l'enfant.Rythmes scolaires : il faut sauver la réforme Peillon
Ah bon ? Les chronobiologistes sont d'accord pour des horaires et des jours totalement différents selon les communes ?Depuis le 3 septembre, certains écoliers français ont plus de chance que les autres. Une inégalité scolaire supplémentaire a été introduite dans le système qui empêche des centaines de milliers d’enfants de bénéficier d’une réforme réclamée depuis des années par la communauté scientifique des chronobiologistes...
Et si beaucoup d'enseignants étaient d'accord (la majorité ?) pour un retour à la semaine de 4,5 jours, ce n'était pas sous cette forme ubuesque.
La plupart des enseignants, on a pu le constater avec une grève de 90% des PE en janvier...... la plupart des enseignants et les organisations de parents d’élèves (à défaut, sans doute, d’une majorité de ceux-ci) : la semaine de quatre jours et demi.
A lire cet article il ne semble pas : "inégalité scolaire", "plus de chance", "bénéficier"...Il faudra un peu de recul pour évaluer ses effets...
Tout le laisse à penser effectivement, si on ne prête pas attention aux enseignants, aux enfants ou aux témoignages de parents dans la presse. Il faut quand même oser employer de telles formules......mais, un mois après la rentrée, tout laisse penser que ce nouveau calendrier permet aux professeurs comme aux élèves qui en profitent dès cette année de travailler dans de meilleures conditions.
Eh oui, toute critique est forcément "cancre".A droite, pourtant, plus cancres les unes que les autres, les critiques redoublent...
Voire ne peut venir que de droite ?
"jamais" ? Eh bien si......au point que l’Elysée convoque une réunion de crise (à laquelle «la question Rom» et le dérapage de Manuel Valls n’ont, soit dit en passant, toujours pas eu droit !).
Mais ces critiques ne portent jamais sur le temps scolaire, et donc sur le cœur de la réforme...
Sylvain Bourmeau a l'hyperbole facile. C'est là toute la subtilité du travail journalistique.
Mais on s'en moque, après tout. Un article de Sylvain Bourmeau pour développer ce sujet qui concerne des "centaines de milliers d'enfants" ?...elles visent l’organisation souvent trop hasardeuse des moments périscolaires.
Rien de nouveau pourtant sous le soleil de la cour de récré.
Les feignasses ! On comprend pourquoi les PE sont si mal payés !On n’a, hélas, pas attendu la courageuse réforme de Vincent Peillon pour s’apercevoir qu’à force de revendiquer sa coupure d’avec le monde extérieur, l’école, c’est-à-dire les enseignants, refusaient trop souvent de s’intéresser à ce qui se passe entre ses murs hors les heures d’enseignement.
La précipitation, le passage en force sans concertation, c'est bien dans l'esprit de la gauche, effectivement.Le ministre de l’éducation nationale a sans doute eu raison de hâter sa réforme plutôt que de prendre le risque de la voir s’enliser à jamais.
Car c'est bien connu l'école n'appartient pas à la société civile. Il suffirait qu'un journaliste parisien comme Sylvain Bourmeau passe quelques semaines dans une classe d'une école de Seine-saint-Denis pour comprendre que la vraie vie ne ressemble aux bureaux de "Libération" et qu'elle est bel et bien au cœur de nos classes.Il lui incombe désormais d’organiser avec les collectivités locales mais aussi avec Valérie Fourneyron, sa collègue ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative (tout est dit !), une meilleure articulation entre l’école et la société civile.
Si la réforme n'avait pas été précipitée, c'est peut-être quelque chose auquel on aurait pu songer.Et pourquoi pas de réfléchir, avec Geneviève Fioraso, sa collègue de l’enseignement supérieur, à un dispositif attractif permettant aux étudiants de gagner leur vie en s’investissant dans les écoles plutôt qu’en étant contraints de travailler dans les McDo.
La logique de cet article est imparable.
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- archeboc
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Une école parisienne ne pourrait pas faire l'affaire ? Il y en a justement une rue Beranger, à dix mètres des bureaux de Libé.Loys écrit: Il suffirait qu'un journaliste parisien comme Sylvain Bourmeau passe quelques semaines dans une classe d'une école de Seine-saint-Denis
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