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L'innovation dans l'éducation
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"Un second ensemble de missions portera sur le bon fonctionnement des écoles ou des établissements et sur les projets des équipes", avec entre autres "la coordination et la mise en œuvre de projets pédagogiques innovants, notamment dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) éducation « Notre école, faisons-la ensemble""
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www.education.gouv.fr/mesures-de-revalor...urs-foire-aux-378071
education.gouv.fr/media/155630/download
Utilisation de ce volet du pacte en 2023-2024 dans l'académie de Lyon pour valoriser les remplacements en distanciel : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...ante?start=130#24786
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Le Forum se tient dans la ville de l'IH2EF, l'école des personnels de direction et avec le soutien du ministère. Bref, la "résistance"...
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Un condensé presque chimiquement pur de ce qu'est l'innovation pédagogique (transformer la classe en terrain d'expérimentation, si possible numérique - car c'est plus innovant) et de la fascination que l'innovation pédagogique exerce dans les médias.
Classe inversée, utilisation d’applications, décloisonnement de la théorie et de la pratique : les enseignants en sciences et techniques des activités physiques et sportives font sans cesse évoluer leurs pratiques pédagogiques.
Par Sarah Nafti
Devant son ordinateur, Thomas Loiseau met la dernière main aux fonctionnalités de son application de musculation. « Les machines de musculation auront des QR codes, explique-t-il. En les flashant, les élèves auront accès à des informations, par exemple sur la bonne utilisation de chaque appareil. » Cet étudiant en deuxième année de master « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » (MEEF), parcours éducation physique et sportive (EPS), à l’université Paris-Nanterre, a passé plusieurs mois à élaborer son appli, à la demande de Josselin Duchemin, professeur d’EPS en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). L’application permet de calculer directement les poids à utiliser et le nombre de répétitions à effectuer, en fonction de ses performances. Thomas l’a pensée pour la classe de 1re du lycée Alain, au Vésinet (Yvelines), dont il a la charge pendant son stage obligatoire pour valider son master : « Le but, c’est de gagner du temps sur la séance. Que les élèves soient au maximum autonomes. »
En trois ans, Josselin Duchemin a modifié le cours d’informatique, désormais axé sur l’usage du numérique dans l’enseignement. Ce vendredi matin de décembre, par petits groupes, les étudiants découvrent de nouvelles applications, réfléchissent aux façons de les utiliser lors de leurs futures séances pédagogiques, avant de les tester au gymnase. Une partie des étudiants entame un match de basket, pendant que, sur leurs smartphones, les observateurs notent : nombre de tirs, de ballons perdus… A la fin, l’application affiche les statistiques, ce qui donne des pistes de progression. En favorisant l’interactivité, l’usage du numérique peut avoir « un côté motivant » pour les élèves, confie Samy Abdelmoumeni, étudiant en M2 MEEF.
La filière Staps est l’une des plus demandées parmi les licences proposées sur Parcousup, avec plus de 10 000 vœux formulés en 2023. Dans certains établissements, le taux d’admission est à peine de 15 %. Entre un tiers et la moitié des élus seulement arriveront au bout de la licence en trois ans. Ce taux d’échec peut s’expliquer en partie par une certaine méconnaissance de l’exigence de la filière, qui comporte des disciplines sportives, mais aussi scientifiques ou relevant des sciences sociales. Hugues Rolan, directeur de l’UFR Staps Sorbonne-Paris-Nord, y voit aussi une conséquence de l’explosion du nombre d’étudiants. A Bobigny, la filière Staps en accueille plus de 1 300 en première année, les amphis rassemblent jusqu’à 450 personnes. « Le public change », constate-t-il, notamment depuis l’épidémie de Covid-19. Il devient plus difficile à capter, « avec moins d’habitudes de travail », ce qui implique de « trouver des astuces pour dynamiser les cours ».
Regard critique
« Si je ne suis pas dans l’interaction, je les perds », abonde Cécile Dubeau, enseignante à l’UFR Staps de l’université Paris Cité. Elle utilise la classe inversée – tous les supports de cours sont disponibles en amont –, mais aussi des outils numériques, à commencer par les vidéos, et les mises en situation professionnelle. Ainsi, en ce lundi de novembre, les étudiants en L3 commencent par décrypter des pastilles vidéo. A l’écran, deux élèves de collège peinent à se renvoyer une balle de ping-pong. L’enseignante encourage les étudiants à exercer leur regard critique sur la situation d’apprentissage. « Qu’est-ce que ça vous dit du dispositif mis en place par l’enseignant ? », les interroge-t-elle. Le principe de faire des groupes de niveau, en laissant les plus mauvais ensemble, montre ses limites en trente secondes. « Trouver des solutions pour les faire progresser, c’est votre métier », rappelle-t-elle. Les idées fusent : reculer la table, travailler en revers, améliorer la prise de raquette… ou alors utiliser une balle en mousse, dont le rebond sera plus lent.
Au gymnase, ils mettent ensuite leurs idées en application en proposant des séquences d’apprentissage à d’autres étudiants de L1. Cet après-midi, le cours tourne autour des services à effet au tennis de table. Raquette à la main, Daniel Morais Da Cunha montre comment couper un service, d’un geste sec. Autour de lui, une dizaine d’étudiants en première année écoutent les instructions. En binôme avec Benjamin Douli, il va mener le cours pendant vingt minutes. Cécile Dubeau tend l’oreille, note les aspects positifs et négatifs, avant de débriefer avec les deux étudiants. Pour concevoir leur situation d’apprentissage, ils sont amenés à se poser des questions concrètes : « Est-ce que je les regroupe pour leur donner les instructions, ou vais-je les voir un par un ? », « Est-ce que mes explications étaient assez claires ? »
Une façon d’allier théorie et pratique qui les prépare à savoir faire face aux situations qu’ils rencontreront en stage. En tant que futurs enseignants, ils doivent savoir s’adapter à la fois au niveau disparate des élèves et aux conditions d’exercice. Surtout, cette mise en pratique leur permet de tester ce qui fonctionne ou pas, car souvent, « il y a une grande différence entre la manière dont on conçoit la leçon et ce qu’on arrive à mettre en place ».
Système D
La filière semble particulièrement propice à la mise en place d’innovations pédagogiques, pour des raisons diverses. D’abord, elle est rapidement professionnalisante, puisque dès la fin de la deuxième année, les étudiants disposent d’une carte professionnelle qui leur permet d’exercer. Le cursus, dès lors, ne peut « pas être que livresque », estime Hugues Rolan. Pluridisciplinaire, la filière favorise la collaboration entre les matières et est façonnée par l’évolution du sport, l’apparition de matériel innovant, de technologies, ce qui la pousse à s’adapter. Mais surtout, elle hérite de son histoire, marquée par une quête de reconnaissance académique. Ce qui, pour Cécile Dubeau, pousse ses acteurs à « intellectualiser leurs pratiques pédagogiques » pour « montrer leur légitimité ».
Toutefois, l’instauration de ces innovations pédagogiques à l’université repose essentiellement sur l’implication des enseignants et les pratiques peinent encore à évoluer de manière globale. Nady El Hoyek, maître de conférences à l’UFR Staps de Lyon-I, où il enseigne l’anatomie, rappelle que le travail de réflexion nécessaire « mobilise de l’énergie », que certains préfèrent consacrer à la publication scientifique. Josselin Duchemin, qui jongle avec trois tablettes dans son cours, apprend aussi à ses étudiants à savoir où chercher des financements pour obtenir des équipements. Le système D est souvent de mise, alors que les gymnases ne sont pas toujours équipés d’Internet.
Pour l’enseignant Nady El Hoyek, également conseiller pédagogique au ministère de l’enseignement supérieur et lauréat du Prix passion enseignement et pédagogie dans le supérieur, l’innovation nécessite « de questionner en permanence les étudiants sur leurs attentes, leur satisfaction, leurs impressions, et de se confronter aux résultats académiques ». A Lyon-I, même les cours magistraux deviennent plus interactifs et sont agrémentés de quiz, grâce à des outils comme Wooclap ou Slido. Une façon de rendre les étudiants « acteurs de leurs apprentissages », abonde Hugues Rolan. « Ce qui est innovant aujourd’hui ne le sera plus demain », insiste le chercheur, pour qui innover « ne veut pas dire changer son cours tous les ans », mais réfléchir, constamment, à la finalité pédagogique de ce qu’on expérimente.
Sarah Nafti
Avec cet aveu : une innovation/intellectualisation de la discipline pensée moins pour les élèves que pour les enseignants et leurs formateurs...
Quand cette intellectualisation absurde est imposée aux étudiants de STAPS, peut-on encore parler de "regard critique" ? Sur eux-mêmes à coup sûr, sur l'intellectualisation, certainement pas.La filière semble particulièrement propice à la mise en place d’innovations pédagogiques [...] la filière favorise la collaboration entre les matières et est façonnée par l’évolution du sport, l’apparition de matériel innovant, de technologies, ce qui la pousse à s’adapter. Mais surtout, elle hérite de son histoire, marquée par une quête de reconnaissance académique. Ce qui, pour Cécile Dubeau, pousse ses acteurs à « intellectualiser leurs pratiques pédagogiques » pour « montrer leur légitimité »
Un exemple posté sur Twitter par un formateur fier des bilans de ses étudiants :
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