- Messages : 18153
Les écoles Steiner-Waldorf
- Loys
- Auteur du sujet
L’école Steiner-Waldorf : Pourquoi ?
La transmission des savoirs ne suffit pas.
La crise de l’école montre partout la limite des systèmes d’enseignement qui visent exclusivement l’entraînement de l’intellect et la transmission des savoirs abstraits. L’absence d’un pluralisme pédagogique véritable prive notre pays des expériences et de l’émulation qui pourraient le conduire à considérer des voies de changement insuffisamment explorées jusque-là. L’école Steiner-Waldorf, depuis 75 ans, est fondée sur l’idée de la liberté de l’homme, convaincue que l’amour, la confiance et l’enthousiasme, aux lieu et place de l’ambition, la crainte et la compétition, dotent les enfants de la sérénité et des forces qui leur seront indispensables pour avancer dans un monde incertain, y réaliser leur projet d’existence, en contribuant au progrès de l’homme.
Croire en chaque enfant
Accueillir l’enfant à l’école, cela signifie le reconnaître dans sa personne individuelle, établir avec lui une relation de confiance et de responsabilité dans la continuité. Lorsque ces bases sont posées, l’école peut alors répondre aux besoins fondamentaux de l’être humain en développement qui lui est confié. La tâche de l’enseignant devient alors de favoriser l’épanouissement de chaque enfant dont il a la charge, de l’accompagner vers la découverte de sa voie originale.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18153
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Voir aussi sur "France Bleue" du 12/01/16 : "Une école pour rendre les enfants heureux"
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18153
Difficile de faire titre plus blessant pour les autres écoles. Comme on va le voir, ce discours général est évidemment tiré d'une expérience singulière.A Arles, deux éditeurs ouvrent une école qui ne harcèle pas les enfants
Et vouloir une école conforme à ses besoins propres, c'est tout le contraire d'une vision consumériste.Parmi les essayistes influents ici publiés, il y a Pierre Rabhi, agriculteur qui plaide depuis trente ans pour davantage de sobriété dans la manière occidentale de vivre et de consommer.
Sauf qu'ici le colibri vient jeter de l'huile sur l'école en feu...La légende amérindienne du colibri, qu’il a beaucoup racontée, résume sa pensée. Un jour, un immense feu ravage la forêt. Tandis que tout le monde observe le désastre sans rien faire, un colibri prend de l’eau dans son bec pour la verser sur les flammes. «Eh colibri, tu crois peut-être que tu vas éteindre le feu avec ton bec minuscule ?», lui lance un tatou, méchamment. «Non. Mais je fais ma part», répond l’oiseau. Domaine du Possible. L’école a pris le nom d’une collection d’Actes Sud qui rassemble des livres et des idées au service d’un certain progrès humain.
Il n'est pas précisé si cette école veut - à terme - passer sous contrat. Compte tenu de son fonctionnement, il ne semble pas que ce soit le cas.
Le caractère réaliste apparaît moins que le caractère utopique : en France les collèges de moins de 100 élèves représentent moins de 1% des établissements en 2013 (0,2% pour les lycées, presque tous privés). Inversement presque la moitié des collèges comptent plus de 500 élèves et plus de la moitié des lycées comptent plus de 900 élèves...Cyril Dion vient d’y publier «Demain» pour accompagner la sortie du long-métrage qu’il a réalisé avec Mélanie Laurent: tous deux sont allés filmer dans le monde les utopies réalistes et les inventeurs d’une autre agriculture, d’une autre économie, d’une autre éducation justement. Il y a deux ans, c’était l’essai du philosophe Edgar Morin, «Enseigner à vivre. Manifeste pour changer l’éducation». Aujourd’hui, l’école accueille une trentaine d’enfants âgés de 8 à 14 ans.
Il s'agit donc de deux classes d'un quinzaine d'élèves dans une "école" privée qui, venant à peine d'ouvrir ses portes, se trouve déjà encensée.
Un micro-établissement en somme, beaucoup plus humain sans doute, effectivement.D’ici à quelques années, dans le rêve le plus fou des deux fondateurs, ils seront deux cent cinquante, du primaire jusqu’au bac, avec un internat pour les lycéens.
Pendant ce temps, la Cour des comptes fustige les petits établissements, trop coûteux...
Si seulement les architectes de renom pouvaient aider les écoles publiques, elles aussi...Conçu par l’architecte Patrick Bouchain, essayiste maison lui aussi, arpenteur inspiré des friches industrielles (les usines LU de Nantes devenues un centre d’art, c’est lui), la future école pousse sur la dernière steppe de France – un vaste chantier s’étend sur le domaine de la Volpelière, 120 hectares entre la plaine de la Crau et la Camargue.
Parce qu'une permission relève quand même d'une forme de harcèlement, même dans une classe de 25 ou 30 élèves...Ces jours-ci, c'est les maths. Pas besoin de permission pour se lever et aller au tableau expliquer aux autres avec une craie son raisonnement.
Des "pictogrammes" ? Mais voyons, s'il n'y a qu'à être encourageant, de bonnes notes suffisent !Pas de notes non plus, mais des pictogrammes toujours encourageants.
Dommage que les établissements avec plusieurs centaines d'élèves ne puissent être plus "familiaux"...Le matin sera académique avec les nombres premiers, et le midi familial.
Dans une école normale, il faudrait plusieurs bus, impossibles à financer...Chacun met la table et débarrasse à tour de rôle. Un départ en minibus est prévu en début d’après-midi pour une partie de campagne, une initiation à la permaculture ou un dialogue avec les chevaux, c’est selon.
Changer le nom change tout !Et puis on reviendra pour le goûter et deux heures de devoirs qui ne disent pas leur nom – on parle de «préparations».
Avec des sorties en minibus, c'est étonnant...La journée se termine à 18 heures mais les enfants disent qu’«ici les journées passent très vite».
Avec quinze élèves, c'est effectivement moins nécessaire...Dans sa classe, ce maître n’a pas besoin d’élever la voix pour obtenir des enfants qu’ils soient «vraiment là», comme il le leur rappelle de temps à autre.
L'intention semble louable mais contradictoire : les sorties scolaires ou le peu d'égards aux autres élèves relèvent assez peu de l'effort d'"attention profonde".«La pédagogie Steiner-Waldorf est une pédagogie de l’expérience, dit-il. Elle renforce l’attention profonde. Elle cultive l’impulsion durable et non pas la pulsion immédiate entretenue par une société marchande qui fait des enfants sa cible.»
Par ailleurs une "pédagogie de l'expérience" par définition plus coûteuse et donc à la portée seulement d'une élite.
On peut en effet le constater...Avec ce projet d’école nouvelle, porté par deux éditeurs estimés à qui le Paris médiatique ouvre bien volontiers ses micros et ses colonnes...
Tout ceci est très beau mais reste très théorique... Rien n'est dit sur les conditions concrètes de cette "formation permanente"....l’occasion est là de faire connaître la pédagogie Steiner: les enseignants, qui s’envisagent comme des chercheurs, la formation permanente qui n’est pas un vain mot, le travail de veille sur les sciences du développement, l’éducation, la psychologie, la sociologie, l’éthologie même, puisque la façon d’enseigner varie selon l’âge et les cycles du développement.
C'est effectivement louable. Mais "la construction de la vie intérieure" peut aussi par la prise en compte d'autrui, en levant la main pour être écouté.La préoccupation d’Henri Dahan, au fond, au siècle où la chambre à coucher des enfants clignote comme un vaisseau spatial, est de permettre tout de même la construction d’une vie intérieure. Il met en garde contre la dispersion, explique à ses protégés en quoi des moments de solitude sont nécessaires à la connaissance de soi.
Comme public donc, le tout venant des écoles publiques... En fait, ce qu'on reproche à l'école publique, c'est d'être une école pauvre pour les pauvres.Il sait bien que dans la Silicon Valley les PDG et cadres sup des sociétés où s’invente le high-tech contemporain confient justement leurs enfants à des écoles Steiner-Waldorf pour les soustraire aux ravages des écrans sur les jeunes esprits en formation – pour leurs enfants à eux, pas d’ordinateur, tablette, iPhone, télévision, téléphone avant le lycée et pas plus de deux heures de connexion les samedi et dimanche.
Le zeugme est si décevant, pour un école qui se revendique de Pierre Rahbi.Mais, pour l’heure, le voici qui va de l’un à l’autre dans sa classe, vérifiant si les mots d’allemand à apprendre pour demain sont sus. Et c’est donc à «ce coeur généreux», comme le disait Albert Camus de son instituteur Louis Germain trente ans après avoir quitté l’école, que Françoise Nyssen et Jean-Paul Capitani ont donné une carte blanche et une carte Bleue pour inventer.
Louis Germain enseignait dans une école publique. Albert Camus l'a d'ailleurs remercié en ces termes : "Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé."
L'antithèse est étonnante ("attentif à tous et imperméable à la norme scolaire"). Quitte à faire le procès de l'école, on aurait bien voulu entendre un témoin de cette école accusée sur ce que signifiait très concrètement cette imperméabilité (drôle d'euphémisme).Le couple a rencontré Henri Dahan il y a huit ans à l’Ecole Steiner-Waldorf de Sorgues, près d’Avignon. Ils venaient y inscrire leur fils Antoine après avoir longtemps tourné en rond dans le système scolaire classique. Chez cet enfant attentif à tous et imperméable à la norme scolaire, l’école n’aura fait qu’aggraver jusqu’à l’insupportable le sentiment de décalage et l’inquiétude sur soi.
Serait-ce la "norme scolaire" qui ferait que l'école "harcèle les enfants" ?
Comme toujours, le discours général sur l'école procède d'une expérience singulière.
A noter que les frais de scolarité dans l'école Steiner-Waldorf de Sorgues s'élèvent à 2700€ par an.
Quels sont donc ces mots ?Antoine Capitani, dont les amis disent qu’il est aujourd’hui «gardien des couleurs du ciel», s’est donné la mort dans sa dix-neuvième année, l’hiver 2012. Françoise Nyssen nous raconte des années d’un face-à-face «désespérant» avec les enseignants, les mots qui accusent et qui figent.
Le glissement sémantique (de l'incompétence au harcèlement "brutal") est saisissant.Avec les enfants singuliers, l’école ne sait pas y faire, elle est souvent brutale. Une forme de harcèlement scolaire s’exerce sur eux.
On ne parle donc pas d'un enseignant ou d'une école particulière, mais de "l'institution" toute entière.Ils s’épuisent en vain à donner satisfaction. L’anxiété des parents, les soirées qui tournent à vide autour des devoirs et de la question scolaire achèvent de les convaincre qu’ils déçoivent, quand il faudrait au contraire prendre leur défense et faire barrage contre une institution qui meurtrit. Eduquer n’est pas blesser.
Demander des devoirs, c'est "blesser".
Nous avons nos pauvres.Pour autant, le Domaine du Possible n’est pas une école réservée aux intelligences réfractaires ni une succursale de la contestation. Pas non plus une institution complètement réservée à l’élite. Une vingtaine d’élèves viennent de milieux très aisés, et dix des classes moyennes: leurs familles versent de 2 000 à 6 000 euros par an en fonction de leurs revenus. Trois sont parrainés et ne versent que 80 euros par mois. Le Fonds de Dotation Antoine Capitani cherche d’autres parrains.
Las ! Avec les deux tiers des élèves de milieux très aisés (mais avec l'euphémisme "Pas non plus une institution complètement réservée à l’élite"), cette école est bien une école de l'exclusion sociale : le "Domaine du Possible", mais plus pour certains que pour d'autres.
Question simple : combien de familles paient 6.000€ pour une pédagogie qui dénonce "la société marchande" ?
Ah... Le harcèlement vient de l'institution ou des élèves ?La plupart des enfants ont un passé scolaire sans histoire et seraient à leur aise dans l’école du quartier. Ils viennent ici découvrir autre chose. César n’a pas aimé la brutalité des relations dans sa cour de primaire...
A noter la tournure "lls viennent ici découvrir autre chose", en toute liberté pour des enfants 8 à 14 ans !
Au bout de trois mois, les avis sont vite tranchés....et trouve que les relations sont cette année «plus profondes».
Eh oui : pas de sorties en minibus l'après-midi, dans les écoles de pauvres.Il y a là aussi quelques élèves à la curiosité déçue qui disent s’être beaucoup ennuyés «avant».
Stop aux "étiquettes" ou aux diagnostics ?Une fillette a eu droit à toutes les étiquettes dys – dyscalculique, dysorthograhique, dyslexique, dyspraxique. Sa mère a dit stop.
Bizarre façon de prôner la concentration et "l'attention profonde" en refusant le silence aux autres élèves.Une longue fille diaphane très poétique fredonne sans y penser en travaillant son nombre premier – peut-être sa façon à elle de se concentrer. Ailleurs, Mia serait rappelée à l’ordre, ici, on la laisse tranquille.
En tout cas, ce "rappel à l'ordre" montre bien que l'école policière harcèle.
Avec plus d'élèves, "l'harmonie" ressemblerait sans doute plus à une cacophonie.D’une certaine souplesse naît cette harmonie.
Avec des "pictogrammes toujours encourageants", tout est plus simple, évidemment. De toute façon, grâce à leurs parents, ces enfants ne peuvent que réussir dans la vie.L’après-midi, dans la campagne, Mia nous a dit que l’an dernier elle avait mal au ventre souvent, même le samedi matin au réveil en pensant aux devoirs pour lundi. Envolé son chagrin, à l’école d’Actes Sud.
Une école (privée, même si l'article n'emploie jamais ce mot) qui part d'une expérience singulière et un article qui finit... par une expérience singulière. Curieux car la France est l'un des pays où les enfants aiment le plus l'école. Mais bon, les statistiques...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18153
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Au Royaume-Uni : "Ministers urged to order fresh inspections of all Steiner schools amid fresh child safety fears "
www.telegraph.co.uk/education/2018/10/20...teiner-schools-amid/
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18153
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Messages : 279
Je n'établis pas un lien de cause à effet. Je m'amuse juste de la coïncidence, si tant est qu'on puisse encore trouver des sources d'amusement.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18153
L'ancienne ministre de la culture Françoise Nyssen a, quant à elle, pris ses distances, en 2018, avec le Domaine du Possible, une école de pédagogie alternative fondée près d'Arles en 2015 avec son mari, l'établissement étant soupçonné de dérives sectaires. Une enquête du Monde Diplomatique, publiée l'an dernier, décrivait notamment une cérémonie initiatique appelée la "spirale de l'Avent" inspirée par l'anthroposophie, un courant de pensée ésotérique.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18153
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18153
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18153
L'ancien président de la Milivudes @sergeblisko confie au @LePoint que « le cabinet du Premier ministre » lui a conseillé de « rester en stand-by » sur la question sensible de l'anthroposophie, à laquelle est liée @FrancoiseNyssen
www.lepoint.fr/societe/le-gouvernement-a...-2019-2338675_23.php
.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.