Bien-être (et bienveillance) à l'école

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05 Fév 2014 13:25 #9477 par Loys
2) "En Finlande, le bien-être de l'élève est primordial" par Alexis Duval

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05 Fév 2014 13:27 - 05 Fév 2014 13:27 #9478 par Loys
3) "Yann Algan : « Nous apprenons mieux lorsque nous nous sentons confortés »" par Mattea Battaglia et Emma Paoli

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Dernière édition: 05 Fév 2014 13:27 par Loys.

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05 Fév 2014 14:01 - 05 Fév 2014 14:29 #9479 par Loys

En Finlande, le bien-être de l'élève est primordial

Et dans les autres pays en tête du classement PISA (Shanghai, Singapour, Corée...) ? :devil:

Dès que la cloche retentit, une bonne centaine d'élèves se range en file indienne afin de garnir les plateaux repas. Poulet au curry, soupe de légumes, salade composée… Le tout agrémenté de lait en libre-service. Au restaurant scolaire du lycée Viikki, dans le quartier sud-est d'Helsinki, l'heure du déjeuner est un vrai moment de détente autour d'un menu concocté sur place par des cuisiniers et totalement gratuit pour les élèves.

Encore la faute des enseignants, tout ça.
Rappelons que la Finlande avait en 2012 un PIB par habitant de 15% supérieur à celui de la France.

Viikki n'est pas un cas d'école en Finlande. Réputé pour être l'un des plus performants au monde – les très bons résultats du pays aux enquêtes PISA l'attestent...

Oui enfin, en baisse plus nette que la France sur douze ans...

... le système éducatif met tout en œuvre pour le bien-être de l'élève. « Il est le centre de notre attention », confirme Markku Pyysiäinen, le directeur administratif adjoint de l'établissement qui compte également dans ses murs une école élementaire, un collège et un institut universitaire de formation des professeurs. « Nous voulons que chacun se sente bien dans le cadre de l'école, qu'il se sente en confiance, c'est la condition sine qua non pour un apprentissage efficace », renchérit Marina Martinov, qui enseigne l'anglais et le russe.

Ce qui est curieux, c'est que d'après PISA, ça n'a pas l'air de bien marcher. :devil:

Rappelons que le taux de suicide des adolescents est presque trois fois supérieur au nôtre. Comme quoi le "bien-être primordial"...

CONCEPTION ÉGALITAIRE
L'atout premier du système finlandais est sa gratuité. Rares sont les dépenses laissées à la charge des familles. Tout – ou presque – est financé par la municipalité, dont l'école dépend financièrement.

Il n'y a plus qu'à espérer que toutes les municipalités aient les mêmes ressources financières. En France, c'est tout à fait le cas ! :cheers:

A Viikki, soit environ 1 000 élèves de 7 à 19 ans, « le ramassage scolaire ainsi que l'essentiel des fournitures et des manuels sont financés par la commune. Comme la cantine », explique Markku Pyysiäinen. Une conception égalitaire qui donne sa chance à chacun, peu importe le milieu social.

Rien à voir avec la France. :doc:

Le bien-être, ce sont aussi des salles spacieuses. A Viikki, les locaux contribuent au confort du cadre d'étude. L'établissement, fondé en 1869 – c'est l'un des plus anciens du pays –, a été refait à neuf en 2003. Et les professeurs semblent heureux d'y travailler. Il faut dire que dans la société finlandaise, le corps enseignant bénéficie d'une excellente image : « De manière générale, les parents ont une grande confiance envers les équipes pédagogiques », ajoute Markku Pyysiäinen.

Ils sont très bien rémunérés : en début de carrière un professeur finlandais gagne 19% de plus qu'un professeur français dans le primaire et 15% dans le secondaire. Les salaires ont été revalorisés de presque 10% entre 2000 et 2011 (en France ils ont perdu 8% sur la même période, d'après RSE 2013).

A SALAIRE ÉLEVÉ, EXIGENCES ÉLEVÉES
Ici, pas de crise de vocation. « Nous avons une plaisanterie nationale qui dit que juin, juillet et août sont les trois raisons de la popularité du professorat », glisse Jyrki Loima, le directeur administratif de Viikki.

Tiens, des vacances très longues (11 semaines à partir de fin mai)... :mrgreen:
"Le Monde" n'enfourche pas le cheval des rythmes scolaires ? :rirej

L'argument salarial n'y est peut-être pas non plus étranger. « Un professeur avec vingt ans de carrière peut gagner jusqu'à 5 000 euros », précise M. Pyysiäinen.

Ce qui n'est pas possible dans le secondaire, même pour un agrégé en fin de carrière en France.

Mais à salaire élevé, exigences élevées.

Et comment se traduisent-elles, ces exigences ? :scratch:

Pour faire en sorte que l'élève s'épanouisse, l'enseignant déploie tout un éventail de méthodes pédagogiques.

En France, pas du tout.

« Je me remets systématiquement en question en construisant les cours de manière différente, en privilégiant le travail en petits groupes. Mais aussi en évitant les exercices de grammaire en classe, parce que c'est vite lassant…, explique Marina Martinov.

Éviter les enseignements exigeants, c'est effectivement une solution aux problème. D'autant que la grammaire n'est absolument pas évaluée par PISA. :devil:

Et puis je me dois de surprendre mes élèves ! Mais le plus important, c'est qu'ils soient conscients que je me soucie de leur réussite. Il faut être là pour les encourager. »

Enfin, ceux qui restent à l'école puisque seulement 93% des enfants finlandais sont inscrits dans le secondaire (contre 99% en France).

Le système d'évaluation constitue également un atout de poids.

Aux yeux du "Monde" en tout cas. Car dans les autres pays en tête de PISA la notation n'est pas proscrite en primaire. :devil:

Avant l'âge de dix ans, toute note est proscrite.

Mais ensuite elle n'est plus est devient aussi cruciale qu'en France pour l'affectation au lycée. Certains lycées pratiquent même l'entrée sur examen.

Pour le reste, si l'on excepte la matriculation de fin de lycée – l'équivalent du baccalauréat –, les notes s'échelonnent entre 4 et 10. Qu'un élève ait raté partiellement ou complètement son évaluation, il sera sanctionné par un 4.

L'équivalent d'un zéro, en somme. :santa:
Et quand un élève ne rend rien, il a presque à moitié réussi malgré tout ! :cheers:

En sachant qu'il lui faut atteindre un minimum de 5 pour valider un examen.

Un élève en échec total est donc toujours tout proche de la réussite : c'est intelligent !

« En attribuant un 4, le but est de lui montrer qu'il n'a pas complètement échoué, affirme Markku Pyysiäinen. Le zéro serait synonyme d'humiliation. Et nous ne voulons pas de cela. »

Et soyons assurés que la plus mauvaise note n'est plus du tout humiliante pour les élèves. :santa:
Ajoutons que ce système vient d'entrer en France : les zéros étaient déjà découragés au baccalauréat (rapport à rédiger) mais désormais en langue la note minimale est de 4/20 : tout va aller mieux ! :cheers:
Dernière édition: 05 Fév 2014 14:29 par Loys.

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05 Fév 2014 14:49 - 05 Fév 2014 15:18 #9480 par Loys

Si l'on mesurait le haut niveau d'anxiété, la faible estime de soi…la France serait championne du monde ?
Yann Algan : C'est effectivement l'un des apports insuffisamment soulignés du programme PISA : les jeunes Français sont plus anxieux que la plupart de leurs camarades. Au moins la moitié ne se sentent pas chez eux à l'école.

:cheers:

Dans leur ressenti, l'école est au moins aussi anxiogène que dans les pays asiatiques, réputés pour « mettre la pression », mais qui se classent, eux, en tête du peloton.

Quelle conclusion faut-il en tirer ? :twisted:

La responsabilité incombe-t-elle uniquement aux pratiques enseignantes ?
Il y a en France un surdéterminisme de l'école et des diplômes sur l'ensemble de la carrière professionnelle, le « parchemin scolaire » dictant tout – ou presque – de la vie future. Mais on ne peut ignorer que les élèves sont évalués très tôt, et notés au dixième de point près, pour être classés, plutôt que pour s'assurer de l'acquisition de compétences. Une « notation sanction »...

En quoi une notation qui s'assurerait de l'acquisition des compétences serait moins une "sanction" ? :scratch:
Et non : les professeur notent pour que l'élève se situe vis à vis des objectifs attendus, et non pour classer les élèves entre eux. :fur

...dont le corollaire est le redoublement : en France plus qu'ailleurs, il plane comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des élèves.

Enfin il est en voie de disparition en France. Les résultats sont merveilleux ! :cheers:

Enfin, entrent aussi en ligne de compte les pratiques d'enseignement dites « verticales » : le cours magistral, la transmission des savoirs prime sur tout le reste.

C'est une collection de clichés néo-pédagogiques, encore une fois. :santa:

Sur une séquence d'une heure de cours, 60 % des élèves passent leur temps à prendre des notes.

Ce n'est vrai qu'au lycée et la prise de note est un acte d'intelligence.

Deux tiers disent n'avoir jamais travaillé en petits groupes, sur des projets collectifs, alors que pour construire une société moderne, il faut développer ces compétences.

Ah bon ? :shock:

Quel est l'impact du manque de confiance en soi sur les comportements professionnels, l'insertion économique et sociale ?
Des recherches, menées dans les pays anglo-saxons notamment, ont montré que les compétences non cognitives – autrement dit les compétences sociales, comme la capacité à coopérer avec autrui, l'empathie… – expliquent l'essentiel des comportements professionnels.

Ça tombe bien, les élèves français font partie de ceux qui socialement se portent le mieux dans PISA 2012. :devil:

Qu'elles permettent une insertion beaucoup plus élevée, avec dix points de plus en termes de taux d'emploi. Une expérience lancée en 1983 à Montréal (Québec) auprès de garçons de 7 à 8 ans issus de milieux défavorisés l'a confirmé. Parmi ces jeunes adultes aujourd'hui trentenaires, ceux qui ont bénéficié durant deux années d'un enseignement intensif tourné vers l'échange et l'estime de soi ont trouvé plus facilement un emploi.

"plus facilement" : c'est-à-dire ?

Dans l'imaginaire collectif, l'idée est bien ancrée qu'il faut souffrir pour apprendre…
Apprendre est effectivement associé à la peine, au sacrifice, parfois à la torture.

:santa:

Et pourtant, les études en neurobiologie ont montré que nous apprenons mieux lorsque nous nous sentons confortés dans nos aptitudes à réussir.

Et ces études sont confirmés par le classement PISA 2012 et la réussite des pays asiatiques, où l'empathie et la notation sont peu importants. :santa:

Prenons l'exemple d'un professeur qui donne un exercice à deux groupes d'élèves, expliquant au premier qu'il va les classer, au second qu'il va simplement valider leurs acquis. Les notes du premier groupe, dont les membres vont sécréter de la cortisone – l'hormone du stress –, seront plus faibles.

Ah les hormones, maintenant. Tout est dans ce futur empli de certitude. :santa:
C'est curieux, mais mon expérience de professeur montre exactement l'inverse. :P

Le deuxième groupe, lui, sécrétera de l'ocytocine, hormone associée au plaisir, qui favorise la mémorisation et le raisonnement.

:transpi:

Bien que les mentalités aient évolué depuis les années 1980, où l'on pensait que la compétition rendait les élèves plus productifs, la France reste attachée à sa petite élite malthusienne – 5 % de la société – très durement sélectionnée par l'école, et que le monde entier nous envie.

C'est vrai qu'à Shanghai, ce n'est pas la compétition du tout. :xx:

La confiance se fabrique, écrivez-vous dans « La Fabrique de la défiance… et comment s'en sortir » (Albin Michel, 2012). Alors, comment la reconstruire à l'école ?
Il n'y a pas de « fatalité » à ce mal français.

Absolument pas confirmé par PISA 2012 (voir le tableau plus haut), c'est dommage.

Les pratiques pédagogiques favorisant un élitisme forcené – élitisme scolaire qui nourrit l'élitisme des entreprises et de l'Etat – peuvent être infléchies. On peut réduire le primat des disciplines...

Nouvelle pédagogie.

...réviser les méthodes d'évaluation, développer des méthodes « horizontales » d'apprentissage…

Nouvelles pédagogies.

L'exemple de nombreux pays...

En tête de PISA ? :rirej
Finalement, parmi les pays où les élèves se sentent le mieux à l'école et sont "performants", la France s'en sort très bien.

...est là pour témoigner que cet objectif n'est pas inatteignable, même si son horizon est lointain. A plus court terme, c'est sur la formation des enseignants qu'il faut intervenir. La France reste le seul pays d'Europe où ils sont sélectionnés uniquement en fonction de leurs connaissances académiques.

Quel rapport avec le bien-être des élèves ?
Un professeur de Sciences-Po qui dénonce la sélection et l'élitisme à la française, il fallait oser ! M. Algan peut toujours aller enseigner dans les établissements défavorisés qui ont du mal à retenir les enseignants...
Dernière édition: 05 Fév 2014 15:18 par Loys.

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07 Fév 2014 18:20 - 07 Fév 2014 18:21 #9514 par Loys
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08 Fév 2014 13:53 - 08 Fév 2014 13:54 #9520 par Loys
Toujours dans "Le Monde" : "Vincent Peillon : « Arrêtons d'opposer plaisir et effort à l'école »" (08/02/14) par Maryline Baumard.

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Dernière édition: 08 Fév 2014 13:54 par Loys.

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08 Fév 2014 14:02 #9521 par archeboc

Loys écrit:

Le deuxième groupe, lui, sécrétera de l'ocytocine, hormone associée au plaisir, qui favorise la mémorisation et le raisonnement.

:transpi:

Mr Viemoderne, je vous sens rétif aux leçons de la science. Vous devriez pourtant deviner que l'ocytocine est l'hormone de l'accouchement, et que tout bon pédagogue devrait donc s'appuyer sur ses effets bénéfiques pour faire accéder l'élève à la connaissance.

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08 Fév 2014 20:59 - 08 Fév 2014 20:59 #9524 par Loys
Article fourre-tout.

Vincent Peillon : « Arrêtons d'opposer plaisir et effort à l'école »

Ce qui suscite le plaisir ne demande pas d'effort...

Créer un « PISA choc » : c'était l'objectif du Monde en lançant, lundi 3 février, une série consacrée aux mauvais résultats de la France dans l'étude de l'OCDE évaluant les compétences des élèves à 15 ans.

Mobilisation tardive du "Monde". Les résultats étaient bien plus mauvais en 2006. :santa:

Lire aussi : Le Monde bouscule l'école en six questions

C'est vrai que c'est presque un sport au "Monde" de malmener l'école et ses enseignants.

Les enfants de pauvres sont-ils condamnés à l'illettrisme, demandait « Le Monde » en début de semaine. A vos yeux, ce déterminisme que PISA a mis en évidence est-il enrayable ?
L'école française reproduit les inégalités et les accroît même parfois. La France est même désormais le pays le plus inégalitaire de l'OCDE.

Enfin si l'on oublie que la plupart des pays ne scolarise pas tous leurs élèves dans le secondaire. :P

Ce n'est pas acceptable, et ce n'est pas une fatalité. Nous avons fixé, dans la loi, un objectif de réduction à moins 10 % des écarts de performance à la fin de la scolarité obligatoire entre les collégiens de l'éducation prioritaire et les autres. C'est un défi, et nous mettons tout en œuvre pour y parvenir.

Les collègues en grève des établissement défavorisés de la région parisienne ne semblent pas partager cette opinion.

C'est d'autant plus important que la réduction des inégalités est le premier pas vers une amélioration globale du système pour tous, y compris pour les meilleurs. On ne le répète pas assez, mais en éducation, efficacité et justice sociale vont de pair.

Je préfère l'innovation à l'efficacité , pour ma part. :doc:

Mais, concrètement, que faites-vous de spécifique pour cette population ?
En mettant l'accent, en primaire, sur la maîtrise de la langue et des fondamentaux, c'est à ces enfants que je pense d'abord. C'est pour eux aussi que nous remettons en place une scolarisation précoce. Dans l'éducation prioritaire, nous avons fait progresser la scolarisation des moins de 3 ans de près de 3 points en une rentrée seulement.

C'est effectivement à mettre au crédit de ce ministère avec quelques autres mesures.

Les mesures prises depuis dix-huit mois convergent toutes vers la création d'une école plus juste : la priorité au primaire avec le « plus de maîtres que de classes » et le recentrage de la formation continue des enseignants sur les fondamentaux ;

La réforme des concours, devenus moins disciplinaires que jamais, est très encourageante.

...la réforme des rythmes scolaires, qui donne une matinée de plus pour apprendre à lire et des activités périscolaires gratuites à beaucoup plus d'enfants ;

Nul doute qu'avec cette réforme fondamentale le niveau des élèves va progresser.

...des services de tutorat numérique ;

Idem... :devil:

...la refondation de l'éducation prioritaire, où nous changeons d'échelle.

En réduisant le nombre d'établissements concernés, effectivement.

Il vous a été reproché de ne pas assez communiquer avec les familles, par exemple à propos des « ABCD de l'égalité ». L'information des familles est pourtant un levier pour améliorer la réussite…
C'est un point sur lequel j'insiste beaucoup. D'ailleurs, les relations avec les parents font désormais partie à part entière du métier d'enseignant, ils doivent y être formés, et cela est intégré dans leur service. C'est une nouveauté radicale.

Il aura fallu attendre 2014 pour que les enseignants se rendent compte qu'ils pouvaient rencontre les parents. :mrgreen:
Nul doute que tout va changer, maintenant.

Nous avons aussi mis de nombreux outils à disposition des familles, pour accompagner leurs enfants dans les apprentissages, pour ouvrir l'école aux parents, pour leur donner le dernier mot dans l'orientation.

Un façon de supprimer la nécessité d'avoir des relations avec les enseignants. :santa:

Quant aux « ABCD », les associations de parents avaient été consultées, et c'est bien naturel. Mais attention : mieux associer les parents ne veut pas dire ouvrir l'école à tous les groupes de pression et toutes les violences de la société.

C'est le grand écart. :mrgreen:

Vous nous parlez de l'apprentissage de la langue, mais quid des mathématiques ? Peut-on les enseigner à tous ? A lire les résultats des jeunes Français à PISA, on peut se poser la question.
PISA constate non seulement les lacunes des jeunes Français, mais pointe en outre qu'ils ont une difficulté particulière à utiliser leurs connaissances mathématiques pour appréhender des situations qu'ils rencontrent dans la vie.

"Dans la vie", vraiment ?

Cela repose le vieux débat théorique entre l'approche conceptuelle et l'approche empirique d'une discipline, certes, mais cela dit aussi qu'il y a quelque chose à repenser dans notre enseignement des mathématiques. J'ai d'ailleurs saisi le Conseil supérieur des programmes à ce sujet.

Il faut d'urgence refaire les programmes pour que la France réussisse à PISA ! :doc:

Les mathématiques souffrent aussi de leur position de discipline de sélection. On les étudie pour être dans la filière la plus valorisée du lycée et non pas pour elles-mêmes. Mais c'est très difficile à faire bouger, parce qu'on a toujours eu dans ce pays une discipline utilisée pour sélectionner. Cela a été le latin, aujourd'hui ce sont les mathématiques. Cela montre qu'une réforme de l'éducation est d'abord une réforme des mentalités…

Cette sélection n'existe qu'à partir du lycée.

En mathématiques comme ailleurs, les élèves français ont un rapport ambigu à l'école, qu'ils trouvent stressante et qui leur donne moins confiance en eux que l'école anglo-saxonne, par exemple.

A voir si ce manque de confiance n'est pas plutôt une volonté de rigueur.

C'est exact, et c'est mesuré. Pour que l'école change, il ne suffit pas que le ministre le décrète, il faut que les pratiques évoluent dans les classes, et même en dehors, dans les attentes de la société et les représentations des parents.

L'école a déjà bien changé parce qu'on a renoncé à certaines pratiques s'apparentant à une forme d'exigence. Une évolution continue dans ce sens ne peut laisser espérer que des progrès, effectivement.

Nous voulons construire une école de la confiance et de la bienveillance.
Pour cela, il faut aider les enseignants, mais aussi changer la façon qu'a l'institution de les traiter. Il faut être cohérent. Par exemple, si les enseignants sont eux-mêmes l'objet d'évaluations-sanctions, leurs propres pratiques d'évaluation s'en ressentiront forcément.

:scratch:
C'est un nouvel angle d'attaque pour supprimer les notes à l'école, je pense.

Ma mission de ministre est de faire avancer de front ces deux chantiers.
Il n'est pas possible de réussir à l'école sans sérénité, sans plaisir, sans confiance et sans motivation. Alors arrêtons d'opposer plaisir et effort. On peut être plus exigeant lorsque les élèves prennent du plaisir à apprendre que lorsqu'ils souffrent.

Mais d'où sort cette "souffrance" en France ? :shock:

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, voudrait en finir avec le collège unique qu'il estime trop hétérogène. Que lui répondez-vous ?
Que nous enseigne sérieusement PISA ? Que les pays qui ont des systèmes éducatifs efficaces ont des troncs communs longs et que ceux qui progressent, comme l'Allemagne, allongent ce tronc commun.

Bref, ils feraient comme nous ! :cheers:

Au collège, il faut un cadre commun pour tous et une prise en compte des différences. Une exigence commune pour tous les élèves dans la scolarité obligatoire, cela ne veut pas dire un collège uniforme et aveugle à l'hétérogénéité. La réforme que je prépare pour 2015 consiste justement à donner de l'autonomie aux équipes pour construire des réponses pédagogiques différenciées pour leurs élèves. Je veux donner aux établissements plus de moyens que ce dont ils ont strictement besoin pour mettre en œuvre les programmes. J'y consacre 4 000 emplois et, là encore, j'ai demandé au conseil des programmes des propositions.

Tous les espoirs sont permis !

Mais, en définitive, la réforme du primaire est le premier outil d'amélioration du collège. Si les enfants n'arrivaient pas avec des lacunes aussi importantes en 6e, le collège serait en moins grande difficulté. Ce qui n'empêche pas d'améliorer les transitions. C'est pourquoi nous avons créé le conseil école-collège dans la loi. Il est maintenant obligatoire pour les enseignants de collège de se concerter avec les maîtres du primaire.

Nul doute que les lacunes vont être comblées par une telle liaison.

Optimise-t-on vraiment le potentiel de 800 000 enseignants ?
Les enseignants n'ont reçu ces dernières années ni la confiance ni les moyens dont ils avaient besoin. Il faut être ambitieux !

:spider:

D'abord, nous transformons leur formation. C'est un défi pour les ESPE , parce qu'on leur demande de faire quelque chose de radicalement nouveau, une formation progressive, intégrée et professionnalisante.

Mais pas idéologiquement orientée vers les nouvelles pédagogies comme l'étaient les IUFM ?

C'est difficile, mais c'est la clé du redressement et nous avançons.
J'ai aussi consulté les enseignants sur les programmes du primaire et sur l'éducation prioritaire. Nous avons revu presque tous les métiers, avec des avancées pour chacun, signes de notre respect, et nous sommes en train d'aboutir avec le secondaire sur la réécriture des décrets de 1950. L'essentiel, j'y veille, c'est de permettre l'adhésion des enseignants et de tous les personnels à la refondation.

C'est vrai que les enseignants n'attendaient que ça : des atteintes à leurs statuts !
Dernière édition: 08 Fév 2014 20:59 par Loys.

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16 Fév 2014 20:52 #9606 par Loys
Et Vincent Peillon se répète dans "L'Express" du 16/02/14 : "Peillon dans le sud-est: le candidat fait campagne, le ministre est chahuté".

Vincent Peillon écrit: Nous avons l'école la plus douloureuse au monde. Le système scolaire qui marche le mieux est celui qui donne le plus de confiance aux élèves; et l'estime de soi, la confiance, c'est ce que la pratique artistique permet de développer.

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