- Forum
- L'école moderne
- La réforme permanente
- Les pédagogies "nouvelles"
- Bien-être (et bienveillance) à l'école
Bien-être (et bienveillance) à l'école
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Une précision : Gilbert Longhi est un ancien proviseur du lycée autogéré Jean-Lurçat à Paris. Il est chargé de cours et chercheur associé en sciences de l’éducation à l’université de Paris X et préside l’observatoire déontologique de l’enseignement, qu'il cite au début de l'article.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
C'est vrai, ça : tous ces droits qu'ont les adultes et qui devraient être aussi ceux des enfants...Le déficit de considération au détriment des élèves résulte souvent d’une kyrielle d’usages ne paraissant pas prêter à conséquence. Voici des exemples extraits des travaux de l’Observatoire déontologique de l’enseignement (1).
Lycée Emile Flamand …Les demi-pensionnaires patientent pour entrer au réfectoire tandis que les profs empruntent un raccourci qui les dispense de la longue file d’attente dans le froid, le vent et la pluie. Parfois lorsqu’un des enseignants passe devant tous les élèves quelques uns goguenards manifestent leur désapprobation. À la queue, à la queue ! Aujourd’hui un lycéen de seconde s'est fait épingler : un professeur indigné l’a prié de décliner son matricule afin de le coller. Et le professeur explique que l’on doit accepter que les enseignants passent devant tout le monde parce qu’il y des raisons à cela ...
Un vrai drame, effectivement. Des traumatismes pour la vie.École maternelle du Faubourg Saint-Jean… Par grand beau temps, les huit platanes de la cour de récré font une ombre centenaire réservée aux voitures des dames de service et des enseignantes… Les élèves passent leur récréation entre les véhicules avec interdiction de circuler en patinettes ou même de courir car ils risqueraient de rayer les carrosseries…
Les toilettes des élèves sont sûrement bouchées exprès par les professeurs.Collège Antoine de Saint-Exupéry… Emma a trouvé une astuce pour utiliser des toilettes toujours impeccables ; elle va au premier dans des WC réservés au personnel. Le nettoyage est fait deux fois par jour et ça sent le propre alors que les toilettes des élèves sont puantes, bouchées, sans papier hygiénique et avec des portes qui ne ferment pas.
Voilà qui me fait penser aux toilettes toutes neuves dans mon lycée et qui ont été dégradées par les élèves deux jours après leur mise en service...
Ce genre de conversations devant les élèves est permanent à l'école...Les enseignants discutent entre eux (2) et à voix haute pendant la récréation : "Éric m'a encore complètement raté son contrôle de maths. Sa collègue : Oh ! Tu sais, sa sœur, ce n'est pas mieux, elle n'a pas su compter une seule opération… Cette famille, il n'y a rien à en tirer..."
La consultation du document sourcé montre surtout que les jeunes français ne sont pas "les champions du désamour de l'école" puisqu'il y a de nombreux pays qui font pire, dont... la Finlande, aux résultats scolaires enviés du monde entier ! A voir aussi notre article : "La souffrance scolaire, mythe utile" .Les jeunes français sont les champions du désamour de l’école. Lors de l'enquête menée par l'Organisation mondiale de la santé au printemps 2004, dans une quarantaine de pays, les enfants de onze à quinze ans, pouvaient choisir entre deux items : J'aime beaucoup l'école et Je n'aime pas du tout l'école. En France, 87% des garçons et 79% des filles, âgés de treize à quinze ans, n'aiment pas l'école (3) .
Curieux également : le résultat "J'aime l'école" n'est pas présenté par le document d'origine (p. 41) ... Car conclure de quelqu'un qui n'aime pas "beaucoup" l'école ne signifie pas qu'il n'aime pas l'école... Bref, difficile de conclure au "désamour" sans raccourci abusif.
Quel sympathique néologisme, plein de bienveillance à l'égard de tous les personnels de l’Éducation nationale ! On a vraiment envie d'écouter des "conseils de bienveillance scolaire" globale après une telle insulte.L'école, un univers pédophobe
À quelques exceptions près (4) l’établissement scolaire est un univers pédophobe (5).

On peut même parler de prison, de mauvais traitements et de sévices.Peu d’éléments, dans sa marche quotidienne (horaires, aménagement de l’espace, règle de vie…) y sont pensés à l’aune de l’enfance ou de l’adolescence, considérées comme des périodes spécifiques du développent de l’être humain.
On fait tout pour procurer de l'inconfort et de l'adversité aux élèves. L'imagination du Mal est sans limite.Les tenants d’une pédagogie de la confiance dénoncent les aspects les plus incohérents de l’organisation des établissements ; leurs adversaires considèrent que l’école doit apprendre l’inconfort et l’adversité aux élèves pour les préparer à la vraie vie.
"déficitaire en humanité" : quelle jolie formule...Dans le même ordre d’idée, Jacques Pain (6) s’intéresse à une maltraitance scolaire structurelle en notant que les établissements ignorent la parole des élèves tout en développant une vie interne déficitaire en relation et en humanité.
... qui est pire qu'"extrême" !Cette tendance prégnante faite d’agissements aussi bien que de refus d’agir et de négligences se manifeste de deux manières. D’une part, sous une forme extrêmisée...

Des atteintes qui proviennent généralement... des élèves eux-mêmes !...avec des atteintes physiques et verbales couvertes par l’indifférence, l’incompétence ou le fatalisme des adultes ;

Il y aura un jour un procès de Nuremberg pour ces pratiques inhumaines et ces atteintes à l'école lieu de vie !... d’autre part, sous une forme insidieuse avec des pratiques inconséquentes et délétères au niveau de l’accueil, de l’écoute des élèves, de la pédagogie et plus généralement de la prise en compte des problèmes de la vie collective.

Joli aussi, le "dérèglement institutionnel polymorphe".En l’occurrence, dans la plupart des établissements, on peut repérer des avatars de la maltraitance institutionnelle, ni une violence actée, ni brusquerie factuelle, mais dérèglement institutionnel polymorphe…
Heu... éventuellement pour les dossiers négatifs.Premier conseil : Instituer un moratoire
Le dossier scolaire sert souvent à transformer passé scolaire d’un élève en passif.
Supprimons les dossiers : nous supprimerons ainsi les problèmes.À période régulière, toute situation scolaire individuelle devrait être amnistiée (concernant le niveau, l’orientation et le comportement...).

A noter qu'en l'état les problèmes de comportement d'une année ne peuvent être évoqués l'année suivante : certains élèves - les plus sympathiques, bien sûr - en profitent bien.
L'affectation forcée est surtout une affectation par défaut. Il y a des nombreux moyens d'éviter cela, parmi lesquels s'intéresser à sa scolarité et à son orientation et la préparer activement.Ainsi, des rajustements deviendraient possibles pour éviter que l’affectation forcée dans une voie (une option) ne se transforme en fiasco (voire en souffrance).
C'est curieux car 84,5% des candidats ont obtenu le bac l'an passé...Deuxième conseil : Neutraliser les archaïsmes de la notation (évaluation)
Selon les travaux d’André Antibi (7), les enseignants se sentent obligés inconsciemment de mettre un certain pourcentage de mauvaises notes.
C'est vrai quoi : il ne peut exister que des "bilans de progrès"... Quant à l'expression "objectifs réalistes propres à chaque élève", elle me semble créer une inégalité artificielle et injuste entre les élèves.Il faut éradiquer cette constante macabre. Par ailleurs, les conseils de classes peuvent cesser d’être des instances rituelles ou des psychodrames pour devenir des bilans de progrès assignant des objectifs réalistes propres à chaque élève.

Quel sens de la formule ! "majorer le rêve" !Troisième conseil : Majorer le rêve sans créer d’illusion.
Il n'y a qu'à faire le contraire !Un élève qui est en difficulté intériorise une dépréciation qui contracte son avenir. Ainsi, les collégiens peu brillants intègrent-ils l’idée qu’ils seront orientés contre leur gré le cas échéant dans des filières sans réputation.
Moins tu réussis et plus je te fais rêver ! Quelle belle idée !Or, une action éducative digne de ce nom devrait faire l’inverse en élargissant les projets et donnant la possibilité d’amplifier les rêves des adolescents notamment pour les moins enclins à nourrir une ambition.
Encore un néologisme, sans rapport avec la question : l'orientation professionnelle n'a pas grand chose d'"entrepreneuriale"...Quatrième conseil : Réduire l’obnubilation entrepreneuriale.

Et à la fin de son cursus heureux avec de la musique, du sport ou du théâtre, que fait l'élève ?Lorsqu’un élève est en difficulté, on lui propose la voie professionnelle (8) . Si en plus il paraît allergique aux études on lui conseille un CFA. Or il est possible d’utiliser les avantages de l’alternance sans le risque d’imposer un métier non choisi. Il suffit de mettre en place un va-et-vient ne reposant plus sur une professionnalisation mais sur des activités de création et d’ouverture à autrui : musique, sport, théâtre, action sociale...
Encore un beau néologisme !Cinquième conseil : Modérer l’ethnicisation
En voilà une mesure concrète...
L'abandon de la carte scolaire permettra sans nul doute de lutter contre cette ghettoïsation.La carte scolaire consiste à faire dépendre l’affectation des élèves de leur domicile. Dans certains quartiers, ce procédé induit une ghettoïsation des établissements. Compte tenu de la composition des catégories défavorisées, ce phénomène se double parfois d’une ethnicisation (9) qui génère une forme d’inappétence scolaire spécifique liée à l’impression qu’ont certains adolescents d’être victimes d’une racialisation instituant une corrélation entre leurs origines et des filières ou des établissements dépréciés.
En voilà une mesure concrète... (bis)Sixième conseil : Générer une quiétude institutionnelle
Le pédagogisme a beaucoup de responsabilité là-dedans...Dans chaque famille, durant une vingtaine d’années, les multiples politiques éducatives ont institué une imprévisibilité quant au cursus personnel d’un enfant. Le système scolaire finit par projeter sur la société plus d’incertitudes que de repères. Les ministres de l’éducation devraient s’astreindre à prendre les seules décisions constituant un avantage pour la sérénité des élèves sans aucune concession.
C'est un peu schizophrène car l'évaluation des lycées comprend des indicateurs sur le niveau des élèves, ce qui est une forme de malveillance.Septième conseil : Établir des procédures de repérage du déficit de bienveillance
Tout projet d’établissement devrait comprendre un axe fixant des objectifs sur la qualité de vie des élèves et permettre aux élèves eux-mêmes d’évaluer le niveau de bienveillance à leur égard. Les conseils d’administration et les conseils d’école devraient pouvoir fixer les marges de progrès que les adultes d’un établissement auraient à combler pour un accroissement de la bienveillance scolaire. Dans le secondaire, l’évaluation (classement) des lycées devrait introduire un quatrième indicateur intégrant la notion de qualité de vie des élèves. (Indicateur identique à créer pour les collèges).

"architectonique" sonne mieux qu'"architecture", même si l'emploi est ici impropre.Huitième conseil : Perfectionner l’architectonique...

... et améliorer les équipements
Un vrai problème d'"architectonique".De multiples locaux scolaires engendrent un inconfort patent et imposent des aberrations ergonomiques. Certains manquent parfois d’hygiène en raison d’un défaut d’entretien et de maintenance.

Un autre.Les équipements pédagogiques sont de temps à autre désuets ou inefficaces.
J'en connais bien peu sur ce modèle, et c'est surtout dans l'intérêt des élèves qui subissent des "atteintes" de la part d'autres élèves.Globalement, les établissements restent panoptiques.

C'est vrai que les adultes sont traités comme des rois dans les établissements scolaires : le privé envie nos salles de professeurs, nos bureaux larges et spacieux, nos toilettes de luxe et nos saunas.L’espace y est distribué moins pour convenir aux élèves qu’aux adultes.
C'est du concret, ça. Quel sens de la formule !Neuvième conseil : Contenir les pratiques discrétionnaires
La neutralité a ses vertus...La plupart des établissements neutralisent l’expression des élèves.
Les délégués de classe sont transformés en Missi Dominici de l’administration et du professeur principal.

C'est vrai, ça : dans les conseils de classe les professeurs ne devraient pas s'exprimer davantage que les élèves.On observe couramment une hypertrophie de la parole des adultes.
Surtout quand cet élève est impliqué...La direction peut instaurer des manipulations (par exemple : obtenir la démission un élève pour éviter un débat contradictoire en conseil de discipline).
"bureaucratique", on ne voit pas bien pourquoi. mais ça sonne bien avec "caste" alors...Les adultes d’un établissement fonctionnent fréquemment en caste bureaucratique opposée aux élèves.
C'est mieux qu'une instruction non authentique, en effet. On aurait dû y penser avant.Dernier conseil : Garantir une instruction authentique
Les enseignements prennent couramment du retard sur les savoirs disponibles.



Quel rapport entre le "photocopillage passif" (sic) et des "méthodes dolosives" (sic) ?Les pédagogies ne font pas toujours appel à l’intelligence des élèves. L’enseignement prodigué est souvent inerte (didactiques obsolètes, méthodes dolosives, cours empruntés, photocopillage passif, bachotage…).

Bref : un article vain, dans tous les sens du terme.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Source : "L'éducation nationale face à l'objectif de la réussite de tous les élèves", Introduction, 3 (p. 9) (12/05/10)Enfin, les enquêtes menées par l’OCDE montrent que les élèves français sont parmi ceux qui expriment le plus d’anxiété vis-à-vis de l’institution scolaire et éprouvent le moins d’attachement à l’égard de leur établissement.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Trois enfants sur quatre ont confiance en eux : on en conclut très logiquement les effets négatifs du système scolaire.
De même : "39% des enfants n'ont pas confiance en leur avenir selon les parents d'élèves interrogés". Car évidemment l'école est aussi responsable de la situation économique de la France.
Bon, la lecture du communiqué de l'APEL est quelque peu différent à propos de ces 39% :
Tout d’abord cette confiance, hormis celle qu’ils accorderaient à leur parents, est de faible intensité : ainsi seuls 12% ont tout à fait confiance en eux ou 14% dans l’école, autant qu’envers leurs camarades. Ensuite la question de l’avenir pèse très fortement : 39% des parents soulignent que les enfants ne grandissent pas en confiance sur ce point.
Je conclurais en notant ce paradoxe : la confiance en eux des élèves diminue en même temps qu'augmente le taux d'accès d'une génération au baccalauréat (un record en 2012 avec 77,5%).
Comme quoi la dévalorisation du diplôme s'accompagne d'une dévalorisation de soi.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Un effort pour changer de l'article standard.Lettre aux enseignants

Sandrine Blanchard retarde un peu : avec la numérisation de l'école et la généralisation des ENT l'envoi des bulletins devient quelque peu anecdotique puisque les parents peuvent désormais accéder en ligne aux notes des enfants à tout moment et en temps réel ou presque : ils n'hésitent pas à les réclamer quand elles se font un tant soit peu attendre.Chers enseignants,
Dans les boîtes aux lettres, les parents ont tout de suite reconnu votre courrier. Ces enveloppes, écrites de leur main, fournies en début d'année pour que vous puissiez leur envoyer ces fameux bulletins scolaires. Celui du deuxième trimestre a une "saveur" particulière : on se demande si les bonnes résolutions prises à la fin du premier auront porté leurs fruits. On s'inquiète qu'il n'y ait plus qu'à peine trois mois pour redresser la barre. Et on se promet de rester zen, au moins cinq minutes. "On a reçu ton bulletin !", lancent avec entrain les parents. "Ah, ouais...", répondent sans enthousiasme les premiers concernés. Mauvais signe...

Quant à l'exemple pris, celui d'un élève peu enthousiaste, voilà qui me semble une généralisation bien abusive, beaucoup d'élèves travailleurs pouvant éprouver une légitime fierté à la réception de leur bulletin.
L'appréciation globale est généralement rédigée par le chef d'établissement : autant dire que la lettre de Sandrine Blanchard se trompe quelque peu de destinataire.C'est à la fois long et court de lire le bulletin d'un collégien ou d'un lycéen. Long, si on se met à étudier les colonnes de chiffres indiquant, pour chaque matière, la moyenne de l'élève, celle de la classe, la pire, la meilleure ; court, si on se rue instinctivement, en bas de la page, sur l'"appréciation globale". Et là, vous avez une farouche tendance à toujours pointer ce qui ne va pas, à appuyer sur les lacunes, les échecs.

L'expérience (selon les établissements scolaires bien sûr et l'écart vis à vis du niveau attendu) montre que les élèves qui donnent satisfaction sont au contraire très souvent complimentés : les félicitations, compliments et encouragements (quel que soit le niveau) concernent dans mon bon lycée entre la moitié et les deux tiers des élèves. A l'inverse les avertissements et les blâmes ne sont jamais - je dis bien jamais - attribués, car on sait leur importance pour l'orientation. Où donc est la "farouche tendance à toujours pointer ce qui ne va pas" ?
De toute façon, lorsque les bulletins sont envoyés aux lycées en fin de troisième, les mentions négatives, qui ne sont pas notées sur le bulletin, ne sont pas jointes.

C'est donc la faute des professeurs, bien sûr.A force, les parents deviennent comme vous et ne voient que le négatif.

Non, mais qu'ils donnent satisfaction dans leur travail oui. On n'attend certainement pas des élèves qu'ils soient bons partout : les élèves ont des profils, plutôt littéraire, scientifiques ou artistiques par exemple. Sandrine Blanchard semble projeter sur les enseignants ses propres attentes.Il faut être bon partout...
L'adjectif "convenable" est positif : c'est ce qui convient. "décevant" aussi puisqu'il montre des attentes supérieures de l'enseignant qui a décelé des capacités de l'élève....surtout en maths et en français. Et encore. Un 12 sur 20 est juste "convenable", "mitigé", voire "décevant".
Quel rapport entre les deux ?Une moyenne qui stagne et c'est un "manque de concentration"...

Il faut s'adresser aux chefs d'établissement... Heureusement certains n'hésitent pas, dans les classes à orientation, à modifier les appréciations ou les notes des professeurs pour faciliter l'orientation des certains élèves problématiques, quand ils ne modifient la décision du conseil de classe elle-même.... un "investissement insuffisant". Pourriez-vous, parfois, inverser vos commentaires et débuter par les points forts, même s'il ne s'agit "que" des langues, de la géo, des arts plastiques ou du sport ? Tous les élèves ne peuvent pas être en tête de classe.
La réalité d'une formule policée comme "investissement insuffisant", c'est qu'elle peut traduire une réalité bien plus politiquement incorrecte. Mais il faut croire que les efforts déployés par les professeurs pour dire les choses sans heurter (les bulletins d'aujourd'hui apparaissant bien consensuels et édulcorés) ne suffisent pas à notre journaliste du "Monde".
Nous avons déjà montré à quel point la pensée de Claudia Senik est intéressante .A entendre l'éternelle complainte des parents, à relire tous ces bulletins conservés (par masochisme ?), il semble que Claudia Senik, professeur à l'Ecole d'économie de Paris, a eu raison de souligner le rôle de notre système scolaire dans son étude sur la difficile aptitude des Français à être heureux.

Car évidemment c'est la mission de l'école de rendre les citoyens heureux toute leur vie.Pointant un système élitiste et unidimensionnel, elle décrit une école produisant bien souvent une mésestime de soi que l'on trimballerait toute la vie comme un frein au bonheur.
C'est vrai que Sandrine Blanchard n'insiste pas assez sur les points positifs : des professeurs qui acceptent des conditions de travail difficiles, éloignées, un salaire peu enviable pour leur niveau de qualification, tout cela parce qu'ils croient dans les vertus de l'école et dans son exigence.Certains d'entre vous vont hurler ; excédés que l'école soit accusée de tous les maux.
Avec "l'orientation choisie", on va enfin permettre aux parents de s'affranchir de ces odieux carcans élitistes imposés par des professeurs sans bienveillance.D'autres feront valoir qu'ils ne sont pas responsables d'un système où seules les maths et les mentions mènent aux diplômes rêvés des parents.

La conclusion résume bien l'article : il faut satisfaire le consommateur.Mais comme le jeune garçon qui demandait à Cadbury, dans la publicité pour les biscuits Finger, "tu pourrais pas les faire un petit peu plus longs ?", on a parfois en- vie de vous dire : "Vous ne pourriez pas être un peu plus positifs ?"
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Dans la même veine : "Les mots de trop et les gros-mot à l'Ecole... " dans le "Café pédagogique" du 28/04/14.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Que ne présente-t-il pas un modèle de règlement intérieur à visage humain ?La plupart des projets d’établissements et des règlements intérieurs sont des œuvres de tératologie : l’élève est un repoussoir, voire une sorte de phénomène anormal.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Par ailleurs, qui reparle de la souffrance scolaire en France en ressortant les mêmes statistiques hilarantes ?Vous émettez l'hypothèse que le spleen français viendrait de notre système scolaire...
- C'est une interprétation possible. L'école est censée valoriser les compétences les plus diverses : le raisonnement logique, la créativité, la capacité à entreprendre, à travailler en équipe... Or, l'école française sélectionne sur un nombre très restreint de qualités - en gros, le français et les mathématiques. Elle sélectionne par l'échec une élite trop étroite. Et son système de notation est probablement plus sévère que chez nos voisins. Les petits Français devenus adultes n'ont guère développé l'estime d'eux-mêmes s'ils ont plafonné à 10 ou 12 durant toute leur scolarité... Quand un enfant échoue à une dictée, il ne faudrait pas se contenter de le sanctionner, mais lui faire refaire l'exercice. Pour qu'il perçoive qu'il peut progresser.
La FCPE , à l'occasion de la publication des résultats PISA 2012 !

PISA : un argument de plus pour accélérer les réformes
La France s'enfonce dans le classement de l'enquête PISA 2012 publié aujourd'hui. C'est sur ce point que se focaliseront beaucoup de commentaires mais, pour la FCPE, ce n'est pas ce classement qui doit retenir l'attention mais bien l'aggravation des inégalités par notre système éducatif.
Cette année encore, l'enquête pointe le creusement de l'écart entre les élèves les plus « faibles » et les plus « forts ». Plus grave encore, l'étude montre le mal être des élèves les moins favorisés au sein de l'Ecole. Alors qu'en moyenne, dans les pays de l'OCDE, 78% des élèves issus d'un milieu défavorisé déclarent se sentir chez eux à l'école, en France, ils ne sont que 38%. Or, l'angoisse née de l'échec et de l'exclusion ne peut constituer une bonne base pour des apprentissages sereins.
Comme à chaque fois depuis sa première édition, PISA montre que les systèmes éducatifs qui réussissent le mieux sont ceux qui excluent le moins les élèves et ont le tronc commun le plus long, sans orientation précoce et sans redoublement.
Pour la FCPE, cette étude rappelle donc l'urgence de transformer l'Ecole en profondeur et d'aller vers un système tourné vers la réussite de tous les élèves, sans exclusion.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Un expert de l'OCDE : "Directeur adjoint de l'éducation à l'OCDE, Bernard Hugonnier milite au sein de "Conseils sans frontières", un think tank qui veut aider à la mise en place de politiques publiques"...

A lire dans le "Café pédagogique" du 10/01/14 : "Hugonnier : Les principales leçons de PISA 2012 pour la France".
Sur le sentiment d'appartenance des élèves français, j'ai trouvé conformation de ce chiffre dans ce résumé : www.oecd.org/pisa/keyfindings/PISA-2012-...lts-overview-FR.pdfParmi les missions de l’école figure celle de favoriser le développement social et émotionnel des élèves. Or, selon PISA, le pourcentage d’élèves, qui sont dans des écoles où l’importance de ce développement est reconnue, est de seulement 48% en France contre 70% pour l’ensemble des pays de l’OCDE. De plus, si ce pourcentage est déjà très bas, il est aussi le plus faible de tous les pays de l’OCDE.
Ce résultat peut être corrélé à une autre question de PISA adressée aux élèves qui révèle que le pourcentage de jeunes français percevant un sentiment d’appartenance à l’école est de seulement 47,4% contre une moyenne de 81,3% pour l’OCDE. C’est à nouveau le taux le plus faible de tous les pays de l’OCDE.
La source citée est : OCDE, Base de données PISA 2012, tableau III. 2.3a : www.keepeek.com/Digital-Asset-Management...9264201170-en#page44
Après vérification, c'est toujours la même formulation en anglais qu'en 2003 :
Le tableau ne donne pas le détail par pays : dx.doi.org/10.1787/888932963806 :
Bref depuis 2003 la même erreur méthodologique grave est perpétuée par l'OCDE.

A noter que les questions ("agree or strongly agree"/"disagree or strongly disagree") sont posées dans les deux sens ("I feel like I belong at school"/"I feel awkward and out of place in my school"), ce qui corrobore peu ou prou les résultats.
...sauf pour la France dont les résultats à "L'école est un endroit où je me sens chez moi"/"je me sens mal à l'aise et pas à ma place" divergeaient totalement dès 2003 : 45% et 13% (au lieu des 55% attendus environ) !

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
A lire sur le blog "Peut mieux faire" du 22/01/14 : lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2014/01/22/...4-de-vincent-peillonLa troisième priorité de Vincent Peillon pour 2014 est, quant à elle, arrivée comme la surprise du jour. Le ministre souhaite en effet s'atteler au sujet du "bien-être à l'école". "Cette bienveillance reste un enjeu pour nous", a-t-il souligné, rappelant qu'il fallait travailler sur la notation, le redoublement, la santé des élèves et le bien être des personnels. Un de ses souhaits étant "que la direction des ressources humaines intègre davantage le bien-être des personnels" a-t-il lancé après avoir souligné que cette année le rapprochement géographiques des couples avait été une préoccupation particulière lors des mutations des enseignants. La réflexion sur les notes devrait aussi trouver place. Et il y a fort à penser que le clan des Républicains fourbit déjà ses armes; le sujet étant propice à se prendre une jolie volée de bois vert...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- archeboc
-
- Hors Ligne
- Modérateur
-
- Messages : 685
Endroit Cruel Où Les Elèves Souffrent
source : fr-fr.facebook.com/pages/ECOLES-Endroit-...uffrent/308345039546
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Appartenir au groupe, se sentir à sa place ou chez soi à l'école : c'est du pareil au même pour PISA.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Il y a des profils de décrocheurs bien différents et celui de Justine Touchard ne ressemble pas à ceux que j'ai pu connaître dans des établissements difficiles où ils sont les plus nombreux.Dans le livre "Le jour où je n'ai pas pu aller au collège", Anne-Marie Rocco, journaliste au magazine Challenges, et sa fille Justine Touchard, étudiante, racontent leur combat face à la phobie scolaire, un mal méconnu qui touche de nombreux élèves décrocheurs.
C'est un peu le problème. Avant de mettre en accusation l'école il faudrait démêler les causes de cette "phobie".Pourquoi votre fille a-t-elle cessé un jour de se rendre au collège ?
Ce n'est pas une décision rationnelle. En 2007, au début de sa classe de 3e, Justine n'arrivait tout simplement plus à aller au collège. Elle dormait très mal, fondait régulièrement en larmes et partait chaque matin avec la boule au ventre. Début octobre, c'est devenu insurmontable. Plusieurs paramètres se sont superposés...
Voilà deux raisons totalement différentes par exemple.Justine avait eu quelques mésaventures avec des camarades qui se moquaient d'elle et puis la pression scolaire était trop importante.
Il s'agit donc ici du point de vue de la mère.A mon niveau, je me souviens notamment...
C'est vrai que l'obtention du brevet est devenu un objectif presque impossible à atteindre....de la réunion parents-professeurs du début d'année : le proviseur et les professeurs ont présenté le brevet comme un objectif majeur. Ils en parlaient comme d'un doctorat, en créant un stress inutile.

Si Mme Rocco n'était pas satisfaite de cet établissement privé particulier, elle avait toujours la possibilité d'en changer, contrairement à l'école publique.

Du brevet sans doute pas, mais de l'orientation sans doute. L'absentéisme prolongé dans une classe préparant à l'entrée en seconde est très problématique.Comme ma fille manquait de confiance en elle, elle a craqué et s'est retrouvée dans une situation de blocage à la fin du premier trimestre.
Comment a réagi l'équipe éducative ?
Sur le moment, elle a été assez compréhensive. L'établissement, un collège privé sous contrat, se rendait compte du mal-être de Justine et était disposé à ce qu'elle reste quelques jours à la maison. Mais pas trop longtemps, à cause du brevet...
A s'inquiéter, plutôt.Son professeur principal, très à l'écoute, a fait en sorte que Justine soit tenue informée quotidiennement par ses camarades des travaux effectués en classe. Problème : au bout de quelques semaines, Justine ne voulait toujours pas retourner en cours et le collège a commencé à s'impatienter.

Comprendre que le privé, c'est mauvais à cause du public...Nous avons donc dû faire un choix et nous avons coupé les ponts avec ce collège. J'ai cherché des établissements différents, des pédagogies alternatives... Et je dois dire qu'entre les « boîtes à bac » hors contrat et les établissements calqués sur le modèle de l'Education nationale, c'est le désert.

Comme quoi c'est très possible.Justine a donc terminé son année avec le CNED, avant de décrocher le brevet en candidat libre.

C'est-à-dire quelque chose de facile à réaliser à grande échelle. Mes classes atteignent 37 élèves...Au bout de deux ans de cours par correspondance et après une psychothérapie, elle a consenti à retourner dans un lycée public à taille humaine, au sein d'une classe littéraire en sous-effectif.
Pourquoi accuser l'école, en ce cas ?Justine a eu des moments difficiles mais son retour en classe s'est fait en douceur.

Les enseignants en revanche en entendent très souvent parler.Aujourd'hui, elle prépare un BTS en communication. Elle va mieux mais ses problèmes ne sont pas encore réglés.
N'est-ce pas un effet de mode de parler de « phobie scolaire » ? Que sait-on de cette pathologie ?
Le phénomène, qui recouvre plusieurs types de pathologies, reste encore flou. Mais ce n'est pas un effet de mode ! Notre livre le prouve : il est le premier et le seul témoignage personnel. Il existe un autre ouvrage sur le sujet, coécrit par deux femmes médecins de l'hôpital Robert Debré, beaucoup plus médical. Par ailleurs, je considère que je fais partie des parents très bien informés et je n'avais jamais entendu parler de phobie scolaire avant qu'un psychiatre n'emploie l'expression pour qualifier la situation de Justine.

Combien, environ ? C'est en effet nécessaire pour savoir si ce problème est un cas isolé ou pas...J'ai alors compris que nous n'étions pas seuls : beaucoup d'autres familles sont confrontées au phénomène.
La dépression est un problème grave qui peut trouver sa source dans bien d'autres choses.Comment distinguer les ados qui n'ont pas envie d'aller à l'école par fainéantise et ceux qui souffrent vraiment ?
Certaines personnes préfèrent parler de « refus scolaire » plutôt que de phobie. Selon moi, ce sont deux choses distinctes. En ce qui nous concerne, il ne s'agissait pas juste d'un coup de blues mais d'une véritable dépression.
On passe donc d'un cas particulier d'élève, pour des raisons bien peu circonscrites (harcèlement ou manque de confiance en soi), dans un établissement privé à un jugement sur l'ensemble d'un système éducatif.Quelle est la part de responsabilité des enseignants dans ces situations de blocage vis-à-vis de l'école ? Ont-ils les moyens d'agir ?
En France, les méthodes éducatives sont trop rigides.
Les chiffres de l'OCDE montrent que les enfants français font partie des plus heureux à l'école : 80,4% des élèves français déclarent "tout se passe très bien dans leur école" dans l'enquête PISA 2012 contre seulement 61,1% pour la moyenne de l'OCDE.L'éducation se concentre sur les connaissances, au détriment du développement personnel et sans chercher à renforcer la confiance en soi.
Pour qu'il y ait reconnaissance, il faudrait déjà identifier des causes claires et déterminées. Dans les propos de Mme Rocco, seule la réunion en début d'année à laquelle elle était présente est donnée comme exemple de "pression" à l'école.Les parents sont censés assumer ce rôle mais ça ne suffit pas ! J'ai constaté également que les enseignants n'ont pas de consigne claire sur la manière dont ils doivent réagir face à des cas de phobie scolaire. Il leur manque un cadre. Le sujet reste tabou. Pour que cela change, il faudrait une reconnaissance de la phobie scolaire et une vraie réflexion sur les solutions à proposer à ces adolescents en souffrance.
La taille non "humaine" des classes n'est par ailleurs pas une décision des professeurs.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
On apprend aujourd'hui que Nathalie Mons vient d'être nommée à la tête du Conseil national d'évaluation du système scolaire pour "évaluer en toute indépendance le système éducatif". On peut dire que c'est bien parti !Plus récemment encore Nathalie Mons à nouveau, « professeur de sociologie, spécialiste des politiques scolaires, experte pour l’OCDE pour l’enquête PISA 2006 », ne reculait devant aucune approximation et allait encore plus loin[13] :
Plus globalement, si le sentiment d’utilité de l’école est fort en France, celui d’appartenance à l’école est largement inférieur à celui de la moyenne des pays de l’OCDE. À des questions qui interpellent les élèves sur le fait d’être à l’aise dans l’école, de s’y sentir ou non étranger… moins d’un élève français sur deux répond positivement, des réponses qui dérochent notablement par rapport à la moyenne de l’OCDE. Or ces indicateurs sont très fortement corrélés aux performances des élèves dans notre pays. Une fois de plus les élèves les plus défavorisés socialement sont en retrait face à ce sentiment d’appartenance. Ces indicateurs sur les attitudes des élèves qui sont centraux doivent nous interroger sur le fonctionnement de l’école, les modalités de notation, celles du travail collaboratif entre pairs trop peu développé en France, la compétition scolaire qui s’est installée dans notre école.

Source : www.letudiant.fr/educpros/nominations/na...ysteme-scolaire.html
Sur France Culture, dans "Rue des écoles" du 29/01/14 , le but est annoncé par Nathalie Mons : évaluer mais surtout "faire évoluer les pratiques".
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Extrait :
Dans La fabrique de la défiance… et comment s’en sortir[1], Yann Algan, Pierre Cahuc et André Sylbergerg mettent la défiance au cœur du mal français. Leur étude questionne le rôle de l’école dans cet état de fait. « Notre école n’arrive pas à créer suffisamment de lien social. Elle est devenue un milieu anxiogène, une machine à trier, à classer et à diviser. Le tout pour des résultats médiocres et un creusement des inégalités. »
A l’appui de cette affirmation, le site complément fournit des indications statistiques qui permettent de situer le climat scolaire perçu par élèves français, issues de différentes enquêtes internationales.
On pourrait, en se reportant à notre précédent billet, porter au crédit de l’école française qu’une majorité d’élèves (55%) déclarent ne pas se sentir chez eux à l’école. C’est, pourrait-on dire de manière optimiste, qu’ils ont bien compris la spécificité de l’espace scolaire, qui n’est ni l’espace privé, ni l’espace public. On peut toutefois noter que la moyenne dans les pays du monde associés à l’enquête PISA 2003[2] est de 19%, et que la France est donc en tête du classement pour ce sentiment, suivie par la Belgique à 44%.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
1) "Faut-il être malheureux à l'école pour bien apprendre ?" par Mattea Battaglia
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Et dans les autres pays en tête du classement PISA (Shanghai, Singapour, Corée...) ?En Finlande, le bien-être de l'élève est primordial

Encore la faute des enseignants, tout ça.Dès que la cloche retentit, une bonne centaine d'élèves se range en file indienne afin de garnir les plateaux repas. Poulet au curry, soupe de légumes, salade composée… Le tout agrémenté de lait en libre-service. Au restaurant scolaire du lycée Viikki, dans le quartier sud-est d'Helsinki, l'heure du déjeuner est un vrai moment de détente autour d'un menu concocté sur place par des cuisiniers et totalement gratuit pour les élèves.
Rappelons que la Finlande avait en 2012 un PIB par habitant de 15% supérieur à celui de la France.
Oui enfin, en baisse plus nette que la France sur douze ans...Viikki n'est pas un cas d'école en Finlande. Réputé pour être l'un des plus performants au monde – les très bons résultats du pays aux enquêtes PISA l'attestent...
Ce qui est curieux, c'est que d'après PISA, ça n'a pas l'air de bien marcher.... le système éducatif met tout en œuvre pour le bien-être de l'élève. « Il est le centre de notre attention », confirme Markku Pyysiäinen, le directeur administratif adjoint de l'établissement qui compte également dans ses murs une école élementaire, un collège et un institut universitaire de formation des professeurs. « Nous voulons que chacun se sente bien dans le cadre de l'école, qu'il se sente en confiance, c'est la condition sine qua non pour un apprentissage efficace », renchérit Marina Martinov, qui enseigne l'anglais et le russe.

Rappelons que le taux de suicide des adolescents est presque trois fois supérieur au nôtre. Comme quoi le "bien-être primordial"...
Il n'y a plus qu'à espérer que toutes les municipalités aient les mêmes ressources financières. En France, c'est tout à fait le cas !CONCEPTION ÉGALITAIRE
L'atout premier du système finlandais est sa gratuité. Rares sont les dépenses laissées à la charge des familles. Tout – ou presque – est financé par la municipalité, dont l'école dépend financièrement.

Rien à voir avec la France.A Viikki, soit environ 1 000 élèves de 7 à 19 ans, « le ramassage scolaire ainsi que l'essentiel des fournitures et des manuels sont financés par la commune. Comme la cantine », explique Markku Pyysiäinen. Une conception égalitaire qui donne sa chance à chacun, peu importe le milieu social.

Ils sont très bien rémunérés : en début de carrière un professeur finlandais gagne 19% de plus qu'un professeur français dans le primaire et 15% dans le secondaire. Les salaires ont été revalorisés de presque 10% entre 2000 et 2011 (en France ils ont perdu 8% sur la même période, d'après RSE 2013).Le bien-être, ce sont aussi des salles spacieuses. A Viikki, les locaux contribuent au confort du cadre d'étude. L'établissement, fondé en 1869 – c'est l'un des plus anciens du pays –, a été refait à neuf en 2003. Et les professeurs semblent heureux d'y travailler. Il faut dire que dans la société finlandaise, le corps enseignant bénéficie d'une excellente image : « De manière générale, les parents ont une grande confiance envers les équipes pédagogiques », ajoute Markku Pyysiäinen.
Tiens, des vacances très longues (11 semaines à partir de fin mai)...A SALAIRE ÉLEVÉ, EXIGENCES ÉLEVÉES
Ici, pas de crise de vocation. « Nous avons une plaisanterie nationale qui dit que juin, juillet et août sont les trois raisons de la popularité du professorat », glisse Jyrki Loima, le directeur administratif de Viikki.

"Le Monde" n'enfourche pas le cheval des rythmes scolaires ?

Ce qui n'est pas possible dans le secondaire, même pour un agrégé en fin de carrière en France.L'argument salarial n'y est peut-être pas non plus étranger. « Un professeur avec vingt ans de carrière peut gagner jusqu'à 5 000 euros », précise M. Pyysiäinen.
Et comment se traduisent-elles, ces exigences ?Mais à salaire élevé, exigences élevées.

En France, pas du tout.Pour faire en sorte que l'élève s'épanouisse, l'enseignant déploie tout un éventail de méthodes pédagogiques.
Éviter les enseignements exigeants, c'est effectivement une solution aux problème. D'autant que la grammaire n'est absolument pas évaluée par PISA.« Je me remets systématiquement en question en construisant les cours de manière différente, en privilégiant le travail en petits groupes. Mais aussi en évitant les exercices de grammaire en classe, parce que c'est vite lassant…, explique Marina Martinov.

Enfin, ceux qui restent à l'école puisque seulement 93% des enfants finlandais sont inscrits dans le secondaire (contre 99% en France).Et puis je me dois de surprendre mes élèves ! Mais le plus important, c'est qu'ils soient conscients que je me soucie de leur réussite. Il faut être là pour les encourager. »
Aux yeux du "Monde" en tout cas. Car dans les autres pays en tête de PISA la notation n'est pas proscrite en primaire.Le système d'évaluation constitue également un atout de poids.

Mais ensuite elle n'est plus est devient aussi cruciale qu'en France pour l'affectation au lycée. Certains lycées pratiquent même l'entrée sur examen.Avant l'âge de dix ans, toute note est proscrite.
L'équivalent d'un zéro, en somme.Pour le reste, si l'on excepte la matriculation de fin de lycée – l'équivalent du baccalauréat –, les notes s'échelonnent entre 4 et 10. Qu'un élève ait raté partiellement ou complètement son évaluation, il sera sanctionné par un 4.

Et quand un élève ne rend rien, il a presque à moitié réussi malgré tout !

Un élève en échec total est donc toujours tout proche de la réussite : c'est intelligent !En sachant qu'il lui faut atteindre un minimum de 5 pour valider un examen.
Et soyons assurés que la plus mauvaise note n'est plus du tout humiliante pour les élèves.« En attribuant un 4, le but est de lui montrer qu'il n'a pas complètement échoué, affirme Markku Pyysiäinen. Le zéro serait synonyme d'humiliation. Et nous ne voulons pas de cela. »

Ajoutons que ce système vient d'entrer en France : les zéros étaient déjà découragés au baccalauréat (rapport à rédiger) mais désormais en langue la note minimale est de 4/20 : tout va aller mieux !

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17575
Si l'on mesurait le haut niveau d'anxiété, la faible estime de soi…la France serait championne du monde ?
Yann Algan : C'est effectivement l'un des apports insuffisamment soulignés du programme PISA : les jeunes Français sont plus anxieux que la plupart de leurs camarades. Au moins la moitié ne se sentent pas chez eux à l'école.

Quelle conclusion faut-il en tirer ?Dans leur ressenti, l'école est au moins aussi anxiogène que dans les pays asiatiques, réputés pour « mettre la pression », mais qui se classent, eux, en tête du peloton.

En quoi une notation qui s'assurerait de l'acquisition des compétences serait moins une "sanction" ?La responsabilité incombe-t-elle uniquement aux pratiques enseignantes ?
Il y a en France un surdéterminisme de l'école et des diplômes sur l'ensemble de la carrière professionnelle, le « parchemin scolaire » dictant tout – ou presque – de la vie future. Mais on ne peut ignorer que les élèves sont évalués très tôt, et notés au dixième de point près, pour être classés, plutôt que pour s'assurer de l'acquisition de compétences. Une « notation sanction »...

Et non : les professeur notent pour que l'élève se situe vis à vis des objectifs attendus, et non pour classer les élèves entre eux.

Enfin il est en voie de disparition en France. Les résultats sont merveilleux !...dont le corollaire est le redoublement : en France plus qu'ailleurs, il plane comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des élèves.

C'est une collection de clichés néo-pédagogiques, encore une fois.Enfin, entrent aussi en ligne de compte les pratiques d'enseignement dites « verticales » : le cours magistral, la transmission des savoirs prime sur tout le reste.

Ce n'est vrai qu'au lycée et la prise de note est un acte d'intelligence.Sur une séquence d'une heure de cours, 60 % des élèves passent leur temps à prendre des notes.
Ah bon ?Deux tiers disent n'avoir jamais travaillé en petits groupes, sur des projets collectifs, alors que pour construire une société moderne, il faut développer ces compétences.

Ça tombe bien, les élèves français font partie de ceux qui socialement se portent le mieux dans PISA 2012.Quel est l'impact du manque de confiance en soi sur les comportements professionnels, l'insertion économique et sociale ?
Des recherches, menées dans les pays anglo-saxons notamment, ont montré que les compétences non cognitives – autrement dit les compétences sociales, comme la capacité à coopérer avec autrui, l'empathie… – expliquent l'essentiel des comportements professionnels.

"plus facilement" : c'est-à-dire ?Qu'elles permettent une insertion beaucoup plus élevée, avec dix points de plus en termes de taux d'emploi. Une expérience lancée en 1983 à Montréal (Québec) auprès de garçons de 7 à 8 ans issus de milieux défavorisés l'a confirmé. Parmi ces jeunes adultes aujourd'hui trentenaires, ceux qui ont bénéficié durant deux années d'un enseignement intensif tourné vers l'échange et l'estime de soi ont trouvé plus facilement un emploi.
Dans l'imaginaire collectif, l'idée est bien ancrée qu'il faut souffrir pour apprendre…
Apprendre est effectivement associé à la peine, au sacrifice, parfois à la torture.

Et ces études sont confirmés par le classement PISA 2012 et la réussite des pays asiatiques, où l'empathie et la notation sont peu importants.Et pourtant, les études en neurobiologie ont montré que nous apprenons mieux lorsque nous nous sentons confortés dans nos aptitudes à réussir.

Ah les hormones, maintenant. Tout est dans ce futur empli de certitude.Prenons l'exemple d'un professeur qui donne un exercice à deux groupes d'élèves, expliquant au premier qu'il va les classer, au second qu'il va simplement valider leurs acquis. Les notes du premier groupe, dont les membres vont sécréter de la cortisone – l'hormone du stress –, seront plus faibles.

C'est curieux, mais mon expérience de professeur montre exactement l'inverse.

Le deuxième groupe, lui, sécrétera de l'ocytocine, hormone associée au plaisir, qui favorise la mémorisation et le raisonnement.

C'est vrai qu'à Shanghai, ce n'est pas la compétition du tout.Bien que les mentalités aient évolué depuis les années 1980, où l'on pensait que la compétition rendait les élèves plus productifs, la France reste attachée à sa petite élite malthusienne – 5 % de la société – très durement sélectionnée par l'école, et que le monde entier nous envie.

Absolument pas confirmé par PISA 2012 (voir le tableau plus haut), c'est dommage.La confiance se fabrique, écrivez-vous dans « La Fabrique de la défiance… et comment s'en sortir » (Albin Michel, 2012). Alors, comment la reconstruire à l'école ?
Il n'y a pas de « fatalité » à ce mal français.
Nouvelle pédagogie.Les pratiques pédagogiques favorisant un élitisme forcené – élitisme scolaire qui nourrit l'élitisme des entreprises et de l'Etat – peuvent être infléchies. On peut réduire le primat des disciplines...
Nouvelles pédagogies....réviser les méthodes d'évaluation, développer des méthodes « horizontales » d'apprentissage…
En tête de PISA ?L'exemple de nombreux pays...

Finalement, parmi les pays où les élèves se sentent le mieux à l'école et sont "performants", la France s'en sort très bien.
Quel rapport avec le bien-être des élèves ?...est là pour témoigner que cet objectif n'est pas inatteignable, même si son horizon est lointain. A plus court terme, c'est sur la formation des enseignants qu'il faut intervenir. La France reste le seul pays d'Europe où ils sont sélectionnés uniquement en fonction de leurs connaissances académiques.
Un professeur de Sciences-Po qui dénonce la sélection et l'élitisme à la française, il fallait oser ! M. Algan peut toujours aller enseigner dans les établissements défavorisés qui ont du mal à retenir les enseignants...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Forum
- L'école moderne
- La réforme permanente
- Les pédagogies "nouvelles"
- Bien-être (et bienveillance) à l'école