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Bien-être (et bienveillance) à l'école
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Une précision : Gilbert Longhi est un ancien proviseur du lycée autogéré Jean-Lurçat à Paris. Il est chargé de cours et chercheur associé en sciences de l’éducation à l’université de Paris X et préside l’observatoire déontologique de l’enseignement, qu'il cite au début de l'article.
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C'est vrai, ça : tous ces droits qu'ont les adultes et qui devraient être aussi ceux des enfants...Le déficit de considération au détriment des élèves résulte souvent d’une kyrielle d’usages ne paraissant pas prêter à conséquence. Voici des exemples extraits des travaux de l’Observatoire déontologique de l’enseignement (1).
Lycée Emile Flamand …Les demi-pensionnaires patientent pour entrer au réfectoire tandis que les profs empruntent un raccourci qui les dispense de la longue file d’attente dans le froid, le vent et la pluie. Parfois lorsqu’un des enseignants passe devant tous les élèves quelques uns goguenards manifestent leur désapprobation. À la queue, à la queue ! Aujourd’hui un lycéen de seconde s'est fait épingler : un professeur indigné l’a prié de décliner son matricule afin de le coller. Et le professeur explique que l’on doit accepter que les enseignants passent devant tout le monde parce qu’il y des raisons à cela ...
Un vrai drame, effectivement. Des traumatismes pour la vie.École maternelle du Faubourg Saint-Jean… Par grand beau temps, les huit platanes de la cour de récré font une ombre centenaire réservée aux voitures des dames de service et des enseignantes… Les élèves passent leur récréation entre les véhicules avec interdiction de circuler en patinettes ou même de courir car ils risqueraient de rayer les carrosseries…
Les toilettes des élèves sont sûrement bouchées exprès par les professeurs.Collège Antoine de Saint-Exupéry… Emma a trouvé une astuce pour utiliser des toilettes toujours impeccables ; elle va au premier dans des WC réservés au personnel. Le nettoyage est fait deux fois par jour et ça sent le propre alors que les toilettes des élèves sont puantes, bouchées, sans papier hygiénique et avec des portes qui ne ferment pas.
Voilà qui me fait penser aux toilettes toutes neuves dans mon lycée et qui ont été dégradées par les élèves deux jours après leur mise en service...
Ce genre de conversations devant les élèves est permanent à l'école...Les enseignants discutent entre eux (2) et à voix haute pendant la récréation : "Éric m'a encore complètement raté son contrôle de maths. Sa collègue : Oh ! Tu sais, sa sœur, ce n'est pas mieux, elle n'a pas su compter une seule opération… Cette famille, il n'y a rien à en tirer..."
La consultation du document sourcé montre surtout que les jeunes français ne sont pas "les champions du désamour de l'école" puisqu'il y a de nombreux pays qui font pire, dont... la Finlande, aux résultats scolaires enviés du monde entier ! A voir aussi notre article : "La souffrance scolaire, mythe utile" .Les jeunes français sont les champions du désamour de l’école. Lors de l'enquête menée par l'Organisation mondiale de la santé au printemps 2004, dans une quarantaine de pays, les enfants de onze à quinze ans, pouvaient choisir entre deux items : J'aime beaucoup l'école et Je n'aime pas du tout l'école. En France, 87% des garçons et 79% des filles, âgés de treize à quinze ans, n'aiment pas l'école (3) .
Curieux également : le résultat "J'aime l'école" n'est pas présenté par le document d'origine (p. 41) ... Car conclure de quelqu'un qui n'aime pas "beaucoup" l'école ne signifie pas qu'il n'aime pas l'école... Bref, difficile de conclure au "désamour" sans raccourci abusif.
Quel sympathique néologisme, plein de bienveillance à l'égard de tous les personnels de l’Éducation nationale ! On a vraiment envie d'écouter des "conseils de bienveillance scolaire" globale après une telle insulte.L'école, un univers pédophobe
À quelques exceptions près (4) l’établissement scolaire est un univers pédophobe (5).
On peut même parler de prison, de mauvais traitements et de sévices.Peu d’éléments, dans sa marche quotidienne (horaires, aménagement de l’espace, règle de vie…) y sont pensés à l’aune de l’enfance ou de l’adolescence, considérées comme des périodes spécifiques du développent de l’être humain.
On fait tout pour procurer de l'inconfort et de l'adversité aux élèves. L'imagination du Mal est sans limite.Les tenants d’une pédagogie de la confiance dénoncent les aspects les plus incohérents de l’organisation des établissements ; leurs adversaires considèrent que l’école doit apprendre l’inconfort et l’adversité aux élèves pour les préparer à la vraie vie.
"déficitaire en humanité" : quelle jolie formule...Dans le même ordre d’idée, Jacques Pain (6) s’intéresse à une maltraitance scolaire structurelle en notant que les établissements ignorent la parole des élèves tout en développant une vie interne déficitaire en relation et en humanité.
... qui est pire qu'"extrême" !Cette tendance prégnante faite d’agissements aussi bien que de refus d’agir et de négligences se manifeste de deux manières. D’une part, sous une forme extrêmisée...
Des atteintes qui proviennent généralement... des élèves eux-mêmes !...avec des atteintes physiques et verbales couvertes par l’indifférence, l’incompétence ou le fatalisme des adultes ;
Il y aura un jour un procès de Nuremberg pour ces pratiques inhumaines et ces atteintes à l'école lieu de vie !... d’autre part, sous une forme insidieuse avec des pratiques inconséquentes et délétères au niveau de l’accueil, de l’écoute des élèves, de la pédagogie et plus généralement de la prise en compte des problèmes de la vie collective.
Joli aussi, le "dérèglement institutionnel polymorphe".En l’occurrence, dans la plupart des établissements, on peut repérer des avatars de la maltraitance institutionnelle, ni une violence actée, ni brusquerie factuelle, mais dérèglement institutionnel polymorphe…
Heu... éventuellement pour les dossiers négatifs.Premier conseil : Instituer un moratoire
Le dossier scolaire sert souvent à transformer passé scolaire d’un élève en passif.
Supprimons les dossiers : nous supprimerons ainsi les problèmes.À période régulière, toute situation scolaire individuelle devrait être amnistiée (concernant le niveau, l’orientation et le comportement...).
A noter qu'en l'état les problèmes de comportement d'une année ne peuvent être évoqués l'année suivante : certains élèves - les plus sympathiques, bien sûr - en profitent bien.
L'affectation forcée est surtout une affectation par défaut. Il y a des nombreux moyens d'éviter cela, parmi lesquels s'intéresser à sa scolarité et à son orientation et la préparer activement.Ainsi, des rajustements deviendraient possibles pour éviter que l’affectation forcée dans une voie (une option) ne se transforme en fiasco (voire en souffrance).
C'est curieux car 84,5% des candidats ont obtenu le bac l'an passé...Deuxième conseil : Neutraliser les archaïsmes de la notation (évaluation)
Selon les travaux d’André Antibi (7), les enseignants se sentent obligés inconsciemment de mettre un certain pourcentage de mauvaises notes.
C'est vrai quoi : il ne peut exister que des "bilans de progrès"... Quant à l'expression "objectifs réalistes propres à chaque élève", elle me semble créer une inégalité artificielle et injuste entre les élèves.Il faut éradiquer cette constante macabre. Par ailleurs, les conseils de classes peuvent cesser d’être des instances rituelles ou des psychodrames pour devenir des bilans de progrès assignant des objectifs réalistes propres à chaque élève.
Quel sens de la formule ! "majorer le rêve" !Troisième conseil : Majorer le rêve sans créer d’illusion.
Il n'y a qu'à faire le contraire !Un élève qui est en difficulté intériorise une dépréciation qui contracte son avenir. Ainsi, les collégiens peu brillants intègrent-ils l’idée qu’ils seront orientés contre leur gré le cas échéant dans des filières sans réputation.
Moins tu réussis et plus je te fais rêver ! Quelle belle idée !Or, une action éducative digne de ce nom devrait faire l’inverse en élargissant les projets et donnant la possibilité d’amplifier les rêves des adolescents notamment pour les moins enclins à nourrir une ambition.
Encore un néologisme, sans rapport avec la question : l'orientation professionnelle n'a pas grand chose d'"entrepreneuriale"...Quatrième conseil : Réduire l’obnubilation entrepreneuriale.
Et à la fin de son cursus heureux avec de la musique, du sport ou du théâtre, que fait l'élève ?Lorsqu’un élève est en difficulté, on lui propose la voie professionnelle ( . Si en plus il paraît allergique aux études on lui conseille un CFA. Or il est possible d’utiliser les avantages de l’alternance sans le risque d’imposer un métier non choisi. Il suffit de mettre en place un va-et-vient ne reposant plus sur une professionnalisation mais sur des activités de création et d’ouverture à autrui : musique, sport, théâtre, action sociale...
Encore un beau néologisme !Cinquième conseil : Modérer l’ethnicisation
En voilà une mesure concrète...
L'abandon de la carte scolaire permettra sans nul doute de lutter contre cette ghettoïsation.La carte scolaire consiste à faire dépendre l’affectation des élèves de leur domicile. Dans certains quartiers, ce procédé induit une ghettoïsation des établissements. Compte tenu de la composition des catégories défavorisées, ce phénomène se double parfois d’une ethnicisation (9) qui génère une forme d’inappétence scolaire spécifique liée à l’impression qu’ont certains adolescents d’être victimes d’une racialisation instituant une corrélation entre leurs origines et des filières ou des établissements dépréciés.
En voilà une mesure concrète... (bis)Sixième conseil : Générer une quiétude institutionnelle
Le pédagogisme a beaucoup de responsabilité là-dedans...Dans chaque famille, durant une vingtaine d’années, les multiples politiques éducatives ont institué une imprévisibilité quant au cursus personnel d’un enfant. Le système scolaire finit par projeter sur la société plus d’incertitudes que de repères. Les ministres de l’éducation devraient s’astreindre à prendre les seules décisions constituant un avantage pour la sérénité des élèves sans aucune concession.
C'est un peu schizophrène car l'évaluation des lycées comprend des indicateurs sur le niveau des élèves, ce qui est une forme de malveillance.Septième conseil : Établir des procédures de repérage du déficit de bienveillance
Tout projet d’établissement devrait comprendre un axe fixant des objectifs sur la qualité de vie des élèves et permettre aux élèves eux-mêmes d’évaluer le niveau de bienveillance à leur égard. Les conseils d’administration et les conseils d’école devraient pouvoir fixer les marges de progrès que les adultes d’un établissement auraient à combler pour un accroissement de la bienveillance scolaire. Dans le secondaire, l’évaluation (classement) des lycées devrait introduire un quatrième indicateur intégrant la notion de qualité de vie des élèves. (Indicateur identique à créer pour les collèges).
"architectonique" sonne mieux qu'"architecture", même si l'emploi est ici impropre.Huitième conseil : Perfectionner l’architectonique...
... et améliorer les équipements
Un vrai problème d'"architectonique".De multiples locaux scolaires engendrent un inconfort patent et imposent des aberrations ergonomiques. Certains manquent parfois d’hygiène en raison d’un défaut d’entretien et de maintenance.
Un autre.Les équipements pédagogiques sont de temps à autre désuets ou inefficaces.
J'en connais bien peu sur ce modèle, et c'est surtout dans l'intérêt des élèves qui subissent des "atteintes" de la part d'autres élèves.Globalement, les établissements restent panoptiques.
C'est vrai que les adultes sont traités comme des rois dans les établissements scolaires : le privé envie nos salles de professeurs, nos bureaux larges et spacieux, nos toilettes de luxe et nos saunas.L’espace y est distribué moins pour convenir aux élèves qu’aux adultes.
C'est du concret, ça. Quel sens de la formule !Neuvième conseil : Contenir les pratiques discrétionnaires
La neutralité a ses vertus...La plupart des établissements neutralisent l’expression des élèves.
Les délégués de classe sont transformés en Missi Dominici de l’administration et du professeur principal.
C'est vrai, ça : dans les conseils de classe les professeurs ne devraient pas s'exprimer davantage que les élèves.On observe couramment une hypertrophie de la parole des adultes.
Surtout quand cet élève est impliqué...La direction peut instaurer des manipulations (par exemple : obtenir la démission un élève pour éviter un débat contradictoire en conseil de discipline).
"bureaucratique", on ne voit pas bien pourquoi. mais ça sonne bien avec "caste" alors...Les adultes d’un établissement fonctionnent fréquemment en caste bureaucratique opposée aux élèves.
C'est mieux qu'une instruction non authentique, en effet. On aurait dû y penser avant.Dernier conseil : Garantir une instruction authentique
Les enseignements prennent couramment du retard sur les savoirs disponibles.
Quel rapport entre le "photocopillage passif" (sic) et des "méthodes dolosives" (sic) ?Les pédagogies ne font pas toujours appel à l’intelligence des élèves. L’enseignement prodigué est souvent inerte (didactiques obsolètes, méthodes dolosives, cours empruntés, photocopillage passif, bachotage…).
Bref : un article vain, dans tous les sens du terme.
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Source : "L'éducation nationale face à l'objectif de la réussite de tous les élèves", Introduction, 3 (p. 9) (12/05/10)Enfin, les enquêtes menées par l’OCDE montrent que les élèves français sont parmi ceux qui expriment le plus d’anxiété vis-à-vis de l’institution scolaire et éprouvent le moins d’attachement à l’égard de leur établissement.
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Trois enfants sur quatre ont confiance en eux : on en conclut très logiquement les effets négatifs du système scolaire.
De même : "39% des enfants n'ont pas confiance en leur avenir selon les parents d'élèves interrogés". Car évidemment l'école est aussi responsable de la situation économique de la France.
Bon, la lecture du communiqué de l'APEL est quelque peu différent à propos de ces 39% :
Tout d’abord cette confiance, hormis celle qu’ils accorderaient à leur parents, est de faible intensité : ainsi seuls 12% ont tout à fait confiance en eux ou 14% dans l’école, autant qu’envers leurs camarades. Ensuite la question de l’avenir pèse très fortement : 39% des parents soulignent que les enfants ne grandissent pas en confiance sur ce point.
Je conclurais en notant ce paradoxe : la confiance en eux des élèves diminue en même temps qu'augmente le taux d'accès d'une génération au baccalauréat (un record en 2012 avec 77,5%).
Comme quoi la dévalorisation du diplôme s'accompagne d'une dévalorisation de soi.
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Un effort pour changer de l'article standard.Lettre aux enseignants
Sandrine Blanchard retarde un peu : avec la numérisation de l'école et la généralisation des ENT l'envoi des bulletins devient quelque peu anecdotique puisque les parents peuvent désormais accéder en ligne aux notes des enfants à tout moment et en temps réel ou presque : ils n'hésitent pas à les réclamer quand elles se font un tant soit peu attendre.Chers enseignants,
Dans les boîtes aux lettres, les parents ont tout de suite reconnu votre courrier. Ces enveloppes, écrites de leur main, fournies en début d'année pour que vous puissiez leur envoyer ces fameux bulletins scolaires. Celui du deuxième trimestre a une "saveur" particulière : on se demande si les bonnes résolutions prises à la fin du premier auront porté leurs fruits. On s'inquiète qu'il n'y ait plus qu'à peine trois mois pour redresser la barre. Et on se promet de rester zen, au moins cinq minutes. "On a reçu ton bulletin !", lancent avec entrain les parents. "Ah, ouais...", répondent sans enthousiasme les premiers concernés. Mauvais signe...
Quant à l'exemple pris, celui d'un élève peu enthousiaste, voilà qui me semble une généralisation bien abusive, beaucoup d'élèves travailleurs pouvant éprouver une légitime fierté à la réception de leur bulletin.
L'appréciation globale est généralement rédigée par le chef d'établissement : autant dire que la lettre de Sandrine Blanchard se trompe quelque peu de destinataire.C'est à la fois long et court de lire le bulletin d'un collégien ou d'un lycéen. Long, si on se met à étudier les colonnes de chiffres indiquant, pour chaque matière, la moyenne de l'élève, celle de la classe, la pire, la meilleure ; court, si on se rue instinctivement, en bas de la page, sur l'"appréciation globale". Et là, vous avez une farouche tendance à toujours pointer ce qui ne va pas, à appuyer sur les lacunes, les échecs.
L'expérience (selon les établissements scolaires bien sûr et l'écart vis à vis du niveau attendu) montre que les élèves qui donnent satisfaction sont au contraire très souvent complimentés : les félicitations, compliments et encouragements (quel que soit le niveau) concernent dans mon bon lycée entre la moitié et les deux tiers des élèves. A l'inverse les avertissements et les blâmes ne sont jamais - je dis bien jamais - attribués, car on sait leur importance pour l'orientation. Où donc est la "farouche tendance à toujours pointer ce qui ne va pas" ?
De toute façon, lorsque les bulletins sont envoyés aux lycées en fin de troisième, les mentions négatives, qui ne sont pas notées sur le bulletin, ne sont pas jointes.
C'est donc la faute des professeurs, bien sûr.A force, les parents deviennent comme vous et ne voient que le négatif.
Non, mais qu'ils donnent satisfaction dans leur travail oui. On n'attend certainement pas des élèves qu'ils soient bons partout : les élèves ont des profils, plutôt littéraire, scientifiques ou artistiques par exemple. Sandrine Blanchard semble projeter sur les enseignants ses propres attentes.Il faut être bon partout...
L'adjectif "convenable" est positif : c'est ce qui convient. "décevant" aussi puisqu'il montre des attentes supérieures de l'enseignant qui a décelé des capacités de l'élève....surtout en maths et en français. Et encore. Un 12 sur 20 est juste "convenable", "mitigé", voire "décevant".
Quel rapport entre les deux ?Une moyenne qui stagne et c'est un "manque de concentration"...
Il faut s'adresser aux chefs d'établissement... Heureusement certains n'hésitent pas, dans les classes à orientation, à modifier les appréciations ou les notes des professeurs pour faciliter l'orientation des certains élèves problématiques, quand ils ne modifient la décision du conseil de classe elle-même.... un "investissement insuffisant". Pourriez-vous, parfois, inverser vos commentaires et débuter par les points forts, même s'il ne s'agit "que" des langues, de la géo, des arts plastiques ou du sport ? Tous les élèves ne peuvent pas être en tête de classe.
La réalité d'une formule policée comme "investissement insuffisant", c'est qu'elle peut traduire une réalité bien plus politiquement incorrecte. Mais il faut croire que les efforts déployés par les professeurs pour dire les choses sans heurter (les bulletins d'aujourd'hui apparaissant bien consensuels et édulcorés) ne suffisent pas à notre journaliste du "Monde".
Nous avons déjà montré à quel point la pensée de Claudia Senik est intéressante .A entendre l'éternelle complainte des parents, à relire tous ces bulletins conservés (par masochisme ?), il semble que Claudia Senik, professeur à l'Ecole d'économie de Paris, a eu raison de souligner le rôle de notre système scolaire dans son étude sur la difficile aptitude des Français à être heureux.
Car évidemment c'est la mission de l'école de rendre les citoyens heureux toute leur vie.Pointant un système élitiste et unidimensionnel, elle décrit une école produisant bien souvent une mésestime de soi que l'on trimballerait toute la vie comme un frein au bonheur.
C'est vrai que Sandrine Blanchard n'insiste pas assez sur les points positifs : des professeurs qui acceptent des conditions de travail difficiles, éloignées, un salaire peu enviable pour leur niveau de qualification, tout cela parce qu'ils croient dans les vertus de l'école et dans son exigence.Certains d'entre vous vont hurler ; excédés que l'école soit accusée de tous les maux.
Avec "l'orientation choisie", on va enfin permettre aux parents de s'affranchir de ces odieux carcans élitistes imposés par des professeurs sans bienveillance.D'autres feront valoir qu'ils ne sont pas responsables d'un système où seules les maths et les mentions mènent aux diplômes rêvés des parents.
La conclusion résume bien l'article : il faut satisfaire le consommateur.Mais comme le jeune garçon qui demandait à Cadbury, dans la publicité pour les biscuits Finger, "tu pourrais pas les faire un petit peu plus longs ?", on a parfois en- vie de vous dire : "Vous ne pourriez pas être un peu plus positifs ?"
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Dans la même veine : "Les mots de trop et les gros-mot à l'Ecole... " dans le "Café pédagogique" du 28/04/14.
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