Les calculatrices en mode examen pour 2018

C'est une forme de révolution, annoncée officiellement : "Utilisation des calculatrices électroniques à compter de la session 2018" (17/03/15)
Extrait significatif :

Pour résumer, il devient clairement officiel qu'il sera interdit de bourrer ses calculatrices de formules et autres anti-sèches à partir de 2018 pour les examens officiels, dont le bac, les calculatrices devront disposer d'un « mode examen » inédit à ce jour, privant la calculatrice de ses possibilités de fraude. Ce qui relevait du non-dit, de l'implicite, devient officiel.
Mais dans la pratique, cela nécessitera l'achat de nouveaux matériels puisque TOUTES les calculatrices actuellement en usage seront interdites aux examens. TI et CASIO peuvent fêter cette décision, ce sont les seuls grands gagnants de ce chambardement, à moins qu'un petit nouveau ne vienne casser les prix pour mettre tout le monde d'accord. Free ne veut-il pas se mettre sur les rangs de ce juteux marché ?
Sur le fond, c'est une décision qu'on ne peut qu'applaudir. Mais les conséquences pratiques sont désastreuses et ne font que générer des ventes forcées avec des prix qu'on imagine déjà abusifs, les lois du marché sont féroces.
La meilleure décision était d'interdire carrément les calculatrices pour mieux faire réfléchir les candidats, mais il est évident que c'est une décision qui manque de glamour à l'heure où l'on se gargarise de l'École-numérique-qui-résoudra-tous-les-maux.

Loys dit:
Je me demande comment le "mode examen" pourra être garanti à l'examen.

C'est précisé : un petit voyant lumineux, c'est pourtant lumineux comme idée
Un surveillant devra donc vérifier régulièrement que tout candidat en activité sur sa calculatrice a son petit voyant allumé, sachant que sortir du mode examen nécessiterait la liaison avec un appareil fixe : une vraie usine à gaz, sûrement piratable, j'imagine déjà les tutoriels « comment sortir du mode examen sans que ça se voit en laissant le voyant lumineux actif » avec des logiciels éventuellement payants sur des sites mal famés.
On va bien rigoler dans deux ans, je vous le dis

on dirait un (mauvais...) poisson d'avril ...

Je viens de m'apercevoir que le belle calculatrice envoyée par TI en « échantillon » aux professeurs de lycée qui en faisaient la demande est en fait adaptée aux nouvelles directives et possède la « mode examen ». Il y a un joli voyant orange qui clignote, que la calculatrice soit allumée ou pas. Quand on surveille,on pourra donc passer dans les rangs au début de l'épreuve pour voir si tout le monde clignote comme il faut. Il y a encore quelques bugs, des problèmes logiciels font que ma calculatrice est bloquée en mode examen par impossibilité de dialoguer avec mon ordinateur, ça devrait se régler dans les semaines à venir puisque ce modèle n'est pas encore commercialisé pour le grand public. Arroser ainsi les profs est une sacrée pub, le marché est vraiment colossal pour se permettre tous ces envois gratuits.

archeboc dit: Vu récemment, Bac +3, candidat dans une école d'ingénieur, qui devait calculer :
A = (1/2 + 1) (1/2 - 2)
Il a commencé à distribuer : 1/4 -1 + 1/2 - 2
Et il s'est arrêté là.

Ôtez-moi d'un doute, c'est niveau 5° ou 4°, non ?!

Vu il y a quelques jours dans un paquet de copies de BTS, sur environ 20 % des copies :
les candidats lisent une pulsation omega = 190 rad/s sur un graphique : tout va bien jusque là pour (presque) tous les candidats.
La question suivante demande la fréquence correspondante f = omega / (2pi), le candidat tape bravement 190 / 2 pi sur sa calculatrice, sans comprendre que le calcul effectué, compte tenu des priorités, est (omega / 2) * pi, il trouve 300 Hz et voilà, sans se rendre compte que 2 pi vaut à peut près 6 et qu'un divisant 190 par 6, il est quand même étrange de trouver 300...
Avoir une calculatrice n'empêche pas de devoir comprendre le fonctionnement des opérations et de garder un œil ouvert sur les ordres de grandeur.