"De la transmission à l’augmentation des savoirs ?" (EducaVox)

Plus d'informations
21 Mar 2013 20:48 #4715 par Loys
A lire sur "EducaVox" du 21/03/13, encore un aimable billet de Michel Guillou : "De la transmission à l’augmentation des savoirs ?"


Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
24 Mar 2013 21:37 #4769 par Loys

De la transmission à l’augmentation des savoirs ?

C'est sûr que jusqu'ici la transmission se faisait sans aucun progrès. :santa:

Il n’est pas besoin d’être grand devin pour imaginer que la posture de l’enseignant est en train de changer. Radicalement.

Bien évidemment, certains professeurs vont encore mettre des décennies à s’apercevoir que le numérique bouscule bien des choses et que les élèves ne sont plus vraiment les mêmes¹…

Heureusement que Michel Guillou, qui n'enseigne pas, s'en rend mieux compte que nous.

Bien évidemment, les réactionnaires de tout poil vont s’arque-bouter sur leurs privilèges...

On aimerait bien savoir quels sont encore les privilèges des enseignants. M. Guillou devrait en revanche s'arc-bouter davantage sur l'orthographe.

...et leurs missions immémoriales pour refuser d’évoluer.

Si l'évolution n'est pas un progrès, on les comprend.

Bien évidemment, ces gens-là crieront si fort au crime de lèse-majesté...

C'est vrai que la "majesté" enseignante...

...qu’on n’entendra ou ne verra qu’eux dans les médias les plus complaisants…

J'ai le sentiment que les médias sont surtout complaisants envers le numérique, non ?

www.dailymotion.com/video/xtlzyo_marronniers-numeriques_tech

Tant pis, ou tant mieux, on ne parlera plus d’eux bientôt.

Toujours le sens du dialogue : ce cher M. Guillou respire la bienveillance envers le corps enseignant.

Bien évidemment encore, il y aura suffisamment d’acteurs ouverts et lucides de l’enseignement, cadres et professeurs, pour faire évoluer peu à peu la traditionnelle posture frontale du maître....

Regarder les élèves, c'est un vrai tort.

...juché sur son inaccessible estrade...

Quel sens de l'hyperbole : M. Guillou se fait poète.

...en une posture différente, plus volontiers empreinte — attention ! je vais user de vilains mots — d’accompagnement, de tutorat, de proximité, de connivence, d’écoute, de transversalité aussi, toutes sortes de choses qui ne s’opposent en rien à l’enseignement d’une discipline...

L'accompagnement "personnalisé", qui supprime des heures de cours, on en voit les résultats probants dans les lycées. La transversalité, on en voit les résultats depuis les nouveaux programmes des années 1990.

...à la considération qu’on doit au maître et à l’autorité dont ce dernier ne peut se départir.

Mais n'est-ce pas une vision archaïque de l'enseignement ? :mrgreen:

Dans ce cadre, on le voit bien avec l’émergence de dispositifs complémentaires en ligne dans les universités mais aussi dans les lycées et collèges...

Voilà qui va résoudre bien des difficultés ! :santa:

...avec les initiatives heureuses d’enseignement inversé ou de classe inversée...

En quoi sont-elles "heureuses" : M. Guillou se garde bien de le dire.

... le maître n’est plus dans la classe et, au-delà, dans l’environnement éducatif, le seul détenteur ni même le seul transmetteur des savoirs.

Dans les expériences dont parle M. Guillou visiblement sans les connaître, c'est le professeur qui met les cours en ligne. Quant au savoir, le professeur n'a jamais été le seul détenteur du savoir.

L’école doit se résoudre à cela.

Voilà une argumentation propre à convaincre le plus grand nombre.

J’ai déjà eu l’occasion d’observer — c’était d’ailleurs le sujet sous-jacent de tous les colloques que j’ai organisés, ces dernières années, sur l’éducation aux médias numériques, c’était aussi le sujet d’un article récent¹ sur ce blog — que, sur bien des points, les professeurs et les journalistes se retrouvaient sur les mêmes champs de la médiation. De Célestin Freinet à David Assouline, qui souhaite faire de l’école le média des médias, c’est un fait maintenant assez bien compris et acquis.

Quel génie méconnu, ce M. Guillou. Heureusement qu'il se tresse des lauriers lui-même. École et journalisme, même combat !

Les journalistes, le journalisme et les médias ont, eux aussi, été frappés de plein fouet par l’émergence du numérique.

Et d'autres secteurs sans plus de rapport avec l'enseignement non plus.

Nombreux sont ceux qui ont investi ces nouveaux espaces ou se sont adaptés.

Ou ont disparu...

Tout récemment, Erwann Gaucher, journaliste et observateur des évolutions des médias, constate que les médias en général et, plus particulièrement, les journaux de la presse écrite traditionnelle (s)’augmentent de plus en plus.

De quoi s’agit-il ?

On le voit venir...

Ma première expérience de réalité augmentée, puisqu’il s’agit de cela, date d’il y a un moment déjà. Alors que je visitais une exposition d’art contemporain à l’abbaye de Maubuisson, dans le Val-d’Oise, on m’a doté d’un téléphone portable dont la seule fonction était de pouvoir prendre en photo un QR Code dessiné à côté de chacune des œuvres présentées. Du coup, à la façon d’un audio guide qui serait doté de fonctions visuelles, j’ai pu accéder à des informations complémentaires, un « bonus » écrit par l’auteur ou l’exposant. Avec la convergence des médias, ces derniers y sont tous venus, timidement d’abord, puis de plus en plus, apportant au lecteur, à l’auditeur, au spectateur, au consommateur mais aussi au simple touriste, à l’occasion de la visite de tel ou tel lieu remarquable, de tel ou tel monument, des compléments d’information à la réalité observée, une augmentation de cette dernière.

La culture, elle, n'est pas une "augmentation" de la réalité.

Les exemples ne manquent pas sur le web, à commencer par ceux qui sont mentionnés sur la page Wikipedia qui est consacrée à ce sujet.

M. Guillou donne l'exemple d'un journalisme exigeant.

Les lunettes que nous annonce Google ne servent pas à autre chose…

Euh si... Elles servent à Google. :xx:

Pour ma part, loin de moi l’idée d’imaginer tous les élèves d’une classe brandir leur ordiphone face au professeur pour tenter d’augmenter son discours de références en ligne — quoique je ne sois pas persuadé que certains étudiants ou élèves s’en dispensent déjà !

Cette phrase est incorrecte mais qu'importe : quelle belle vision, toute nimbée de motivation et de volonté de savoirs avec ces "outils" de la connaissance que sont les smartphones, dont il est bien connu que les élèves ne font pas d'autres usages. !

Non, c’est du côté du professeur, qui n’est plus, rappelons-le encore, seul possesseur et transmetteur des savoirs, qu’il faut chercher l’augmentation dont ont besoin les élèves. Loin de passer son temps à transmettre...

Une perte de temps, effectivement.

...et à n’être pas forcément entendu ni écouté, chaque professeur pourrait consacrer plus de temps à éclairer tel ou tel point du programme que les élèves ont déjà vu ailleurs, peut-être sur une vidéo en ligne, à apporter le supplément d’âme pédagogique et de médiation — nous y revenons — nécessaire à l’appropriation raisonnée et critique des savoirs et des connaissances par les élèves.

Car les élèves qui n'écoutent pas en classe sont en revanche au meilleur de leur motivation chez eux pour regarder des heures de vidéos éducatives.

Un pari pour la formation des maîtres demain ou, à l’exemple des médias, pour aujourd’hui même ? Quand l’enseignement va-t-il (s)’augmenter ?

Comprendre que pour que l'enseignement "s'augmente" (sic), il faut que l'enseignant fasse le contraire, à l'exemple des moocs. Bref, sans le dire, une vision très libérale de l'enseignement et pleine de promesses pour les élèves les plus en difficulté.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Propulsé par Kunena