"Wikipédia : "80% des enseignants ne sont pas outillés pour rechercher des savoirs sur internet" (VousNousIls)

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30 Nov 2012 13:45 #2077 par Loys
A lire sur "VousNousIls" cette interview de Bruno Devauchelle du 30/11/12 : "Wikipédia : "80% des enseignants ne sont pas outillés pour rechercher des savoirs sur internet" .


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30 Nov 2012 15:43 #2078 par Loys

Depuis sa fon­da­tion en 2001, Wikipédia s'est impo­sée comme une réfé­rence pour les élèves du secon­daire et les étudiants. Mais sa fia­bi­lité est régu­liè­re­ment poin­tée du doigt. Entretien avec Bruno Devauchelle, spé­cia­liste des nou­velles tech­no­lo­gies de l'information.

Si M. Devauchelle (auquel nous avons déjà eu affaire ) enseignait, il verrait peu-être les choses autrement. C'est le problème de tous ces gens qui réfléchissent à l'école et aux nouvelles technologies d'un point de vue purement théorique.

Le site Wikipédia est devenu une source incon­tour­nable d'informations pour de nom­breux élèves. Faut-il s'en inquiéter ?

Wikipédia est un objet vivant et c'est ce qui pose pro­blème. A la dif­fé­rence des ency­clo­pé­dies « clas­siques » comme Universalis, qui par­ve­naient sous une forme ache­vée et véri­fiée par les pairs, Wikipédia est constam­ment remis à jour.

L'expression "remis à jour" est impropre puisqu'elle suppose la mise à jour d'un produit achevé, ce qui n'est pas le cas de Wikipédia : il n'y a jamais de finalisation.

N'importe qui peut appor­ter sa contri­bu­tion, ce qui en fait a priori un outil sus­pect. Ce mode de construc­tion des savoirs est for­cé­ment plus aléa­toire que le mode ancien et c'est une source de trouble pour l'enseignant qui exerce son métier sur le mode aca­dé­mique.

Et en quoi le "mode académique" est-il inférieur à "ce mode de construction des savoirs [...] plus aléatoire" ?

La vraie ques­tion est de savoir com­ment faire accé­der un amas de connais­sances au rang de savoirs. Dans la classe, c'est la faci­lité qui pré­vaut, le savoir est « déjà là », sélec­tionné et mis en forme par l'enseignant.

Ah bon... préparer un cours, adapter aux élèves, s'assurer des prérequis, hiérarchiser, organiser, construire une progression etc. c'est la facilité... :fur

Les ensei­gnants et les élèves sont-ils bien for­més aux nou­veaux outils numé­riques et à la métho­do­lo­gie de recherche sur internet ?

80% des ensei­gnants ne sont pas bien outillés pour recher­cher des savoirs attes­tés sur inter­net et ils n'en sont pas conscients.

C'est un chiffre au doigt mouillé ? :scratch:

Comme la majo­rité de la popu­la­tion, ils sont un peu per­dus face au carac­tère dyna­mique de Wikipédia.

Qui ne le serait puisque lire un article de Wikipédia, ce n'est jamais lire un même article ? Le mot "dynamique" est joli mais en réalité il faut le remplacer par "confus" ou "glissant".

Traditionnellement, chaque pro­fes­seur orga­nise son propre envi­ron­ne­ment infor­ma­tion­nel, plus ou moins maî­trisé et ouvert.

Quelle estime pour les professeurs témoigne M. Devauchelle ! Nous avions déjà compris son peu d'estime pour les professeurs-documentalistes, ces "mères supérieures du CDI".

Sur Wikipédia ce qui est inté­res­sant, ce sont les liens en bas de page. J'ai eu l'occasion il y a quelques années de suivre un cours d'université sur un article d'une demi-page dans Universalis, sur l'idéologie. Nous l'avons décor­ti­qué pen­dant un semestre entier de cours tel­le­ment il y avait de réfé­rences impli­cites ! Bien que cela prenne du temps, l'intérêt de Wikipédia est aussi de consul­ter les hyper­liens, les réfé­rences, ce que la majo­rité des uti­li­sa­teurs, ensei­gnants com­pris, ne fait pas.

C'est donc intéressant... pour un étudiant dans le supérieur.

Loys Bonod, cet ensei­gnant qui avait « piégé » ses élèves par le biais de Wikipédia estime qu'il s'agit d'une source d'informations « médiocre » et for­mule plu­sieurs pro­po­si­tions. Qu'en pensez-vous ?

Sur le plan intel­lec­tuel, je m'oppose à ce Monsieur et à son pro­cédé car il sup­pose que les élèves sont mau­vais et que les profs sont bons.

On a bien compris que pour M. Devauchelle c'était l'inverse.

S'il y a une « gram­maire » du livre, il n'y a pas encore de gram­maire d'internet.

Ah... Il y en aura une un jour ? :shock:

Mais en attendant que faire avec les élèves (et non les étudiants) ?

Or, jus­te­ment, il a mis en évidence le fait que ces règles sont encore en construc­tion et donc fra­giles. Il pro­pose aussi un nou­veau pro­ces­sus édito­rial en reve­nant à un mode d'éligibilité (droit de deve­nir auteur) et d'attestation (droit d'être dif­fusé) issu du monde du livre.

Et alors : tout ce qui est issu du livre est-il mauvais par essence ? La garantie apportée à un article est mauvaise ?

Mais c'est dépassé !

En quoi ? Je ne vois pas d'arguments.

De plus, il veut dis­tin­guer la culture aca­dé­mique et la culture popu­laire. C'est faire injure à la culture popu­laire !

En quoi est-ce injurieux ? Par sa phrase M. Devauchelle accepte pourtant bien l'idée qu'il existe une culture populaire. Elle a le mérite d'exister mais ce n'est pas vers cette culture infiniment périssable que l'école doit emmener les élèves.

La vraie révo­lu­tion, qui peine encore à être accep­tée par tout le monde, c'est qu'il faut apprendre non seule­ment à lire mais sur­tout à écrire Wikipédia.

Sur un mobile (puisque c'est principalement l'outil qui permet l'accès à Internet aux jeunes), voilà qui ne risque pas d'arriver. Et faut-il le souhaiter de la part d'élèves dont la culture est elle-même en cours d'élaboration ? :scratch:

Quel dis­cours tenir à ses élèves quand on est enseignant ?

Que toute infor­ma­tion est sus­pecte !

Tout ne se réduit pas l'accès à l'information en ligne : la "culture informationnelle" n'est même qu'une partie secondaire de la culture. Réfléchir, comprendre et interpréter un texte est un acte autonome de l'esprit, qui doit être libéré de la servitude au web, comem dans les conditions de l'examen.

Il faut déve­lop­per dif­fé­rents modes de lec­ture de la réa­lité. En clair, un ensei­gnant devrait exi­ger de ses élèves, d'une part qu'ils citent leurs sources d'informations, de la mater­nelle jusqu'à l'enseignement supé­rieur.

"Citer ses sources en maternelle" ?!! :lol:

La pensée autonome n'a pas besoin de source. Si pour lire et comprendre un texte un élève a besoin de sources, c'est que nous avons atteint le point de non retour dans l'éducation.

D'autre part, dès lors qu'il existe plu­sieurs sources, il faut les com­pa­rer. C'est une garan­tie par rap­port à tous les savoirs livresques qui ne sont pas exempts d'erreurs.

Ériger le modèle livresque en prétention à la perfection est une facilité rhétorique qui sert systématiquement à excuser toutes les imbécillités que l'on peut trouver sur Internet, sur les sites de corrigés en ligne par exemple.

Ainsi, lorsque des uni­ver­si­taires publient un livre, il n'y a aucune valeur scien­ti­fique ni de vali­da­tion par les pairs.

M. Devauchelle aime les paradoxes absurdes... :evil:

La validation vient des compétences universitaires reconnues par les pairs. Un tel livre est ensuite soumis à la critique des pairs.

Au contraire, Wikipédia essaie de mettre en place un sys­tème de vali­da­tion !

Ben voyons ! A relire mon article à ce sujet , notamment la partie sur l'éditeur et l'auteur.

Par qui ? comment ? quand ? Réponse : par n'importe qui (ou par personne d'ailleurs, comme dans mon cas), n'importe comment (les votes et le consensus de n'importe qui), n'importe quand (deux jours ou deux ans après, ou jamais parfois).

Wikipédia ne peut donc pas être uti­lisé comme un livre mais c'est une porte d'entrée au savoir intéressante.

Malheureusement les élèves l'utilisent comme un livre... Enfin un livre qu'on n'a pas besoin de lire puisqu'on peut imprimer l'article. :spider:

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25 Juil 2013 13:38 - 25 Juil 2013 14:10 #6930 par Loys
Toujours sur "VousNousIls" du 25/07/13 : "Wikipédia : 28 % des profs ont confiance en ses contenus" .

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L'enquête du Sticef est commentée ici : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...uetes-du-sticef#6932
Dernière édition: 25 Juil 2013 14:10 par Loys.

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25 Juil 2013 13:59 - 25 Juil 2013 14:10 #6931 par Loys

Wikipédia : 28 % des profs ont confiance en ses contenus

Ce qui revient à dire que 72% n'ont pas confiance en ses contenus ?

Selon un article paru dans la revue scien­ti­fique Sticef, 28 % des ensei­gnants du secon­daire font confiance aux conte­nus publiés dans Wikipédia et 67 % ne véri­fient "pas ou peu" qui sont les contri­bu­teurs à un article.

Ces deux chiffres semblent contradictoire car ne pas ou peu vérifier, c'est faire confiance.
De toute façon comment vérifier qui sont les contributeurs puisqu'ils sont anonymes ? :scratch:

28 % des pro­fes­seurs du second degré font confiance aux conte­nus publiés dans l'encyclopédie col­la­bo­ra­tive en ligne Wikipédia, et 67 % ne véri­fient "pas ou peu" qui sont les contri­bu­teurs, selon un article publié dans la revue scien­ti­fique Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Éducation et la Formation (STICEF).
73 % ne conseillent pas Wikipédia à leurs élèves
S'ils sont 61 % à décla­rer l'utiliser sou­vent, et 84 % à en être satis­faits, les ensei­gnants sont en revanche peu nom­breux à recom­man­der l'utilisation de Wikipédia à leurs élèves. 73 % affirment ne pas la conseiller, ou rarement.

Pas de contradiction ici, puisque utiliser Wikipédia suppose un usage critique, avec une culture personnelle et une capacité de raisonnement.

La majo­rité des profs inter­ro­gés par­courent l'encyclopédie par curio­sité (43 % disent la consul­ter "comme on feuillette un livre") et 57 % s'en servent comme "un moyen de confirmation".

Ce qui est un peu le contraire d'une bonne utilisation de Wikipédia, laquelle n'est pas une encyclopédie de référence ou une source primaire, mais, dans une utilisation idéale, renvoie vers des sources primaires ou des articles de référence. :fur

Que font les élèves sur Internet ?
Lorsqu'on inter­roge les pro­fes­seurs sur ce qu'ils croient que les élèves font avec Internet, 3 grandes caté­go­ries de réponses se dis­tinguent, indiquent les auteurs de l'article.

"Ce qu'ils croient", ou plutôt ce qu'ils constatent... :fur

48,1 % des répon­dants estiment que les élèves réa­lisent un "évite­ment de tra­vail", c'est-à-dire qu'ils cherchent grâce aux fonc­tion­na­li­tés pro­po­sées par Internet à contour­ner le tra­vail demandé par l'enseignant : tra­duc­tion auto­ma­tique, copier-coller de pages Web, recherche de cor­ri­gés de devoirs....

Rien d'étonnant, le numérique étant une apologie de la facilité. Et c'est oublier la communication des devoirs sur les réseaux sociaux.
Mais les considérations générales sur le Web s'éloignent quelque peu du sujet. Wikipédia n'est pas le web.

Pour 36,9 % des ensei­gnants, les élèves font un "tra­vail réel et inté­res­sant" sur Internet : appro­fon­dir ce qui a été fait en classe, recher­cher des infor­ma­tions com­plé­men­taires sur un aspect du cours...

Dans mon expérience personnelle, c'est assez rare, sauf demande expresse du professeur.

Enfin, 7,9 % jugent que les élèves l'utilisent sur­tout pour se diver­tir, par­fois avec un un peu de sar­casme : "ils jouent ou ils piratent, évidem­ment ! ! ! Ou alors [...] ils exposent leur mal-être d'ado à la face du monde, via MSN ou des blogs ! ! ! Car ça sert sur­tout à ça... Et on se leurre d'en faire la pana­cée ou je-ne-sais-quoi de mira­cu­leux", se moque notam­ment l'un des répondants.

Quels esprits rétrogrades !

Les auteurs de l'article ont mené une enquête auprès de 2 862 ensei­gnants du 2nd degré sur leur usage du Web et sur celui, sup­posé, de leurs élèves, afin de "mieux cer­ner la gram­maire des pra­tiques de l'Internet dans le champ du didactique".

Expression un brin jargonnante. :mrgreen:
Dernière édition: 25 Juil 2013 14:10 par Loys.

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25 Juil 2013 14:18 #6935 par Frist

Pour 36,9 % des ensei­gnants, les élèves font un "tra­vail réel et inté­res­sant" sur Internet : appro­fon­dir ce qui a été fait en classe, recher­cher des infor­ma­tions com­plé­men­taires sur un aspect du cours...

Et après on va dire que c'est moi qui suis naïf :D

La majo­rité des profs inter­ro­gés par­courent l'encyclopédie par curio­sité (43 % disent la consul­ter "comme on feuillette un livre") et 57 % s'en servent comme "un moyen de confirmation".

"Mais non je ne trichais pas, je confirmais que le voisin avait mis pareil que moi". :P

67 % ne véri­fient "pas ou peu" qui sont les contri­bu­teur

Alors là je suis ébahi ! :cheers:
33% vérifient qui sont les contributeurs ! Aquilegia, Mogador, Serein, Nicolas1981, Treehill, etc ça nous dit quoi sur la qualité de l'article ? Sur les 510 752 contributeurs, lesquels sont des contributeurs de qualité ? Pour quels types d'articles ?

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