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"Wikipédia : "80% des enseignants ne sont pas outillés pour rechercher des savoirs sur internet" (VousNousIls)
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Si M. Devauchelle (auquel nous avons déjà eu affaire ) enseignait, il verrait peu-être les choses autrement. C'est le problème de tous ces gens qui réfléchissent à l'école et aux nouvelles technologies d'un point de vue purement théorique.Depuis sa fondation en 2001, Wikipédia s'est imposée comme une référence pour les élèves du secondaire et les étudiants. Mais sa fiabilité est régulièrement pointée du doigt. Entretien avec Bruno Devauchelle, spécialiste des nouvelles technologies de l'information.
L'expression "remis à jour" est impropre puisqu'elle suppose la mise à jour d'un produit achevé, ce qui n'est pas le cas de Wikipédia : il n'y a jamais de finalisation.Le site Wikipédia est devenu une source incontournable d'informations pour de nombreux élèves. Faut-il s'en inquiéter ?
Wikipédia est un objet vivant et c'est ce qui pose problème. A la différence des encyclopédies « classiques » comme Universalis, qui parvenaient sous une forme achevée et vérifiée par les pairs, Wikipédia est constamment remis à jour.
Et en quoi le "mode académique" est-il inférieur à "ce mode de construction des savoirs [...] plus aléatoire" ?N'importe qui peut apporter sa contribution, ce qui en fait a priori un outil suspect. Ce mode de construction des savoirs est forcément plus aléatoire que le mode ancien et c'est une source de trouble pour l'enseignant qui exerce son métier sur le mode académique.
Ah bon... préparer un cours, adapter aux élèves, s'assurer des prérequis, hiérarchiser, organiser, construire une progression etc. c'est la facilité...La vraie question est de savoir comment faire accéder un amas de connaissances au rang de savoirs. Dans la classe, c'est la facilité qui prévaut, le savoir est « déjà là », sélectionné et mis en forme par l'enseignant.
C'est un chiffre au doigt mouillé ?Les enseignants et les élèves sont-ils bien formés aux nouveaux outils numériques et à la méthodologie de recherche sur internet ?
80% des enseignants ne sont pas bien outillés pour rechercher des savoirs attestés sur internet et ils n'en sont pas conscients.
Qui ne le serait puisque lire un article de Wikipédia, ce n'est jamais lire un même article ? Le mot "dynamique" est joli mais en réalité il faut le remplacer par "confus" ou "glissant".Comme la majorité de la population, ils sont un peu perdus face au caractère dynamique de Wikipédia.
Quelle estime pour les professeurs témoigne M. Devauchelle ! Nous avions déjà compris son peu d'estime pour les professeurs-documentalistes, ces "mères supérieures du CDI".Traditionnellement, chaque professeur organise son propre environnement informationnel, plus ou moins maîtrisé et ouvert.
C'est donc intéressant... pour un étudiant dans le supérieur.Sur Wikipédia ce qui est intéressant, ce sont les liens en bas de page. J'ai eu l'occasion il y a quelques années de suivre un cours d'université sur un article d'une demi-page dans Universalis, sur l'idéologie. Nous l'avons décortiqué pendant un semestre entier de cours tellement il y avait de références implicites ! Bien que cela prenne du temps, l'intérêt de Wikipédia est aussi de consulter les hyperliens, les références, ce que la majorité des utilisateurs, enseignants compris, ne fait pas.
On a bien compris que pour M. Devauchelle c'était l'inverse.Loys Bonod, cet enseignant qui avait « piégé » ses élèves par le biais de Wikipédia estime qu'il s'agit d'une source d'informations « médiocre » et formule plusieurs propositions. Qu'en pensez-vous ?
Sur le plan intellectuel, je m'oppose à ce Monsieur et à son procédé car il suppose que les élèves sont mauvais et que les profs sont bons.
Ah... Il y en aura une un jour ?S'il y a une « grammaire » du livre, il n'y a pas encore de grammaire d'internet.
Mais en attendant que faire avec les élèves (et non les étudiants) ?
Et alors : tout ce qui est issu du livre est-il mauvais par essence ? La garantie apportée à un article est mauvaise ?Or, justement, il a mis en évidence le fait que ces règles sont encore en construction et donc fragiles. Il propose aussi un nouveau processus éditorial en revenant à un mode d'éligibilité (droit de devenir auteur) et d'attestation (droit d'être diffusé) issu du monde du livre.
En quoi ? Je ne vois pas d'arguments.Mais c'est dépassé !
En quoi est-ce injurieux ? Par sa phrase M. Devauchelle accepte pourtant bien l'idée qu'il existe une culture populaire. Elle a le mérite d'exister mais ce n'est pas vers cette culture infiniment périssable que l'école doit emmener les élèves.De plus, il veut distinguer la culture académique et la culture populaire. C'est faire injure à la culture populaire !
Sur un mobile (puisque c'est principalement l'outil qui permet l'accès à Internet aux jeunes), voilà qui ne risque pas d'arriver. Et faut-il le souhaiter de la part d'élèves dont la culture est elle-même en cours d'élaboration ?La vraie révolution, qui peine encore à être acceptée par tout le monde, c'est qu'il faut apprendre non seulement à lire mais surtout à écrire Wikipédia.
Tout ne se réduit pas l'accès à l'information en ligne : la "culture informationnelle" n'est même qu'une partie secondaire de la culture. Réfléchir, comprendre et interpréter un texte est un acte autonome de l'esprit, qui doit être libéré de la servitude au web, comem dans les conditions de l'examen.Quel discours tenir à ses élèves quand on est enseignant ?
Que toute information est suspecte !
"Citer ses sources en maternelle" ?!!Il faut développer différents modes de lecture de la réalité. En clair, un enseignant devrait exiger de ses élèves, d'une part qu'ils citent leurs sources d'informations, de la maternelle jusqu'à l'enseignement supérieur.
La pensée autonome n'a pas besoin de source. Si pour lire et comprendre un texte un élève a besoin de sources, c'est que nous avons atteint le point de non retour dans l'éducation.
Ériger le modèle livresque en prétention à la perfection est une facilité rhétorique qui sert systématiquement à excuser toutes les imbécillités que l'on peut trouver sur Internet, sur les sites de corrigés en ligne par exemple.D'autre part, dès lors qu'il existe plusieurs sources, il faut les comparer. C'est une garantie par rapport à tous les savoirs livresques qui ne sont pas exempts d'erreurs.
M. Devauchelle aime les paradoxes absurdes...Ainsi, lorsque des universitaires publient un livre, il n'y a aucune valeur scientifique ni de validation par les pairs.
La validation vient des compétences universitaires reconnues par les pairs. Un tel livre est ensuite soumis à la critique des pairs.
Ben voyons ! A relire mon article à ce sujet , notamment la partie sur l'éditeur et l'auteur.Au contraire, Wikipédia essaie de mettre en place un système de validation !
Par qui ? comment ? quand ? Réponse : par n'importe qui (ou par personne d'ailleurs, comme dans mon cas), n'importe comment (les votes et le consensus de n'importe qui), n'importe quand (deux jours ou deux ans après, ou jamais parfois).
Malheureusement les élèves l'utilisent comme un livre... Enfin un livre qu'on n'a pas besoin de lire puisqu'on peut imprimer l'article.Wikipédia ne peut donc pas être utilisé comme un livre mais c'est une porte d'entrée au savoir intéressante.
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L'enquête du Sticef est commentée ici : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...uetes-du-sticef#6932
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Ce qui revient à dire que 72% n'ont pas confiance en ses contenus ?Wikipédia : 28 % des profs ont confiance en ses contenus
Ces deux chiffres semblent contradictoire car ne pas ou peu vérifier, c'est faire confiance.Selon un article paru dans la revue scientifique Sticef, 28 % des enseignants du secondaire font confiance aux contenus publiés dans Wikipédia et 67 % ne vérifient "pas ou peu" qui sont les contributeurs à un article.
De toute façon comment vérifier qui sont les contributeurs puisqu'ils sont anonymes ?
Pas de contradiction ici, puisque utiliser Wikipédia suppose un usage critique, avec une culture personnelle et une capacité de raisonnement.28 % des professeurs du second degré font confiance aux contenus publiés dans l'encyclopédie collaborative en ligne Wikipédia, et 67 % ne vérifient "pas ou peu" qui sont les contributeurs, selon un article publié dans la revue scientifique Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Éducation et la Formation (STICEF).
73 % ne conseillent pas Wikipédia à leurs élèves
S'ils sont 61 % à déclarer l'utiliser souvent, et 84 % à en être satisfaits, les enseignants sont en revanche peu nombreux à recommander l'utilisation de Wikipédia à leurs élèves. 73 % affirment ne pas la conseiller, ou rarement.
Ce qui est un peu le contraire d'une bonne utilisation de Wikipédia, laquelle n'est pas une encyclopédie de référence ou une source primaire, mais, dans une utilisation idéale, renvoie vers des sources primaires ou des articles de référence.La majorité des profs interrogés parcourent l'encyclopédie par curiosité (43 % disent la consulter "comme on feuillette un livre") et 57 % s'en servent comme "un moyen de confirmation".
"Ce qu'ils croient", ou plutôt ce qu'ils constatent...Que font les élèves sur Internet ?
Lorsqu'on interroge les professeurs sur ce qu'ils croient que les élèves font avec Internet, 3 grandes catégories de réponses se distinguent, indiquent les auteurs de l'article.
Rien d'étonnant, le numérique étant une apologie de la facilité. Et c'est oublier la communication des devoirs sur les réseaux sociaux.48,1 % des répondants estiment que les élèves réalisent un "évitement de travail", c'est-à-dire qu'ils cherchent grâce aux fonctionnalités proposées par Internet à contourner le travail demandé par l'enseignant : traduction automatique, copier-coller de pages Web, recherche de corrigés de devoirs....
Mais les considérations générales sur le Web s'éloignent quelque peu du sujet. Wikipédia n'est pas le web.
Dans mon expérience personnelle, c'est assez rare, sauf demande expresse du professeur.Pour 36,9 % des enseignants, les élèves font un "travail réel et intéressant" sur Internet : approfondir ce qui a été fait en classe, rechercher des informations complémentaires sur un aspect du cours...
Quels esprits rétrogrades !Enfin, 7,9 % jugent que les élèves l'utilisent surtout pour se divertir, parfois avec un un peu de sarcasme : "ils jouent ou ils piratent, évidemment ! ! ! Ou alors [...] ils exposent leur mal-être d'ado à la face du monde, via MSN ou des blogs ! ! ! Car ça sert surtout à ça... Et on se leurre d'en faire la panacée ou je-ne-sais-quoi de miraculeux", se moque notamment l'un des répondants.
Expression un brin jargonnante.Les auteurs de l'article ont mené une enquête auprès de 2 862 enseignants du 2nd degré sur leur usage du Web et sur celui, supposé, de leurs élèves, afin de "mieux cerner la grammaire des pratiques de l'Internet dans le champ du didactique".
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Et après on va dire que c'est moi qui suis naïfPour 36,9 % des enseignants, les élèves font un "travail réel et intéressant" sur Internet : approfondir ce qui a été fait en classe, rechercher des informations complémentaires sur un aspect du cours...
"Mais non je ne trichais pas, je confirmais que le voisin avait mis pareil que moi".La majorité des profs interrogés parcourent l'encyclopédie par curiosité (43 % disent la consulter "comme on feuillette un livre") et 57 % s'en servent comme "un moyen de confirmation".
Alors là je suis ébahi !67 % ne vérifient "pas ou peu" qui sont les contributeur
33% vérifient qui sont les contributeurs ! Aquilegia, Mogador, Serein, Nicolas1981, Treehill, etc ça nous dit quoi sur la qualité de l'article ? Sur les 510 752 contributeurs, lesquels sont des contributeurs de qualité ? Pour quels types d'articles ?
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