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Vicissitudes des bourses au mérite
- Loys
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Il doit bien y avoir une explication rationnelle susceptible de balayer tous les doutes...Depuis les années 2000, le nombre de bacheliers qui obtiennent plus de 16/20 au baccalauréat général est passé de 2% à 9%. Comment expliquer une telle hausse ? L'éclairage de Claude Lelièvre, historien de l'éducation.
Ce ne serait pas politiquement correct.Claude Lelièvre, historien de l'éducation: "Contrairement à ce que l'on entend partout, cette augmentation n'est pas du tout un effet de la massification du baccalauréat.
Si l'on suit le raisonnement de M. Lelièvre, après une amélioration quantitative, une amélioration qualitative....Les chiffres le prouvent. Entre 1960 et 1996, le nombre de lauréat dans les filières générales est passé de 10% à 35%. Il s'est, depuis, stabilisé autour de ce taux. L'augmentation du nombre de mentions "très bien" date, elle, des années 2000, où il est passé de 2% à près de 9%."
Le nombre de lauréats dans les filières générales est passé à 38%.
Voilà une réponse convaincante...Est-ce que cela signifie que le niveau des élèves a fortement augmenté ou que le niveau de l'examen a baissé?
"Ni l'un ni l'autre!
Je n'ai jamais entendu parler d'une chose pareille... Le faible nombre de mentions était donc imputable aux professeurs des matières littéraires ? Et donc, par une sorte de miracle, alors que le niveau général en français s'effondre les professeurs se sont rendus compte qu'il fallait mieux noter les élèves.Cette augmentation vient avant tout d'un changement dans la notation. Depuis quelques années, on a ouvert le barème, notamment dans les matières littéraires. Pendant très longtemps, il était inimaginable de mettre un 18 ou un 19 en français même si la copie était excellente. C'est toujours un peu le cas en philo où les correcteurs bloquent souvent autour de 15-16! Mais globalement les professeurs se sont rendu compte que mettre des mauvaises notes desservait leur matière."
En ce cas l'augmentation des mentions dans les filières scientifiques devrait être beaucoup plus faible, coefficients obligent.
Le nombre plus élevé de mentions en S est donc lié au caractère moins littéraire de la série... Rien à voir avec le fait qu'il s'agisse de la série la plus sélective, bien sûr...Est-ce pour cette raison que le nombre de mentions très bien est d'environ 10% en S contre 5-6% en ES et L?
"En partie.
Alors qu'en lettres, quand l'exercice est juste, le professeur continue à sanctionner...Dans les matières scientifiques comme en maths ou en physique, lorsqu'un exercice est juste, les professeurs n'ont pas de problème à mettre la note maximum.
Sans rire ?Mais cette différence s'explique également par le fait qu'aujourd'hui la filière S attire une large partie des bons élèves.
Car les options n'existaient pas au siècle précédent...On parle également beaucoup du rôle des options...
"Cela joue énormément. Aujourd'hui, pour obtenir une mention, il ne faut pas forcément travailler mieux que les autres, mais plus que les autres. Les options permettent d'obtenir des points supplémentaires et donc de gonfler sa moyenne."
Il y a en revanche une nouveauté qui permet d'expliquer facilement l'inflation saisissante des options. La mise en place des TPE, qui n'ont rien d'une "option" et dont seuls les points au dessus de la moyenne sont comptabilisés...
Je vois mal en quoi...Est-ce que cette augmentation n'a pas fait perdre du sens à la mention très bien?
"Ce n'est plus exceptionnel mais cela reste réservé à une élite. Une mention peut malgré tout favoriser le recrutement de ceux qui souhaitent se présenter dans des concours aux grandes écoles.
ET oui cette augmentation a fait perdre du sens à cette mention : si elle correspondait à une réelle élévation du niveau, Sciences-Po aurait pu supprimer son concours pour ne plus recruter que des élèves avec la mention TB comme elle faisait auparavant. Mais cette procédure d'admission par mention a été abandonnée...
C'est vraiment le meilleur argument qu'on puisse imaginer pour défendre l'intérêt des mentions au Bac...Elle peut également représenter un intérêt pécuniaire: les élèves boursiers reçoivent par exemple 1800 euros par an pendant toute la durée de leurs études. Certaines collectivités versent également des primes ou font des cadeaux aux élèves les plus méritants."
En réalité, le seul et dernier intérêt des mentions, c'est qu'elles permettent - puisque tout le monde a le Bac ou presque aujourd'hui - de se situer les uns par rapport aux autres.
En tout cas, au sens étymologique, une mention qui ne permet plus de sortir du lot n'est plus un signe d'"excellence".
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Suppression de la bourse au mérite, c'est-à-dire des bourses pour les mentions très bien. Parmi les raisons que le journaliste donne à cette mesure, on notera la dernière phrase :
In cauda venenum.Par ailleurs, la mention "très bien" au bac est de plus en plus fréquente.
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Il faudrait peut être donner la bourse aux recalés, afin de leur donner les moyens financier de réussir leur bac !Notre objectif est de revaloriser les bourses et d'élargir le nombre de boursiers.
Si t'es assez bon pour avoir la mention "très bien", tu peux bien travailler ET étudier, alors que la cancre, il a besoin de travailler plus, il n'a donc pas besoin d'une source de revenus chronophage.
Ceci est une variation raisonnée de l'allocation universelle revendiquée par-ci par-là.
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- Loys
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J'allais poster cet article ici pour cette raison précise.archeboc écrit: In cauda venenum.
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www.liberation.fr/societe/2013/07/09/les...-rentree-2013_917047
Et dans les discussions, un exemple de jeune diplômé d'une mention TB qui se fait astiner par des vieux grincheux :
www.liberation.fr/monlibe/comments/tree/2371372/#c8853337
J'ai des témoignages de collègues sur le retour à la maison de jeunes bacheliers tout fiers de leur diplôme, et qui se font accueillir par des quolibets : "ouaip, tu ne t'es pas trop fatigué pour l'avoir. Pochette surprise."
L'ambiance scolaire est carrément pourri. Les familles ne croient plus à l'institution. De la faillite du système, c'est le symptôme le plus effrayant.
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- Loys
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Alors qu'en les supprimant on les aide beaucoup plus.De plus, la France distribue beaucoup de bourses mais elles sont extrêmement faibles. De ce fait, cela ne les aide pas véritablement.
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- Loys
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Le titre est amusant, comme la formulation dans l'article.
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Voir aussi :
www.lemonde.fr/vie-etudiante/article/201...4642651_4468406.html
www.liberation.fr/societe/2015/05/29/bou...me-polemique_1319012
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