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"Le « petit exode » des bacheliers français" (Le Monde)
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Si c'est en lien avec le système des prépas, quel rapport avec l'étranger ? Il existe de nombreuses écoles intégrant après le bac ou un diplôme du supérieur.Bac en poche, ils n’ont pas hésité longtemps pour partir faire leurs études à l’étranger. Objectif : fuir la prépa et grandir plus vite.
La France, non merci ! Sitôt le bac obtenu, Guillaume Chieux a filé en Espagne. Le jeune homme avait opté pour des études d’ingénieur, mais il ne voulait pas entendre parler de prépa.
« C’est un système qui fait peur, justifie-t-il. La prépa a la réputation d’être très dure et de vous griller, physiquement comme psychologiquement. Au contraire, le système espagnol, s’il est aussi exigeant au niveau des connaissances, vous laisse vous organiser comme vous le souhaitez. » A 19 ans, il est étudiant à l’Université polytechnique de Madrid.
Ce n’est pas un cas isolé. Comme Guillaume, et de nombreux jeunes ayant répondu à l’appel à témoignages lancé sur LeMonde.fr, de plus en plus de bacheliers décident de débuter leurs études supérieures à l’étranger.
Les chiffres des inscriptions en prépa confirment-ils ce "petit exode" ? Pas du tout...

Comme l'université française, en somme.« La prépa, rappelle M. Parienty, présente clairement un côté “no-life” : je sacrifie tout pendant deux ans pour une formation peu épanouissante mais terriblement efficace. Face à cela, l’université anglo-saxonne représente une manière plus sympathique d’étudier. On y dispose de davantage d’autonomie. On y travaille, mais à son rythme… »

Le lycée est beaucoup plus général en France qu'au Royaume-Uni... et les prépas en France sont gratuites, comme l'université.La dureté de la prépa, donc. Mais pas seulement. « J’en avais ma claque du système éducatif français, confie Touraj Eghtesad, parti au Royaume-Uni. Trop de spécialisation, d’élitisme, de concours censés pallier les inégalités alors que cela les accroît. Car certains peuvent se payer des cours préparatoires et d’autres pas.

En France aussi il y a des universités. Et elles ne ressemblent pas à des écoles : elles sont gratuites et admettent tout le monde.Au Royaume-Uni, il n’y a pas de grandes écoles, mais seulement des universités avec plus de moyens et d’enseignants. »

Donc d'une école...Il n’est pas le seul à juger l’enseignement supérieur français sclérosé. « J’observe un peu de French-bashing chez les jeunes », témoigne Pascal Charpentier, proviseur du lycée du Parc, à Lyon. Ici, la concurrence vient de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Et qui recrute avec la mention TB en France.

Effectivement, la France n'offre pas l'étranger.« C’est la Suisse, et l’étranger attire », constate M. Charpentier.
Beaucoup de bacheliers vont chercher ailleurs ce que la France ne leur offre pas.

Rien à voir avec les prépas, donc...Clothilde Vauvelle, originaire de Mulhouse, a choisi l’EPFL, précisément. « Cette école d’ingénieurs, explique la jeune femme, offre un cursus complet et très intéressant dans le domaine des biotechnologies, dont je ne trouvais l’équivalent nulle part en France. »
Encore une école, sélective et très chère... Compter 32.000$ par an rien que pour les frais de scolarité d'un MBA.Alexandre Kita, 21 ans, est étudiant à HEC Montréal. Lui non plus n’envisageait guère de « perdre deux ans à faire du travail théorique intensif en prépa ». Il voulait « commencer à faire des choses tout de suite ». Surtout, il voulait goûter à « l’éducation à l’américaine », c’est-à-dire un enseignement pratique et plein d’opportunités.
Le cursus d'Alexandre Kita , élève au lycée international de Saint-Germain-en-Laye (public mais dont la section internationale britannique coûte plus de 6.193€ par an ), montre qu'il ne pouvait pas s'abaisser à entrer dans une université française.
Voilà qui est plus honnête : envie de dépaysement dans cet univers de films américains !Apprendre une langue étrangère
Le but n’est pas toujours de fuir la France. « Qui n’a pas rêvé d’étudier dans une université nord-américaine avec son gigantesque campus, son équipe de football américain et ses fraternités ? », demande Charly Charamel, 19 ans, qui effectue un bachelor au Canada.

L'immersion pour pratiquer une langue étrangère : voilà une raison rationnelle.Laura Krieger, 22 ans, a « toujours été fascinée par l’Allemagne ». Quant à Sidonie Haie, aujourd’hui jeune interprète à Londres, il ne lui semblait « pas logique de rester en France pour apprendre une langue étrangère ». Tous se sont améliorés en langues, mais ils ont aussi gagné en maturité et en ouverture d’esprit. Même s’ils ne cachent pas les difficultés de l’expérience : il n’est pas toujours évident de se retrouver seul, à 18 ans, dans un pays étranger. Sans compter les frais d’inscription. Pour l’université, ils sont largement plus chers à l’étranger qu’en France, même si de nombreuses aides existent. En revanche, « les écoles françaises commencent à être chères », relève M. Parienty.
Rappelons quand même qu'en dehors des écoles de commerce, les meilleures écoles françaises non seulement sont gratuites mais rémunèrent leurs étudiants...
Le parcours d'Alexandre Kita montre qu'il n'avait pas crainte à avoir pour son insertion professionnelle.Reviendront-ils ? Alexandre Kita a reçu « une proposition intéressante d’une grande agence en France ». « Cela prouve, note-t-il, que les grandes écoles françaises ne sont pas forcément les plus valorisées pour trouver un emploi dans l’Hexagone. » En tout cas, il se réjouit d’avoir échappé à l’angoisse de l’insertion professionnelle. « J’ai gardé beaucoup d’amis en France, témoigne-t-il : ils sont en train de stresser à l’idée d’arriver sur le marché du travail. »

Étudier en France grâce à Erasmus, il fallait y penser !Etudiant à Madrid, Guillaume Chieux n’a pas tiré un trait sur son pays natal. « Mon université, confie-t-il, a un double diplôme avec l’école des Ponts-et-Chaussées que je n’aurais jamais pu atteindre en intégrant une prépa. J’envisage de revenir en France grâce au programme Erasmus. »

Pour le reste "l'École des Ponts ParisTech recrute sur concours des élèves ingénieurs français et étrangers issus du cycle licence de l'université."

Vive ces étudiants qui, formés par le système éducatif français, font bénéficier d'autres pays de leurs talents tout en snobant le système français !D’autres, cependant, semblent partis pour un moment : « Au Canada, on croit en la jeunesse, s’enthousiasme Charly Charamel. Je n’ai pas l’impression qu’en France on lui laisse la chance de faire ses preuves.
On comprend que l'article a une seule fonction : tirer à boulets rouges sur le système des classes prépa, au nom de la lutte contre un élitisme suranné... avec des témoignages d'étudiants privilégiés mais pas assez courageux pour entrer en classe préparatoire ou peu désireux d'entrer dans une université non sélective. Un bien curieux "petit exode", en somme.
On note, à ce sujet, que l'absence de sélection dans l'université française (au contraire des universités anglosaxonnes) n'est pas mentionnée dans l'article du "Monde"...
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De quel milieu social proviennent ces aventureux étudiants qui s'exilent pour fuir le stress de la prépa française ?!
Qui a les moyens de se financer des années d'étude à l'étranger, sans compter les frais d'inscription prohibitifs dans certaines écoles ou universités étrangères ?
Je suis effaré que l'auteur de l'article ne se pose même pas la question...

Étudiant de milieu modeste, et bien que boursier au taquet, j'ai jadis été bien content d'avoir une prépa de province pour m'accueillir non loin de chez moi.
Bien placé au concours de Normale Sup, quoiqu'en-dessous de la barre d'admissibilité, j'aurais volontiers "khûbé" dans une prépa plus prestigieuse : Louis-Le-Grand, Henri IV...
Mais mes parents n'avaient pas les moyens de me financer une année à Paris...
Bienheureux ces aventureux étudiants qui n'ont que le stress à fuir, et qui ne connaissent pas les vils soucis pécuniaires...

Le Monde, ce journal de référence pour la gauche, c'était du temps d'Hubert Beuve-Méry, n'est-ce pas ?!

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