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"Vincent Berger : "Le cours magistral est devenu désuet"" (VousNousIls)
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Énième article sur le sujet : ça va devenir un marronnier.Vincent Berger : "Le cours magistral est devenu désuet"
Est-ce une position personnelle ou officielle du "rapporteur général des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche" ?Vincent Berger est le rapporteur général des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche. Certaines propositions de son rapport, rendu le 17 décembre à François Hollande, recommandent la fin du cours magistral à l'université. Une « institution » qui, à l'ère du numérique, doit selon lui être repensée.
C'est pourtant la rhétorique habituelle : le numérique, un outil au service de l'enseignement.Lors des Assises, la pertinence du cours magistral a été remise en question, pourquoi ?
L'émergence des technologies numériques change la donne. Le numérique, ce n'est pas seulement un outil, c'est aussi un bouleversement de notre rapport aux savoirs.
Et alors ? Quand elle serait disponible dans un dictionnaire d'espagnol que j'aurais sous la main, ça ne ferait pas de moi un hispanisant. Sinon, ça ferait longtemps qu'on aurait acheté des manuels aux étudiants et fermé les facultés...La connaissance est partout, disponible en permanence, sur Internet, sur les téléphones...
Sans parler qu'un cours de littérature sur une page web ou dans une vidéo sur Internet, ça n'a pas grand chose à voir avec un cours magistral qui exige une attention, une concentration, une prise de note toute personnelle. La preuve, c'est que les étudiants qui récupèrent les cours des autres partent avec un sacré handicap. Et si le CNED préparait mieux au concours, les étudiants le sauraient et se dispenseraient de l'effort d'aller en cours depuis longtemps. On cherche à imposer comme modèle universel un mode dégradé d'enseignement.
Il n'a jamais prétendu l'être.Cela modifie forcément le rapport à l'enseignant. Il n'est plus le seul dépositaire de la connaissance.
Et pourquoi Internet ne pourrait pas enseigner à "savoir savoir" ?Il n'est plus là pour délivrer le savoir mais pour enseigner à « savoir savoir ».
Alors que quand on lit une page ou une vidéo web, ce n'est plus du tout unidirectionnel.Dans ce contexte, le cours en amphithéâtre, qui est unidirectionnel, parait désuet, voire anachronique.
Évidement, comme avec Michel Serres, on retrouve derrière cette idée une horizontalité : l'enseignant a tout autant à apprendre de l'étudiant.
Bien sûr que non ! Ce n'est pas comme si l'université français était en faillite...Par quoi seraient alors remplacés ces cours magistraux ?
Il ne faut pas imaginer que le numérique puisse résoudre tous les problèmes et que, par son utilisation, on ne vise que la réalisation d'économies !
Ben voyons... en instaurant l'école en ligne... Il faut oser tout de même.Rien ne remplace le contact humain. La valeur ajoutée de l'université aujourd'hui c'est l'humain.
Et à quoi ressembleront les "cours en ligne" ? Pourquoi les élèves auraient-ils besoin d'un suivi si l''école en ligne leur donne toute l'autonomie nécessaire ?Nous préconisons une double approche, avec d'un côté le développement des cours en ligne et de l'autre une nouvelle relation au savoir entre l'enseignant et l'étudiant avec plus de temps consacré au suivi des études. On peut imaginer davantage de travaux dirigés, de travail en petits groupes et d'échanges directs avec les enseignants. C'est une transition qui se fera sur plusieurs années, la transformation des pratiques sera longue.
Avec plein de startups... et plein de problèmes. Notamment sur la définition de ce que l'on appelle dans ce cas-là des "étudiants" ou sur la vérification de l'acquisition des connaissances. sans parler d'une hypothétique validation de l'efficacité pédagogique d'un tel modèle...Comment imaginez-vous cette université en ligne ?
Les États-Unis développent déjà l'université en ligne.
Mais un service public au rabais, sur des pages web...Ce pays a un modèle d'université qui selon moi n'est pas tenable en France. Aux États-Unis l'enseignement supérieur est un marché et où les frais d'inscription sont très élevés. En France, c'est un service public. Cela doit le rester.
Et la question de la propriété intellectuelle de ces cours ? Pas sûr que les grandes écoles acceptent...Mais l'université et l'école en ligne à la française sont à construire. Tout est imaginable, à commencer par une coopération entre les établissements d'enseignement supérieur, avec la mise au « pot commun » de certains cours.
Mais non, tout est sur Wikipédia : Michel Serres l'a dit dans Petite Poucette.Toutes les universités auraient ensuite le droit d'utiliser ces cours. Dans cette configuration, on demanderait aux étudiants de suivre en ligne tel cours avant une date donnée. Bien sûr, cela représenterait un investissement de départ important et un énorme travail de fabrication du « matériau premier » et de réalisation des supports adéquats.
On se demande bien comment serait validée l'acquisition des connaissances et des compétences. En ligne ? Sans aucune vérification ?C'est donc l'avenir de nos universités ?
Les universités et les écoles françaises s'ouvriraient à tous, sur le territoire national comme à l'étranger. Tout étudiant motivé pourrait suivre les cours et décrocher un diplôme, qu'il soit malade et dans l'incapacité de se déplacer, qu'il s'agisse des étudiants empêchés, c'est-à-dire en prison, ou encore des élèves francophones basés à l'étranger, en Afrique par exemple.
Argument probant : il faut aller vite pour aller plus vite que les autres.Si l'université française rate ce virage, des structures étrangères s'engouffreront dans la brèche.
A la vérité peu importe que les "structures étrangères" s'engouffrent dans la brèche puisque le savoir sera universel et à la portée de tous.
C'est sûr qu'avec des partenariats avec des grands groupes technologiques étrangers ou Wikimedia Inc. notre indépendance est assurée.Lors des Assises nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche, beaucoup de collègues, qui n'avaient pas vu venir ces changements, en ont pris conscience. C'est devenu un sujet d'indépendance nationale.
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Loys écrit: C'est sûr qu'avec des partenariats avec des grands groupes technologiques étrangers ou Wikimedia Inc. notre indépendance est assurée.
En effet, notre indépendance ? Qu'on pense à tous les partenariats entre Wikimedia et les institutions françaises, un des derniers en date : Wikimédia France et la Cité de la céramique s'associent . Wikimedia avec ses millions en banque reçus des généreux donateurs (c'est à dire les contribuables français pour 66% des dons !) offre ses logiciels et ses serveurs, mais en échange de quoi, de la promotion de la Culture ? Qu'ils arrêtent de se moquer du monde, car à ce niveau de crédulité il faudra aussi croire que la Scientologie travaille pour l'épanouissement personnel de ses membres... puisqu'elle le dit.
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Mais allons au bout de cette idéologie répandue jusqu'à la nausée et tirons en les conclusions philosophiques implicites que ce monsieur Berger n'ose pas faire. Si le cours magistral est décrété désuet et donc mort, c'est bien parce que l'enseignant, c'est à dire l'homme, est considéré inférieur aux machines, qui désormais doivent prendre la relève pour effectuer cette tâche d'enseignement. On ne sait d'ailleurs pas très bien quelle place aura le prof dans ce dispositif: "apprendre à savoir savoir". Mouais, ça sonne bien, mais c'est bien flou: apprendre à utiliser les machines donc. Plus encore, en effet, ce discours ne sait tellement pas ce qu'il vise qu'il finit par sombrer dans la contradiction la plus ridicule: ce qui prime c'est l'humain! nous dit on juste après avoir affirmer que le même humain devait céder sa place aux machines. bref, monsieur Berger ignore peut-être qu'il donne raison à ce que le philosophe allemand Gunther Anders avait prévu: soit le sentiment de "honte prométhéenne", qui s'empare du sujet humain lorsqu'il éprouve son infériorité face aux machines et automates plus performants que lui. C'est sur, en tant que prof,pauvre humain dépositaire du savoir, je pèse quoi face à Google?
Autrement dit, le discours de m. Berger est porteur d'un nihilisme anti-humaniste, voire post-humaniste, et ce nihilisme semble avoir été adopté par l'Education nationale et le parti socialiste.
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Tout ça alors qu'il suffit de voir qu'il y a déjà une fac qui n'a pas de cours magistraux, Paris VIII, et de constater qu'il ne s'agit pas vraiment de notre établissement le plus réputé.
Typhon
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mlepoivre écrit: Autrement dit, le discours de m. Berger est porteur d'un nihilisme anti-humaniste, voire post-humaniste, et ce nihilisme semble avoir été adopté par l'Education nationale et le parti socialiste.
Typhon je voudrais bien répondre à votre dernière invective mais le problème c'est qu'encore une fois je ne comprends rien à ce que vous écrivez, dites c'est chez moi ou chez vous ?
mlepoivre je ne connais pas le milieu de l'enseignement mais je connais bien Wikipédia et je peux vous affirmer qu'il n'y a pas la moindre trace d'"humanisme" dans cette organisation, sur Wikipédia les gens ne comptent pas, leur nom n'a pas même d'importance (il ne faudrait tout de même pas qu'ils se prennent pour des auteurs non plus !), la contributrice "dame éliane" par exemple est sommée par un administrateur de ne plus indiquer son vrai nom. La plupart des mafieux qui ont pris le pouvoir savent parfaitement qu'ils se comportent comme des petits gardes rouges mais ils estiment que c'est un mal nécessaire pour atteindre l'objectif suprême : bâtir une encyclopédie. Quant aux contributeurs ils ne font que s'affronter pour savoir qui imposera son point de vue, et l'emportent ceux qui ont des copains administrateurs. Hier sur Twitter un internaute (pardon un gazouilleur) s'interroge... "je me demande: y a une ambiance si pourri que ça entre contributeurs ?" Oui, Wikipédia est un lieu inhospitalier et inhumain, c'est un champ de bataille, de lutte de pouvoir, un outil de propagande.
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