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"À l’avenir, on fera les devoirs à l’école et les cours à la maison" (Le Figaro)
- Loys
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"- L'idéal, ce serait une école entièrement automatisée, où on n'aurait qu'à appuyer sur des boutons sans jamais se déplacer. (...) Il faudrait commencer moins tôt. Plus d'horaires du tout.
- Plus d'emmerdeurs ! Plus de types qui font les flics !
- Plus d'élèves !
...
- Faudrait plus de profs !
- Là, tu pousses.
- Ben non, c'est logique : plus d'élèves, plus de profs.
- Ben alors plus d'école ?
- Bien sûr, c'est ça ! L'école idéale, c'est qu'il n'y ait plus d'école.
- Alors ça, c'est pas demain.
- Mais si, c'est demain !
- Oh allons, c'est pas possible.
- Mais si, c'est très possible ! Avec les ordinateurs, les banques de données... Les cours enregistrés par les profs les plus compétents sur des cassettes, mieux : sur des disquettes. L'élève n'aura même plus besoin de sortir de chez lui.
- Oui mais s'il comprend pas ?
- Toutes les questions possibles et imaginables auront leurs réponses sur des disquettes, comme toutes les phases possibles d'un jeu vidéo.
- Mais, euh, comment vérifiera-t-on le niveau ?
- Avec des analyseurs de réponses. Les japonais, ils ont déjà ça.
- J'sais pas si c'est un bien.
- Mais tu te rends compte ? Plus d'école... Plus d'école ! La fin du calvaire pour des milliards de gens !
- Alors là, tu vois, il y a des perspectives. Là, ça devient grandiose !
- J'arrive pas à y croire.
- De toute façon, pour nous c'est trop tard.
- Ouais, faut pas rêver, hein.
- Mais si, il faut rêver ! Il faut !"
www.dailymotion.com/video/x4e1hu_p-r-o-f...-partie-2_shortfilms
Film de 1985, vu pour la première fois en 1991. Une génération déjà...
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- Loys
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Rien de plus moderne que d'inverser le bon sens !À l’avenir, on fera les devoirs à l’école et les cours à la maison
Pourquoi en admettant que l'"on fera les "devoirs à l'école" ?Les professeurs américains sont de plus en plus nombreux à adopter la pédagogie dite de la «classe inversée». À tel point que certains prédisent la disparition prochaine du métier d’enseignant.
Sur la classe inversée, de nombreux articles ont déjà été commentés sur LVM.
C'est vrai qu'un simple manuel était incapable d'expliquer à la maison la conjugaison du verbe pouvoir. Heureusement que les nouvelles technologies en sont capables !Quand April Burton, professeur américaine de français dans un lycée du Missouri (centre des Etats-Unis), explique la conjugaison du verbe pouvoir, ses élèves ne sont pas en classe mais... chez eux, devant leur ordinateur ou leur téléphone. Le temps qu’ils passeront au lycée, le lendemain, sera quant à lui intégralement consacré aux devoirs, selon la méthode dite de la «classe inversée». Une façon différente d’enseigner rendue possible par les nouvelles technologies, mais encore méconnue en France.
Car ce qui vaut pour le supérieur vaut pour le secondaire. A noter que si même les exercices sont "en ligne", on peut se demander à quoi sert Mme Burton, effectivement.«Mme Burton», comme elle se nomme sur son site web ,forte de 14 ans d’expérience, avait l’impression «que les choses devaient changer». C’est l’année dernière que l’enseignante s’est donc décidée d’utiliser au lycée Francis Howell de Cottleville cette pédagogie en vogue aux États-Unis depuis la publication en ligne des vidéos de la Khan Academy ,un site proposant gratuitement des milliers de cours et exercices en ligne.
C'est vrai que faire cours quand on est professeur...«Il y avait tellement de choses que je voulais faire avec les élèves, mais je n’avais jamais le temps. Je passais mon temps à faire des cours magistraux!»
Du coup, c'est beaucoup moins magistral.«En fait, j’explique avec un PowerPoint ce que j’aurai expliqué plus traditionnellement devant ma classe»
Si chaque leçon dure cinq minutes, comment se fait-il que Mme Burton "passait son temps à faire des cours magistraux" ?Désormais, April Burton résume les règles de grammaire ou détaille le vocabulaire de la météo sur des vidéos de cinq minutes, à regarder chez soi.
Le métier de Mme Burton est devenu très reposant.Les exercices pratiques se font en classe. «La leçon traditionnelle a quitté la salle de classe et les élèves en profitent pour faire des exercices, des recherches personnelles, travailler en groupes, faire des exposés », dit-elle.
Au fait, les élèves notent-ils la leçon quelque part ?
J'aurais - à titre personnel - des scrupules à mettre sur mon site personnel des témoignages d'élèves sur ma brillante façon d'enseigner...Pour le plus grand bonheur de ses élèves, qui témoignent sur son site personnel des bienfaits de l’expérience.
Mais au delà des témoignages des élèves, comment cette pédagogie "en vogue" a-t-elle fait la preuve de son efficacité ?
Le professeur innovant ne recule devant aucun sacrifice.Bien sûr, Mme Burton a un peu tâtonné au début, apprenant sur le tas à créer un site web, à utiliser un nouveau type de PowerPoint ou à manier un logiciel.
Et bonne nouvelle : Mme Burton n'a plus qu'à l'expliquer une seule fois, d'une seule façon. C'est ça l'individualisation par les nouvelles technologies.Dans la vidéo qui explique la conjugaison du verbe «pouvoir» ,par exemple, on peut entendre sa voix expliquer la leçon et voir son crayon écrire des mots, les relier, les surligner. Celles sur les adjectifs démonstratifs sont un peu plus développées, utilisant des dessins et des photos. «En fait, j’explique avec un PowerPoint ce que j’aurai expliqué plus traditionnellement devant ma classe», résume la prof américaine.
Quand quand on n'a pas compris quelque chose, on le comprend mieux quand c'est expliqué de la même manière.L’élève, lui, n’a qu’à lancer la vidéo sur son ordinateur, sa tablette ou son téléphone, et peut écouter la leçon à son rythme, prendre des notes ou la réécouter autant de fois que nécessaire.
Notez les modalisateurs amusants : "peut". C'est tout la dimension potentielle du numérique qui est ici résumée !
Le temps des exercices redevient donc le temps de la leçon.S’il ne comprend pas, il s’adressera le lendemain à l’enseignante, en classe.
Quel professeur du secondaire ne donne jamais la parole à ses élèves, ne voit pas s'ils ont des questions ou ne circule pas dans la classe ?«Je marche dans la classe, je parle individuellement à chaque élève, je vois s’ils ont des questions. Je les connais mieux depuis que je ne suis plus toute seule à parler sur une estrade», assure April Burton.
Les nouvelles technologies «ont changé l’enseignement comme la révolution industrielle a transformé la société agraire»
Effectivement.«En théorie, on aurait pu depuis longtemps dire aux élèves: “Prenez votre livre chez vous, lisez ce chapitre et venez faire vos devoirs à l’école”», explique Pascal-Emmanuel Gobry, fondateur de Noosphere, une société de recherche de marchés qui s’est intéressée à l’enseignement et aux nouvelles technologies.
Pourquoi donc ?«En pratique, si ça avait marché, on l’aurait fait depuis longtemps. La vidéo facilite ce processus», estime ce professionel.
Ont-elles amélioré l'enseignement : Mike Kaspar ne prend aucun risque à ce sujet...Les nouvelles technologies «ont changé l’enseignement comme la révolution industrielle a transformé la société agraire», va même jusqu’à affirmer Mike Kaspar, conseiller à la National Education Association (NEA), le plus gros syndicat enseignant américain. «Elles ont changé notre façon de voir la journée d’école, de réfléchir sur l’utilisation ou non de vrais livres ou de manuels numériques, de vidéos, de jeux...».
Devinez où ?Les professeurs devraient-ils se sentir menacés pour autant? Certains en sont persuadés.
«Grâce à cette méthode, j’arrive en classe préparée, j’apprends mieux»
Un site de réflexion pour enseignants prévoit même, d’ici 2028, un début de disparition des enseignants et des écoles, avec des poches de résistance...
Bien sûr car être critique à l'égard des nouvelles technologies, c'est être technophobe....et «l’accroissement des disparités socio-économiques». Apprendre avec un professeur au sein d’une structure dédiée deviendrait un luxe réservé aux catégories les plus aisées de la population, les «masses» se contenant alors des cours vidéo. Une vision bien noire de l’avenir, que beaucoup jugent avant tout motivée par une technophobie qui ne dit pas son nom.
Le présent site en est d'ailleurs un bon exemple.
Un vrai progrès éducatif !«Les gosses ne sont plus comme avant, ils jouent tout le temps aux jeux vidéo, envoient des SMS à leurs copains, regardent YouTube», constate Mme Burton.
Quel volontarisme !«On ne peut plus s’attendre à ce qu’ils restent assis dans une classe à vous écouter».
L'échec scolaire enfin résolu !À entendre Mackenzie Klotzbach, 15 ans, on serait tenté de le croire. «Grâce à cette méthode, j’arrive en classe préparée, j’apprends mieux. Le futur, le passé composé, l’imparfait... facile!»
L’école «inversée», en plus de résoudre les problèmes d’attention des jeunes...
De les aggraver plutôt par une sollicitation accrue des écrans.
Et pour une évaluation scientifique, on repassera....serait-elle une méthode miracle pour apprendre le français? «Les pronoms compléments d’objet, c’était quand même un peu dur», concède la jeune lycéenne. Nous voilà rassurés.
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