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"Les tablettes à l’école : la France prend son temps" (Educavox)
- Loys
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Educavox écrit: Même si le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon a émis la volonté de développer la mise en place de tablettes dans le milieu scolaire lors de sa conférence du 10 juin au lycée Diderot4, il faudra encore patienter pour qu’une part importante des plus de 12 millions d’élèves français dispose d’une tablette tactile dans leur établissements. Car la France n’a pas l’habitude d’avancer les yeux fermés.
On sent la frustration de l'auteur. Ce serait tellement mieux si on courait à l'aveuglette se jeter dans les bras du numérique !
Autant je suis un vrai adepte du tableau numérique interactif (TNI pour les intimes) qui m'apporte un confort de travail énorme en salle de classe (tous mes cours et mes exercices sont sous forme de diaporamas parfois assez ludiques, je ne fais au tableau que les à-côté, les explications, les démonstrations alternatives, les contre-exemples, etc.), autant j'ai beau réfléchir, je ne vois vraiment pas ce que je ferais de tablettes hypothétiquement fournies à mes élèves.
D'ailleurs, je serais curieux de voir combien parmi eux l'oublieraient régulièrement ou la casseraient sans faire exprès (il suffit de voir le nombre de ceux qui ont l'écran de leur smartphone fêlé). Je n'ai lu aucun témoignage direct de collègue à ce sujet d'ailleurs. Je peux en revanche affirmer que dans les classes des filières autres que S, chaque fois que j'insiste pour qu'ils aient tous leur calculatrice, ils sont moins de la moitié à l'apporter (sauf évidemment le jour des évaluations où leur étourderie disparaît de façon miraculeuse).
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- Loys
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D'emblée le problème est celui du taux d'équipement et du retard de la France dans ce domaine. La valeur ajoutée pédagogique est secondaire.Les tablettes à l’école : la France prend son temps
Et même en maternelle !17 académies sur 30 ont entrepris l’expérimentation des tablettes tactiles dans les établissements scolaires du primaire et du secondaire.
Qui "rencontre" plutôt.Une lente progression qui présente de nombreux obstacles.
Pas du tout. La plupart des décisions d'équipement sont prises par des collectivités locales.Aujourd’hui, près de 16 000 tablettes1 sont à disposition des élèves français dans leurs écoles. C’est le résultat d’une politique menée par le ministère de l’Education nationale à partir de 2010, ayant pour but de tester les bénéfices des tablettes dans le système éducatif.
Ce n'est pas le ministère qui a pris cette décision mais le conseil régional. Chose amusante : c'était dans le cadre de l'opération "Ordicollège" (sic) lancée en 2010 avec des PC portables. Bel exemple d'une obsolescence rapide...Sept académies ont d’abord piloté le projet, et tout particulièrement celle de Corrèze, qui a été équipée de 2500 iPads (Apple) pour les élèves de 25 collèges.
Au passage on est passé de PC portables sous environnement libre à des tablettes sous environnement propriétaire fermé.
www.laviemoderne.net/veille/les-ecrans/1...sages-varies-eduscol
Pas du tout. Ces équipement ne s’inscrivent pas dans un équipement commun.Cela représentait plus de la moitié des tablettes dans les établissements scolaires. Deux ans plus tard, 10 académies supplémentaires ont intégré le projet.
C'est sûr que comparer un pays de douze millions d'élèves avec un district de Los Angeles prend tout son sens. Au passage un rapide calcul montre que les tablettes sont vendues au coût unitaire de 575€ : une affaire !Comparée à d’autres pays, la France se montre assez frileuse. Aux Etats-Unis par exemple, le district de Los Angeles, deuxième plus grand réseau d’écoles publiques, a signé un contrat de 30 millions de dollars (plus de 40 000 tablettes) avec Apple pour équiper 47 de ses établissements2.
Un autre rapide calcul montre qu'équiper tous les élèves français de l'école publique à ce prix coûterait 7 milliards d'euros, en supposant que l'équipement puisse durer tout au long de la scolarité d'un élève. Sans parler des manuels numériques à fournir en plus et des infrastructures pour fournir la bande-passante nécessaire. Bref, une bagatelle en période de crise.
A 300€ la tablette le gouvernement turc saurait mieux négocier que le district de Los Angeles ?En Turquie, ce sont les 15 millions d’élèves que compte le pays qui seront à terme équipés en tablettes dans le cadre du projet Fatih3. Le gouvernement turc parlait d’ailleurs d’un contrat de 4,5 milliards de dollars en cours de négociation, toujours avec Apple.
D'après un communiqué officiel du 25 juin 2013, il s'agit d'un contrat de 7 milliards pour 10 millions de tablettes pour des écoliers du primaire (700€ la tablette). Et nous n'en sommes toujours qu'à l'appel d'offres.
Voilà des pays visionnaires.Scénario similaire en Corée du Sud, où le ministère de l’Education nationale du pays a prévu de remplacer tous les manuels scolaires par des tablettes d’ici à 2015.
Curieux, cette contradiction...Beaucoup de paramètres à prendre en compte
Mais si la France accuse un retard si flagrant, c’est parce qu’il est difficile d’avancer dans un climat d’incertitude. Car les différents retours d’expérimentations des établissements publics rapportent les bénéfices de l’usage des tablettes, mais il est difficile d’en percevoir les avantages concrets.
Ah, si une étude unique l'affirme, engageons au plus vite des milliards dans l'équipement des élèves.Des études privées sont également établies, notamment à l’école d’Amelia Earhart Orient en Californie, où des chercheurs ont évalué la performance de deux groupes d’élèves pendant une année. Leur conclusion affirmait que le groupe ayant utilisé les tablettes a obtenu de meilleurs résultats que celui qui n’a travaillé que sur des manuels traditionnels.
A noter que cette étude particulière, comme nous l'avons montré sur LVM, est soumise à caution puisqu'elle a été menée par l'éditeur du manuel numérique lui-même.
Quel mauvais coucheur, celui-là !Mais ces résultats sont à nuancer. « Les études sont à prendre avec précaution car d’autres d’études montrent également qu’il ne se passe en fait rien de magique quand on met des enfants devant des écrans » déclarait Philippe Cottier, chercheur au CREN (Centre de recherche en Education de Nantes), sur Atlantico.fr.
En Corrèze ils ont été achetés bien plus cher.Ajoutez à cela les coûts d’achat, qui sont relativement élevés à l’unité. Les premiers prix sont aux alentours de 250€, mais les iPads d’Apple, plébiscités par l’Education nationale, ont un prix minimum de 400€.
Une paille.Il faut également prendre en compte les coûts de maintenance.
Et surtout une gigantesque bande passante.Enfin, la majorité des applications utilisées en cours nécessitent une connexion internet.
Voilà qui est engageant.Et les installations technologiques ne sont pas toujours au point. De nombreux enseignants se plaignent de déconnexions régulières, ce qui entraîne des pertes de temps conséquentes.
C'est sûr que les manuels papier ont moins tendance à déconnecter...
Cette curieux d'avoir une telle "volonté" tout en refusant d'avancer "les yeux fermés", non ?Même si le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon a émis la volonté de développer la mise en place de tablettes dans le milieu scolaire lors de sa conférence du 10 juin au lycée Diderot4, il faudra encore patienter pour qu’une part importante des plus de 12 millions d’élèves français dispose d’une tablette tactile dans leur établissements. Car la France n’a pas l’habitude d’avancer les yeux fermés.
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