"L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins personnelles sur la motivation et l’engagement scolaire" (thèse

Étude déclarative bien sûr, avec les limites que cela suppose.

Nos résultats montrent que l’utilisation personnelle des TIC ne se fait pas nécessairement au détriment de l’école. [...] Toutefois, nous constatons que le type d’usage est lié à un effet médiateur positif ou négatif sur la motivation à apprendre. Les élèves qui limitent leurs utilisations de l’ordinateur à la communication et aux jeux ont des caractéristiques motivationnelles plus négatives que ceux avec des utilisations variées.

Plusieurs questions se posent, si l'on admet ces conclusions, pour porter un jugement non pas en terme de potentialité d'usage bénéfique mais d'usages réels constatés : quelle proportion d'élèves font des "utilisations variées" ? dans quelle mesure cette utilisation n'est-elle pas autant une conséquence qu'une cause de la réussite scolaire ?
Et question sous-jacente : l'ordinateur utilisé à des fins personnelles induit-il l'un ou l'autre ? D'autant, et ce n'est pas relevé par l'auteur que les technologies de l'information et de la communication (TIC) induisent... la communication.
Le simple fait de les appeler TIC est une pétition de principe problématique puisque ce sont aussi des technologies de jeux et même bien avant d'être des technologie d'information, comme le montre le classement des applications sur les smartphones par exemple. Il faudrait les appeler TLC, technologies ludo-communicationnelles.

Après lecture la thèse a relevé 100 profils "polycompétents", 136 profils "ludo-communicants" et 75 profils "occasionnels" (p. 86). Les usages ludo-communicationnels sont donc majoritaires (43,7%).
Évidemment cette thèse de Normand Leroy en 2011 est déjà dépassée, les tablettes et les smartphones remplaçant depuis l'ordinateur dans la réalité des pratiques et invitant beaucoup moins à des usages "bénéfiques".
La conclusion est assez amusante de ce point de vue :

Nous croyons que l’apprentissage et le développement des compétences technologiques passera de plus en plus par une réelle fusion entre l’école et la maison. Les technologies sont maintenant dans la vie de tous les jours, et il est difficile de ne pas s’en rendre compte. Une récente étude menée pour le compte du CEFRIO conclut à la présence d’une nouvelle génération beaucoup plus axée sur les technologies. Après la génération X et Y, nous constatons l’émergence d’une génération C (CEFRIO, 2009). Cette génération a grandi avec les technologies de l’information et de la communication et utilise l’ordinateur et Internet pour communiquer, collaborer et créer. Selon nous, ce phénomène n’est que le début d’une nouvelle génération. L’émergence des outils du Web 2.0 et l’accès grandissant à Internet mobile vont nécessairement forger une nouvelle identité à la prochaine génération. On verra de plus en plus de jeunes apprendre à manier la souris et manipuler les outils informatiques bien avant d’apprendre à écrire.