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"La tablette à l'école, ou la promesse d'apprendre en s'amusant" (Jérôme Serre)
- Loys
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Sur "EduPad" : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...rique-a-l-ecole#9872
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En toute simplicité !Depuis 2010, une start-up française, Edupad, fournit aux enfants, enseignants et parents de collège des outils qui bouleversent les codes traditionnels de l'apprentissage.
La promotion ne s'est pas fait attendre longtemps.
Voilà qui témoigne beaucoup de respect aux vrais maîtres d'école dans leurs classes...Il ressemble à un poisson rouge sur pattes, à un pacman orange, ou tout simplement au maître d'école idéal.
Puisqu'on en parle, quelle est donc l'expérience pédagogique de Jérôme Serre ? "Diplômé des Mines de Paris, Jérôme a travaillé sur le lancement de produit au sein de plusieurs multinationales."
D'une patience très virtuelle avec un sourire très virtuel...Un copain doté d'une patience infinie, toujours souriant.
Avec un nom qui, comme "EduPad", rappelle une certaine marque américaine...Lui, c'est iTooch, le personnage créé en 2010 par la start-up française Edupad. Sa bouille et le nom de la marque figurent dans toutes les applications d'apprentissage créées depuis cinq ans par la petite entreprise à destination des écoliers de France et d'ailleurs.
Vivement des bénéfices en France !"Les Etats-Unis sont partis vite, la France moins..."
Edupad a réalisé 160 applications, disponibles sur trois plate-formes, à destination des 6-14 ans. En attendant la généralisation de la tablette en 5e, promise pour 2016, Edupad réalise 70% de son chiffre d'affaires hors de France, dont plus de la moitié aux Etats-Unis.
De "s'auto-former", en toute simplicité ! Vivement que les preuves nous en soient apportées ici !Ses applications sont présentes dans 146 pays. Son cofondateur, Jérôme Serre, nous détaille une révolution en marche: celle de l'élève capable de s'auto-former en s'amusant, à son rythme, sans craindre le jugement des autres.
Déclinaison numérique du "apprendre à apprendre", en somme.
Une tablette appelée iPad, on peut le dire.Le mobile va arriver dans les écoles de France en 2016. Avec Edupad, vous aviez tout prévu dès le lancement de la première tablette, en 2010?
Pour l'instant, la réussite, c'est le "marché".C'était un pari. Nous étions convaincus que ça se passerait comme ça, mais nous ne savions pas quand. Les Etats-Unis sont partis très vite. La France, moins. Nous nous situons sur deux marchés: celui des parents et celui des écoles. En cela, les marchés français et américains sont très différents. Aux Etats-Unis, une école télécharge une de nos applications quasiment chaque jour. En France, il n'y a pas de marché école, ou disons qu'il est naissant. C'est un marché-test avec les quelques écoles ou enseignants débrouillards qui ont réussi à obtenir une tablette pour un test. Les parents constituent encore 95% du marché.
Quelle idée, aussi !Pourquoi ce retard?
Quand il s'agit d'innovation, en France, on se pose beaucoup de question avant d'agir.
Voilà qui limite singulièrement le débat, effectivement...Pendant deux ans, la question était: "Est-ce que c'est bien d'utiliser les tablettes dans l'éducation?" Puis, c'est devenu: "Que peut-on faire avec les tablettes? " Maintenant, c'est: "Comment va-t-on faire avec les tablettes?" Aux Etats-Unis, il y a eu des déploiements dès 2010.
Un "outil génial"... qui peut produire des échecs. Et qui n'a pas été conçu comme "outil" scolaire. L'iPad est un produit de consommation et de divertissement. A lire notre article : "Environnement personnel d'apprentissage" .Pour des échecs ou des réussites, mais on a commencé par se dire que l'outil était génial et qu'il fallait l'utiliser.
Des jeux ? Des échanges sur des réseaux sociaux ?Concrètement, que permet de faire une tablette qu'une salle de cours avec un tableau ne permet pas?
L'aboutissement de la pensée numérique éducative : le quiz !Quand on a créé les applications, on avait en tête de donner aux enseignants les outils les plus simples possibles pour couvrir le programme scolaire. On a livré des quiz entiers...
Tout ceci est bien vague et ne répond pas à la question posée....des bibliothèques énormes, sans savoir exactement comment ils seraient utilisés. Certains scénarios nous ont surpris. Les apps ont donné naissance à des usages que nous n'imaginions pas. Il n'y a pas d'usage dominant, il n'y a que des stratégies mises en place par chaque enseignant.
Et ça, seule la tablette le permet !"On se dit: comment rendre ça fun?"
La plus grande révélation pour moi est venue d'élèves qui travaillaient à trois ou quatre enfants avec une seule tablette. Ils se sont lancés sur des scénarios de résolution de problème à plusieurs, comme en entreprise.
Impressionnant...On a vu une négociation sur le travail de groupe: qui tape sur le clavier?
Grâce à la tablette, l'élève introverti n'est plus introverti : c'est miraculeux !On a vu des élèves introvertis expliquer aux autres pourquoi il fallait faire telle réponse en prenant spontanément la craie pour aller au tableau.
Quelle originalité ! Qui aurait pu y penser ?L'idée, c'est d'apprendre en s'amusant?
Les applications ont été conçues par des enseignants et des spécialistes des jeux vidéo. Il y a des systèmes de niveau, des paliers à passer, des challenges.
Bref, la pauvreté des "jeux" d'EduPad risque bien de décevoir les élèves au lieu de les motiver.Mais ne pensez-vous pas qu'un jeu très élaboré de Star Wars ou de Candy Crush restera de toute façon plus attractif qu'un programme de CM1 pour un enfant?
Il y a une concurrence. Vous avez, d'un côté, des budgets de développement de dizaines de millions d'euros, qui ne sont pas les nôtres, et de l'autre des budgets plus restreints. C'est impossible d'atteindre ce type de standard. Il n'y a pas d'ambiguïté. Mais en scénarisant nos apps, on se dit, bien sûr: comment rendre ça fun?
C'est plus sûr, en effet.Le parti-pris c'est la scénarisation en morceaux les plus petits possibles.
L'idée est d'évaluer une compétence en cinq minutes.
Et comme "en entreprise" !Si la compétence est grande, on la casse en trois petits chapitres. On joue sur la dialectique suivante : "Hey, tu viens de valider un niveau. Regarde, le niveau au-dessus est à portée de main." La tablette fait tomber beaucoup de barrières. Personne ne vous juge, c'est comme un jeu vidéo.
Grâce à EduPad, plus d'échec scolaire !On se lance et on essaie jusqu'à franchir le niveau. L'échec scolaire, c'est le syndrome de la personne qui bute sur une marche. Si la marche est trop haute pour certains, on va la rendre plus progressive possible.
Mince : il ne s'agit plus de "bouleverser les codes traditionnels de l'apprentissage" ?La tablette est-elle un outil spécialement adapté aux situations de retard d'apprentissage voire de décrochage?
Chaque enfant est différent et va réagir différemment. L'enseignant choisit sa stratégie, nous ne sommes qu'un médium. La contrainte de l'enseignant, c'est de transmettre ses savoirs à 35 élèves en gérant la pénurie de temps. L'une de nos missions, modestement, c'est de leur faire gagner du temps sur l'essentiel.
Belle utopie mais si tout le monde va "à son rythme", comment les élèves arrivent-ils ensemble à la fin de l'année ?S'il y arrive, l'enseignant se rapproche des élèves qui en ont le plus besoin. La cible, c'est la classe inversée, la classe où l'enseignant se disperse efficacement puisque tout le monde peut aller à son rythme.
C'est très reposant pour l'enseignant, en définitive.""Joue, tout de suite!"
Si l'élève se plante, ce n'est pas grave, personne ne le voit. S'il se plante plusieurs fois, il peut regarder la leçon avant de refaire l'exercice. S'il ne comprend pas quelque chose, l'enseignant vient s'occuper du point bloquant.
Beaucoup d'enfants s'auto-forment de nos jours. On part du principe qu'ils savent...
Et si tu n'y arrives pas, "je t'inflige le cours" ?...et quand ils ne savent pas, on leur donne les clefs pour trouver. La posture est différente de la posture traditionnelle. Ce n'est pas: "Je t'inflige le cours et une fois que tu l'as subi, on passe à l'évaluation". C'est: "Joue, tout de suite!"
Cette dernière formule est d'un mépris pour les enseignants. Et ce renoncement au temps différé, à la concentration ("Joue, tout de suite!") est tout simplement effrayant.
Ce n'est même pas le principe de la classe inversée, au demeurant puisque celle-ci suppose un premier temps d'exposition du cours.
Que pensez-vous de l'arrivée de la tablette au collège en 2016? Votre entreprise va-t-elle en profiter?
Oui, c'est une opportunité majeure pour nous.
Comme c'est étonnant.Nous serons attentifs au déploiement, mais avec l'idée de ne pas rester focalisé sur la dotation en tablettes, qui est la partie "facile" du projet. La partie compliquée, c'est de mener le projet d'éducation.
L'échec éventuel a déjà trouvé sa cause : les enseignants !Nos applis ne sont qu'un élément dans la chaîne. Pour réussir, il faut d'autres ingrédients. On martèle qu'il faut une infrastructure: un réseau pour être connecté dans de bonnes conditions, des bornes pour le chargement. Il faut surtout un accompagnement du changement pour donner aux enseignants les moyens de choisir les contenus qui correspondent à leur pratique de l'éducation. Il y a des tablettes, il y a des contenus, c'est acquis. On verra bien s'il y a des infrastructures et de l'accompagnement.
Et ce, dès le primaire !"Le rêve de tout enseignant: s'effacer derrière des élèves capables de s'auto-former"
Rappelons qu'EduPad est en charge de D'Col : un rêve numérique, en effet !
Mais d'abord équipons massivement les élèves avec des millions de tablettes !Il faut méditer l'exemple du district de Los Angeles, qui a engagé un programme de 1,3 milliard de dollars pour 700 000 élèves en 2013. Le district réclame aujourd'hui le remboursement du programme, car seulement 3% des tablettes sont utilisées régulièrement. Il faut comprendre pourquoi.
Bizarre : je croyais qu'il suffisait de les "accompagner"...Il y a eu des moyens, mais cela a été un échec retentissant, parce que les enseignants n'ont pas eu leur mot à dire. Il faut donner aux enseignants les moyens de tirer tout le potentiel de l'outil et d'être acteurs de leur dotation. Si on se contente de fournir des tablettes, ce sera un échec.
Pour le reste, je me demande bien où on demande leur avis aux enseignants en France. On peut se souvenir des collégiens de Corrèze équipés de PC portables sous Linux en 2008 puis d'iPads... en 2010.
Ce "quelque chose" est bien nébuleux...Aujourd'hui, le déploiement demande un effort considérable aux enseignants, à qui on ne prépare pas le travail. Ceux que nous connaissons et qui ont réussi ont passé des week-ends à préparer leur classe. Mais au bout, il y a le rêve de tout enseignant: s'effacer derrière des élèves capables de s'auto-former et de prendre la craie pour aller au tableau. Quand vous voyez cela, vous avez gagné quelque chose.
Quel avenir radieux !Une tablette reste un produit très haut de gamme. Pensez-vous que l'outil va se démocratiser?
Il deviendra aussi commun que la calculatrice l'est aujourd'hui. Pour moi, la question n'est pas est-ce que cela va se produire, mais quand. Dans cinq, dix ou vingt ans, la tablette sera une commodité. Il en existe déjà à 60 dollars en Asie. Il faudra une panoplie minimum de spécifications, de résistance, de taille et d'autonomie. On pourra concevoir qu'elle soit achetée par les parents ou par l'école sous condition de ressource.
La lecture approfondie, par exemple, ne pourra qu'être stimulée par l'habitude, à la maison comme en classe, d'applications ludiques sur un écran animé et ne demandant aucun effort !Certaines matières se prêtent-elles davantage à l'outil que d'autres?
Je ne vois pas de matière qui ne se prêterait pas à ces applications.
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- Loys
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