"La tablette à l'école, ou la promesse d'apprendre en s'amusant" (Jérôme Serre)

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30 Jul 2015 15:12 - 30 Jul 2015 16:18 #14387 par Loys
Dans "L'Express" du 8/07/2015 : "La tablette à l'école, ou la promesse d'apprendre en s'amusant" , interview de Jérôme Serre par Mikaël Olivier.
Sur "EduPad" : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...rique-a-l-ecole#9872

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Dernière édition: 30 Jul 2015 16:18 par Loys.

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30 Jul 2015 15:33 - 30 Jul 2015 16:30 #14388 par Loys
Résumons : un représentant d'une startup du numérique interroge un autre représentant d'une autre startup du numérique : voilà qui risque d'être corrosif et impertinent !

Depuis 2010, une start-up française, Edupad, fournit aux enfants, enseignants et parents de collège des outils qui bouleversent les codes traditionnels de l'apprentissage.

En toute simplicité ! :santa:
La promotion ne s'est pas fait attendre longtemps.

Il ressemble à un poisson rouge sur pattes, à un pacman orange, ou tout simplement au maître d'école idéal.

Voilà qui témoigne beaucoup de respect aux vrais maîtres d'école dans leurs classes...
Puisqu'on en parle, quelle est donc l'expérience pédagogique de Jérôme Serre ? "Diplômé des Mines de Paris, Jérôme a travaillé sur le lancement de produit au sein de plusieurs multinationales."

Un copain doté d'une patience infinie, toujours souriant.

D'une patience très virtuelle avec un sourire très virtuel...

Lui, c'est iTooch, le personnage créé en 2010 par la start-up française Edupad. Sa bouille et le nom de la marque figurent dans toutes les applications d'apprentissage créées depuis cinq ans par la petite entreprise à destination des écoliers de France et d'ailleurs.

Avec un nom qui, comme "EduPad", rappelle une certaine marque américaine...

"Les Etats-Unis sont partis vite, la France moins..."
Edupad a réalisé 160 applications, disponibles sur trois plate-formes, à destination des 6-14 ans. En attendant la généralisation de la tablette en 5e, promise pour 2016, Edupad réalise 70% de son chiffre d'affaires hors de France, dont plus de la moitié aux Etats-Unis.

Vivement des bénéfices en France !

Ses applications sont présentes dans 146 pays. Son cofondateur, Jérôme Serre, nous détaille une révolution en marche: celle de l'élève capable de s'auto-former en s'amusant, à son rythme, sans craindre le jugement des autres.

De "s'auto-former", en toute simplicité ! Vivement que les preuves nous en soient apportées ici !
Déclinaison numérique du "apprendre à apprendre", en somme.

Le mobile va arriver dans les écoles de France en 2016. Avec Edupad, vous aviez tout prévu dès le lancement de la première tablette, en 2010?

Une tablette appelée iPad, on peut le dire.

C'était un pari. Nous étions convaincus que ça se passerait comme ça, mais nous ne savions pas quand. Les Etats-Unis sont partis très vite. La France, moins. Nous nous situons sur deux marchés: celui des parents et celui des écoles. En cela, les marchés français et américains sont très différents. Aux Etats-Unis, une école télécharge une de nos applications quasiment chaque jour. En France, il n'y a pas de marché école, ou disons qu'il est naissant. C'est un marché-test avec les quelques écoles ou enseignants débrouillards qui ont réussi à obtenir une tablette pour un test. Les parents constituent encore 95% du marché.

Pour l'instant, la réussite, c'est le "marché".

Pourquoi ce retard?
Quand il s'agit d'innovation, en France, on se pose beaucoup de question avant d'agir.

Quelle idée, aussi !

Pendant deux ans, la question était: "Est-ce que c'est bien d'utiliser les tablettes dans l'éducation?" Puis, c'est devenu: "Que peut-on faire avec les tablettes? " Maintenant, c'est: "Comment va-t-on faire avec les tablettes?" Aux Etats-Unis, il y a eu des déploiements dès 2010.

Voilà qui limite singulièrement le débat, effectivement...

Pour des échecs ou des réussites, mais on a commencé par se dire que l'outil était génial et qu'il fallait l'utiliser.

Un "outil génial"... qui peut produire des échecs. Et qui n'a pas été conçu comme "outil" scolaire. L'iPad est un produit de consommation et de divertissement. A lire notre article : "Environnement personnel d'apprentissage" .

Concrètement, que permet de faire une tablette qu'une salle de cours avec un tableau ne permet pas?

Des jeux ? Des échanges sur des réseaux sociaux ?

Quand on a créé les applications, on avait en tête de donner aux enseignants les outils les plus simples possibles pour couvrir le programme scolaire. On a livré des quiz entiers...

L'aboutissement de la pensée numérique éducative : le quiz !

...des bibliothèques énormes, sans savoir exactement comment ils seraient utilisés. Certains scénarios nous ont surpris. Les apps ont donné naissance à des usages que nous n'imaginions pas. Il n'y a pas d'usage dominant, il n'y a que des stratégies mises en place par chaque enseignant.

Tout ceci est bien vague et ne répond pas à la question posée.

"On se dit: comment rendre ça fun?"
La plus grande révélation pour moi est venue d'élèves qui travaillaient à trois ou quatre enfants avec une seule tablette. Ils se sont lancés sur des scénarios de résolution de problème à plusieurs, comme en entreprise.

Et ça, seule la tablette le permet ! :doc:

On a vu une négociation sur le travail de groupe: qui tape sur le clavier?

Impressionnant...

On a vu des élèves introvertis expliquer aux autres pourquoi il fallait faire telle réponse en prenant spontanément la craie pour aller au tableau.

Grâce à la tablette, l'élève introverti n'est plus introverti : c'est miraculeux !

L'idée, c'est d'apprendre en s'amusant?
Les applications ont été conçues par des enseignants et des spécialistes des jeux vidéo. Il y a des systèmes de niveau, des paliers à passer, des challenges.

Quelle originalité ! Qui aurait pu y penser ?

Mais ne pensez-vous pas qu'un jeu très élaboré de Star Wars ou de Candy Crush restera de toute façon plus attractif qu'un programme de CM1 pour un enfant?
Il y a une concurrence. Vous avez, d'un côté, des budgets de développement de dizaines de millions d'euros, qui ne sont pas les nôtres, et de l'autre des budgets plus restreints. C'est impossible d'atteindre ce type de standard. Il n'y a pas d'ambiguïté. Mais en scénarisant nos apps, on se dit, bien sûr: comment rendre ça fun?

Bref, la pauvreté des "jeux" d'EduPad risque bien de décevoir les élèves au lieu de les motiver. :devil:

Le parti-pris c'est la scénarisation en morceaux les plus petits possibles.

C'est plus sûr, en effet.

L'idée est d'évaluer une compétence en cinq minutes.

:shock:

Si la compétence est grande, on la casse en trois petits chapitres. On joue sur la dialectique suivante : "Hey, tu viens de valider un niveau. Regarde, le niveau au-dessus est à portée de main." La tablette fait tomber beaucoup de barrières. Personne ne vous juge, c'est comme un jeu vidéo.

Et comme "en entreprise" !

On se lance et on essaie jusqu'à franchir le niveau. L'échec scolaire, c'est le syndrome de la personne qui bute sur une marche. Si la marche est trop haute pour certains, on va la rendre plus progressive possible.

Grâce à EduPad, plus d'échec scolaire !

La tablette est-elle un outil spécialement adapté aux situations de retard d'apprentissage voire de décrochage?
Chaque enfant est différent et va réagir différemment. L'enseignant choisit sa stratégie, nous ne sommes qu'un médium. La contrainte de l'enseignant, c'est de transmettre ses savoirs à 35 élèves en gérant la pénurie de temps. L'une de nos missions, modestement, c'est de leur faire gagner du temps sur l'essentiel.

Mince : il ne s'agit plus de "bouleverser les codes traditionnels de l'apprentissage" ?

S'il y arrive, l'enseignant se rapproche des élèves qui en ont le plus besoin. La cible, c'est la classe inversée, la classe où l'enseignant se disperse efficacement puisque tout le monde peut aller à son rythme.

Belle utopie mais si tout le monde va "à son rythme", comment les élèves arrivent-ils ensemble à la fin de l'année ?

""Joue, tout de suite!"
Si l'élève se plante, ce n'est pas grave, personne ne le voit. S'il se plante plusieurs fois, il peut regarder la leçon avant de refaire l'exercice. S'il ne comprend pas quelque chose, l'enseignant vient s'occuper du point bloquant.

C'est très reposant pour l'enseignant, en définitive.

Beaucoup d'enfants s'auto-forment de nos jours. On part du principe qu'ils savent...

:scratch:

...et quand ils ne savent pas, on leur donne les clefs pour trouver. La posture est différente de la posture traditionnelle. Ce n'est pas: "Je t'inflige le cours et une fois que tu l'as subi, on passe à l'évaluation". C'est: "Joue, tout de suite!"

Et si tu n'y arrives pas, "je t'inflige le cours" ?
Cette dernière formule est d'un mépris pour les enseignants. Et ce renoncement au temps différé, à la concentration ("Joue, tout de suite!") est tout simplement effrayant.
Ce n'est même pas le principe de la classe inversée, au demeurant puisque celle-ci suppose un premier temps d'exposition du cours.

Que pensez-vous de l'arrivée de la tablette au collège en 2016? Votre entreprise va-t-elle en profiter?
Oui, c'est une opportunité majeure pour nous.

:spider:

Nous serons attentifs au déploiement, mais avec l'idée de ne pas rester focalisé sur la dotation en tablettes, qui est la partie "facile" du projet. La partie compliquée, c'est de mener le projet d'éducation.

Comme c'est étonnant.

Nos applis ne sont qu'un élément dans la chaîne. Pour réussir, il faut d'autres ingrédients. On martèle qu'il faut une infrastructure: un réseau pour être connecté dans de bonnes conditions, des bornes pour le chargement. Il faut surtout un accompagnement du changement pour donner aux enseignants les moyens de choisir les contenus qui correspondent à leur pratique de l'éducation. Il y a des tablettes, il y a des contenus, c'est acquis. On verra bien s'il y a des infrastructures et de l'accompagnement.

L'échec éventuel a déjà trouvé sa cause : les enseignants !

"Le rêve de tout enseignant: s'effacer derrière des élèves capables de s'auto-former"

Et ce, dès le primaire ! :doc:
Rappelons qu'EduPad est en charge de D'Col : un rêve numérique, en effet !

Il faut méditer l'exemple du district de Los Angeles, qui a engagé un programme de 1,3 milliard de dollars pour 700 000 élèves en 2013. Le district réclame aujourd'hui le remboursement du programme, car seulement 3% des tablettes sont utilisées régulièrement. Il faut comprendre pourquoi.

Mais d'abord équipons massivement les élèves avec des millions de tablettes ! :santa:

Il y a eu des moyens, mais cela a été un échec retentissant, parce que les enseignants n'ont pas eu leur mot à dire. Il faut donner aux enseignants les moyens de tirer tout le potentiel de l'outil et d'être acteurs de leur dotation. Si on se contente de fournir des tablettes, ce sera un échec.

Bizarre : je croyais qu'il suffisait de les "accompagner"...
Pour le reste, je me demande bien où on demande leur avis aux enseignants en France. On peut se souvenir des collégiens de Corrèze équipés de PC portables sous Linux en 2008 puis d'iPads... en 2010.

Aujourd'hui, le déploiement demande un effort considérable aux enseignants, à qui on ne prépare pas le travail. Ceux que nous connaissons et qui ont réussi ont passé des week-ends à préparer leur classe. Mais au bout, il y a le rêve de tout enseignant: s'effacer derrière des élèves capables de s'auto-former et de prendre la craie pour aller au tableau. Quand vous voyez cela, vous avez gagné quelque chose.

Ce "quelque chose" est bien nébuleux...

Une tablette reste un produit très haut de gamme. Pensez-vous que l'outil va se démocratiser?
Il deviendra aussi commun que la calculatrice l'est aujourd'hui. Pour moi, la question n'est pas est-ce que cela va se produire, mais quand. Dans cinq, dix ou vingt ans, la tablette sera une commodité. Il en existe déjà à 60 dollars en Asie. Il faudra une panoplie minimum de spécifications, de résistance, de taille et d'autonomie. On pourra concevoir qu'elle soit achetée par les parents ou par l'école sous condition de ressource.

Quel avenir radieux !

Certaines matières se prêtent-elles davantage à l'outil que d'autres?
Je ne vois pas de matière qui ne se prêterait pas à ces applications.

La lecture approfondie, par exemple, ne pourra qu'être stimulée par l'habitude, à la maison comme en classe, d'applications ludiques sur un écran animé et ne demandant aucun effort !
Dernière édition: 30 Jul 2015 16:30 par Loys.

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30 Jul 2015 16:14 - 30 Jul 2015 16:34 #14389 par Loys
Et ne pas oublier : www.edupad.com/fr/ecoles/ios/

Afin d’offrir aux établissements scolaires l’opportunité de bénéficier du Programme d’Achats en Volume d’Apple (« VPP »), nous avons édité des applications spécialement pour les écoles. Il s’agit des applications par niveaux qui incluent toutes les matières disponibles pour le niveau correspondant.
Pour les classes Primaire, les matières disponibles dans une application sont le français et les mathématiques, pour un prix catalogue de 7,99€ TTC par application.
Pour les classes Collège, les matières disponibles dans une application sont le français, les mathématiques, l’anglais et la physique-chimie, pour un prix catalogue de 9,99€ TTC par application.
Dans le cadre du Programme d’Achats en Volume, les établissements scolaires bénéficient d’une réduction de 50% sur le prix des applications à compter de 20 applications.
Ce programme est le moyen le plus simple et le plus d’économique pour acheter et installer nos applications.

Dernière édition: 30 Jul 2015 16:34 par Loys.

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