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Les enfants et la pornographie
- Loys
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Une série documentaire de Ovidie, réalisée par Nathalie Battus
Une série documentaire sous forme de journal de bord d’une année d’expérimentation en Charente auprès des « enfants d’internet et de la culture porn », mêlant témoignages d’ados et paroles d’adultes dépassés.
www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-se...-leducation-sexuelle
En somme, la pornographie ne pose pas de problème en elle-même. L'accès à la pornographie, c'est l'accès à "l'information". Par les réseaux sociaux s'opère une émancipation. Finalement tout est bien dans le meilleur des mondes !Ludivine Demol, chercheuse doctorante en genres et sexualités écrit: Protéger du porn, je ne suis pas sûr que ce soit le premier truc à faire, peut-être qu'il faudrait protéger de culture du viol, de harcèlement, de sexisme et toutes ces différentes oppressions. Pour moi, il faut prendre le problème à sa racine.
Alors que les établissements craignent de heurter les parents d’élèves, les jeunes eux-mêmes n’attendent plus l’accord des adultes pour se réapproprier les réseaux sociaux, partager leurs expériences et transmettre de l’information.
Ludivine Demol, chercheuse doctorante en genres et sexualités écrit: Les réseaux sociaux permettent d'ouvrir une nouvelle porte sur la production de discours et l'expression. En fait, j'ai le droit publiquement de ne pas être d'accord avec le discours institutionnel et de donner mon avis là-dessus. C'est ça qui se passe aujourd'hui. C'est à dire qu’ils sont totalement conscients des paniques qui pèsent sur leurs épaules.
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Dans "20 minutes" du 17/01/24 : "Nancy : Sur la tablette de l’école primaire, des élèves tombent sur des images pornos"
OUPS « Le pare-feu a été malencontreusement désactivé » a indiqué la ville de Nancy, qui a prêté des tablettes à une école primaire la semaine dernière 20 Minutes avec AFP Publié le 17/01/24 à 14h45 — Mis à jour le 17/01/24 à 15h19 31 commentaires 146 partages Partager sur Messenger Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Flipboard Partager sur Pinterest Partager sur Linkedin Imprimer Envoyer par Mail Un enfant avec une tablette. Un enfant avec une tablette. — Pixabay Gros raté, la semaine dernière, à l’école Alfred-Mézieres de Nancy. Plusieurs élèves de CE2 ont été confrontés à des images pornographiques en utilisant une des tablettes numériques mises à leur disposition par l’établissement. « Une réunion avec les parents concernés a été organisée le jeudi avec la mairie, l’inspectrice, moi-même le directeur de l’école et la psychologue scolaire. La parole des élèves est recueillie et leurs inquiétudes accompagnées. Une enquête interne administrative est en cours », a précisé le rectorat de la Région académique Grand-Est et de l’académie de Nancy-Metz, confirmant une information de L’Est Républicain. Veuillez fermer la vidéo flottante pour reprendre la lecture ici. Contactée, la Ville de Nancy a indiqué qu’elle « ne peut que regretter l’incident survenu au sein » de cette classe « et assure tout mettre en œuvre en lien étroit avec l’Education nationale pour que cela ne se reproduise pas, que l’intégrité des élèves soit préservée et leur quotidien sécurisé ».
Deux outils de protection, aucun ne fonctionne
La municipalité précise aussi que « lorsque la Ville de Nancy fournit des tablettes aux écoles de la commune, elles sont protégées par deux outils » : le premier est un pare-feu, qui ne peut être désactivé « qu’avec l’utilisation d’un code, fourni à chaque direction scolaire ». Et une seconde protection est installée via « des boîtiers de filtrage de flux Internet », en cours de remplacement depuis l’automne. Sur la tablette à l’origine de l’incident, « le pare-feu a été malencontreusement désactivé, ne permettant pas au filtre de fonctionner », et le boîtier n’avait pas été remplacé. Il l’est désormais, indique la mairie. Selon L’Est Républicain, trois parents d’élèves ont souhaité déposer plainte, mais seul l’un d’entre eux a pu le faire effectivement. L’un des parents d’élèves a rapporté au journal l’état de choc dans lequel se trouvait sa fille, confrontée à ce contenu.
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Une étude écossaise montre qu'au cours de l'année écoulée, un enfant sur huit dans le monde s'est retrouvé confronté à des images à caractère sexuel, soit 302 millions de jeunes. Article rédigé par Lou Inès Bes Radio France
Le rapport publié lundi 27 mai par l'institut Childlight, en partenariat avec l'université australienne UNSW de Syndey, alerte sur l'exposition des enfants et des adolescents à des images dites pornographiques de façon non consentie. Cela inclut des prises ou des partages d'images sans l'accord du jeune ou encore son exposition à des contenus à caractère sexuel. Franceinfo a demandé à deux expertes comment aborder ce sujet avec les jeunes. à lire aussi Accès des mineurs à la pornographie : "C'est un véritable enjeu de santé publique, car cela devient leur éducation sexuelle", alerte une spécialiste Que dit l'étude ? Au cours de l'année écoulée, un enfant sur huit dans le monde s'est retrouvé confronté, de manière non consentie, à des photos ou vidéos à caractère sexuel selon l'étude. En Europe de l'Ouest, près de 20% des jeunes ont été concernés, selon Childlight. À l'échelle mondiale, 12,5% des enfants ont été confrontés sur internet à des interactions à caractère sexuel non désirées, comme des messages sexuels ou des cas de demandes d'actes sexuels de la part d'adultes et d'autres jeunes. Le chantage aux photos intimes, aussi appelé "sextorsion", et l'utilisation de l'IA pour créer des deepfakes font également partie de ces interactions. "C'est une pandémie mondiale qui est restée cachée trop longtemps", selon Paul Stanfield, le président de Childlight cité dans un communiqué, qui a travaillé pour Interpol et l'Agence de lutte contre la criminalité britannique, la NCA. Ces images concernent autant "la pornographie, destinée aux adultes et sur laquelle les jeunes peuvent tomber", mais également "le fait que les jeunes vont être repérés par des prédateurs qui vont leur envoyer des photos à caractère sexuel, comme des contenus de sexe masculin par exemple, envoyés à des petites filles ou des petits garçons", a réagi sur franceinfo Justine Atlan, directrice générale d'e-Enfance, une association de protection des enfants sur internet. "Ce sont aussi des jeunes entre eux qui ont tendance à penser qu'il faut s'envoyer des contenus à caractère sexuel quand on est adolescent et qu'on veut draguer", rappelle-t-elle. Comment prévenir les jeunes de cette exposition ? "Il y a trois axes importants selon moi", explique Ludi Demol Defe, docteure en sciences de l'information et de la communication et spécialiste de la consommation pornographique chez les jeunes, contactée par franceinfo. "Le premier axe, c'est établir un lien de confiance avec les enfants et les adolescents. Vous pouvez leur dire : 'Si tu tombes sur quelque chose qui te choque, s'il te plaît parle moi, je ne t'en voudrai pas, je ne te gronderai pas'". Selon la chercheuse à l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, à Paris, il faut ainsi garder en tête que les jeunes ne parlent pas de ce qu'ils ont vu ou même des violences subies à l'école à cause du comportement des adultes. "Les discours alarmistes peuvent également les freiner dans leur parole". Ensuite, l'accompagnement pédagogique est essentiel. "Quand votre enfant va commencer à aller sur internet, allez avec lui, accompagnez-le, conseille Ludi Demol Defe. Ça ne veut pas dire l'espionner mais expliquez-lui les premières fois. Précisez-lui que des personnes malintentionnées peuvent lui demander des choses et que si c'est le cas, il ne faut pas qu'il hésite à en parler, tout en ayant en tête qu'on ne peut pas empêcher totalement les jeunes de parler à des inconnus". "Le troisième axe, selon moi, est de mettre à disposition des espaces d'information comme les sites Onsexprime et Sexysoucis pour que les jeunes se saisissent eux-mêmes du sujet. On peut aussi conseiller de parler à une tante ou un oncle, quelqu'un de la famille" avec qui il aura une conversation plus ouverte. "On arrive à un moment où il faut être un peu plus fin, nuancé et subtil dans l'approche du numérique pour les enfants", confirme Justine Atlan, directrice générale d'e-Enfance, une association de protection des enfants sur internet. "Ça oblige malheureusement les parents à rentrer dans la question de quel contenu mon enfant peut regarder ou pas, à quel âge, et ça nous demande de nous concentrer un peu là-dessus", explique la directrice générale d'e-Enfance. Cette dernière rappelle que le phénomène touche "le monde entier", et pas seulement les pays industriels, avec "un rajeunissement très fort, avec des enfants de plus en plus jeunes qui ont accès à internet et aux réseaux sociaux". Or, "c'est effectivement une maltraitance d'exposer un enfant à ces contenus, une maltraitance psychique qui peut avoir des conséquences gravissimes", affirme-t-elle. Quel cadre législatif peut-on renforcer ? Pour Justine Atlan, les Gafam, les grandes entreprises du numérique, ont une responsabilité et doivent agir. "On a beau créer des délits dans un cadre législatif, on a du mal à les faire appliquer et on ne peut rien faire sans eux. Il faut qu'ils aient conscience de leur responsabilité mondiale pour protéger les enfants en ligne", insiste-t-elle. Elle réclame notamment une mesure concrète : "Il faut impérativement qu'on trouve un moyen d'identifier les enfants en ligne pour en faire une population à part, vulnérable, qu'on puisse ne pas les mélanger avec les adultes." Autre recommandation de Ludi Demol Defe : la nécessité d'appliquer les outils déjà à disposition en France. En effet, "un axe est l'application de la loi Aubry de 2001 qui préconise au moins trois séances annuelles d'éducation à la sexualité". Un texte qui n'est pas assez appliqué selon la chercheuse, alors que "l'avantage de l'application de la loi Aubry, c'est que cela n'incorpore pas uniquement les abus sexuels sur internet. Cela permet aussi de déceler les probables cas d'incestes et de violences sexuelles parmi les jeunes". En somme, multiplier les espaces où la parole et la pédagogie entre parents et enfants peuvent s'appliquer sereinement.
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