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La commission sur les usages des écrans par les jeunes
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Dans "Libération" (abonnés) du 17/01/24 : "Exposition des enfants aux écrans : un comité d’experts aux profils variés et aux «positions diverses»"
www.bfmtv.com/tech/exposition-des-jeunes...AV-202401170529.html
Dix spécialistes du sujet
Le groupe sera coprésidé par Amine Benyamina, psychiatre addictologue, chef du département de psychiatrie et d’addictologie de l’Hôpital Universitaire Paul-Brousse et Servane Mouton, docteure en médecine, neurologue et neurophysiologiste.Les autres membres du groupe sont:
- Jonathan Bernard, Docteur en épidémiologie et santé publique
- Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives de l’éducation et directeur du Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’enfant (CNRS)
- Axelle Desaint, directrice du pôle éducation au numérique et d’Internet Sans Crainte / Tralalere
- Florence G’sell, professeure de droit privé à l’Université de Lorraine et chercheuse associée à l’IHEJ. Elle est également professeur invité au Cyber Policy Center de Stanford.
- Célia Zolynski, professeur agrégée de droit privé à l'Ecole de droit de la Sorbonne de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Marie-Caroline Missir, Directrice générale de Canopé, opérateur de l’Education Nationale chargé de la formation continue des enseignants
- Catherine Rolland, Cheffe de projet du GameLab de l’École polytechnique
- Grégory Veret, Cofondateur de Xooloo
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Pour augmenter l’exposition aux langues vivantes et permettre un apprentissage complémentaire mobilisant les outils d’intelligence artificielle, chaque enseignant du CP au CM2 disposera d’un accès gratuit à l’application de langue Captain Kelly et au parcours de formation en ligne associé.
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La "troisième voie" est bien technophile...Marie-Caroline écrit: Face aux usages du numérique et à la prégnance des écrans dans nos vies, ni diabolisation, ni technophilie aveugle : adoptons une troisième voie, celle de l’ #education au numérique.
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Sur "Public Sénat" du 29/01/24 : www.publicsenat.fr/emission/sens-public/...le-du-29-janvier-e90
Le président nous a demandé un diagnostic partagé et des mesures opérationnelles qui ne relèvent pas du champ de l’interdiction
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Position équilibrée, plutôt utilisation excessive qu'addiction. En réalité, relativisme.
Interrogé sur les activités autres auxquelles les enfants ou adolescents sont amenés à renoncer :
Ca, ça reste de l'ordre des biais qu'on peut avoir, on a beaucoup de stéréotypes négatifs sur les écrans [...] Bien sûr il y a une fascination, c'est quelque chose d'extrêmement intéressant mais d'une part il y a plein d'usages intéressants sur un écran [...] c'est aussi une façon de pouvoir rester en contact avec leur groupe social d'appartenance [...] Pour les parents, c'est assez difficile à accepter. Je pense qu'il faut qu'on fasse attention : ils prennent du plaisir, par ailleurs, en dehors des écrans, il ne faut pas non plus caricaturer les choses
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Dans "Le Monde" du 30/04/24 : "Un rapport préconise d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans"
On est bien loin de ce qu'affirmait l'Académie des sciences en 2013 : les tablettes sont "des outils numériques parfaitement adaptés dès les premiers âges de la vie" et pouvant participer au "développement neurocognitif" des bébés : www.academie-sciences.fr/fr/Rapports-ouv...s-ecrans-l-avis.html
Voir notre billet de l'époque : "Ecran total" .Dans ce cadre d’éveil précoce, une tablette numérique interactive – à la fois visuelle et tactile – peut très bien, avec le concours d’un adulte (parents, grands-parents) ou d’un enfant plus âgé, participer au développement cognitif du bébé (du point de vue postural, dès 6 mois le bébé est capable de se tenir assis seul – ou un peu aidé – devant une tablette). L’écran « high-tech » est donc un objet d’exploration et d’apprentissage parmi tous les autres objets du monde réel, des plus simples (peluches, cubes en bois colorés, hochets) aux plus élaborés (tablettes numériques tactiles). Au-delà des aspects strictement cognitifs, on sait que dès 6 mois les bébés, toujours testés par leurs réactions visuelles, peuvent manifester une préférence morale pour les personnages gentils (altruistes) par rapport aux méchants sur de petites vidéos très schématisées de scènes sociales 39 . Le cerveau des bébés est donc bien loin d’être naïf cognitivement, socialement et moralement, à l’égard de ce qui se passe sur les écrans.
Dans "Le Monde" du 1/05/24 : "Enfants et écrans : les constats qui ont nourri les préconisations de la commission nommée par Emmanuel Macron"
Et : "Rapport sur les écrans : les introuvables réseaux sociaux « éthiques »"
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Dans "L'Express" du 2/05/24, Séverine Erhel : "Addiction des enfants aux écrans : "Interdire les réseaux sociaux avant 15 ans est inapplicable""
Autre critique le même jour dans "L'Express" : "Anthroposophie, autisme… Les étranges contributions au rapport sur les enfants et les écrans"
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Dans "Le Monde" (abonnés) du 3/05/24 : "Serge Tisseron, psychiatre : « N’autoriser l’accès à Internet qu’à partir de 13 ans sur les téléphones portables est une excellente décision »"
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Amélie Tsaag Valren est une militante pro-écrans qui a contribué à la publication d'un article Wikipédia pro-écrans que nous avons longuement étudié ici .
Par Amélie Tsaag Valren, CamilleB, Mathieu P.
Un rapport « d’experts » consacré aux usages des « écrans » dans l’enfance a été remis mardi 30 avril dernier, à la suite d’une demande de l’exécutif.
Sous son titre proustien, comme le précise L’Express (cf : www.lexpress.fr/sciences-sante/anthropos...BDBCMRBC5SE53MH7JCE/ ),
le-dit rapport est décrit comme « basé sur la science ».
Si les deux présidents du comité qui en est à l’origine sont respectivement Servane Mouton (neurologue) et Amine Benyamina (professeur de psychiatrie), sa porosité aux avis pseudoscientifiques et alarmistes détonne. Sur une dizaine d’experts à l’origine de cette rédaction collective, on note l’absence de docteurs en sciences de l’information et de la communication spécialisés en usage des outils numériques. Les écoles Waldorf et le collectif technophobe « CoSe » s’invitent en revanche parmi les contributions écrites.
Lien vers le rapport :
www.vie-publique.fr/rapport/293978-expos...ent-de-la-republique
Interrogé par L’Express, Amine Benyamina a reconnu « quelques loupés », justifiés par un délai de rédaction très court.
La notion d’écran n’est pas définie
Dans ce rapport, qui débute par un préambule puis une synthèse, la confusion règne pour définir la notion d' »écran ». Alors que la littérature scientifique précise bien qu’un téléphone portable n’est pas égal à une télévision qui elle-même n’est pas égale à un écran publicitaire à LED (ni en ce qui concerne les usages, ni en termes de technologie utilisée, ni pour la durée d’exposition), le rapport les amalgame très régulièrement dans un concept étendu et flou d’ « écrans ». Rien d’étonnant, puisque les définitions et études d’usages des outils numériques font partie de la discipline des sciences de l’information et de la communication (infocom), non-représentée parmi les dix experts du comité.
Ce manque de précision induit d’inévitables confusions dans les sections relatives aux méfaits des « écrans » sur la santé des enfants.
Pour ne garder à titre d’exemple que les chapitres au sujet des troubles du sommeil et de la myopie (qui conclut à une responsabilité des écrans dans « l’épidémie de myopie » en chargeant régulièrement la lumière bleue), il aurait été nécessaire de préciser que la responsabilité de la lumière bleue n’est pas certaine, en parallèle de l’avis tranché du comité sur l’inefficacité des technologies de réduction de l’émission de lumière bleue.
Bon point en revanche, le rapport prend en compte la présence d’écrans publicitaires sur les espaces publics, ce qui constitue une avancée au regard de l’invisibilisation de cet élément dans les discours politiques.
L’association Neurodiversité France avait souligné ce problème ici :
laneurodiversite-france.fr/ecrans-et-enf...des-espaces-publics/ .
Les écoles Steiner-Waldorf sont invitées
Dans la section relative aux contributions écrite reçues par la commission, il est fait mention des écoles Steiner-Waldorf, appartenant à la société anthroposophique, connues pour leur discours technophobe dépourvu d’assise scientifique. La justification avancée serait qu’ils interviennent depuis longtemps sur le sujet des liens entre enfance et technologies.
Cette commission nationale, supposée se baser sur les avis de la société civile, inclut donc dans son rapport une organisation suspectée de dérive sectaire et faisant l’objet de plusieurs saisines à la Miviludes. De ce fait, l’intégration de la fédération des écoles Steiner Waldorf au sein de cette commission constitue une porte d’entrée pour la société anthroposophique dans les décisions gouvernementales. Il est nécessaire de rappeler que la défiance des anthroposophes vis-à-vis des écrans trouve son origine dans la croyance au démon « Ahriman » (démon de la technologie): preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/in...php?id=1514#tocto1n3 Au regard de tels éléments, cette commission s’appuie non seulement sur des pseudo-sciences, mais également sur une doctrine religieuse problématique et potentiellement dangereuse.
Rappelons que certains enseignants Steiner-Waldorf exercent sans les autorisations nécessaires. Sur les quarante enseignants de l’établissement, 14 n’ont pas les autorisations requises pour enseigner. Plus préoccupant encore, certains d’entre eux ont reçu des avis défavorables de la préfecture du Haut-Rhin il y a plusieurs années, mais continuent néanmoins d’enseigner alors que l’école en est informée.
Rapport accablant sur l’école Steiner près de Colmar : Manquements graves et enseignants non autorisés – Skeptics in the Pub
Une bonne (dose de) CoSe ?
Le Collectif Surexposition écrans (CoSe), épinglé pour des discours alarmistes et parfois pseudo-scientifiques, a été auditionné via la contribution de deux de ses membres, le Dr Anne-Lise Ducanda et Sabine Duflo.
Anne-Lise Ducanda (voir ici : fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Lise_Ducanda ), médecin généraliste, est bien connue pour le rôle qu’elle a joué dans la diffusion d’une croyance selon laquelle l’usage d’outils numériques rendrait autiste (autisme virtuel). Cela relève d’une stratégie dite de fear mongering (culture de la peur), comme l’ont démontré Stéphanie de Vanssay dans son article publié par Les dossiers de l’écran en 2020, intitulé « L’autisme virtuel » provoqué par la surexposition aux écrans : une panique morale ? : www.cairn.info/les-dossiers-de-l-ecran–9...65122573-page-39.htm , et le journaliste scientifique Jean-Yves Nau. Celui-ci, dans un article publié par la Revue médicale suisse, souligne « des chiffres effrayants [qui] sont avancés: un enfant sur vingt, dans chaque classe d’âge, dans une ville donnée. Des chiffres cinq fois supérieurs aux statistiques communément citées sur la prévalence des troubles du spectre autistique ! Enfin, affirmation tout aussi fantaisiste, il nous est assuré que la suppression des écrans conduit dans la majorité des cas à la disparition des symptômes en un mois » : autismo.ch/wp-content/uploads/2018/06/MI...ITT%C3%89RAIRES-.pdf
Le rapport assène que l’usage des « écrans » pourrait aggraver l’autisme et le TDA/H des personnes qui en « souffrent ». Une affirmation qui ne repose sur aucune preuve, comme le souligne le Dr Catherine Barthélémy dans l’article de L’Express.
En revanche, il existe des preuves que les enfants autistes préfèrent communiquer via des technologies numériques afin d’éviter les difficultés liées aux interactions en face à face : www.emerald.com/insight/content/doi/10.1...0200900015/full/html ;
www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/14649360802382586 ;
meridian.allenpress.com/idd/article-abst...ism-Spectrum-and-the .
Aucune de ces études n’est citée dans le rapport.
Faire respecter les droits des neurodivergents, sans leur ôter des libertés
En pointant des effets néfastes des « écrans » sur les enfants autistes et TDAH sans distinguer les usages et les outils, ce rapport relève d’une énième tentative de créer une enclave de droits réduits pour les personnes neurodivergentes.
L’urgence est pourtant de faire respecter les droits humains fondamentaux des enfants ayant des troubles du neurodéveloppement (accès à l’instruction, accès à l’emploi, accès aux soins), déjà trop souvent bafoués. Pas de leur en retirer. La France est condamnée pour non-respect des droits humains fondamentaux des enfants handicapés, autistes en particulier. La dernière condamnation du Conseil de l’Europe remonte à seulement un an : www.lefigaro.fr/flash-actu/pour-le-conse...handicapees-20230417 .
Le 08/05/24, sur le blog du SE-Unsa (dont la conseillère nationale "pédagogie et numérique" promeut depuis treize ans - qu'elle n'enseigne plus - l'utilisation du smartphone à l'école) : "Rapport “Enfants et écrans”, entre temps perdu et pistes intéressantes"
La commission chargée d’évaluer l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans, installée par Emmanuel Macron le 10 janvier dernier, a rendu le 30 avril un rapport de 142 pages, pompeusement titré : “Enfants et écrans : À la recherche du temps perdu”.
En moins de 4 mois, rendre un travail sérieux et abouti étant une mission impossible, le résultat laisse évidemment à désirer, en voulant gagner du temps, souvent on en perd…
En plus de ce timing irréaliste pour produire un travail de qualité, les choix de membres de la commission interrogent ainsi que certaines auditions, celles de désinformateurs notoires dont on aurait pu se passer, et celles de spécialistes en info com et éducation aux médias par exemple, qu’on aurait trouvées pertinentes.
Voyons un peu ce que contient ce rapport, et ce qui en est absent…
Ce qui manque
On n’y trouve pas de définition de ce qui est entendu par “écrans”, ça semble évident mais en fait non. Faudrait-il par exemple bannir le monitoring des bébés en service de néonatalité parce qu’il apparait sur un écran ? Le rapport énonce que “les écrans” auraient tout un tas de responsabilités délétères… on aimerait savoir exactement de quoi ou de qui il s’agit !
Ne pas commencer par définir ce dont il parle est un gros loupé de ce travail.
Ce qui est intéressant
Les recommandations de l’axe 1 (propositions 1 à 6) concernant la régulation des plateformes sont pertinentes et on aimerait bien par exemple que le ministère de l’Éducation nationale s’applique à lui-même ces audits et ces “garde-fous” concernant la sécurité des données personnelles des élèves et des personnels. Plus de sérieux et de transparence seraient vraiment appréciables et montreraient l’exemple.
On trouve dans ce rapport un rappel, pas forcément inutile, de repères qui font consensus pour les 0-11 ans : éviter les écrans avant 3 ans, accompagner des usages très modérés entre 3 et 6 ans… (proposition 11 détaillée p 96). Mais la mise en œuvre proposée est un peu radicale et autoritaire comme “bannir les écrans des écoles maternelles”, en effet, certains outils numériques ont des usages tout à fait pertinents et adaptés en maternelle, notamment pour faire produire aux élèves des contenus visuels et/ou sonores. En effet, une tablette numérique contient à la fois une caméra, un micro, des banques d’images, un traitement de texte… autant d’outils utiles à toute pédagogie de la maternelle à l’enseignement supérieur.
L’adaptation des organisations scolaires pour mieux prendre en compte les rythmes physiologiques des enfants, par exemple en envisageant un démarrage des cours au collège et au lycée à 10h00 est une bonne idée (proposition 20 détaillée p 114). Cela est effectivement préconisé par la recherche, mais il faudrait que cette suggestion rencontre plus d’intérêt que la réforme des rythmes scolaires qui, à peine ébauchée difficilement, a été immédiatement supprimée à l’arrivée d’Emmanuel Macron.
On aime beaucoup l’idée de peupler l’espace public d’alternatives aux écrans pour les enfants, et de redonner à ces derniers toute leur place, y compris bruyante (proposition 22 détaillée p 116). Reste à voir comment cela sera ou non mis en œuvre et si la parole des enfants et des adolescents sera aussi sollicitée au-delà du bruit qu’il font ! À ce propos il est dommage que la commission n’ait pas mis en annexe du rapport des verbatims des jeunes auditionnés, cela aurait permis d’amorcer concrètement cette piste réjouissante.
Ce qui est contraire aux connaissances scientifiques / à l’intérêt des enfants
Si on apprécie que le rapport précise que “les écrans ne sont pas à l’origine des troubles du neurodéveloppement (TND), TDA/H (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou trouble du spectre de l’autisme (TSA)” (p 42) il est tout à fait regrettable que soit ensuite écrit : “mais une vigilance est requise par rapport à leur usage excessif pour éviter l’amplification des symptômes liés à ces TND” ce qui est absolument faux ! Catherine Barthélémy, pédopsychiatre, spécialiste des TND affirme dans cet article (accès payant) qu’il n’existe aucune étude scientifique sérieuse en ce sens.
L’interdiction d’avoir un téléphone connecté avant 11 ans et un accès aux réseaux sociaux avant 13 ans, ainsi que l’idée qu’on pourrait accéder entre 15 et 18 ans seulement aux réseaux sociaux “éthiques” (proposition 13 détaillée à partir de la p 101) posent de nombreuses questions que la commission ne semble pas avoir vues. Le smartphone, dans les milieux défavorisés, est souvent le seul accès à Internet car il n’y a pas toujours un ordinateur à la maison, on l’a bien vu pendant le confinement. Cela peut aussi avoir des incidences en termes d’isolement familial et social et pousser les jeunes à utiliser d’autres canaux plus souterrains, donc moins visibles et moins sûrs. Séverine Erhel détaille de nombreux arguments étayés et pertinents, dans cet article (accès libre).
Il ne s’agit évidemment que de quelques points, on espère que les décisions concrètes qui suivront corrigeront les principaux défauts relevés et feront davantage confiance aux professionnels de l’éducation pour adapter à chacun et suivant le contexte les activités numériques à proposer aux enfants et aux jeunes.
L’Unsa-Éducation veillera tout particulièrement à ce que la liberté pédagogique soit respectée et à ce que les familles les plus en difficulté puissent avoir accès aux informations et aux ressources numériques.
Éduquer ce n’est pas juste interdire, c’est aussi accompagner (y compris la prise de risques), enseigner, rassurer et alerter.
Il est inconcevable que des conceptions contraires au consensus scientifique soient utilisées pour restreindre les enfants et les jeunes, notamment les plus fragiles, dans leur droit à une éducation de qualité, qui comprend forcément des aspects numériques.
Le souci de protéger est louable et nous y souscrivons, mais l’éducation doit émanciper et non restreindre les capacités d’agir. Cela demande de se confronter à des questions complexes, de déployer des moyens humains et de formation pour réfléchir et construire ensemble un environnement propice au meilleur développement des futurs citoyens qui ne peut se faire en excluant les outils et les espaces numériques !
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