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La retraite (entre autres) des enseignants
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Et en 2019, de bonnes nouvelles en perspective :
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Pour information générale :
- Les tables de mortalité INSEE : www.insee.fr/fr/statistiques/3311422?sommaire=3311425
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A niveau de qualification égal ?
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"Si l’on applique brutalement la prise en compte des primes et les nouveaux modes de calculs aux enseignants, eux sont perdants. Il faudra des mesures salariales." - @delevoye, à l'Assemblée nationale
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Les statisticiens de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) écrit: les assurés ayant eu une carrière complète et ayant cotisé uniquement à la fonction publique d'Etat percevaient en moyenne une pension de 2572 euros,
Loys écrit: votreargent.lexpress.fr/retraite/retrait...u-prive_2089974.html
A niveau de qualification égal ?
Bien sûr que non. On ne compte ici que les fonctionnaires "ayant cotisé uniquement à la fonction publique d'Etat". Il y a donc au moins deux gros biais qui démolissent cette étude :
- Une grosse partie des agents publics des catégories ouvrières ont été embauchés sous statut d'ouvrier d'Etat. Ils ne sont donc pas comptés dans l'étude. D'autres ont été transférés de la fonction publique d'état vers la fonction publique territoriale. Se concentrer sur le seul régime de la fonction publique d'Etat permet donc, comme le sous-entend Loys, de focaliser sur une population à haut niveau de qualification.
- Par ailleurs, la moyenne de la fonction publique d'Etat est fortement tirée vers le haut par les retraites de beaucoup de hauts fonctionnaires, qui s'échelonnent entre ultra-confortables et extravagantes. Si au lieu de prendre la moyenne, les auteurs de cette étude publiaient la médiane du public et du privé, on aurait je pense des résultats très différents.
Bref, cela ressemble à une étude de commande, publiée pour emballer une réforme inique.
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Une remarque finale dans l'intervention de M. Macron laisse perplexe à propos des enseignants : "à des moments de la carrière on ne doit plus être devant des élèves" (8'18) : "C'est pas vrai qu'on peut être devant des élèves jusqu'à 65 ans de manière innocente [...] à 55 ans on en a marre, on est usés : donc il faut pouvoir avoir un job un rectorat ou dans des fonctions où on sera moins exposé aux élèves". On parle ici d'une bonne centaine de milliers d'enseignants...
Mais les questionnements les plus importants sont ailleurs et méritent une petite analyse :
Une pension actuelle de 1.200€ ?
Une enseignante de Rodez s'étonne de la pension moyenne actuelle des enseignants évoquée par M. Macron, à savoir 1.200€. M. Macron persiste et demande les chiffres à M. Delevoye : il découvre en direct (4'19) que la pension actuelle des nouveaux retraités enseignants est de 2.600€, chiffre qui laisse sceptique M. Macron : "A mon avis, 2.600€, il faudra me dire comment on les retrouve [...] Moi je pense que mes 1.200 je suis pas dans le faux" (4'40).
Fort opportunément, une enseignante présente dans la salle témoigne qu'elle touche 1.140€ : sa carrière n'étant pas connue, difficile d'expliquer un tel écart avec la moyenne (carrière courte ? à mi-temps ?). Mais pour M. Macron la conclusion s'impose (4'50) :
"Ah... Donc je suis pas dans le faux. Bon, ça me rassure. Voilà, c'est bien. Donc, quand je vous disais 1.200€, j'étais pas dans le délire. [Applaudissements] Non, mais c'est très important parce que... attendez, là on parle de beaucoup de chiffres, je veux quand même clarifier les choses pour vous [...] Quand je vous dis que je suis autour de 1.100-1.200€, je suis pas entièrement déconnant, par rapport à une fin de carrière d'un prof. Il y en a qui touchent beaucoup plus quand ils font des heures sup', quand ils sont agrégés ou autres, il y en a qui touchent un peu moins : je suis peut-être en dessous de la moyenne mais je suis dans la réalité, et votre voisine le montre" [...] "Ça montre bien que notre système actuel, il n'est même pas lisible pour les actifs qui sont fonctionnaires [...] un enseignant aujourd'hui de la fonction publique d'état ne sait pas calculer sa retraite et il a peur."
A la fin de l'intervention, s'adressant au professeur :
Je corrige aussi des a priori anxiogènes qui sont faux
2.500€ en moyenne dans le premier degré, 2.850€ en moyenne dans le second degré ( source ) : les écarts existent mais ils n'ont rien d'extraordinaire ni d'illisible.
Cette volonté, de la part de M. Macron, de "clarifier les choses" en s'appuyant sur un cas atypique sans rapport avec la moyenne et de conclure que le système n'est pas "lisible" à partir de chiffres non significatifs a donc bien quelque chose de singulier.
Pourquoi une telle insistance à vouloir démontrer que le système serait à ce point inégalitaire ? qu'il ne serait pas lisible ? à affirmer que la pension moyenne des enseignants serait de 1.200€ et non de 2.600€... si ce n'est pour préparer les esprits à des pensions à peine meilleures, et ce au nom de la justice et de la" transparence" ?
Rappelons que le minimum vieillesse est actuellement de 868€ et le prix médian d'un hébergement en EHPAD est de 1.950€ par mois ( source : MSS ). Il est vrai que le président a également soutenu qu'on pouvait trouver des EHPAD à 1.500 ou 1.700€ par mois : selon la même source ministérielle, seuls 10% des EHPAD offrent des hébergements à moins de 1.700€ par mois.
Les privilèges des fonctionnaires : les six derniers mois à 75% ?
Des privilèges qui ne correspondent pas tout à fait à ce que M. Macron soutient par ailleurs, c'est-à-dire une pension moyenne de 1.200€...
M. Macron oppose les 25 meilleures années à 50% du salaire dans le privé et les six derniers mois à 75% dans le public. Une injustice, semble-t-il. Mais c'est oublier que, si l'on veut comparer avec le privé pour plus de justice, il faut donc comparer les retraites et les salaires (sur lesquels sont calculées les retraites) à niveau de diplôme équivalent (les salaires des enseignants sont inférieurs à ceux des diplômés du supérieur en général, tous diplômes confondus) : les salaires des professeur français en milieu de carrière sont précisément parmi les plus faibles de l'Union Européenne (dans le second degré, -20% par rapport à la moyenne de l'OCDE selon RSE 2018 ).
Les six derniers mois et les 75% compensent précisément des salaires beaucoup moins attractifs dans le public que dans le privé.
Dans la logique de M. Macron, il faudrait donc que les enseignants soient pénalisés dans leur carrière ET dans leur retraite ! Mais, pour faire accepter cette idée, il suffit de la présenter comme un progrès, comme nous allons le voir. Et quel progrès !
"repenser la carrière dans toutes ses composantes"
M. Macron reconnaît implicitement que le passage au taux le moins favorable serait désastreux pour les enseignants ("on va se donner du temps pour repenser la carrière"). Il confirme d'autre part qu'il n'a nullement l'intention - tout en disant qu'il veut le faire... - de "revaloriser" les salaires des enseignants (ou plutôt de rattraper leur grave perte de pouvoir d'achat de ces dernières décennies) (7') :
Si je revalorisais, comme je veux le faire, l'ensemble des enseignants - quand on parle de l’Éducation nationale dans notre pays, on parle d'un million de fonctionnaires : c'est le premier employeur du pays - si je voulais les revaloriser comme c'est, c'est dix milliards : on ne peut pas mettre dix milliards demain ! C'est vos impôts, ou c'est la dette pour nos enfants
Curieusement, M. Macron affirme que la carrière des enseignants "progresse peu", "avec des bonds quand vous passez le Capes ou l'agrégation" (sic) : cette dernière affirmation laisse perplexe. La progression dans la carrière est très nette (à un rythme variant selon l'avancement) en points d'indice : ce qui ralentit désormais grandement cette progression, c'est la perte progressive de valeur du point d'indice que l'actuel gouvernement perpétue.
Pour M. Macron, "il faut que la carrière progresse davantage" pour qu'"on paye mieux"... mais sans revaloriser le point d'indice qui permettrait de "payer mieux" tous les enseignants : il faut donc en conclure qu'une telle "progression" ne peut concerner qu'une partie des enseignants (dans une logique de saine concurrence entre collègues), la majorité étant condamnée à ne pas être payée mieux et à subir, par conséquent, non seulement des salaires qui ne progressent pas mais un effondrement des pensions.
Plus clairement, que le métier "change"... en augmentant le temps de travail de certains (ou de tous) pour espérer compenser au moins pour partie l'effondrement de leur pension alignée sur le régime général. Un belle "revalorisation", en effet !Peut-être aussi on change le temps de travail et la relation au travail. Je pense que les enseignants de votre génération, ils sont tout à fait prêts - ils le font d'ailleurs bien souvent, hors du temps scolaire ! - d'accompagner les jeunes différemment, que ce soit valorisé, que ça puisse être demandé aux enseignants, que le métier change. Qu'on regarde aussi les périodes de vacances par rapport aux autres.
Curieux glissement. On ne parle plus du million d'enseignants, ici, mais d'une petite minorité de personnels... de direction (dont le travail serait plus éprouvant que celui des simples enseignants) : pour plusieurs centaines de milliers de professeurs du secondaire, il y a une dizaine de milliers de collèges et lycées en France.Et puis qu'on pense la carrière en valorisant beaucoup plus qu'on ne le fait aujourd'hui les périodes d'encadrement - aujourd'hui quand vous êtes directeur dans le primaire, directeur de collège, c'est terrible, c'est sous-valorisé, ça crée des situations de stress très dures.
En rappelant que le bilan social du ministère faisait état pour les personnels de catégorie A non enseignants (19% de primes) d'un salaire moyen en 2016 supérieur de 35% aux salaires des personnels de catégorie A enseignants (12% de primes) dans l’Éducation nationale...
Seulement ceux du système de demain qui auront accepté des fonctions d'encadrement ou une charge de travail supplémentaire (moins de vacances, service hebdomadaire accru), le reste ne relevant donc pas d'une carrière "plus intelligente". Quant à la grande majorité des autres...Il faut que les retraités du système de demain se retrouvent au même niveau que les retraités du système d'aujourd'hui mais avec une carrière plus intelligente.
Et ne parlons pas des contractuels (8%), dont le recrutement explose actuellement et dont les perspectives de carrière sont nulles.
Avec des dispositions aussi catastrophiques (plus de travail pour seulement compenser un effondrement des retraites), nul doute que M. Macron prend la bonne direction pour résorber la terrible crise des vocations qui frappe l'école depuis bientôt une décennie.
Pour résumer : une séquence saisissante dans laquelle la méconnaissance manifeste du dossier retraite des enseignants se révèle finalement très utile...
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Analyse convergente de Pascale Fourier sur son blog de "Mediapart" du 6/10/19 : blogs.mediapart.fr/pascale-fourier/blog/...-vous-etes-deconnant
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www.lejdd.fr/Politique/jean-michel-blanq...eves-remonte-3928920
Les professeurs s'inquiètent de la réforme des retraites, qui pourrait aboutir à une baisse de leur pension. Pouvez-vous les rassurer?
Une application du projet de réforme des retraites sans mesure d'accompagnement pourrait avoir un impact négatif sur les professeurs. Le reconnaître est déjà un pas important. Or le président de la République et le Premier ministre ont toujours dit que nous n'entrerons pas dans cette réforme sans traiter cette question.
Emmanuel Macron a ouvert la porte à une revalorisation des salaires, mais qui serait liée à une augmentation du temps de travail et à une réduction des vacances. Vous confirmez?
Il a dit que c'était l'occasion de réfléchir au professeur du XXIe siècle, à sa place, à ses missions. Pour moi, le professeur doit redevenir central dans la société, en apportant plus d'humanité dans une civilisation de plus en plus technologique. C'est un grand chantier ouvert pour que la fonction d'enseignant soit reconnue avec le prestige et l'attractivité qu'elle mérite. Ça passe par la rémunération et les conditions de travail. Pour les vacances, le vrai sujet est le soutien scolaire : il faut des vacances pertinentes, éducatives, pour les enfants défavorisés. Des professeurs s'impliquent, leur engagement peut ouvrir des perspectives d'amélioration de leur pouvoir d'achat.
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Et ce courrier adressé à tous les enseignants de France :
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Tribune d'Eric Oudin : www.liberation.fr/debats/2019/12/09/refo...e-professeur_1768192
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