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"Netflix, Disney, Marvel… Le manque de culture générale des candidats au CRPE 2023" (Marianne)
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27 Mar 2024 21:26 #25020
par Loys
"Netflix, Disney, Marvel… Le manque de culture générale des candidats au CRPE 2023" (Marianne) a été créé par Loys
Dans "Marianne" du 25/03/24 :
"Netflix, Disney, Marvel… Le manque de culture générale des candidats au concours d'instits 2023"
Attention : Spoiler !
Netflix, Disney, Marvel… Le manque de culture générale des candidats au concours d'instits 2023
Perles
Par Marie-Estelle Pech
Publié le 25/03/2024 à 15:39
« Marianne » a compulsé une quinzaine de rapports des jurys du concours de recrutement des enseignants en école primaire de l'année 2023. Les évaluateurs notent des lacunes en grammaire, orthographe et mathématiques chez certains candidats et déplorent une pauvreté des références culturelles : de nombreux aspirants professeurs citent des émissions de téléréalité ou des films de Disney et méconnaissent la culture littéraire et patrimoniale.
Et si la baisse de niveau des élèves régulièrement pointée dans les classements internationaux avait quelque chose à voir avec celle de leurs professeurs ? À lire la plupart rapports des jurys du Concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) de 2023, il y a de quoi se faire du mouron. Comme les années précédentes, les correcteurs pointent les lacunes en orthographe, en grammaire et en mathématiques. Mais ils s'inquiètent aussi, tout particulièrement, du manque de culture générale des candidats qui ont pourtant un niveau master, soit cinq ans d'études après le bac.
Les aspirants professeurs avaient à réfléchir sur un texte extrait d’un roman de l'écrivaine Clara Dupont-Monod concernant le handicap d’un enfant et la norme. Les exemples utilisés à l’appui de la réflexion sont « majoritairement » issus de la culture populaire (films grand public, dessins animés de Disney) au détriment de la culture littéraire et patrimoniale, regrette le jury de l’académie de Lille. « Presque » tous les correcteurs ont remarqué « avec inquiétude » la « présence importante d'exemples pris dans des dessins animés, des productions Marvel ou des séries Netflix », renchérit le jury de Clermont-Ferrand.
Les exemples littéraires, historiques ou pris dans des films « de qualité » ont été « rarissimes », poursuit-il. « On ne peut accepter que l'horizon d'un candidat appelé à instruire de jeunes élèves soit ainsi limité à quelques figures empruntées aux productions de l'industrie du divertissement, là où on attend de lui qu'il fasse montre d'une certaine culture », fustigent les correcteurs.
UNE CULTURE QUI DÉPASSE L'ÂGE DES ÉLÈVES
« On attend de futurs enseignants qu’ils ne confondent pas les œuvres littéraires avec leur adaptation par la maison Disney ("Le Bossu de Notre Dame de Victor Hugo") », cite encore le jury de l’académie de Normandie, qu’ils « dépassent les références aux séries télévisées ("Glee"), aux Youtubeurs ou leurs souvenirs d’enfance ("La Reine des neiges") pour diversifier leurs propositions et appréhender également les récits avec toute la distance critique nécessaire », poursuit ce dernier.
Écrire « les animaux ont été plus conciliants sur l’acceptation des autres, notamment des autres espèces. Dans le Livre de la jungle, Mowgli a été élevé par des animaux sauvages », c’est « laisser à penser au jury que le candidat ne fait pas la différence entre réalité et fiction, mythe et Histoire », ajoute-t-il, visiblement consterné. De même, écrire que « Charlie Chaplie [sic] réalisait déjà des productions cinématographiques qui permettaient aux personnes sourdes de pouvoir visionner ses œuvres », c’est donner l’impression que le candidat « ignore tout de l’histoire du cinéma », ironise-t-il.
A LIRE AUSSI : "On n'a pas les moyens" : Macron promet du théâtre et de l'histoire de l'art au collège… et consterne les profs
Le jury de l’académie de Nantes formule la même critique sur ces références culturelles bas de gamme : « Que des futurs professeurs des écoles aient des connaissances sur des produits culturels à destination des enfants ou adolescents (dessins animés commerciaux, séries, émissions à succès, "influenceurs"…) est certainement intéressant, à condition toutefois qu’ils fassent preuve d’un certain recul quant aux "valeurs" qui y sont promues, et qu’ils témoignent aussi d’une culture patrimoniale, riche d’enjeux esthétiques et humanistes, qu’ils auront à transmettre : par exemple, évoquer le dessin animé de Walt Disney Le bossu de Notre-Dame plutôt que le roman de Victor Hugo qui l’a inspiré dessert une copie. ». Et de conclure « le candidat gagnera à faire preuve d’une culture qui dépasse l’âge de ses élèves ». À Bordeaux, « les correcteurs soulignent aussi le peu d’exemples littéraires avec une surreprésentation du "Vilain petit canard". »
UNE LANGUE « FAUTIVE »
Les candidats ne vérifient pas tous leurs références culturelles : Fantine des Misérables est malencontreusement devenue Fanette dans une copie et Esmeralda de Notre-Dame de Paris, Falbala. Plus globalement, les correcteurs déplorent pour ces futurs profs des écoles ayant un niveau master, « une langue très fautive, une rédaction pas toujours lisible ni soignée ». Parmi les erreurs les plus fréquentes pour cette session, les jurys citent les accords sujet/verbe lorsque les deux sont éloignés l’un de l’autre, les accords dans le groupe nominal, les conjugaisons (« nous somme », « elle est perçut »), les homophones (ses/ces), et des erreurs lexicales (« poëte », « planête », « malgrés », « le champs lexical », « certe », « de part », « cahotique », « boulversé »… ). De plus, le conditionnel est souvent confondu avec l’imparfait.
Perles
Par Marie-Estelle Pech
Publié le 25/03/2024 à 15:39
« Marianne » a compulsé une quinzaine de rapports des jurys du concours de recrutement des enseignants en école primaire de l'année 2023. Les évaluateurs notent des lacunes en grammaire, orthographe et mathématiques chez certains candidats et déplorent une pauvreté des références culturelles : de nombreux aspirants professeurs citent des émissions de téléréalité ou des films de Disney et méconnaissent la culture littéraire et patrimoniale.
Et si la baisse de niveau des élèves régulièrement pointée dans les classements internationaux avait quelque chose à voir avec celle de leurs professeurs ? À lire la plupart rapports des jurys du Concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) de 2023, il y a de quoi se faire du mouron. Comme les années précédentes, les correcteurs pointent les lacunes en orthographe, en grammaire et en mathématiques. Mais ils s'inquiètent aussi, tout particulièrement, du manque de culture générale des candidats qui ont pourtant un niveau master, soit cinq ans d'études après le bac.
Les aspirants professeurs avaient à réfléchir sur un texte extrait d’un roman de l'écrivaine Clara Dupont-Monod concernant le handicap d’un enfant et la norme. Les exemples utilisés à l’appui de la réflexion sont « majoritairement » issus de la culture populaire (films grand public, dessins animés de Disney) au détriment de la culture littéraire et patrimoniale, regrette le jury de l’académie de Lille. « Presque » tous les correcteurs ont remarqué « avec inquiétude » la « présence importante d'exemples pris dans des dessins animés, des productions Marvel ou des séries Netflix », renchérit le jury de Clermont-Ferrand.
Les exemples littéraires, historiques ou pris dans des films « de qualité » ont été « rarissimes », poursuit-il. « On ne peut accepter que l'horizon d'un candidat appelé à instruire de jeunes élèves soit ainsi limité à quelques figures empruntées aux productions de l'industrie du divertissement, là où on attend de lui qu'il fasse montre d'une certaine culture », fustigent les correcteurs.
UNE CULTURE QUI DÉPASSE L'ÂGE DES ÉLÈVES
« On attend de futurs enseignants qu’ils ne confondent pas les œuvres littéraires avec leur adaptation par la maison Disney ("Le Bossu de Notre Dame de Victor Hugo") », cite encore le jury de l’académie de Normandie, qu’ils « dépassent les références aux séries télévisées ("Glee"), aux Youtubeurs ou leurs souvenirs d’enfance ("La Reine des neiges") pour diversifier leurs propositions et appréhender également les récits avec toute la distance critique nécessaire », poursuit ce dernier.
Écrire « les animaux ont été plus conciliants sur l’acceptation des autres, notamment des autres espèces. Dans le Livre de la jungle, Mowgli a été élevé par des animaux sauvages », c’est « laisser à penser au jury que le candidat ne fait pas la différence entre réalité et fiction, mythe et Histoire », ajoute-t-il, visiblement consterné. De même, écrire que « Charlie Chaplie [sic] réalisait déjà des productions cinématographiques qui permettaient aux personnes sourdes de pouvoir visionner ses œuvres », c’est donner l’impression que le candidat « ignore tout de l’histoire du cinéma », ironise-t-il.
A LIRE AUSSI : "On n'a pas les moyens" : Macron promet du théâtre et de l'histoire de l'art au collège… et consterne les profs
Le jury de l’académie de Nantes formule la même critique sur ces références culturelles bas de gamme : « Que des futurs professeurs des écoles aient des connaissances sur des produits culturels à destination des enfants ou adolescents (dessins animés commerciaux, séries, émissions à succès, "influenceurs"…) est certainement intéressant, à condition toutefois qu’ils fassent preuve d’un certain recul quant aux "valeurs" qui y sont promues, et qu’ils témoignent aussi d’une culture patrimoniale, riche d’enjeux esthétiques et humanistes, qu’ils auront à transmettre : par exemple, évoquer le dessin animé de Walt Disney Le bossu de Notre-Dame plutôt que le roman de Victor Hugo qui l’a inspiré dessert une copie. ». Et de conclure « le candidat gagnera à faire preuve d’une culture qui dépasse l’âge de ses élèves ». À Bordeaux, « les correcteurs soulignent aussi le peu d’exemples littéraires avec une surreprésentation du "Vilain petit canard". »
UNE LANGUE « FAUTIVE »
Les candidats ne vérifient pas tous leurs références culturelles : Fantine des Misérables est malencontreusement devenue Fanette dans une copie et Esmeralda de Notre-Dame de Paris, Falbala. Plus globalement, les correcteurs déplorent pour ces futurs profs des écoles ayant un niveau master, « une langue très fautive, une rédaction pas toujours lisible ni soignée ». Parmi les erreurs les plus fréquentes pour cette session, les jurys citent les accords sujet/verbe lorsque les deux sont éloignés l’un de l’autre, les accords dans le groupe nominal, les conjugaisons (« nous somme », « elle est perçut »), les homophones (ses/ces), et des erreurs lexicales (« poëte », « planête », « malgrés », « le champs lexical », « certe », « de part », « cahotique », « boulversé »… ). De plus, le conditionnel est souvent confondu avec l’imparfait.
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