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"Pédagogie inversée, classes inversées" (EducaVox)
- Loys
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Et que demande-t-on de plus de l'école ? Des compétences ? Admettons que ce soit le cas. En tout cas, rien dans les expériences données dans cette article ne permet de penser que la classe inversée augmente les compétences des élèves.Avec le web2.0, les cours "transmissifs" sont sans doute amenés à disparaître : ils sont linéaires, centrés sur l’enseignant, non individualisés, limités à de la connaissance.
Le seul gain que l'on peut voir, c'est que dans un contexte où les élèves refusent de rédiger chez eux, on va les forcer à le faire en classe. Et pour les inciter à "prendre connaissance" de la leçon à la maison, cette leçon sera en vidéo.
Rappel : pour un lecteur entraîné, il est deux fois plus rapide de lire un texte que de l'entendre.
Plutôt sain.2ème intervenant : David Bouchillon, enseignant en Histoire-Géo au Collège Aliénor d’Aquitaine - SALLES (33)
[..]
le travail à la maison ne doit nécessiter aucune aide mais doit être vérifié (questionnaire simple type Googledoc).
Si je comprends bien, David ne crée pas des supports vidéos, il réutilise des vidéos trouvées sur internet. D'un côté, cela rassure sur le temps que David y investit, de l'autre, cela pose le problème de la sécurité du dispositif. Si la vidéo disparaît d'internet, si le service n'est plus disponible, David a-t-il une copie de la vidéo chez lui ? Ou bien doit-il repartir de zéro tous les ans ?Pour créer des supports vidéos pédagogiques, David utilise Teachem, un outil en ligne gratuit qui permet de proposer simplement des leçons construites à partir de vidéos en ligne.
Le contenu des vidéo n'est pas sourcé, et dans la vidéo en lien ci-dessous, un lecteur faiblard en chronologie pourrait croire qu'il s'agit d'une véritable interview d'Alexandre le Grand.
Quant à la qualité, elle n'est pas mauvaise, mais il y a quand même des petits pépins. En 10 minutes de vidéo, je suis tombé sur :
"Je revins sur mes pas et contempla le visage de mes frères" (à 4'30) . D'un autre côté, les élèves ne seront pas trop dépaysés .
Quelle est la politique anti-fraude ?les élèves peuvent choisir le moment où ils passent une évaluation (avec une date butoir cependant). Les évaluations sont en ligne à l’avance.
Comment mesure-t-il cette ré-implication ? Ces moyennes meilleures sont elles acquises sur des devoirs faits en classe ? Quel est le retour des enseignants de 2nde sur les élèves qu'il leur envoie ?A sa grande satisfaction, il a pu constater que les résultats sont positifs : les élèves se ré-impliquent dans leurs apprentissages, et la moyenne des notes de la classe a clairement augmenté.
C'est un euphémisme.[Marie Soulié] précise que les compétences numériques nécessaires pour créer des capsules vidéos ne sont "pas si énorme que ça".
Ce n'est pas rien. Mais on en viendra vite à fournir des séquences toutes faites, et adieu la liberté pédagogique.Mais elle y voit aussi des inconvénients ou des contraintes :
cela lui a donné énormément plus de travail de préparation,
Comment fait une famille nombreuse si tous les enseignements sont sur internet ?les connexions Internet doivent être performantes pour tous les élèves,
Comment fait une famille pauvre ?
Qui en doutait ?Et, ...devinez ... : les réponses ont été très positives
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- Loys
- Auteur du sujet
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Ce genre de phrases me fera toujours beaucoup rire.Avec le web2.0, les cours "transmissifs" sont sans doute amenés à disparaître...
Alors qu'une vidéo ne l'est pas....ils sont linéaires...
A ce compte un cours vidéo est centré sur un écran....centrés sur l’enseignant
A ce sujet j'aimerais bien comprendre en quoi un écran ne relève pas d'une "pédagogie frontale, avec le savoir descendant, qui génère l’ennui chez beaucoup d’élèves". Dans une vidéo le savoir est montant ?
Alors qu'une vidéo tirée d'émissions télévisées est beaucoup plus individualisée.... non individualisés...
Bien sûr : avant la venue messianique du "web 2.0", il n'y avait que des connaissances : pas de réflexion, pas d'exercices, pas de compétences etc....limités à de la connaissance.
La vidéo est supposée captiver davantage qu'un cours. En même temps, si un cours ne devait durer que six minutes, il ennuierait beaucoup moins les élèves.
J'ai regardé la vidéo ci-dessus.
Passons sur les scènes historiques reconstituées ou les images de synthèses, consternantes, ou sur la voix-off transformant la science historique en vague roman épique, avec musique dramatisante. Passons sur le patchwork sans unité d'émissions de qualité diverse et discutable, les cartes avec les mentions en allemand (puisque tirées d'Arte) : le simple fait qu'il s'agit d'un patchwork rend incompréhensibles certaines informations ("la ligue grecque" par exemple, "l'Hellespont" etc.). Passons sur l'extrait de série Z mal doublée en français et surtout très mal joué (avec effectivement le grandiose "je contempla" ). Aucun texte écrit n'est pris comme support de ce montage disparate. Même les cartes sont de mauvaise qualité. De nombreuses images ne servent à rien d'autre qu'à meubler.
Il est pourtant facile de créer soi-même des vidéos aujourd'hui...
Le plus amusant est le questionnaire livré avec la vidéo : pour quelqu'un qui dénonce les "cours transmissifs" (sic) et "limités à de la connaissance" on peut observer que les questions sont purement factuelles (aucune question d'analyse ou d'approfondissement). Il suffit de mettre pause sur la vidéo pour répondre à la question : à quoi peut bien servir ce questionnaire ? Finalement c'est encore pire que la simple "transmission".
C'est curieux, ce refus du mot "maître" et de toute autorité qui l'accompagne. Pourtant les élèves doivent bien regarder la vidéo, non ? Quant au mot "accompagnateur", pour un enseignement qui se passe sans le professeur, il est bien trouvé.Avec ses élèves, David n’est plus le "maître", il est facilitateur, organisateur, accompagnateur.
Les vidéos demandent bien peu de travail : un montage hâtif, et facile à recycler l'année suivante, qui dispense de faire cours. Ne parlons pas de l'évaluation automatisée...Il précise aussi que fonctionner en classe inversée lui donne beaucoup de travail : il faut préparer, organiser, faire le suivi, animer, faciliter, tutorer…
Quel intérêt de se priver en classe de pouvoir raconter à ses élèves, avec les mots qu'il faut, la vie d'Alexandre le grand, qui ravit toujours les élèves ?
Cette "iclasse" a décidément beaucoup de chance.
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